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66 La théorie de Rosenstein-Rodan

Dans le document Thèse dirigée par (Page 71-74)

En 1943, dans un article « Problems of Industrialization of Eastern and South-Eastern Europe »142, Rosenstein-Rodan, l’auteur du « Big push theory », considère que, si les PVD veulent résoudre leurs problèmes de la pauvreté, la clé est l’industrialisation, et la formation de capitaux est la base du développement économique. Et puisque des capitaux, des épargnes et des demandes du marché ne sont pas séparable pour la formation de capitaux, les investissements réalisés de manière sectoriels ou individuels n’auront que des effets très restreints. Cette théorie ainsi demande de réaliser de gros investissements de manière simultanée dans tous les secteurs industriels, qui peuvent développer tous ces secteurs, en même temps afin d’établir un système interdépendant du marchés.

Cette théorie d’investissement souligne les conditions du décollage. L’argumentation est mise sur le besoin du « Big push » (la grande poussée). Les investissements devraient avoir un minimum relativement élevé afin de retirer les avantages des économies externes. Seulement les investissements de taille auront comme conséquence les bénéfices sociaux excédant des coûts sociaux. La priorité est accordée au développement d’infrastructure et à l’industrie, et cette emphase mènera à la planification et à l’influence gouvernementale de développement.

Les théories de cycle vicieux de Nurkse

Cette théorie est avancée par l’économiste américain R. Nurkse143. Selon lui, il existe deux cycles vicieux de la demande et de l’’approvisionnement au niveau macroéconomique. Sous l’angle d’approvisionnement, le bas niveau de revenu signifie la basse capacité d’épargne, et cette base capacité d’épargne conduit au manque de capitaux, et le manque de formation de capitaux provoque la basse productivité, et la basse productivité cause le bas niveau de revenu, ainsi cela constitue un cycle sans fin. Sous l’angle de demande, le bas niveau de revenu signifie le bas niveau de pouvoir d’achat, ce bas niveau de pouvoir d’achat cause peu d’attrait d’investissement, et ce manque d’attrait d’investissement cause la basse productivité, et la basse productivité conduit à bas niveau de revenu, ainsi un autre cycle. Ces deux cycles s’influencent en handicapant la croissance économique.

La théorie de Nelson

En 1956, Nelson a publié un article « A Theory of Low Level Equilibrium Trap in Underdeveloped Countries »144. Dans cet article, en utilisant des modèles mathématiques et en appuyant sur les théories Malthus, il a étudié les relations entres la formation de capitaux per capita, la croissance démographique, et la croissance de revenus per capita. En même temps, il a étudié le problème de la formation de capitaux per capita en cas de la croissance à différente vitesse du revenu per capita et de la croissance démographique. Le résultat de ses recherches est la théorie du « low level equilibrium trap » (piège du bas niveau équilibre). Pour lui, la croissance trop rapide démographique des PVD sont les pièges où la croissance démographique va empêcher l’augmentation rapide de revenu per capita, et par conséquent, les revenus per capita dans ces pays resteront au niveau minimum. Ainsi pour sortir de ces pièges, il faut réaliser de gros investissements pour que la croissance économique (d’abord la

142 Rosenstein-Rodan,P., “The Problem of Industrialization of Eastern and South-Eastern Europe”, The Economic Journal, Vol. 53, No. 210/211., London, Jun. - Sep., 1943, pp. 202-211.

143 Nurkse, R., Causes and Effects of Capital Movements, Equilibrium and Growth in the World Economy. Economic Essays by Ragnar Nurkse, Cambridge, 1961, pp.1–21.

144 Nelson, R., “A Theory of the Low-Level Equilibrium Trap in Underdeveloped Economies”, American economic Review 46(5), 1956, pp. 894-908.

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formation de capitaux per capita) puisse dépasser la croissance démographique, et ensuite la croissance de revenu per capita peut dépasser la croissance démographique.

