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Les défis industriels et urbains

LE CONCEPT DE DEVELOPPEMENT DURABLE

2. Les préoccupations et les défis communs à tous

2.3. Les défis industriels et urbains

a) L'industrie, l'environnement et l'innovation

L'industrie est un moteur indispensable à la croissance dans les économies modernes. Elle est essentielle pour que les pays en développement puissent satisfaire leurs besoins croissants, mais aussi pour que les pays industrialisés dégagent suffisamment de richesse pour alimenter leur secteur tertiaire "post-industriel" basé sur l'information.

L'industrie extrait des matériaux de la nature, et amène non seulement des produits, mais également de la pollution, dans l'environnement humain. Elle est à même de bonifier ou de dégrader l'environnement. Elle a une influence sur les ressources naturelles à travers tout le processus d'exploitation des matières premières, de leur transformation en produits, de consommation d'énergie, de génération de déchets, jusqu'à l'utilisation et à la destruction des produits par les consommateurs.

Les conséquences négatives des activités industrielles sur l'environnement ont tout d'abord été perçues comme des nuisances localisées dans l'air, l'eau ou le sol. L'opinion publique s'en inquiéta, et ce fut le point de départ du débat sur la protection de l'environnement face à la croissance économique. Un des thèmes abordés était celui de la possibilité de raréfaction de certaines ressources naturelles en raison de la croissance industrielle. Mais, bien que les ressources non renouvelables ne soient, par nature, pas inépuisables, des évaluations plus récentes semblent indiquer que la disparition d'une source de matières premières ne soit pas à prévoir dans un futur proche.

Dès la fin des années 1960, une prise de conscience plus large amena les gouvernements et l'industrie à prendre des mesures, dans les pays industrialisés ainsi que dans ceux en développement. Des programmes et des politiques de protection de l'environnement et de préservation des ressources furent mis sur pied, de même que les institutions pour les gérer.

L'industrie réagit quant à elle à ces problèmes en développant de nouvelles technologies et processus de production pensés pour diminuer la pollution et les autres nuisances à l'environnement.

Les résultats furent mitigés, mais un certain nombre de pays industrialisés notèrent toutefois une amélioration notoire de leur environnement, particulièrement concernant la qualité de l'air et des eaux. Cependant, si pour ces pays l'effet fut positif, au niveau global la pollution avait continué d'augmenter.

Au début de la décennie 1970, les gouvernements comme l'industrie s'inquiétaient des coûts des mesures environnementales proposées. Ils pensaient que cela aurait un effet dépressif sur l'investissement, la croissance, l'emploi, la compétitivité et le commerce, tout en faisant grimper l'inflation. Cependant, cela ne fut nullement le cas. En 1984 une étude de l'OCDE conclut que les investissements consentis eurent un effet de court terme

positif sur la croissance et l'emploi, en accroissant la demande dans une économie qui ne

tournait pas à pleine capacité.

Le contrôle de la pollution est devenu un secteur florissant de l'industrie dans certains pays riches. Le marché des systèmes, des équipements et des services de contrôle de la pollution a devant lui un avenir prometteur.

De nouvelles technologies offrent d'énormes possibilités d'augmentation de la productivité et du niveau de vie, en contribuant à l'amélioration de la santé, et en conservant la base de ressources naturelles.

Les technologies de l'information, de concert avec des moyens de communications toujours plus performants, peuvent aider à accroître la productivité, l'efficacité de l'utilisation des ressources et de l'énergie, voire la structure organisationnelle de l'industrie.

Les biotechnologies, annonce le Rapport Brundtland, auront des implications majeures pour l'environnement. Les produits de la recherche génétique pourraient bénéficier grandement à la santé humaine et animale: nouveaux médicaments, nouvelles variétés de semences plus résistantes. Toutefois, les experts n'omettent pas de rajouter un bémol: les nouvelles technologies ne sont pas toutes bénignes, et n'auront pas que des effets positifs

sur l'environnement et leur utilisation à large échelle pourrait avoir aussi des conséquences imprévues.

La nécessité de se montrer prudent lors de l'introduction d'une nouvelle technologie est confirmée par les expériences de la révolution verte qui, malgré ses formidables résultats, a provoqué une dépendance envers un petit nombre de semences et un emploi massif de produits chimiques.

De nouvelles formes de vie produites par la recherche génétique doivent être testées avec minutie et leur impact potentiel sur la santé et le maintien de la biodiversité est à évaluer avant leur introduction sur le marché et donc dans l'environnement.

b) Le milieu urbain et l'environnement

Le système économique mondial est de plus en plus urbain, formé de réseaux de communications de production et de commerce. A la fin des années 1980, dans de nombreux pays, certains types d'industries et de services aux entreprises se sont développés dans les zones rurales. Mais ces zones sont dotées d'infrastructures et de services de haute qualité, avec des systèmes de communication avancés assurant que leurs activités sont bien intégrées au système industriel urbain national et global. La campagne est en phase "d'urbanisation".

Dans les pays en développement, l'expansion physique incontrôlée des villes a eu d'importantes implications sur l'environnement urbain et l'économie. Les villes sont souvent construites sur des terres arables fertiles, et une croissance non guidée conduit à un gaspillage de ces terres. C'est le résultat d'un manque de cohérence entre les stratégies de développement agricole et les stratégies de développement urbain.

Dans le monde industrialisé, les villes se taillent la part du lion en matière d'utilisation de ressources, de consommation d'énergie et de pollution de l'environnement. La plupart ont des relations globales et tirent leurs ressources et leur énergie de pays lointains, provoquant des conséquences non négligeables sur les écosystèmes de ces pays.

Encore une fois, une coopération internationale serait souhaitable pour aider les pays en développement qui manquent de moyens face à leur crise de l'urbanisation, en leur transmettant le savoir et les technologies dont les pays industrialisés bénéficient déjà pour mettre en oeuvre leurs politiques pour des villes saines et productives (WCED 1987, pp. 206-243).

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