• Aucun résultat trouvé

Épargne, assurances et retraites : la contribution des crédits du VCS

Dynamiques agraires et économiques

VI. LE ROLE DE L’IMF DANS LES STRATEGIES ECONOMIQUES DEVELOPPEES

2. Épargne, assurances et retraites : la contribution des crédits du VCS

2.1 Le discrédit de l’épargne monétaire

Une chose apparaît clairement à travers nos entretiens : les villageois Chin ont une opinion très négative de l’épargne monétaire. Frappés par l’inflation croissante que connaît le pays, mar- qués par les retraits soudains et arbitraires des devises en circulation intervenus en 1972, en 1978, en 1982, puis en 1987 qui ont anéanti les économies des rares fermiers étant parvenus à mettre de côté, refroidis par la faillite récente d’une banque privée Chin installée à Mandalay qui a privé de nombreuses familles d’une partie des dividendes de leurs investissements ma- lais, les fermiers évitent de garder leurs devises trop longtemps et ne font pas plus confiance aux institutions financières pour le faire.

Cette vive réticence explique sans doute que les membres n’ont aucune considération pour l’épargne obligatoire qu’ils doivent constituer afin de pouvoir accéder aux services financiers

des caisses villageoises. Les 3 % d’épargne obligatoires versés à la caisse font l’objet de méca- nismes divers, non conformes aux principes érigés par l’institution, qui ne peuvent être consi- dérés comme frauduleux mais qui sont sans doute une occasion de trop pour les membres et leurs représentants de contourner les règles de l’institution. Les arguments des membres sont souvent recevables car économiquement fondés : le taux de rémunération de l’épargne pratiqué par l’IMF est trop faible par rapport à l’inflation.

Cette impossibilité pour les villageois d’avoir recours à des services d’épargne sûrs, fiables et suffisamment rémunérateurs, les pousse à se tourner vers des formes d’épargne matérielle ju- gées mieux adaptées à leurs contraintes et à leurs besoins. L’investissement des excédents momentanés de trésorerie dans l’achat de poulets, de porcelets ou de chèvres permet aux villa- geois de facilement convertir une disponibilité monétaire en actifs qui fructifient, relativement liquides et pouvant répondre à d’autres besoins de la famille (alimentaires pour les poules, cé- rémonies et fêtes pour les porcs, lait et engrais pour les chèvres). Avec l’intensification à des fins marchandes, le petit élevage effectue une transition idéologique dans l’esprit des villa- geois. Le risque lié à la forte mortalité des animaux apparaît plus clairement aux yeux des vil- lageois depuis que l’élevage se développe et du coup l’idée que l’achat de petits animaux cons- tituait une épargne sécurisée perd du chemin. Reste aux villageois à trouver de nouvelles assu- rances face aux risques qui les menacent.

