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Le « bien vieillir » : représentations issues des entretiens qualitatifs semi-directifs

Chapitre V : Les effets du PAP sur l’organisation de la mobilité locale et les modes de vie

2. Comment la prévention diffusée par les PAP modifie-t-elle les représentations mentales et les

2.2 Le « bien vieillir » : représentations issues des entretiens qualitatifs semi-directifs

du « bien vieillir » permet à la fois d’observer les différences de représentations sociales entre les discours et la prévention issue des politiques publiques avec la vie et les expériences quotidiennes des personnes enquêtées. Pour l’analyse textuelle, nous avons retenu ici les retranscriptions de la seconde vague d’entretiens105, notamment les discours sur la question du « bien vieillir » 106. L’application du logiciel IRaMuTeQ aux 18 entretiens de la seconde vague produit une CHD en 4 classes représentées par la Figure 20. La sélection des variables pour l’analyse des entretiens a été réalisée pour mettre en avant trois thèmes : la période d’entretien, l’environnement de la personne enquêtée, si elle est bénéficiaire ou non d’un plan d’action personnalisé de la Cnav. L’ensemble des variables permettent de distinguer les caractéristiques sociales, environnementales, et l’approche de la mobilité des enquêtés. Elles ont été appliquées de façon similaire pour le corpus issu des 32 entretiens réalisés en 2016 et pour le corpus (exploité ici) des 18 entretiens réalisés en 2017. Les deux corpus ont été traités séparément dans le logiciel. Les variables choisies sont les suivantes : les conditions de réalisation de l’entretien (si la personne était seule, accompagnée de sa famille ou en couple lors de l’entretien) ; son sexe, la tranche d’âge (classifié par quartile), la zone géographique (divisée en trois : pavillonnaires, urbain et Pays de Bray), la durée d’occupation du logement (classifié par quartile), la CSP, le nombre d’années de retraite (classifié par quartile), la situation matrimoniale, le nombre d’enfants, si les enfants aident ou non la personne, si la personne marche seule, si elle prend seule la voiture, le type d’activité extérieure, l’usage de l’informatique, si elle a un PAP (avec comme détail s’il s’agit d’un PAP en première année ou en réexamen), si elle a une aide à domicile ou non. Ces variables sont appliquées pour le corpus des entretiens réalisés en 2016 et pour ceux réalisés en 2017.

Après le lissage du corpus (suppression des onomatopées, des interventions de l’enquêtrice, des réponses du type « oui-non »), logiciel produit un résumé de l’analyse. La Figure 20 illustre le résumé issu du lancement de l’analyse générale.

Figure 20 : Résumé de l'analyse du corpus d'entretiens de la seconde vague d'entretiens

Champ : Analyse textuelle IRaMuTeQ des 18 entretiens semi-directifs réalisés avec des bénéficiaires d’un PAP de l’action sociale de la Cnav et avec des non-bénéficiaires réalisés en 2017.

Source : Broussard 2020.

Comme pour les analyses textuelles précédentes, la « lemmanisation » est réalisée afin de faciliter la lisibilité du corpus. Sur les dix-huit entretiens, il y a 86 914 occurrences et 1 281 mots utilisés une seule fois (ou hapax). La Figure 21 représente la CHD de ce corpus de textes.

105 Cette seconde vague d’entretiens concerne 18 personnes : 14 personnes bénéficiaires d’un PAP et 4 personnes non-bénéficiaires.

106 Deux questions du guide d’entretien sont spécialement destinées à observer comment les personnes identifient le vieillissement réussi : « Est-ce que vous côtoyez des personnes de votre âge ? » et « Est-ce que vous

auriez un exemple à me donner d’une personne qui vieillit bien selon vous ? » Ces questions sont directement

liées à l’analyse textuelle Iramuteq réalisée entre 2016 et 2017 sur le corpus de texte issu des politiques publiques du vieillissement des transports et de l’aménagement du territoire.

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Figure 21 : Résumé de la CHD du second corpus des entretiens

Champ : Analyse textuelle IRaMuTeQ des 18 entretiens semi-directifs réalisés avec des bénéficiaires d’un PAP de l’action sociale de la Cnav et avec des non-bénéficiaires réalisés en 2017.

Source : Broussard 2020.

