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SAAST Acad. MACON

II. B.5.2 Les établissements ruraux : des données difficilement exploitables

Les établissements ruraux et villae périurbaines demeurent encore trop mal connus pour raisonner sur leur devenir durant l’Antiquité tardive. Il y a là une lacune qui demanderait à être comblée par des nouvelles recherches de terrain.

Le petit établissement des Borbes [71014-019] est le seul des environs immédiats d’Autun qui ait fait l’objet d’observations récentes. Le matériel recueilli dans les couches les plus tardives indique qu’il a été abandonné dans la seconde moitié du IIIe siècle. Cet exemple isolé ne saurait constituer le paradigme de l’évolution des établissements périurbains à la fin du Haut-Empire. L’histoire bien différente de l’établissement rural de Saint-Pierre-l’Etrier [71014-07], qui abrite une église au IVe siècle, montre qu’il est prudent d’attendre de nouveaux résultats avant de conclure à l’abandon généralisé des établissements du

730 Balmelle, Demeures aristocratiques, p. 210, fig. 88a (type 2 des chapiteaux dérivés du corinthien).

731 Balmelle, Demeures aristocratiques, p. 221, n° 110-111.

732 Ibid., p. 207-222. Elles sont généralement comprises entre la vingtaine et la quarantaine de centimètres.

733 Sur ces dépotoirs, supra, § II.A.7.4.

133 suburbium à la fin du IIIe siècle735. La villa de Montmain [71014-22] (pl. 297) possède ainsi plusieurs salles de réception en forme d’abside qui pourraient appartenir à un état de construction de l’Antiquité tardive736.

Quelques indices suggèrent le développement de nouveaux points de peuplement périurbains, comme une découverte effectuée à la fin du XIXe siècle à l’emplacement du hameau médiéval de Couhard [71014-014] (fig. 18, p. 102, 014-14). Il s’agit d’un moule destiné à la réalisation de coupes de type Feyeux 81.3m / Foy 20, qui pourrait indiquer la présence d’artisans verriers à la fin du Ve ou au début du VIe

siècle. Cet indice isolé ne peut toutefois certifier l’existence d’une occupation. II.B.5.3 Les nécropoles

II.B.5.3.1 Les structures funéraires de l’Antiquité tardive à Augustodunum

Malgré l’ancienneté de l’essentiel des découvertes funéraires de la fin de l’Antiquité à Autun, il est possible de dresser un aperçu très complet des différents types de sépultures de l’Antiquité tardive.

Mausolées

La présence de mausolées tardifs à Augustodunum est indiquée par plusieurs découvertes et observations anciennes. On regrettera malheureusement de ne pas disposer de plans ni de relevés précis. Plusieurs d’entre eux étaient encore conservés dans le hameau de Saint-Pierre-l’Estrier au XVIIIe siècle. En l’état, toutes les attestations correspondent à des mausolées de forme quadrangulaire, type bien connu en Gaule737. On notera que tous ont été observés dans le suburbium oriental.

Au Champ-Saint-Givre, on signale un mausolée de 8 m sur 5 m, dans lequel on a trouvé des colonettes et des sculptures en pierre et une vingtaine de sarcophages [71014-06, sép. 14].

Un autre, mieux décrit, était encore visible au XVIIIe à Saint-Pierre-l’Estrier [71014-07, sép. 74]. Il s’agissait d’un édifice de plan carré de 9 pieds 1/2 de côté (environ 4 m) et de 15 pieds de hauteur (4,50 m). Tous les observateurs modernes ont noté la présence d’un ordre corinthien et la présence d’une frise. Il abritait un sarcophage de marbre blanc, de forme indéterminée, avec un couvercle de section semi-circulaire. La cuve reposait sur une stèle du Haut-Empire (CIL XIII, 2675). H. de Fontenay signale que l’entrée était trop étroite pour faire passer le sarcophage, ce qui indiquerait que le bâtiment était postérieur. Ce tombeau était attribué à l’évêque Amator738.

On pourrait envisager que la « chapelle » qui abritait la sépulture de l’évêque Evance [71014-07, sép. 75] ait été une structure du même type mal comprise par les observateurs modernes.