2.2 Le bétail comme épargne sur pattes ?

Certains villageois donnent ainsi une importance nouvelle à l’élevage de bovins. L’élevage a longtemps été lié à l’usage traditionnel qui était fait des animaux dans les rites animistes. Privi- légiant les élevages de mithans, les villageois sacrifiaient régulièrement ces animaux à l’occasion des fêtes religieuses ou des cérémonies villageoises en l’honneur du chef. Avec le recul des pratiques animistes et l’augmentation de la pression démographique sur des espaces villageois dorénavant limités par des frontières administratives, les espaces dédiés aux pâtura- ges vont se réduire en même temps que l’élevage se met en quête d’une nouvelle raison d’être. Avec le développement des terrasses rizicoles et l’introduction dans les années 1960 des tech- niques de labour attelés, les buffles et les bœufs vont constituer une nouvelle forme d’investissement pour les propriétaires de terrasses. L’élevage de bétail reste néanmoins pro- blématique dans l’ensemble des villages : la nouvelle importance donnée à l’éducation prive les familles de la main-d’œuvre qui traditionnellement s’occupait des animaux ; la réduction des espaces et la fin de leur rotation avec la sédentarisation des cultures appauvrissent la quali- té des pâturages ; enfin, la cohabitation entre bétails et activité maraîchère pose régulièrement problèmes. Dans une recherche accrue de revenus immédiats, l’élevage de bétail a en plus l’inconvénient de mobiliser de la main-d’œuvre sans pour autant générer de revenus réguliers capables de répondre aux besoins des familles. Ces dernières font donc souvent le choix de vendre leurs animaux afin d’investir dans les activités maraîchères. À l’échelle d’un village, on peut citer l’expérience de Lungpi (département de Falam) initialement construit pour répondre aux besoins en produits laitiers des colons anglais habitant à Falam. Ainsi, si les élevages de chevaux vont eux se développer car permettant de générer une ressource financière immédiate, l’élevage de bovins va rester confiné aux villages disposant de terrasses rizicoles et l’élevage de mithans va quasiment disparaître. Les revenus engendrés par la vente des bêtes seront soit dépensés en riz et en éducation ou pour faire face à des problèmes de santé, soit utilisés pour permettre à certaines familles de migrer vers des horizons plus cléments (villes et plaines). On peut évoquer ici une certaine forme de décapitalisation au profit de nouvelles formes d’actifs (humains avec l’éducation ou la migration, sociaux avec la rénovation des maisons, productifs avec la construction de terrasses et de vergers). Aujourd’hui néanmoins, l’élevage bovin et celui des mithans (encouragé par une campagne de crédits gouvernementaux) semblent retrou-

ver grâce aux yeux de certains villageois. Non plus à des fins sociales, non pas dans une vision productive, mais bel et bien comme forme d’épargne : l’achat d’une vache d’un an coûte aux alentours de 30 dollars, celle d’un mithan 60 dollars. À taille adulte, ils s’achètent respective- ment 180 dollars et 250 dollars en moyenne. Même si la reproduction est lente (une mise bas par an en moyenne), les taux de mortalité restent bien plus faibles que pour les porcs et donc la sécurisation de l’épargne paraît mieux garantie. Des villages comme Zathal ou Chunchung incarnent parfaitement ce modèle agricole mixte qui continue de privilégier exploitation fores- tière et culture vivrière, cherchent à développer cultures marchandes et de rente (arbres frui- tiers) tout en préservant l’élevage bovin considéré comme une épargne à très long terme dans laquelle la quasi-totalité des familles placent leur surplus occasionnels, en prévision des étapes futures de leur vie ou de celle de leurs enfants. Redonner sa place à l’élevage bovin implique des choix importants au niveau des villages qui doivent trouver des solutions pour les espaces de pâturages ainsi que pour la garde des animaux. Une gestion collective telle qu’elle se prati- que à Zathal permet de réduire la contrainte de main-d’œuvre d’une activité qui doit se déve- lopper en parallèle des activités génératrices de revenus.

2.3 Face à la crise passagère, une mutuelle : le capital social

Si les groupes de garantie ne semblent pas avoir permis de tisser de nouveaux réseaux de rela- tions, l’introduction du crédit a pu développer l’offre d’aide et de crédits dans les villages. Grâce au crédit de nombreux foyers se sont émancipés d’une aide ou de prêts occasionnels contractés dans le village auprès des familles les plus aisées. Cette émancipation est vécue avec un bonheur certain, et les familles qui réussissent le mieux se réjouissent de pouvoir à leur tour en aider d’autres dans le besoin. Ainsi, cette commerçante de Zokhua était heureuse de nous confier que l’amélioration de la situation économique de sa famille se manifestait le plus clai- rement par leur capacité nouvelle à financer l’éducation à Hakha d’un enfant issu d’une famille pauvre du village. L’entraide est toujours très présente, particulièrement au sein des familles, notamment dans les villages de Tedim où les parcours de vie de chacun sont marqués par l’intervention bénéfique d’un proche ayant veillé à un moment donné sur la destinée de la fa- mille.