Les 18 entretiens sont exploités dans la CHD avec 2 828 « formes actives » et 391 « formes supplémentaires ». Le logiciel IRaMuTeQ définit une partition de 4 classes. La Figure 22 représente la CHD issue du corpus de la seconde vague d’entretien. Cette CHD se compose de 4 classes. La classe 4 (qui représente 18 % du corpus) représentée en violet est la plus isolée de l’ensemble du corpus, elle n’est pas directement liée à une autre classe. Après l’analyse des occurrences et de la significativité (détaillée en annexe n° 3), cette classe est appelée : « prise de conscience du processus de vieillissement ». La classe 1, en rouge, regroupe 22,5 % du corpus, est appelée : « Ancrage familial et relations sociales, l’enjeu de la confiance ». La classe 2, en vert, représente 19,3 % du corpus, peut se résumer aux termes suivants : « prise de conscience du processus de vieillissement : la volonté de continuer ». La classe 3 qui traite de : « L’aide humaine : une organisation de la vie quotidienne spécifique pour l’accueillir » regroupe la plus grande part du corpus (en bleu avec 40,1 %).

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Figure 22 : Analyse textuelle : classification hiérarchique descendante

Lecture : La CHD du corpus de la seconde vague d’entretiens est construite en 4 classes. La classe 3 est la plus importante (elle regroupe 40 % du corpus) et la classe 4 est la moins conséquente (18 % du corpus).

Champ : Analyse textuelle IRaMuTeQ des 18 entretiens semi-directifs réalisés avec des bénéficiaires d’un PAP de l’action sociale de la Cnav et avec des non-bénéficiaires réalisés en 2017.

Source : Broussard 2020.

La thématique du « bien vieillir » transparaît dans les classes 2 et 4. Les mots les plus utilisés dans la classe 4 font référence aux parties du corps, à des objets précis qui évoquent les dangers ou risques liés à la mobilité locale, notamment les risques d’accident et de chute : « pouvoir », « falloir », « mettre », « monter », « mal », « voiture », « pied », « jambe », « descendre », « salle », « dos », « laver », « escalier », « remettre », « avant », « grand », « tomber », « casser », « côte », « refaire », « minute », « camping-car », « rentrer », « opérer », « asseoir », « lit », « garage », « bain ». Ces mots évoquent aussi des pièces de la maison identifiées notamment par les politiques publiques comme des lieux à risque (comme la salle de bains par exemple, ou encore les escaliers). La voiture et la marche, sont les principaux modes de transport qui transparaissent dans la CHD et dans les entretiens107. En revanche, les aides (techniques ou humaines) ne figurent pas parmi les mots les plus utilisés. La Figure 23 représente le nuage des mots les plus employés de la classe 4.

107 Dans les entretiens, si la marche est toujours mise en contexte par rapport à son potentiel danger, la voiture semble se suffire à elle-même pour représenter un danger pour les personnes rencontrées.

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Figure 23 : Nuage des mots les plus employés dans la classe 4

Lecture : Nuage de mot de la classe 4 de la CHD issue de l’analyse du corpus d’entretiens (2017) dont les mots les plus cités sont : « monter », « laver », « escalier », « salle », « jambe », « camping-car ». Champ : Analyse textuelle IRaMuTeQ des 18 entretiens semi-directifs réalisés avec des bénéficiaires d’un PAP de l’action sociale de la Cnav et avec des non-bénéficiaires réalisés en 2017.

Source : Broussard 2020.

Même si les personnes interrogées n’évoquent pas les politiques publiques, elles semblent avoir intégré la problématique liée au discours sécuritaire, à la nécessité de faire attention à sa condition physique pour pouvoir continuer à entretenir le lien social et des activités à l’extérieur du logement. L’analyse de la significativité des termes par rapport à la classe valide cette première approche. Les termes les plus significatifs sont : « monter », « escalier », « laver », « salle », « jambe », « camping-car », « remettre », « bain », « mettre », « dos », « eau », « fauteuil », « garage », « minute », « lit », « relever », « casser », « rideau », « main », « baignoire », « marche », « refaire », « asseoir », « figure », « là-haut », « piscine », « douche ». L’ensemble de ces termes évoquent des actions, réalisées dans le logement et qui demandent une certaine capacité de mobilité. Dans cette liste de mots, certaines pièces du logement sont identifiables, comme la « salle de bains » (les mots significatifs de la classe quatre de la CHD sont entre autres : « douche », « bain », « salle »). C’est un espace sur lequel les politiques publiques du vieillissement diffusent de la prévention.

