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Une alternative à développer: la mobilité combinée

DEVELOPPEMENT DURABLE EN MILIEU URBAIN

3. Une alternative à développer: la mobilité combinée

La mobilité combinée consiste à faire intervenir plusieurs modes de transport pour un déplacement: les transports publics et le trafic non motorisé sont complétés par des déplacements en voiture (de préférence par covoiturage ou en taxi), constituant ainsi une véritable alternative au trafic individuel motorisé, dans la perspective d’une mobilité plus durable. Actuellement, ce type de mobilité représente un peu moins de 20% de l’ensemble des déplacements.

L’Office de l’énergie veut promouvoir la mobilité combinée non seulement dans les loisirs et le tourisme, mais aussi dans le trafic professionnel pendulaire. Ce qui est essentiel au fonctionnement d’un tel système, c’est une interconnexion de haute fiabilité entre les différents modes de transport: c’est pourquoi une coordination s’est logiquement imposée entre différents offices fédéraux: l’OFROU, l’OFT, l’OFAC, l’OFEN, l’OFSP et l’OFSPO sont ainsi tous partie prenante à l’élaboration d’un programme de mobilité combinée. L’ARE intervient également pour gérer les questions relatives à

l’intermodalité. Les aspects territoriaux, tels que l’emplacement des arrêts des transports publics, sont en effet également à prendre en compte.

“L’ARE s’est donné pour objectif à long terme de mettre au point une stratégie et un programme de mise en œuvre dans le domaine de la mobilité combinée, toujours sur la base de la Conception directrice «Mobilité durable». Des vérifications préalables sont menées en 2003 (positionnement de l’ARE, délimitation des tâches); l’élaboration de la stratégie à proprement parler commencera dès que la Conception directrice «Mobilité durable» et la Stratégie «Trafic de loisirs» seront disponibles” (ARE, 26 avril 2004; site OFEN).

On voit donc qu’il existe de nombreux moyens d’influencer le choix du mode de transport. Les méthodes sont au point et sont connues. Comme dans beaucoup de domaines il s’agit de trouver la volonté politique de les mettre en oeuvre. Au vu des expériences célèbres qui ont été réalisées, qu’auraient à y perdre les villes?

§III Un exemple d’Agenda 21 local naissant: le cas de la ville de Fribourg 1. Le processus de consultation dans les quartiers et ses suites prévues

L’Agenda 21 local (A21L) en ville de Fribourg a été lancé au printemps 2001. Le Conseil communal a chargé le Bureau de l’édilité de la mise en marche du processus. Lors d’une première phase, une pré-étude, réalisée par des mandataires externes, a été nécessaire pour faire le point sur l’état des forces et des faiblesses de la Ville de Fribourg, afin de pouvoir discerner des objectifs possibles permettant de définir les acteurs à impliquer et la structure de travail à adopter.

A cet effet, plus de trois cents septante questionnaires ont été envoyés à des associations, organisations et entreprises de la ville (taux de réponse 30%), afin de savoir quelles sont les actions déjà existantes et en cours dans le sens d’un Agenda 21, telles que la valorisation de places de jeux, l’accueil extrascolaire, ou le tri des déchets.

Dans le même temps a eu lieu une analyse des services communaux afin d’évaluer la durabilité de leurs comportements. Au terme de cette première phase ont été dégagées les principales sources de préoccupation, répertoriées par ordre d’importance dans le tableau graphique ci-dessous.

Graphique n°15: Les thématiques prioritaires (le chiffre représentant le nombre de fois qu’elles ont été mentionnées dans les questionnaires)

Source: site Ville de Fribourg

Fort de ces premiers résultats, le Bureau de l’édilité a confié à deux mandataires extérieurs52 la suite de la démarche. Durant les mois d’octobre à décembre 2003 a eu lieu la première étape de la deuxième phase du processus d’A21L: la consultation dans les quartiers. A cet effet, la ville a été divisée en dix zones:

Jura-Torry-Miséricorde et Guintzet-Gambach Alt

Beaumont Auge Neuveville Bourg Schoenberg Pérolles Rues commerçantes du centre Bourguillon

Dans chaque quartier, une soirée a été organisée, à laquelle les habitants étaient invités par l’intermédiaire de dépliants distribués dans les boîtes aux lettres, d’annonces dans le journal « La Liberté » et le mensuel de la Ville 1700, ainsi que sur le site internet de la ville de Fribourg.

