• Aucun résultat trouvé

Le vieillissement, un processus individuel qui survient après la retraite

Chapitre I : Le vieillissement, un processus individuel

1. Le vieillissement, un processus individuel qui survient après la retraite

Cette partie vise à resituer le vieillissement au cours du cycle de vie et à mieux en cerner les contours. La manière dont le passage à la retraite est abordé en tant que marqueur d’entrée dans une nouvelle étape du parcours de vie est d’abord examinée. Puis trois théories sociales sur le vieillissement sont présentées. Elles questionnent de façon différente la place de l’individu vieillissant au sein de la société : la théorie du désengagement, qui positionne l’individu vieillissant comme un être immobile hors de la société ; la théorie de l’activité, d’après laquelle la personne vieillissante se doit de participer pleinement à la société, quelles que soient ses difficultés ; enfin la théorie de la déprise, selon laquelle l’individu vieillissant est conscient de ses difficultés et adapte son comportement en conséquence.

1.1 La retraite : prémisse de « la dernière grande étape de cycle de vie »

La retraite fait partie de la « dernière grande étape du cycle de vie » selon la sociologue Anne-Marie Guillemard. « La retraite est la situation sociale dans laquelle se trouve un individu à partir de la

cession, institutionnellement réglementée, de l’exercice de son activité professionnelle rémunérée. Il s’agit donc en termes plus simples du passage d’une situation de travail à une situation de non-travail »

(Guillemard et Castells, 1971, p. 282). Ce passage oblige le retraité à un effort de réorganisation de sa vie quotidienne. Les déplacements et le temps que les individus ont l’habitude d’y consacrer sont impactés par cette nouvelle situation sociale : le passage à la retraite engendre l’arrêt de certaines habitudes de vie et de déplacements quotidiens (notamment pour se rendre sur son lieu de travail). Le temps est organisé de façon différente en fonction d’autres obligations comme les obligations familiales, les loisirs, l’engagement social. L’activité professionnelle occupe la majorité du temps des individus actifs. Lorsqu’elle cesse, les activités et donc les déplacements se réorganisent. Dans un article intitulé « la détermination des pratiques sociales en situation de retraite », les sociologues Anne-Marie Guillemard et Manuel Castells identifient cinq types de comportements de retraite (Guillemard et Castells, 1971) : la retraite « retrait » (la personne est exclue ou s’exclut de la société) ; la retraite « troisième âge » (la personne se consacre désormais à une activité de loisir qu’elle avait souvent avant son arrivée à la retraite) ; la retraite « consommation » (elle correspond à un engagement fort dans un seul type d’activité une fois la retraite survenue et peut prendre deux formes : la « consommation de masse » centrée sur une « retraite loisirs », ou la « consommation communautaire » centrée sur la famille) ; la retraite « revendication » (les personnes à présent retraitées contestent la place qui leur incombe) ; enfin la retraite « participation » (adaptation aux activités et formes sociales que la société propose pour les retraités). Le type de comportement adopté implique une utilisation différente de la mobilité : le comportement de retraite « retrait » tend, par exemple, à représenter une très faible utilisation de la mobilité, contrairement aux comportements de retraite « consommation » ou « participation » qui valorisent les activités extérieures. Selon le comportement adopté, la mobilité est plus ou moins importante : chaque retraité peut mobiliser cette dernière en fonction de ses capacités et du rôle qu’il souhaite avoir dans la société.

La période de retraite regroupe, entre autres notions, la vieillesse et le vieillissement. Pour la sociologue Anne-Marie Guillemard, la vieillesse est une construction sociale en évolution (Boudon et

al., 2012, p. 244). La vieillesse est un terme qui permet une approche globale de l’évolution de

l’individu : « si l’âge de la vieillesse est pensé depuis l’Antiquité, on ne peut donc pas dire que sa

définition s’effectue clairement en fonction de l’âge atteint, ou qu’une tendance se dégage sur le long terme. En revanche, les traits sous lesquels on dépeint le vieillard ont connu une permanence remarquable » (Bourdelais, 1993, p. 20).