Pour donner une illustration de cette prévention, le site internet « J’aménage mon logement » produit par le groupement « Pour bien vieillir » diffuse les messages de prévention sur le logement et notamment sur la salle de bain, espace source de danger et lieu de chutes. La Figure 24 illustre une représentation sociale publique diffusée par le groupement « pour bien vieillir » sur les bons aménagements pour la salle de bain.

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Figure 24 : Représentation sociale publique sur les bons aménagements pour la salle de bain

Source : Cnav, MSA, et agevillage 2019.

Dans sa thèse, la sociologue Fanny Auger décrit la salle de bains comme un lieu de l’intime : « Les aides humaines renvoient de la même manière, voire plus fortement, au ‘‘dehors’’ et à ce qui est

‘‘étranger’’. Loin des autrui significatifs et/ou des relations élues et autorisées à pénétrer dans son univers à soi, leur intervention est souvent vécue comme une ‘‘intrusion’’, voire même une ‘‘effraction’’, surtout lorsqu’elles s’immiscent dans les espaces les plus intimes comme la salle de bain (Ennuyer, 2014 ; Djaoui, 2008 ; Dreyer, 2013). (…) Ces aides ont aussi une propension à ‘‘étiqueter’’ négativement l’habitat et son habitant » (Auger, 2016, p. 48). Cette situation de résistance, voire de refus de la part

du bénéficiaire face à l’adaptation de la salle de bain se retrouve dans les entretiens, mais de façon différente. La plupart des personnes interrogées occupent le même logement depuis de nombreuses années. Toutes les salles de bains sont alors équipées de baignoires. Les changements de la baignoire en douche ou l’installation de barres d’appui sont proposés dans les PAP, mais rarement acceptés par les bénéficiaires. Le coût des travaux108, les difficultés pour trouver des entreprises ou artisans rendent l’aménagement de la salle de bain difficile pour les personnes interrogées dans l’enquête qualitative. Les personnes interrogées sont conscientes que la salle de bain est un lieu qu’il faut adapter, elles ont donc intégré la représentation sociale publique, mais elles n’estiment pas toujours avoir les moyens (financiers, humains, physiques) pour mettre en œuvre ces recommandations. Certaines personnes interrogées s’estiment trop âgées pour mettre en œuvre des travaux. Cet exemple est représentatif de la prise de conscience des personnes interrogées vis-à-vis de leur vieillissement et de l’influence des représentations sociales publiques sur les représentations mentales (intrinsèques à l’individu). L’acteur limite ses marges d’actions à cause de cette prise de conscience du vieillissement.

Le profil des personnes interrogées dont le discours se retrouve dans la classe 4 est identifiable à partir de l’étude des variables étoilées109. Les personnes interrogées dont le discours compose la

108 Financier et physiques.

109 Les variables étoilées permettent de définir l’entretien avant de le charger dans le corpus. Dans l’analyse des 2 corpus d’entretiens les variables étoilées sont : les conditions de réalisation de l’entretien (si la personne était seule, accompagnée de sa famille ou en couple lors de l’entretien) ; son sexe, la tranche d’âge (classifié par quartile), la zone géographique (pavillonnaire, urbain et Pays de Bray), la durée d’occupation du logement (classifié par quartile), la CSP, le nombre d’années de retraite (classifié par quartile), la situation matrimoniale, le nombre d’enfants, si les enfants aident ou non, si la personne marche seule, si elle prend seule la voiture, le type