Il apparaît que l’introduction d’une masse monétaire croissante dans les villages où l’IMF in- tervient a sans aucun doute renforcé les réseaux d’entraide si nécessaires pour les familles au moment de la période de soudure, tout en en changeant la nature. Habituées auparavant à solli- citer de l’aide sous forme alimentaire, les familles en difficulté demandent aujourd’hui une aide financière, qui sera accordée plus ou moins gratuitement en fonction de l’utilisation que le créditeur compte en faire. Dans les différentes discussions, on a pu entendre que l’argent né- cessaire à l’achat de nourriture ou de médicaments ne pouvait pas faire l’objet d’intérêts. On peut estimer que ce type de prêt est pour le bailleur une forme de gestion de sa liquidité immé- diate en la forme d’une souscription à une assurance fondée sur l’accumulation du capital so- cial. Cette hypothèse est d’ailleurs vérifiée par le fait que les familles les plus pauvres sont souvent contraintes de rembourser capital et intérêts, leurs bailleurs estimant qu’elles ne pour- ront jamais leur renvoyer l’ascenseur. Reste que la majorité des familles parvient aujourd’hui à offrir des garanties suffisantes pour entrer dans les réseaux d’entraide et d’échanges de liquidi- tés qui se développent dans les villages, alimentés par les disponibilités des uns et les besoins des autres. Les taux d’intérêts en vigueur varient entre 6 et 10 % par mois selon les villages, même si souvent ils fluctuent en fonction des sommes demandées, de l’utilisation qui sera faite du crédit ainsi que, nous l’avons dit, du capital social de l’emprunteur.

La multiplication des crédits VCS dans le temps permet de développer directement ou indirec- tement ces réseaux sociaux intra-villageois de prêts informels avec le choix laissé à une famille

de disposer pendant un an d’un excédent de trésorerie, qu’elle choisit soit d’investir, soit de consommer, soit de mettre à disposition d’une autre personne : directement avec la constitution des faux groupes, qui mettent les crédits de plusieurs personnes au service du projet d’investissement d’un seul emprunteur ; indirectement avec le réinvestissement des bénéfices engendrés grâce au crédit dans un prêt à une autre personne.

Se sachant vulnérable et plus ou moins condamnée à dépendre à un moment ou à un autre de la communauté villageoise (maladie ou vieillesse), chaque famille accorde beaucoup d’importance à son capital social et apprécie de pouvoir, de temps à autre, être dans une posi- tion d’assistant plutôt que d’assisté. La capacité d’une famille à choisir entre différents réseaux d’entraide dans des villages où les scissions religieuses, sociales et professionnelles sont cha- que jour plus nombreuses, est de première importance et explique le soin de chacun à assurer son capital social (construction de la maison, éducation des enfants, etc.). Ainsi, le choix des Églises relève bien plus souvent de considérations économiques et sociales qu’idéologiques. Les familles pauvres, rarement à l’origine de la création d’une nouvelle Église, changent en général d’Églises en espérant que le contingent limité de familles pauvres parmi les membres de la nouvelle Église leur permettra peut-être de recevoir une aide plus concentrée et plus abondante.

2.4 La retraite : la pension est ailleurs (investissements passifs et migrations vers

Kale)

Malgré le développement d’activités nouvelles qui ont permis de sensiblement améliorer la situation de chacun dans les villages, malgré la capacité accrue de certains villageois de se mettre à l’abris en investissant dans des animaux, malgré la solidarité forte qui existe dans les villages permettant encore au tissu social de constituer une assurance face aux crises passagè- res, malgré les traditions familiales qui obligent les enfants à s’occuper de leurs parents jusqu’à leur mort, les villageois Chin ont les yeux tournés vers l’étranger. Leur enclavement les prive d’accès satisfaisant à l’éducation, à la santé, au confort électrique, leur pauvreté les oblige à travailler trop durement une terre qui ne leur donne pas assez. Du coup, les villageois embellis- sent les réussites de leurs proches qui ont migré, minimisent leurs échecs et surtout constatent que les villageois les plus riches sont ceux dont les enfants sont ailleurs.