Un dernier mausolée de plan rectangulaire (7 m sur 6 m) a été dégagé en 1985 à l’extrémité occidentale de l’église de Saint-Pierre-l’Estrier [71014-Mausolée, sép. 9-13] (pl. 287, n° 2). Ses murs mesurent de 0,80 à 1 m d’épaisseur. Séparé en deux espaces de 4,20 m sur 3 m et 2,20 m sur 3 m hors œuvre, il abrite sept sépultures (sép. 7 à 13), dont cinq sarcophages trapézoïdaux (sép. 9-13) datables du VIIe siècle. Comme l’a remarqué C. Sapin, ceux-ci paraissent nettement postérieurs à l’édifice, qui date peut-être du IIIe ou du IVe siècle739.

Inhumations en sarcophage

735 Nous verrons que de nombreux établissements ruraux de l’Autunois sont fréquentés durant l’Antiquité tardive :

infra, § IV.B.5.4.

736 Sur les salles de réception à abside axiale durant l’Antiquité tardive, on consultera Balmelle, Demeures aristocratiques, p. 171-172 et 176-177.

737 Une synthèse sur ce type de structure dans Reynaud, Lugdunum christianum, p. 232-233, qui recense des exemples régionaux à Genève, Grenoble, Lyon, Vienne, Tavers (Loiret), Trêves.

738 Sur ce personnage, se reporter à l’appendice prosopographique, vol. II, p. 428, Amator.

739 Un édifice très proche est attesté à Tarragone (il date du IIe siècle) : Esparraguerra (J.-M.) et Marcias Solé (J.M.) – La Ciudad y el Territorium de Tarraco : el mundo funerario, dans Vaquerizo (D.) (éd.) – Espacios y Usos Funerarios en el

Occidente Romano. Actas del Congreso Internacional de Cordoba (2001), I. Cordoue, 2002, p. 97, un autre à Nehren : Cüppers

(H.) – Sépultures ets cimetières ruraux en pays trévire, dans Ferdière (A.) (éd.) – Monde des morts, monde des vivants en

Gaule rurale. Actes du colloque ARCHEA / AGER (Orléans, 7-9 février 1992). Tours, 1993 [6e suppl. à la RACF], p. 84, fig. 2.

De nombreuses inhumations en sarcophage sont signalées dans les nécropoles autunoises, mais il est rare que les cuves aient été conservées ou précisément décrites. Trois types de sarcophages sont attestés durant l’Antiquité tardive : des sarcophages en marbre, des sarcophages en pierre commune et des sarcophages en plomb.

Sans surprise, le premier type s’avère le plus rare, puisqu’il n’est attesté qu’à trois reprises [71014-04, 71014-07, sép. 72 et 74]. Le plus ancien est assurément le sarcophage d’Euphronia [71014-07, sép. 72] (pl. 290, n° 5). La cuve, réemployée, était décorée d’un relief représentant les Muses (seule Polymnie est actuellement visible). Une inscription sur le petit côté droit indique que l’inhumée était chrétienne. Un sarcophage plus tardif, provenant du monastère de Saint-Symphorien [71014-04] (pl. 284), appartient à un groupe très particulier caractérisé par une cuve à extrémités arrondies et un couvercle à décor gravé, qui n’est attesté qu’à Autun, Saulieu (sarcophage dit de Saint-Andoche) [21584-12] (pl. 92, n° 1) et Vienne (sarcophage de Saint-Léonien)740. Ces sarcophages ne sont peut-être pas destinés à un usage profane, car dans les trois cas, ils abritent les ossements d’un saint et pourraient donc d’une certaine manière s’apparenter à un reliquaire741.Au XVIIIe , on pensait que le sarcophage d’Autun abritait le corps de Francovée (ou Franchy), un saint nivernais du VIIe siècle. Il s’agirait alors d’un réemploi car ce type de monument est actuellement daté de la fin du Ve ou du début du VIe siècle. Le sarcophage du mausolée d’Amator [71014-07, sép. 72] est quant à lui trop mal connu pour pouvoir l’attribuer à un type particulier.