Le vieillissement s’inscrit dans la période de retraite, mais dans des temporalités variables selon les individus, ce qui rend difficile la désignation d’une entrée commune à tous dans ce processus. D’ailleurs, la notion de « vieillissement » n’apparaît qu’à partir des années 1930, employée dans la littérature scientifique notamment par Alfred Sauvy, Fernand Boverat ou encore Paul Haury (Bourdelais, 1993, p. 157). Le premier livre dédié au vieillissement « Le vieillissement de la population » est publié en France par Fernand Boverat en 1946. Le « vieillissement » est d’abord pensé

30

démographiquement à partir du XIXe siècle : « peu à peu, les Français choisissent l’âge de 60 ans

comme seuil de la catégorie ‘‘vieillards’’ des statistiques démographiques officielles. À partir du début des années 1870, la présentation des recensements précise régulièrement le poids relatif de chacun des trois groupes d’âge, 0-14 ans, 15-59 ans, 60 ans ou plus » (Bourdelais, 1993, p. 17). Patrice Bourdelais

explique que cette nouvelle façon d’aborder la démographie et de découper les âges de la vie prend racine dans la société française dès le XVIIIe siècle, couplant un changement démographique (à travers l’allongement de la durée de vie) et culturel (à travers une succession d’images positives et négatives du vieillard).

Il est complexe de déterminer à quel moment, à l’échelle d’une population, le vieillissement survient. Cela a des conséquences dans la façon de définir les personnes vieillissantes. Délimiter ce processus est alors un enjeu sémantique qui transparaît dans de nombreux travaux. La définition de la population peut se faire par l’âge chronologique et la construction d’un seuil (« 65 ans et plus », « plus de 75 ans », « 75-85 ans ») ou alors par un terme spécifique (« seniors », « aînés », « personnes âgées »). Dénommer la population vieillissante est une tâche complexe si l’on souhaite échapper aux normes et injonctions sociales, elles-mêmes révélatrices d’un certain regard porté sur le vieillissement. Définir la vieillesse et le vieillissement à travers les âges chronologiques offre une perception harmonisée, mais elle estompe l’aspect individuel de ces notions. L’historien Patrice Bourdelais interroge sur la légitimité d’utiliser aujourd’hui cette notion et le risque qu’elle soit néfaste notamment sur : « le domaine du choix des groupes d’âges étudiés et des statistiques qui, aujourd’hui comme il y a

deux siècles, présentent les travaux sur la vieillesse à partir de l’âge de 60 ans ? Ils contribuent à prolonger l’association entre l’âge de la retraite, le seuil de 60 ans et la vieillesse qui, de plus en plus fréquemment, est démentie par les faits biologiques et sociaux » (Bourdelais, 1993, p. 432). Dans une

étude dédiée à la mobilité des seniors en 2009, le Groupement des autorités responsables des transports (Gart) confirme la pertinence de s’interroger sur les limites d’âge, rappelant qu’il s’agit de catégories créées par l’Insee : « On peut s’interroger sur la pertinence du seuil de 60 ans, généralement

fixé en France pour marquer l’entrée dans la vieillesse. Il est bien entendu lié à l’âge légal de la retraite, qui devrait vraisemblablement évoluer dans les années à venir. En 2050, sachant que la durée de vie en bonne santé s’accroît, elle aussi, et que dans un contexte de vieillissement de la population, les gens devront travailler plus longtemps avant de faire valoir leurs droits à la retraite, voire cumuler retraite et activité afin de garantir leurs revenus. (…) L’Insee distingue déjà les catégories 60-64 ans des plus de 65 ans. Et le seuil de 65 ans est retenu par Eurostat. Il va de soi que l’ampleur du vieillissement n’est plus la même selon que l’on considère la part des plus de 60 ans ou celle des plus de 65 ans. En 2030, les plus de 65 ans représenteraient 23 % de la population (contre 16,7 % en 2010), les plus de 75 ans 12 % (contre 8,8 % en 2010) » (Duchène et Garnier, 2009, p. 17‑18). L’extrait monte que la retraite est

le marqueur d’entrée dans la vieillesse. Le guide de l’OMS dédié au vieillissement se positionne sur la problématique de l’âge en indiquant prendre comme référence l’âge de 60 ans pour désigner un individu comme « âgé » tout en nuançant le propos : « il est important d’être conscient que l’âge

chronologique n’est pas toujours le meilleur indicateur des changements qui accompagnent le vieillissement. (…) Adopter de larges politiques sociales fondées exclusivement sur l’âge chronologique peut s’avérer discriminatoire et peut aller à l’encontre du but recherché, qui est de veiller au bien-être des personnes âgées » (OMS, 2002, p. 3‑4). Sans indicateur précis, un amalgame entre « retraite » et

« vieillissement » existe aujourd’hui.