On ne retiendra ici que cinq des dix quartiers:

- Jura-Torry-Miséricorde et Guintzet-Gambach: ce quartier, ou plutôt cette zone regroupe deux quartiers ayant chacun leur association de quartier; il s’étend du centre ville à la périphérie et est composé de zones d’habitations en immeubles et en

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maisons, traversé par l’une des principales artères d’entrée en ville depuis l’autoroute, et ne comprend que très peu de commerces.

- Neuveville: petit quartier du centre historique de la ville, composé essentiellement de maisons et petits immeubles de cinq ou six étages, coupé en deux parties par la Sarine.

- Schoenberg: quartier périphérique à forte densité de population, concentrée surtout dans de grands blocs d’immeubles; la proportion de migrants y est particulièrement importante.

- Pérolles: ce quartier est composé du boulevard de Pérolles et de toutes les rues qui lui sont transversales; il regroupe en grande partie des immeubles d’habitation de taille moyenne (dont beaucoup abritent des bureaux, cabinets et commerces).

- Rues du centre: ce “quartier” n’avait pas été initialement inclus dans le programme des consultations, mais les mandataires ayant pris conscience de cette lacune, une soirée supplémentaire a été organisée à l’égard de ses habitants.

Le déroulement de chaque soirée est identique: après une brève introduction faite par le conseiller communal responsable, deux animateurs expliquent aux habitants le programme de l’atelier et les règles du jeu (chacun est libre de s’exprimer – chacun a le devoir d’écouter ce qu’ont à dire les autres), après quoi les participants sont invités à se répartir en petits groupes de travail de cinq ou six personnes.

Commence alors le premier “travail” de la soirée, qui consiste à… rêver! Les habitants du quartier sont en effet invités à imaginer leur quartier idéal, de manière totalement libre et utopique, sans se préoccuper de la faisabilité de leurs idées, aussi bien d’un point de vue technique que financier. Chaque groupe inscrit ses idées, en mots ou en dessins, sur un panneau d’affichage. Au terme de cette “rêverie” a lieu un “marché aux idées”, pendant lequel tous les participants font le tour de la salle pour découvrir ce que chaque groupe a produit.

Suite à cela, les animateurs demandent aux groupes de travail de se reformer, pour passer à la seconde partie importante de l’atelier: le développement d’idées concrètes, réalisables, présentables aux responsables politiques. A la fin de ce temps de réflexion, chaque groupe, par l’intermédiaire d’un porte-parole, présente en plenum ses propositions.

La soirée se termine par des questions et des discussions et par un vote des participants pour dégager les sujets abordés qui leur tiennent le plus à coeur.

Qu’advient-il ensuite de ces propositions concrètes pour améliorer la qualité de vie dans les quartiers? Le Conseil communal déclare s’engager formellement à les analyser. Toutefois, il n’est évidemment pas envisageable de passer directement du foisonnement de propositions de la base au vote des crédits.

C’est pourquoi des groupes de travail vont s’atteler, de janvier à septembre 2004, à l’étude de la faisabilité de toutes les idées récoltées. Les habitants consultés sont invités, à la fin de chaque soirée d’atelier, à s’inscrire sur une liste s’ils désirent participer à ces groupes de travail, selon le thème qui les intéresse davantage.

Les groupes de travail, composés d’environs dix personnes choisies par le Comité de pilotage, rendront leurs rapports à celui-ci, qui les étudiera en octobre et novembre 2004, puis les transmettra au Conseil communal, chargé de voter les crédits et d’adopter un programme d’action à la fin de l’année 2004.

Figure n°11: Le processus d’Agenda 21 local en ville de Fribourg

Source: site Ville de Fribourg

Le Comité de pilotage est composé de quinze personnes: le Conseiller communal en charge de l’édilité, le délégué à l’A21L, quatre membres internes à l’administration (culture, écoles, assurances sociales), cinq membres externes à l’administration (parmi lesquels des présidents d’associations de quartier), les deux mandataires précités ainsi qu’un professeur de l’Université de Fribourg ayant participé à la pré-étude, et un secrétaire (site Ville de Fribourg).

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