L’usage de sarcophages en pierre commune paraît relativement fréquent à Autun durant l’Antiquité tardive. Les dépôts funéraires étant rares à cette époque, il convient de limiter l’analyse aux seules nécropoles qui n’ont pas livré de sépultures du Haut-Empire. En effet, l’ancienneté des découvertes a pour corollaire l’absence de descriptions précises des cuves ou des couvercles, voire du mobilier associé, ce qui conduirait sans doute à amalgamer sarcophages du Haut-Empire et de l’Antiquité tardive. Dans les nécropoles tardives, il faut en outre se méfier de la seule mention de sarcophages, car elle englobe fréquemment des sarcophages trapézoïdaux en grès, qui ne paraissent pas antérieurs au milieu du VIe

siècle. La même méfiance s’applique aux sarcophages des évêques d’Autun signalés au XVIIIe siècle : il semble que ces monuments ne soient pas tous à leur emplacement d’origine, et que certains sont relativement récents, ce qui est manifestement le cas du sarcophage de l’évêque Rheticius [71014-07, sép. 17].

Pour l’instant, il est impossible de dégager une typologie des sarcophages en pierre commune, les rares descriptions disponibles étant bien trop allusives pour permettre une caractérisation précise : on signale simplement des couvercles plats ou prismatiques [71014-06, sép. 14], mais le matériau utilisé n’est presque jamais mentionné. En l’état, seule la présence d’une inscription est susceptible d’étayer la datation tardive du sarcophage [71014-07, sép. 73 (époque valentinienne) et probablement sép. 70 et 71].

Plusieurs exemples montrent que ce type de structure n’est pas réservé aux populations adultes [71014-13, sép. 7 (peut-être du Haut-Empire) et surtout 71014-07, sép. 73 (enfant d’un an et trois jours)].

Les inhumations en sarcophage de plomb sont bien mieux documentées. Au moins trente-neuf sépultures de ce type ont été observées à Autun depuis le début du XIXe siècle. Bien que les descriptions anciennes soient encore une fois relativement imprécises, il est possible de dresser un panorama un peu plus complet de leur utilisation.

Une des caractéristiques premières des sarcophages en plomb autunois est que leur usage semble pour l’instant uniquement attesté durant l’Antiquité tardive742. A Autun, plusieurs ont été découverts avec

740 Chatel (E.) – Recueil général des monuments sculptés en France pendant le haut Moyen Age, II. Isère, Savoie, Haute-Savoie. Paris, 1981, p. 47-49, n° 81.

741 Il est intéressant de constater que les trois exemplaires de ce type reconnus en Gaule proviennent soit du territoire Eduen (Autun et Saulieu), soit qu’ils aient contenu le corps d’un personnage lié à Autun (saint Léonien de Vienne a été cloîtré à Autun à la fin du Ve siècle : Vita Patrum Iurenisium, 128).

742 Ce qui semble général en Gaule du sud-est : Colardelle et alii, Typo-chronologie des sépultures, p. 278-280. P.-E. Gillet et N. Mahéo ont proposé que les premiers sarcophages en plomb d’Amiens datent du IIe siècle (Sarcophages en plomb gallo-romains découverts à Amiens et dans la Somme, RAP, 2000, 3-4, p. 77-118). On note cependant que les exemplaire clairement datés ne sont pas antérieurs à la fin du IIIe siècle. En effet, il n’est pas certain que le mobilier datant leur sarcophage n° 3 provienne réellement de la sépulture. Les sarcophages n° 25 et 26 sont datés par des

135 des dépôts funéraires daté du IVe siècle [71014-01, sép. 1 ; 71014-06, sép. 4 et 9]. Il est en outre notable que ces aménagements sont totalement absents de la seule nécropole des Champs-Saint-Roch [71014-10], unique pôle funéraire autunois abandonné avant l’Antiquité tardive.

Nombre d’entre eux portent sur la cuve ou le couvercle un décor de croix de Saint-André (tabl. XX). Celles-ci peuvent être incisées [71014-07, sép. 54 et 68] (pl. 289, n° 4 ; 290, n° 2) ou moulées, les branches de la croix ayant l’aspect d’une tresse [71014-06, sép. 1 et 8 ; 71014-08, sép. 2 ; 71014-11] (pl. 295, n° 4). La signification chrétienne de ce décor semble manifeste, car il apparaît de manière significative sur plusieurs sarcophages de la nécropole de Saint-Pierre-l’Estrier et notamment sur celui d’un immature inhumé contre le bas-côté nord de la basilique paléochrétienne [71014-07, sép. 54]. A l’exception d’un sarcophage trouvé à Fillouse [71014-11], tous les sarcophages ornés de croix de Saint-André proviennent du pôle funéraire oriental (nécropoles de Saint-Pierre [71014-07], de la Grillotière [71014-06] et des Drémeaux [71014-08]), où se multiplient durant l’Antiquité tardive les monuments indiquant le caractère chrétien de ce secteur funéraire. Inversement, ce décor n’est jamais attesté sur les sarcophages provenant des autres pôles funéraires tardifs autunois. Les autres décors sont rarissime et se limitent actuellement à une tête barbue moulée sur un fragment provenant de Saint-Pierre-l’Estrier [71014-07, sép. 87] (pl. 291, n° 3)743.

