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Les partenaires de l’instruction publique

LES POLITIQUES DE SENSIBILISATION

3. Les partenaires de l’instruction publique

On vient de voir qu’en matière d’éducation au développement durable, la coopération entre les acteurs compétents est une condition de succès. On va à présent montrer, dans ce point, quel est l’apport de trois des entités précitées. Il s’agit de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), de la Fondation Education et développement (FED) et de la Fondation suisse d’Education pour l’Environnement (FEE).

3.1. La Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique

La CDIP a publié en 2002 un rapport intitulé “La contribution de l’éducation à l’environnement au développement durable”. Celui-ci fait le point sur la réorientation de l’éducation à l’environnement au début du XXIème siècle.

Essentiellement, il s’agit de passer d’une compréhension de l’environnement selon le point de vue des sciences naturelles et techniques avant tout, à une compréhension des environnements comme des milieux où les êtres humains agissent en fonction de circonstances données, et où les aspects sociaux, écologiques, économiques et éthiques se combinent.

L’éducation à l’environnement est un excellent vecteur de transmission des devoirs de l’individu par rapport à la société dans le cadre du développement durable, en ce qu’elle fait progresser les connaissances sur les conditions des activités humaines, sur leurs effets à long terme et sur les possibilités de trouver des solutions socialement équitables.

Le rapport de la CDIP rend presque synonymes éducation à l’environnement et éducation au développement durable: "L’éducation à l’environnement considère que la nature et l’environnement sont des bases indispensables à la vie, à la civilisation et à l’économie. Elle traite des relations entre les hommes et l’environnement, des effets des activités de la société, de leurs origines dans les conditions et les structures sociales et de leurs conséquences sur les hommes et sur la société. Elle apporte une contribution essentielle au développement durable dans la mesure où elle prend en compte les questions de la justice sociale, des valeurs culturelles et des possibilités économiques." (CDIP 2002, p.21).

L’acception du mot environnement qui est utilisée est à comprendre comme “environnement naturel, économique et social”, et non simplement comme “environnement naturel”, ce qui est en général le cas.

Le rapport met le doigt sur un point sensible: le fait que les milieux éducatifs ne soient pas encore officiellement représentés dans le groupe de travail IDA-Rio mandaté par la Confédération pourrait en partie expliquer pourquoi les principes du développement durable sont encore mal connus, et ce à tous les niveaux de formation, et donc que fort peu d’outils didactiques aient encore été développés pour leur enseignement (id., p.24). Il s'avère donc nécessaire qu'une collaboration entre les milieux de l'éducation et IDA-Rio permette d'élaborer une stratégie concernant les modalités de la participation des institutions éducatives au groupe de travail.

En somme, le rapport de la CDIP arrive à une conclusion, ou plutôt recommandation principale: des méthodes et objectifs d'enseignement du développement durable sont à créer, de manière commune par les offices fédéraux et autres responsables de l'enseignement, et à mettre en œuvre à tous les niveaux de l'éducation: école obligatoire, formation professionnelle, écoles de maturité, hautes écoles et universités, et enfin formation continue.

3.2. La Fondation Education et Développement

“La Fondation Education et Développement (FED) est une organisation privée soutenue par la Confédération, la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique, des organisations d’enseignants et des organisations non gouvernementales de développement. Son mandat est de promouvoir et de renforcer, dans les écoles suisses, l’éducation dans une perspective globale. Ses principaux thèmes sont les droits humains, la pédagogie interculturelle, l’éducation à la paix, les relations Nord-Sud et le développement durable. Dans ces domaines, elle fournit des prestations diverses: information et conseil, prêt et vente de matériel, cours de formation initiale et continue. Ses interlocutrices et interlocuteurs privilégiés sont les enseignantes et les enseignants de tous les degrés scolaires.” (FED, Rapport annuel 2002, p.15)

La FED est organisée en trois services régionaux, un pour la Suisse alémanique, un pour la Suisse romande et un pour la Suisse italienne. Ces services dispensent des cours, mais aussi organisent des ateliers et des conférences de formation initiale et de formation continue aux enseignants, dans les domaines énumérés ci-dessus.

Elle vend et prête également du matériel didactique sous forme de dossiers pédagogiques, de vidéos, de diapositives, d’expositions pour les écoles, de jeux de simulation, ou encore de mallettes pédagogiques. Ces documents traitent d’un pays ou de thèmes d’éducation globale tels que le développement durable bien sûr, l’interdépendance et la coopération Nord-Sud, les migrations, la mondialisation et le commerce international, les droits de l’enfant (site FED).

Le rapport annuel 2002 signale que si le service suisse-alémanique peut puiser dans la production didactique allemande ou autrichienne, le service suisse romand peine quant à lui à trouver suffisamment de matériel actualisé et de qualité en langue française. Quant à l’antenne suisse italienne, ses activités en collaboration avec Helvetas ont pu toucher un vaste public au cours de l’année.

La FED collabore avec bon nombre d’ONG, parmi lesquelles Amnesty International, le Centre fribourgeois de documentation pédagogique, la Commission fédérale contre le racisme, Médecins sans frontières, la Déclaration de Berne, Pain pour le prochain, la communauté de travail Swissaid / Action de Carême / Pain pour le prochain / Helvetas / Caritas, le WWF et Terre des hommes Suisse (id).