Les difficultés de déplacements souvent issues du développement des difficultés physiques sont, comme le vieillissement, individuelles. Pourtant, certains chercheurs tentent d’appliquer un seuil d’âge pour indiquer le développement des difficultés de déplacement. Certaines recherches généralisent le début des difficultés physiques impactant, entre autres, les déplacements à partir de 70 ou 75 ans, justifiant ce choix à travers des comparaisons quantitatives (Omnil, 2013) ou médicales comme le développement des problèmes de vue et l’apparition de troubles neurologiques (R. Clément et al., 2005). La psychologue Catherine Gabaude met en relation l’importance de la prise en compte des questions de santé comme facteur de gêne, voire de renoncement à la mobilité des personnes âgées. L’autrice annonce l’âge de 70 ans comme un moment charnière dans la décroissance de la conduite automobile (Gabaude, 2016). La géographe Florence Huguenin-Richard adopte une

31

démarche similaire dans ses travaux sur les personnes âgées de 75 ans ou plus, indiquant que c’est à partir de cet âge que la gêne dans les déplacements augmente (Huguenin-Richard, Dommes, et al., 2014). Pour préserver l’aspect individuel du vieillissement, le seuil d’âge ne doit pas être retenu comme un marqueur d’entrée dans le vieillissement. Le vieillissement est d’abord un ressenti individuel par rapport à ses propres capacités physiques et à sa position dans la société. Le positionnement de la personne vieillissante par rapport à la société est une thématique étudiée dans différentes théories des sciences sociales sur le vieillissement. Dans les sous-parties suivantes, trois théories sont spécifiquement étudiées : le désengagement, l’activité et la déprise. Ces trois théories proposent des perceptions divergentes de la relation entre la personne vieillissante et la société et des relations à la mobilité différente.

1.2 La théorie du désengagement : une théorie du retour sur soi

Le passage à la retraite, entendu comme étant l’arrêt de la carrière professionnelle, engendre un changement important dans l’organisation des relations sociales. Au début des années 1960, les chercheurs Elaine Cumming et William Henry élaborent la théorie du désengagement, théorie selon laquelle « le vieillissement est une réciprocité ou un désengagement mutuel inévitable, qui se traduit

par une diminution de l'interaction entre la personne vieillissante et les autres dans les systèmes sociaux auxquels elle appartient » (Cumming et Henry, 1961, p. 14). Ce « désengagement » recherché par

l’individu et la société peut se traduire de trois façons : une baisse des relations sociales et une transformation de l’objectif de ces dernières (les individus se déplacent moins souvent et ont moins de liens sociaux) ; une modification du style ou des modèles d'interactions par rapport à ce que l’individu a pu connaître auparavant ; une tendance pour l’individu à se recentrer sur soi-même face au constat de l’évolution des capacités physiques, par exemple (Cumming et Henry, 1961). Ce recentrement de l’individu s’illustre à travers la diminution des rôles sociaux ou à travers les pratiques de mobilité. L’abandon du rôle professionnel du fait du passage à la retraite est important dans ce processus de désengagement dans le sens où il va de pair avec la fin des déplacements pendulaires (liés au travail), réduisant ainsi les déplacements et les opportunités de relations sociales. Par ailleurs, les rôles liés à la famille se redéfinissent : la garde des petits-enfants par exemple, parfois attribuée aux grands-parents dans les premières années de retraite, se fait de moins en moins fréquente à mesure que les petits-enfants grandissent. Le rôle de grands-parents est toujours présent, mais nécessite moins de déplacements. Dans un article consacré aux grands-parents à travers l’Europe, la sociologue Claudine Attias-Donfut explique que la garde des petits-enfants est parfois remplacée par des aides financières. Ces aides financières « s’adressent un peu plus souvent directement aux

petits-enfants lorsque les grands-parents ont plus de 75 ans, alors que leurs petits-petits-enfants s’approchent de l’âge adulte et ont besoin d’aide financière. Le cycle grand-parental comporterait ainsi deux phases : au cours de leurs premières années en tant que grands-parents, le soutien se manifesterait sous forme de garde, auquel se substituerait l’aide financière dans la phase suivante » (Attias-Donfut, 2008, p. 63).