Déjà dans les années 1960, les villages Chin ont connu un exode important, non pas tourné vers des terres vierges des collines mais vers les plaines birmanes, où les terres nombreuses et plates ne demandaient qu’à être cultivées. Difficile d’isoler une raison plutôt qu’une autre pour expliquer que cet exode commence au début des années 1960 et pas avant (la date de 1964 est souvent évoquée) : les raisons politiques semblent les plus évidentes, les paysans les plus ri- ches prenant conscience que le socialisme agricole serait très difficilement applicable dans les montagnes Chin déjà peu fertiles et pourrait également perturber les réseaux d’approvisionnement en riz. Ainsi à Mualbeem, les villageois évoquent l’exode massif qui suivit la décision gouvernementale, prise au début des années 1970, de bloquer l’importation du riz dans le Chin, dans le but d’accélérer le développement de la riziculture dans les collines. Difficile de distinguer les classes sociales qui alimentent cet exode vers les plaines : les famil- les les plus aisées sans doute, marquées par la fin de la chefferie et, pour certaines, ayant déjà séjourné au Myanmar ; les familles les plus audacieuses également, plus promptes à saisir l’opportunité d’une vie nouvelle au Myanmar. La quête du riz, la disponibilité des terres, les pressions gouvernementales vont alimenter cet exode qui s’est aujourd’hui réduit, même s’il reste constant et l’objectif avoué de tout un chacun. Ce mouvement relativement massif de migration vers les plaines va se prolonger dans les années 1970 pour ensuite ralentir et se dé- placer vers les capitales départementales et leurs environs proches.

Peut-on considérer alors que les villages Chin se vident de leurs élites économiques, des famil- les assez riches pour déménager et surtout des familles plus visionnaires sur les opportunités économiques et agricoles offertes par les villes Chin ou les plaines birmanes ? Ceci semble être le cas. À Cinkhua, par exemple, les villageois estiment que l’émigration vers les villes et les plaines, si elles ne touchent pas forcement les plus riches (« gros » propriétaires fonciers) concernent les villageois qui savent faire autre chose que cultiver : les artisans (menuiserie principalement) et les commerçants (initiatives commerciales). L’étude n’a pas cherché à clai- rement mesurer cette hypothèse, qui apparaît seulement à la relecture des notes et, faute de nous être rendu à Kale ou dans sa région, nous n’avons rencontré qu’un nombre limité de per- sonnes ayant ainsi quitté leurs villages. Le nouveau village de Sunthla, cas extrême, s’est tota- lement vidé de ses forces vives et aujourd’hui il ne reste dans le village que quatorze familles (sur soixante en 1980), dont douze sont des familles de veuves ou de femmes divorcées. De même, les trois commerçants rencontrés dans les capitales départementales avaient tous trois migré depuis leurs villages après s’être mariés.

Cet exode s’est aujourd’hui ralenti même s’il reste constant, alimenté principalement par des familles dont les enfants ont tous quitté le foyer, s’installant en général ailleurs que dans le village d’origine, et dont les parents, qui ont en général déjà investi dans des terres et une mai- son dans le village ou la ville de leur destination, souhaitent se retirer dans un environnement plus confortable. Beaucoup de villageois, principalement dans le département de Falam, nous ont affirmé que leur but ultime était de pouvoir déménager dans les plaines. Ceux des villages aux alentours de Hakha espèrent pouvoir un jour habiter dans la ville de Hakha, et nombreux aussi sont ceux qui rêvent des plaines.