Les observations taphonomiques sont rares. Quelques découvertes indiquent que ces sarcophages sont parfois installés dans des coffrages de planches de bois. Le cas le plus évident a été observé à Saint-Pierre-l’Estrier [71014-07, sép. 67], où un aménagement de ce type tapissait le fond de la fosse funéraire (pl. 290, n° 4). Aux Drémeaux, la présence de planches et de clous le long de la cuve correspond vraisemblablement à un cercueil dont les traces n’ont pu être observées lors de la découverte [71014-08, sép. 2 et 4]. Un aménagement similaire est signalé à la Grillotière [71014-06, sép. 1].

La dernière caractéristique de ces sarcophages est qu’ils sont fréquemment utilisés pour les inhumations d’immatures (huit cas attestés dans les nécropoles de Saint-Pierre-l’Estrier [71014-07] et de la Grillotière [71014-06] (tabl. XX)).

Inhumations en cercueil et en pleine terre

Les inhumations en cercueil et en pleine terre sont essentiellement documentées grâce aux fouilles de C. Sapin à Saint-Pierre-l’Estrier.

A Saint-Pierre, les cercueils cloués semblent majoritaires [71014-07, sép. 26, 27, 29, 32 et 42], alors que les exemplaires non cloués sont peu nombreux [71014-07, sép. 36]. L’absence de dépôts funéraires dans ces sépultures interdit une attribution chronologique précise, la seule certitude étant qu’elles appartiennent à la phase stratigraphique de l’Antiquité tardive.

Les inhumations en pleine terre sans traces de contenant sont attestées à sept reprises dans la nécropole de Saint-Pierre [71014-07, sép. 19, 20, 22, 23, 24, 37 et 38]. Encore une fois, l’absence de matériel associé empêche une datation moins large que les IVe – VIe siècles.

Autres types de structures funéraires

Rares sont à Autun les structures funéraires qui n’appartiennent pas aux différents types précédemment énumérés. Le faible nombre de sépultures délimitées par des dalles de pierre [71014-06, sép. 10 et 71014-07, sép. 21] s’explique par le fait qu’Autun se trouve dans une région où les ressources géologiques744 permettent difficilement d’obtenir ce matériau. Une découverte de Saint-Pierre-l’Estrier pourrait correspondre à une sépulture en coffrage de tegulae [71014-07, sép. 64], mais l’observation est imprécise. Enfin, il convient de signaler l’absence totale de découvertes d’incinérations tardives.

Le marquage des sépultures

Alors que l’usage de stèles funéraires est bien attesté au Haut-Empire, ce type de monument est très rare à Autun durant l’Antiquité tardive. Il est peu probable que d’éventuels exemplaires tardifs se monnaies réemployées et par une stèle dont la datation n’est pas assurée. En outre, il est possible qu’il s’agisse d’un réemploi (voir [21054-15, sép. 1]).

743 Un décor proche (dieu-océan) sur un sarcophage en plomb d’Amiens : Gillet et Mahéo, op. cit., p. 84-85 et fig. 17 (fin IIIe – début du IVe siècle).

cachent dans le corpus des stèles funéraires d’Autun qui a fait l’objet de nombreuses observations stylistiques745.

Quelques rares stèles tardives sont néanmoins remarquables, comme la célèbre épitaphe de Pectorios [71014-07, sép. 76] (pl. 2291, n° 1) ou un fragment de stèle représentant deux oiseaux tenant une couronne, découvert aux Drémeaux en 1975 [71014-08, sép. 1] (pl. 294, n° 5). Des fragments épars d’épitaphes sont attestés dans la bibliographie et indiquent l’usage ponctuel de ce type de marqueur de sépulture à Autun durant l’Antiquité tardive [71014-05, 71014-07, sép. 80, 82, et 71014-13, sép. 9]. Il est malheureusement à craindre que, dans une région où les roches calcaires font cruellement défaut, nombre d’entre elles aient été réemployées ou brûlées dans des fours à chaux.

