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Le suivi d’Istanbul

JOHANNESBURG – LE PROTOCOLE DE KYOTO

3. Istanbul 1996 – Conférence des Nations Unies sur les Etablissements Humains (Habitat II)

3.3. Le suivi d’Istanbul

Comme les autres conférences, celle d’Istanbul fut suivie cinq ans après d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, “Istanbul +5”, chargée de faire le point sur les progrès réalisés.

a) Les points essentiels relevés à Istanbul +5

Lors de la réunion Istanbul +5, le CNUEH fit part de son rapport, “Cities in a globalizing world, Global report on human settlements 2001”.

Ce rapport souligne, encore une fois, l’importance de trouver un équilibre entre les trois dimensions du développement durable. A force de le répéter, on ose espérer que les participants auront intégré cet aspect des choses dans leur réflexion.

Le rapport oriente son discours davantage vers “la globalisation et les villes” que vers “le développement et les villes”, tant il est vrai que le phénomène et le terme de globalisation ont été omniprésents au cours de sa rédaction. Voyons donc quels sont les principaux points relevés sous forme de constat après 5 ans:

- les coûts et les bénéfices de la globalisation ont été répartis de manière inégale: une croissance économique généralisée n’a pas empêché une partie des revenus réels de baisser, faisant augmenter le coût de la vie, et notamment des logements, ceci particulièrement dans les villes;

- la globalisation est encore déséquilibrée: l’explosion des technologies de l’information et l’ouverture des marchés mondiaux ont certes conduit à une croissance économique et à l’accumulation de capital, mais en laissant de côté la justice sociale et la durabilité environnementale, ce qui ne doit pas être accepté ou considéré comme une fatalité!

- les établissements humains créent un lien entre la globalisation économique et le

développement humain: il faut arrêter de considérer la ville comme une sorte de

produit à vendre aux entreprises, et remettre le développement humain et le droit au logement au centre de la planification urbaine;

- la décentralisation et le rôle croissant joué par les autorités locales: il est essentiel que les décisions concernant le développement et la gestion des infrastructures et des services soient prises au plus près de la communauté qu’elles affectent;

- il est nécessaire de créer de nouveaux cadres de coopération: les autorités dun pays ne peuvent pas assumer seules les tâches en matière de politique des logements: le secteur privé ainsi que la société civile ont également à s’impliquer, dans des stratégies verticales mais aussi horizontales de consultation et de prise de décision

(UN HABITAT, 2001).

Il est intéressant de remarquer à quel point les différentes conférences, traitant de thèmes apparemment distincts, finissent par arriver aux mêmes conclusions et par préconiser des moyens d’actions similaires: on l’a vu en ce qui concernait la population mondiale, ensuite la situation des femmes, et enfin maintenant avec le cas de la politique des logements au niveau mondial: il n’y a pas de solution envisageable et durable sans une participation active de tous et notamment des plus faibles, dans un souci d’équité et en gardant à l’esprit les besoins des générations futures.

Dès lors, il est également inquiétant de constater que, conférence après conférence et assemblée après assemblée, les constats ne soient en général guère satisfaisants, les tendances négatives signalées auparavant s’étant souvent aggravées. Une réelle prise en main des problèmes réclamerait une optique révolutionnaire, pourrait-on dire, qui consisterait à s’occuper en priorité des plus faibles et des plus démunis, non seulement dans les déclarations d’intention, mais dans les faits, et que ces faits soient suivis de résultats palpables, d’exemples concrets ouvrant le chemin et servant d’encouragement.

Il est à noter qu’en février 2002, l’Assemblée générale de l’ONU décida de renforcer le mandat et le statut de la Commission des établissements humains, ainsi que le statut, le rôle et les attributions du centre des Nations Unies pour les établissements humains. L’ancien CNUEH devint alors ONU-HABITAT.

b) Qu’a fait la Suisse ?