3.3. La Fondation suisse d’Education pour l’Environnement

La Fondation suisse d’Education pour l’Environnement (FEE) a été fondée par le Canton d’Argovie, la Ville de Neuchâtel, la Fondation MAVA pour la protection de la nature, Pro

Natura et le WWF Suisse. Elle est soutenue par la Confédération, par des cantons, des organisations environnementales et de formation. Ses objectifs sont:

- la promotion de l’éducation à l’environnement en Suisse et au Liechtenstein - le conseil et le soutien aux responsables en éducation de l’environnement

- la coordination des initiatives, des campagnes politiques et des projets éducatifs en éducation à l’environnement

- l’encouragement et l’expérimentation de projets pilotes - l’amélioration de l’accès aux informations et aux ressources

- la collaboration accrue avec les partenaires étrangers et avec les acteurs des autres domaines.

(site FEE)

La FEE est ainsi active sur six axes, pour chacun desquels elle développe, soutient ou collabore à des projets concrets:

- axe “conseil et policy”: grâce à l’appui de ses partenaires de l’éducation et au travers du conseil et de la mise en réseau des projets, la FEE aide à la concrétisation de projets qui sans cela risqueraient de ne pas voir le jour faute d’un encadrement professionnel approprié; exemples: collaboration avec la FED pour la publication d’un support d’orientation relatifs aux meilleurs documents en éducation à l’environnement; sur mandat de l’OFEFP, élaboration et promotion d’outils pédagogiques;

- axe “relations internationales”: la FEE s’efforce de jouer le rôle de relais entre les partenaires suisses et étrangers, suivant son objectif qui est de favoriser l’échange d’informations et de ressources; les aspects transfrontaliers étant privilégiés, les contacts s’établissent donc essentiellement avec les pays limitrophes; exemples: réseau franco-suisse d’éducation à l’environnement; différents projets Interreg III; projet ENSI (environment and school initiatives) pour la coordination des activités suisses et de leur représentation;

- axe “développement de modèles de projets”: pour pallier l’absence de structures cantonales ou d’ONG influentes en matières d’éducation à l’environnement, la FEE explore de nouvelles formes de partenariat, de nouvelles méthodes et de nouvelles ressources; exemples: participation à l’élaboration d’un concept global “Neuchâtel Canton Vert”; mise à disposition des autres cantons d’un modèle développé dans le canton de Neuchâtel, relatif au tourisme doux; développement de critères d’évaluation des sentiers éducatifs;

- axe “formation des enseignants”: la FEE soutient l’intégration dans les Hautes Ecoles Pédagogiques (HEP) de l’éducation à l’environnement comme matière transdisciplinaire, et développe à cet effet des projets de formation initiale et continue; exemples: bourses de cours et de personnes compétentes; conseil et accompagnement des formateurs et des étudiants; conception de modules d’enseignement;

- axe “info-service”: le système suisse d’éducation étant décentralisé, il est essentiel que l’information y circule de manière efficace; la FEE développe à cet effet un centre national des principales informations et activités; exemples: bulletin d’information tri- ou quadrimestriel destiné aux responsables et décideurs; plateforme internet www.educ-envir.ch; service de presse communiquant avec les médias, particulièrement les médias éducatifs;

- axe “DocActive”: tout comme la FED, la FEE développe, recense et met à disposition des documents tels que livres, CD, mallettes pédagogiques; exemples: données à disposition sur www.educ-envir.ch; sélection des livres du mois et de l’année, avec évaluation; listes documentaires par thème; exposition itinérante sur la documentation en éducation à l’environnement dans les centres de documentation et de formation des enseignants (en Suisse allemande)

(id).

On se rend bien compte avec ces trois institutions que ce ne sont pas les volontés ni les compétences qui manquent pour former les enseignants et la jeunesse au développement durable et à l’environnement. Cependant ce sont encore des idées et des méthodes jeunes, et il faudra laisser le temps au temps avant que l’effet de “trickling down” puisse

commencer à être remarqué et apprécié.

§ II Sensibilisation des consommateurs et des investisseurs

Chacun personne effectue au quotidien une multitude de gestes banals, sans même plus y réfléchir, et souvent sans penser aux conséquences que ces habitudes ont sur la planète, de quels mécanismes de globalisation elle profite en achetant tel produit au prix le plus bas par exemple. Toutefois, il faut se méfier de certains avantages immédiats procurés par des produits qui procèdent de méthodes de production ou d’élimination contraires au développement durable. Cela va de l’achat de meubles en bois exotiques sans penser aux espèces menacées par ce commerce, à celui de produits emballés et suremballés sans se poser la question de l’inflation de déchets produits par les pays riches, en passant par celui de fruits et légumes cultivés de manière intensive et acheminés en toute saison aux quatre coins du globe qui peuvent se le permettre, et ce parfois suivant des itinéraires aberrants.

Depuis un certain nombre d’années déjà se sont multipliées des alternatives de commerce éthique et de production biologique, respectueuse de l’environnement. Elles connaissent un succès grandissant auprès d’un public de consommateurs soucieux d’acheter des produits de qualité sans éprouver de dilemme de conscience.

De même, on assiste à une part grandissante des investissements éthiques ou verts, qui assurent des placements financiers respectant de strictes conditions sociales et environnementales, tout en répondant aux exigences économiques de rendement.

On verra dans ce paragraphe quelques-uns des labels, appellations et autres initiatives allant dans le sens d’achats durables, de l’investissement à l’élimination en passant par la production et la consommation.

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