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classe 4 vivent principalement en zone à dominante rurale. La majorité vit alors dans des maisons, plus ou moins isolées, et aucune n’est de plain-pied. Les femmes sont plus représentées que les hommes, dans cette classe tout comme les personnes qui sont bénéficiaires d’un PAP. Parmi les personnes bénéficiaires d’un PAP on retrouve les personnes classées dans la typologie dans la catégorie des « demandeurs spectateurs » et des « demandeurs exclus ». Les CSP les plus représentées sont les employés et les ouvriers. La classe 4 se compose notamment des personnes les plus jeunes (moins de 74 ans), et les personnes étant dans le troisième quartile (ayant entre 80 et 84 ans lors de l’entretien). Ainsi, cette classe illustre la prise de conscience liée à la dangerosité de l’environnement physique chez les 18 personnes enquêtées en 2017. Le nombre d’entretiens ne permet pas de généralisation, mais cette classe permet tout de même d’analyser que le discours des politiques publiques lié à l’aménagement du logement dans le sens de son adaptation au vieillissement est compris par les personnes retraitées et vieillissantes qui intègrent la dangerosité de leur environnement de vie. Le modèle du « bien vieillir » produit donc une lecture sécuritaire de l’aménagement du logement face à l’évolution du vieillissement.

La classe 2 contient 19,3 % du corpus analysé, elle occupe une position centrale dans la CHD puisqu’elle est directement liée à la classe 1 et indirectement liée aux autres classes. L’analyse des termes les plus récurrents fait ressortir les champs lexicaux de l’action et de la temporalité. Les termes le plus souvent cités sont : « voir », « quand », « falloir », « vrai », « chose », « temps », « marcher », « moment », « penser », « mal », « pareil », « personne », « sortir », « beaucoup », « changer », « parler », « envie », « arrêter », « vraiment », « occuper », « aimer ». Si l’adjectif « vrai » est généralement utilisé pour justifier un fait, il est aussi employé ici pour justifier la dégradation physique : « c’est vrai que les choses vont moins vite ». C’est par le constat de la diminution des capacités physiques que les personnes rencontrées suggèrent le processus de vieillissement. Les politiques publiques du vieillissement évoquent le processus de vieillissement exactement de la même façon, à travers la diminution des interactions et la notion de risque (risque de chute, risque de perte d’autonomie), ce risque peut notamment aboutir à une mobilité réduite et donc à la possibilité d’isolement social (Périnel, 2008 ; Spitzenstetter et Moessinger, 2008 ; Libault, 2019). Les personnes réinterrogées en 2017 se sont appuyées sur leur expérience de mobilité pour exprimer leur vieillissement. La classe 2 est dédiée à la représentation du processus de vieillissement à travers le constat des difficultés physiques et la réorganisation de la mobilité quotidienne en conséquence. La Figure 25 représente le nuage de mots de cette classe.

d’activité extérieure, l’usage de l’informatique, si elle a un PAP (avec comme détail s’il s’agit d’un PAP en première année ou en renouvellement), si elle a une aide à domicile ou non. Plus de détails sont présents dans l’annexe n°3.

187 Figure 25 : Nuage des mots les plus fréquents de la classe 2

Lecture : Nuage des mots qui illustre les plus fréquents de la classe 2 issue de la seconde vague d’entretien (18 entretiens réalisés en 2017) dont les mots les plus cités sont : « vrai », « envie », « marcher », « rendre », « gêner ».

Champ : Analyse textuelle IRaMuTeQ des 18 entretiens semi-directifs réalisés avec des bénéficiaires d’un PAP de l’action sociale de la Cnav et avec des non-bénéficiaires réalisés en 2017.

Source : Broussard 2020.

La figure précédente illustre les difficultés de déplacement (« gêner », « douleur », « perdre ») et en même temps, cette classe comporte de nombreux vocables sur l’action, le mouvement (« sortir », « bouger », « continuer », « commencer »). Le mot « volonté » résume l’impression que donnent certains enquêtés qui énumèrent leurs difficultés et parfois leur dégradation physique depuis l’année précédente, et livrent ensuite un discours sur leur ténacité, leur volonté de continuer à se déplacer, à entretenir leur logement (même s’ils sont bénéficiaires d’une aide institutionnelle ou familiale), à avoir des activités extérieures.