La théorie du désengagement observée au prisme de la mobilité révèle donc le rôle central des liens sociaux dans le vieillissement. Lorsque l’individu commence son vieillissement, son lien avec la société évolue : « l’équilibre qui existait au milieu de la vie entre l’individu et la société a cédé la place à un

nouvel équilibre caractérisé par une grande distance et des relations différentes » (Cumming et Henry,

1961, p. 15). Ce « nouvel équilibre » n’est pas forcément la conséquence de pertes (de repères, de rôles et de relations sociales) imposées par la société, il peut aussi relever d’un choix personnel et être source de nouvelles formes d’interactions. Ainsi, la théorie du désengagement positionne la personne vieillissante en retrait de la société et suppose donc une mobilité décroissante. Cet abandon des rôles sociaux est suscité aussi bien par la personne vieillissante que par la société. En effet, comme le souligne la sociologie compréhensive, qui place l’individu au centre de la société, il importe de comprendre « l’agir social dans sa relation ambivalente aux significations codifiées et à l’ordre

normatif » (Jeffrey et Maffesoli, 2005, p. 53). « L’ordre normatif » représente les attentes de la société

en matière de comportement. Dans la théorie du désengagement, il se traduit par un retrait progressif et mutuel entre la société et la personne vieillissante : les individus ont moins de raisons de déplacements (décroissance des rôles sociaux) et l’avancée en âge augmente les difficultés physiques.

32

La mobilité semble se raréfier et les personnes vieillissantes occupent davantage leur domicile, conférant ainsi une place centrale au logement dans ce nouvel équilibre entre l’individu et la société.

La position de l’individu vieillissant dans la société n’a pas uniquement été abordée en termes de désengagements. D’autres théories – dont celle de l’activité et du « vieillissement réussi » – offrent une réflexion complémentaire sur ces questions en positionnant différemment l’individu vieillissant dans la société.

1.3 La théorie de l’activité et le « vieillissement réussi », piliers des politiques du vieillissement

La théorie de l’activité, qui peut s’opposer à la théorie du désengagement, est développée à partir des années 1950. Pour Havighurst et Albrecht, qui en sont à l’origine, l’individu vieillissant est conscient de la perte des rôles sociaux et déploie, pour compenser, de nouvelles activités. « Aussi le

vieillissement réussi passe-t-il, selon Havighurst et Albrecht, par une attitude volontariste consistant à maintenir un niveau élevé d'engagement : il s'agit de compenser la perte de certains rôles antérieurs par l'intensification d'autres rôles comme celui de citoyen ou par l'investissement de nouveaux rôles comme celui de grands-parents, l'adaptation se trouvant facilitée par une qualité qu'il convient d'entretenir, la ‘‘flexibilité des rôles’’ » (Caradec, 2012, p. 98). Dans la théorie du désengagement,

l’ordre normatif encourage à un retrait progressif et mutuel entre l’individu et la société ; dans la théorie de l’activité, il se traduit par une participation sociale accentuée de l’individu. L’acteur, qui souhaite continuer à faire partie de la société, réalise alors un travail d’adaptation en fonction de ses capacités physiques. Cette adaptation consiste à accepter la « perte de certains rôles antérieurs » en intensifiant d’autres rôles sociaux et en s’investissant dans de nouvelles activités extérieures (qui sont souvent productrices d’interactions avec le reste de la société). Dans le cas de la mobilité, cela peut se traduire par un changement des habitudes de mobilité voire un renforcement des déplacements à l’extérieur du logement. Si, dans la théorie du désengagement, le domicile représente le point d’ancrage de la mobilité, l’extérieur prédomine dans la théorie de l’activité.