Cinq ans après les déclarations d’intention de la Suisse, M. Gurtner vint présenter à New York, sous forme d’exemples, la manière dont la Suisse a mis en œuvre le programme pour l’habitat. Il mentionna trois domaines :

- la politique des villes : l’institution de la Conférence des agglomérations a permis de donner un cadre de réflexion globale et de collaboration entre les villes et autres communes, les cantons et la Confédération ;

- la politique du logement : la Confédération, dans la nouvelle Constitution fédérale de 1999, s’engage à encourager la baisse des coûts de construction et des coûts du logement, allant ainsi dans le sens voulu par le Programme ;

- la coopération au développement : la Suisse “soutient des .programmes urbains dans différents pays en misant sur la gouvernance locale, la décentralisation, le renforcement des capacités, la participation de la société civile, la création d'infrastructures et la lutte contre la pauvreté” (Gurtner, UN HABITAT 2001).

Qu’il s’agisse de questions démographiques, de problèmes d’égalité entre hommes et femmes, ou de la thématique du logement et de l’habitat, la Suisse avance à petits pas plus ou moins réguliers au niveau de sa politique intérieure, et est présente avec constance sur la scène de la coopération au développement, où elle collabore financièrement et pratiquement à un grand nombre de projets. La Suisse a donc adopté une orientation de ses politiques allant résolument dans le sens des textes élaborés au sein de la communauté internationale dans le souci du développement humain durable.

§II Le sommet intermédiaire Rio + 5 et le sommet de Johannesburg 1. Le sommet intermédiaire Rio + 5

Avant d’aborder le sommet Rio +5 en lui-même, il est intéressant de mentionner quelles ont été les principales étapes politiques qu’a connues la Suisse sur le plan du développement durable entre 1992 et 1997. Elles sont condensées chronologiquement dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°2 : Les étapes de la politique suisse en matière de développement durable, 1992-1997

Juin 1992 Rio de Janeiro, Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement

1er mars 1993 Mise en place du processus IDA-Rio, collaboration et présidence tournante entre la DDC, l'OFAEE, l'OFEFP

Printemps 1993 Etablissement de sept groupes de travail réunissant membres de l'administration fédérale et des ONG

Automne 1993 Décision du Parlement de ratifier la Convention sur les changements climatiques

Automne 1994 Décision du Parlement de ratifier la Convention sur la diversité biologique

28 février 1996 Rapport du CIRio "Le développement durable en Suisse". Mandat pour élaborer un plan d'action suisse pour le développement durable

18 mars 1996 Le plan de législature 1995-1999 demande la concrétisation du concept de développement durable

Juin 1996 Le Conseil pour le développement durable rédige "Développement durable – Plan d'action pour la Suisse"

23-27 juin 1997 Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'état de la mise en œuvre de l'Agenda 21

Source: élaboration personnelle.

On voit que le processus dans la direction du développement durable a été suivi avec régularité par les autorités helvétiques au cours de cette période comprise entre le sommet de Rio en 1992 et un premier bilan à New York en 1997.

La Conférence Rio+5 fut en effet l’occasion de faire un inventaire systématique de la mise en œuvre des décisions du Programme des Nations Unies pour l'environnement. Elle avait pour but de réaffirmer et de renforcer l’engagement des États en faveur du développement durable, de constater les échecs et d’en identifier la cause, ainsi que de reconnaître les succès, de déterminer les priorités et enfin de signaler les problèmes qui avaient été négligés à Rio.

Il s’agissait donc de donner un souffle nouveau aux mouvements amorcés depuis Rio, non et à cet effet chaque pays a présenté ses expériences. La délégation suisse, sous la direction de Madame Ruth Dreifuss encore une fois, a ainsi présenté, comme chaque pays, la situation de politique interne et externe relative aux 40 chapitres de l’Agenda 21. Bien entendu, comme cela a déjà été mentionné, la Suisse n’est pas touchée de manière égale par l’ensemble des thématiques. C’est pourquoi on se contentera de n’aborder ici que les domaines principaux sur lesquels le gouvernement suisse et ses partenaires ont travaillé.

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