Afin d’atteindre cet objectif, un nombre croissant de familles passe par des étapes d’investissement tournées vers l’étranger. On a cité précédemment le développement important des migrations de main-d’œuvre Chin vers la Malaisie, réel investissement pour les familles et source d’une rente importante pendant quelques années, qu’il s’agit pour les familles de bien investir, afin notamment de sécuriser des actifs qui seront transmis aux enfants au moment de l’héritage. Une fois remboursée la dette contractée pour envoyer le travailleur en Malaisie ou reconstitué le bétail d’animaux vendus pour y parvenir, les premiers investissements se tour- nent en général vers le foncier : construction d’une nouvelle maison, achat de parcelles de ter- res, construction de terrasses. L’achat de terres en ville est un investissement assez récent, de plus en plus prisé par les familles aisées du département de Hakha, qui constitue une première étape avant celle de la construction d’une maison qui sera mise en location et dont les revenus mensuels constitueront la rente ultime pour des familles où la main-d’œuvre vient à se raréfier. Les paysans de Falam et de Tedim privilégient de même les investissements fonciers mais di- rectement dans les plaines.

Cette conviction que la sécurité ne peut venir que d’ailleurs se manifeste également dans l’utilisation croissante par les ménages d’une partie de leurs ressources financières pour prêter de l’argent aux commerçants des villes qui viennent de leurs villages. Un peu différent du schéma de capitalisation sociale, évoqué précédemment on peut voir là une forme d’investissement financier, qui consiste pour des paysans à profiter des opportunités commer- ciales des villes sans pour autant y migrer ou mener directement une activité de ce genre. L’Église baptiste de Saktha a ainsi accordé un crédit de plus 1 300 dollars à un commerçant de Hakha et utilise les intérêts mensuels de ce prêt pour payer le salaire des institutrices de sa ma- ternelle. De nombreuses familles de Cinkhua déclarent épargner en prêtant leurs excédents de trésorerie à leurs proches vivant à Hakha, qui utilisent ces crédits pour augmenter leur fonds de roulement.

À Mangkeng, deux membres de la caisse villageoise ayant développé des élevages de cochons déclarent pour l’un réinvestir une part de ses profits dans l’intensification de son activité, pour l’autre dans des crédits à des commerçants de Falam. Les placements à l’extérieur du village sont beaucoup plus nombreux, moins risqués (sauf quand ils touchent le commerce transfronta- lier de bétail) et souvent plus rentables que l’investissement dans une activité économique au sein du village : c’est ce constat qui pousse certains villageois de Zokhua à mettre en commun leurs crédits pour permettre l’envoi d’un jeune en Malaisie. Le remboursement de ce crédit intervient en général en moins d’un an, avec un retour de 100 %.

Enfin, les sommes importantes et toujours croissantes consacrées par les familles à l’éducation de leurs enfants visent à faciliter leur exode vers le Myanmar et à renforcer leurs chances de trouver un emploi salarié dans une ville. C’est l’éducation qui permet aux enfants de quitter le village et de découvrir un autre monde jugé plus fertile en opportunités économiques et dont les familles souhaitent pouvoir tirer la rente qui les mettra à l’abri lorsqu’elles ne pourront plus travailler. À Bualkhua, une femme aura cette phrase assez révélatrice : « Depuis 1984, date à laquelle mon mari et moi avons emménagé dans cette maison, nous n’avons pu faire aucun travail d’amélioration, pas même rénover le toit que le propriétaire avait pourtant emporté avec lui. Nous mangeons du riz quand notre maïs est écoulé, cette année nous n’en avons acheté que quatre sacs. Nos habits font peine à voir et nos cheveux sont sales. Pourtant, notre situation s’est fortement améliorée, ça ne se voit pas avec les yeux, mais nous avons en ce moment qua- tre enfants scolarisés et nos deux aînés ont atteint le 10e standard avant de partir s’installer au Mizoram ».

Signe de cet exode latent qui touche des jeunes adultes de mieux en mieux scolarisés, nous pouvons évoquer le chiffre suivant : sur les 98 enfants des familles interrogées qui avaient quit- té leurs parents pour créer leur propre foyer, 58 (60 %) l’avaient fait hors du village de leurs parents.

Outline

Documents relatifs