Les politiques publiques du vieillissement se sont largement inspirées de la théorie de l’activité en promouvant tour à tour le « vieillissement réussi » et le « vieillissement actif et en bonne santé ». En 1987 émerge effectivement la notion de « vieillissement réussi ». Celle-ci « concerne les individus

qui gardent des fonctions physiologiques très satisfaisantes jusqu’à un âge avancé malgré l’existence de pathologies, ou bien les personnes qui disposent de fonctions physiologiques moins bonnes, mais qui vont les améliorer au cours de l’avancée en âge, ou bien encore les personnes chez lesquelles on remarque une bonne adaptation à ce qu’elles peuvent faire physiologiquement et à ce qu’elles ont envie de faire. La prise en compte d’un état de bien-être subjectif se fonde sur différents critères : des possibilités comportementales (motrices, cognitives, sensitives), un état de satisfaction psychique (optimisme, conformité entre objectifs visés et situations atteintes), une qualité de vie appréhendée à travers une évaluation positive des relations familiales, amicales, des activités et entreprises menées, du logement, du voisinage, des revenus… » (Ministère de la Santé et des Solidarités et al., 2007, p. 5).

Le « vieillissement réussi » évoque notamment la « satisfaction psychique », c’est-à-dire l’équilibre entre les attentes d’un individu et ce qu’il peut réellement concrétiser. Cela revient à s’interroger sur la nature des « objectifs visés » par les personnes vieillissantes. Derrière les « objectifs visés » se retrouve essentiellement la définition pour les politiques publiques du vieillissement de ce que doit être le « vieillissement réussi ». L’écart éventuel entre ces objectifs et les « situations atteintes » peut avoir des conséquences négatives sur l’individu, qui ne parvient pas à correspondre aux attentes de la société et qui prend conscience de cette différence. Cette définition et la plupart des textes des politiques publiques du vieillissement en lien avec le « vieillissement réussi » n’exposent d’ailleurs aucune alternative lorsque la personne vieillissante ne parvient plus à atteindre les « objectifs » fixés par elle-même et/ou par la société.

En 2002, le rapport de l’OMS dédié aux manières de « vieillir en restant actif » (OMS, 2002) énonce les objectifs qui doivent être visés par les personnes vieillissantes afin de continuer de faire partie de la société : il s’agit de favoriser les activités extérieures, l’intégration de l’individu dans la vie sociale et le contact avec différentes générations. Le rapport, exclusivement tourné vers les activités et les

33

déplacements extérieurs, n’aborde pas la notion d’immobilité. Cette absence montre que l’immobilité est perçue de manière négative dans les textes qui prônent le « vieillissement actif ». En 2015, le plan national d’action de prévention de la perte d’autonomie encourageait la mobilité et les déplacements : « partant du constat que l’un des facteurs les plus délétères pour la santé est la sédentarité et le manque

d’activité physique régulière, le rapport remis en décembre 2013 par le Pr Daniel Rivière ‘‘Dispositifs d’activités physiques et sportives en direction des âgés’’ met au cœur de ses propositions la lutte contre la sédentarité et la pratique d’activités physiques et sportives structurées et adaptées. L’offre d’activités physiques et sportives pour les seniors se développe par des aménagements urbains, par des propositions municipales ou associatives, par les clubs sportifs » (Aquino, 2015, p. 37). Cet extrait

montre la représentation sociale publique négative diffusée sur l’immobilité et la sédentarité. De plus, les difficultés liées au vieillissement, notamment les difficultés physiques pouvant avoir des effets sur la mobilité et la possibilité de se déplacer pour faire des activités, ne sont pas évoquées.

Le « vieillissement réussi » et le « vieillissement actif et en bonne santé », qui s’inspirent tous deux de la théorie de l’activité, placent l’individu au centre des échanges sociaux. La mobilité est au cœur de la théorie de l’activité : elle offre l’accès aux activités extérieures (qui sont souvent tournées vers le lien social et l’activité physique) conformément aux messages et actions de prévention portées par les politiques publiques du vieillissement. Plus largement, le « vieillissement réussi » comme le « vieillissement actif » ne traitent que partiellement du vieillissement en prônant une vision qui ne

Outline

Documents relatifs