Les termes les plus spécifiques de cette classe sont : « vrai », « envie », « voir », « moment », « rendre », « marcher », « chose », « changer », « penser », « gêner », « temps », « façon », « bout », « arrêter », « pareil », « compte », « occuper », « travail », « parler », « santé », « marrant », « continuer ». Si quelques termes relatent l’évolution du vieillissement (« gêner », « santé »), la majorité est en lien avec le mouvement, l’action et les relations sociales (« occuper », « parler », « marrant »). Cela montre que les personnes qui composent la classe 2 sont conscientes des difficultés, mais qu’elles souhaitent « continuer » à être en conformité avec le modèle du « bien vieillir ». La classe 2 regroupe les enquêtés les plus jeunes (moins de 73 ans), à la retraite depuis 14 ans ou moins. Il s’agit massivement de discours d’hommes, anciennement employés vivant en couple et dans le quartier urbain dense ou pavillonnaire. Pa railleurs, elles ne bénéficient pas d’un PAP de la Cnav. Ainsi, les entretiens qui composent la classe 2 ont été réalisés avec ce que nous avons appelé : les retraités. Il s’agit de personnes qui ont connu des difficultés de mobilité, mais qui, lors des entretiens, ont des

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représentations mentales qui n’entravent pas la perception qu’elles se font de leurs capacités de déplacements et donc leurs habitudes de mobilité locale. La classe 2, surtout à travers la présence des termes « volonté », « continuer », « occuper », « changer » illustre les efforts déployés par les personnes interrogées pour correspondre au modèle du « bien vieillir ». L’absence, dans les variables étoilées, des personnes ayant des difficultés de mobilité avérées donc des personnes vieillissantes (majoritairement bénéficiaires d’un PAP qui sont plus présentes dans la classe 4) montre qu’elles cherchent peut-être moins à être en conformité avec le modèle du « bien vieillir », ou en tout cas moins sur le volet des déplacements et des activités, mais plutôt sur l’aspect sécuritaire.

L’analyse des classes 4 et 2 montre des façons différentes de réagir au constat du vieillissement sur le corps. Ces classes semblent complémentaires dans le temps, dans le sens où la classe 2 concerne exclusivement les retraités les plus jeunes (qui réalisent quelques ajustements sur leurs déplacements à l’extérieur) alors que la classe 4 est plus nuancée avec des profils de mois de 73 ans, mais aussi des personnes plus avancées en âge. Le rapport au vieillissement est différent dans les deux classes : dans l’une, les personnes expriment leurs limites physiques (classe 4) ; dans l’autre, elles expriment leurs capacités d’adaptation (classe 2). Les représentations sociales publiques en lien avec le modèle du « bien vieillir » est liée aux deux classes, mais de façon différente : le discours des politiques publiques du vieillissement est intégré sous le volet sécuritaire (pour la classe 4) alors qu’il est abordé sous l’aspect du maintien des activités (pour la classe 2). Ainsi, les classes 2 et 4 illustrent des représentations mentales différentes vis-à-vis du discours des politiques publiques. Les personnes les plus jeunes et dynamiques parviennent à être conformes au modèle du « bien vieillir » et pas les plus en difficultés physiques, qui mettent en valeur le discours sécuritaire diffusé par les politiques publiques du vieillissement.

Ainsi, le discours des politiques publiques (présenté dans le 2.1) présente à la fois l’importance de l’activité, notamment de la mobilité locale, tout en distillant un discours sécuritaire (illustré avec le terme de « chute »). Ces deux interprétations du discours des politiques publiques du vieillissement se retrouvent dans le discours des personnes interrogées en 2017 dans le cadre de l’enquête qualitative. Si le discours des politiques publiques du vieillissement semble intégré aux représentations mentales, il y a deux approches distinctes : l’activité puis la sécurité en lien avec l’évolution du vieillissement. Le modèle du « bien vieillir » transparaît moins dans le discours des personnes ayant des âges avancés et bénéficiant d’aides de l’action sociale de la Cnav. Si le modèle du « bien vieillir » semble moins coïncider aux habitudes de vie des personnes bénéficiaires d’un PAP, la Cnav développe plusieurs offres en lien avec ce modèle qui complète les aides humaines contenues dans les PAP qui sont régulièrement proposées aux bénéficiaires. En Île-de-France, ces offres dites de « prévention » sont même obligatoires pour constituer le PAP. Le PAP étant accessible dès leur arrivée à la retraite, la Dasif souhaite qu’une diversité d’offre compose les PAP alloués. Cependant, il a été vu que le discours des politiques publiques est plus intégré sur le volet sécuritaire par les personnes bénéficiaires d’un PAP. La sous-partie suivante questionne alors sur la façon dont la prévention est intégrée dans les PAP.

2.3 La présentation de la prévention dans les PAP : une source d’incompréhension pour les

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