II.B.5.3.2 Remarques sur la pratique du dépôt funéraire

Quelques observations peuvent être effectuées sur la pratique du dépôt funéraire à Autun durant l’Antiquité tardive.

A l’exception du site de Saint-Pierre-l’Estrier [71014-07], l’ancienneté des observations permet rarement de raisonner sur la représentativité des inhumations « habillées », dans la mesure où il est probable que les sépultures sans mobilier ou aménagement funéraire remarquable n’ont pas attiré l’attention des érudits du XIXe siècle. Par ailleurs, l’absence de données sur les sépultures du Haut-Empire ne permet pas de comparer les pratiques de déposition des IVe – VIe siècles ave celles de la période immédiatement antérieure.

Dans la nécropole de Saint-Pierre [71014-07], seul site funéraire ayant fait l’objet d’observations récentes, quarante-quatre sépultures ne contiennent pas de mobilier d’accompagnement. Les dépôts sont attestés dans neuf sépultures, soit 15 % des inhumations correctement documentées. A la Grillotière [71014-06], autre nécropole tardive pour laquelle on dispose d’informations relativement précises, la proportion des inhumations « habillées » est beaucoup plus forte : au moins huit des douze sépultures observées contenaient un dépôt funéraire. Cependant, il y a peut-être un biais induit par l’ancienneté des découvertes et on ne sait si la nette différence par rapport à la nécropole de Saint-Pierre, où les inhumations « habillées » sont rares, reflète des rites funéraires différents ou seulement le fait que les inventeurs de la nécropole de la Grillotière se sont essentiellement intéressés aux sépultures contenant du mobilier. Notons toutefois que la mention régulière de céramiques distinguerait cette nécropole de celle de Saint-Pierre (à l’exception peut-être de [71014-07, sép. 64]). Les rares vases conservés datent de la fin du IIIe siècle (pl. 285, n° 5), mais il n’est pas assuré que cet usage ne concerne que des sépultures de la fin du Haut-Empire.

L’examen des sépultures « habillées » montre une grande modestie des dépôts, puisqu’ils se composent rarement de plus d’un objet. Trois type de dépôts sont attestés : il s’agit soit de verreries, soit d’objets de parure, soit de monnaies. Le dépôt de céramiques n’est pas encore attesté de manière certaine durant l’Antiquité tardive, même si un certain nombre de sépultures de la nécropole de la Grillotière contenaient des vases non décrits appartenant peut-être à cette période. En l’état, le dépôt de verreries consiste en des vases à boire ou à verser des liquides [71014-01, sép. 1 ; 71014-06, sép. 4 et 9 ; 71014-07, sép. 51 et 62] (pl. 279, n° 1-2 ; 285, n° 1-4 ; 289, n° 3 et 5). Les objets de parures sont attestés dans quelques sépultures [71014-06, sép. 2 ; 71014-07, sép. 2, 44 et 45] (pl. 285, n° 3 ; 289, n° 1-2). Il s’agit généralement d’objets modestes : perles, colliers ou bracelets. Les deux épingles en bronze de la sépulture [71014-07, sép. 2] pourraient être des éléments d’un linceul. Les dépôts de monnaies sont peu fréquents. On en recense au moins quatre dans la nécropole de Saint-Pierre [71014-07, sép. 27, 53, 59 et monnaies de sépultures non localisées]. Sur le site, l’usage semble pour l’instant uniquement attesté durant les deux premiers tiers du IVe siècle.

Il est peut-être significatif qu’aucun des sarcophages décorés d’une croix de Saint-André trouvé à Autun n’a livré de mobilier funéraire.

745 Principalement dans Mordier (J.-P.) – Les stèles funéraires du Musée d’Autun. Mémoire de D.E.S., Université de Bourgogne, 1965 et Beauchamp (C.) – Etude sociologique d’Augustodunum à travers les monuments funéraires gallo-romains. Mémoire de maîtrise sous la direction de G. Sauron, Université de Bourgogne, 1998.

137 II.C LES MUTATIONS DE LA TOPOGRAPHIE URBAINE