Les théories de « base d’exportation » de North

Les théories de base d’exportation (export base theory) sont avancées par l’économiste américain North145. Selon lui, les principaux inconvenants des modèles des économies fermées sont les ignorances des potentiels du commerce sur la croissance économique, et ainsi le modèle de la base d’exportation peut y remédier. Les arguments de cette théorie sont le concept d’intégrant le commerce extérieur dans les analyses statistiques comparatives. Cette théorie considère que la croissance économique d’une région dépende sur la croissance de l’exportation de cette région, car l’augmentation des demandes hors régions pousser la croissance de cette région. Selon cette théorie, si chaque région se concentre ses efforts à maximiser ses propres avantages, le libre échange va, de manière graduelle, équilibrer les facteurs de production (capitaux et main-d’œuvre) et les prix (bénéfices et salaire) entre régions, ainsi la disparité entre région sera réduite en permanence.

Les critiques

L’inconvénient principal des théories du développement équilibré régional est que ces théories soulignent non seulement le développement équilibré et simultané entre les secteurs et les industries, mais aussi le développement équilibré et simultané entre les régions et à l’intérieur des régions. Cette approche nécessite des investissements lourds, des gouvernements efficaces et expérimentés et des mesures bien coordonnées.

Pour une région en retard des PVD, elle ne peut pas disposer de toutes les ressources ou technologies pour son développement. Et avec les effets d’échelle et l’écart des avancements technologiques, les forces du marché vont souvent élargir l’écart entre les régions au lieu de les réduire. Les régions avancées, ayant de meilleurs infrastructure, service et marché, vont certainement avoir plus d’attraits aux investissements et attirer plus du travailleurs, ainsi les effets de polarisation émergent, même si les effets d’extension existent, les effets de polarisation vont souvent dépasser ceux-ci d’extension. En même temps, l’état du retard technologique va encore empirer la situation en raison de la différence de l’efficacité des investissements.

En soulignant un développement équilibré entre des secteurs et des industries, et aussi des développements équilibrés à l’intérieur et entre les régions, cette approche préconise en fait une équilibration géographique et sectorielle de la répartition des investissements pour un développement coordonné de l’économie régionale. Dans les pays ou régions sous développés, cette approche ont reçu certaines attentions, mais les tendances de surindustrialisation dans le processus de l’industrialisation ont créé un développement déséquilibré entre les secteurs et les régions. De plus, cette théorie a souligné l’importance des investissements massif équilibrés et de distribuer les rares ressources de manière efficace. Cela en fait souligne l’importance de la planification centralisée macroéconomique. La Chine a en fait suivi ce chemin dans les années 50. Elle a pratiqué cette approche de manière implicite sous les slogans communistes égalitaires. Mais la situation-là était. La Chine venait de sortir sa guerre civile, et son économie était ruinée, et le Parti Communiste de Chine (PCC) venait d’acquérir le pouvoir. De plus, pour refaire tout à partir de zéro, la Chine suivait le modèle de l’ex-URSS. Mais la Chine d’aujourd’hui, où la stabilité sociale et politique est primordiale, cette approche sera trop

145 North, D.C., Institutions, Institutional change, and Economic Performance, Cambridge University Press, Cambridge, Massachusetts, 1990, pp.107-140.

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radicale. De plus, étant donné la taille de la population et la complexité du pays, on n’aura jamais les investissements suffisants pour tous les secteurs simultanément.

Cependant, cette approche s’est aussi révélée bénéfiques pour les es PVD dans certains aspects tels que la construction de leurs systèmes industriels de base, leur indépendance économique, la réduction de certaine disparité régionale (par exemple l’écart au niveau de l’industrialisation). Mais cette théorie, handicapée par un plan centralisé et par l’accent sur les capitaux non sur les éléments inhérents tel que les capitaux humains, a créé aussi de nombreux effets secondaires, par exemple, la stagnation de la croissance économique, la basse productivité, et la corruption, etc.

1.3.2.3 La théorie de la croissance déséquilibrée régionale

Étant basées sur des hypothèses théoriques, et adaptées pour les économies centralisées, les théories du développement équilibré économique régional ont oublié un facteur très important de la croissance économique, la distance temporelle, autrement dit, l’évolution de la disparité et du développement régional est dynamique. Ainsi, un nombre d’économistes, contre cette théorie de croissance économique équilibrée, ont avancé les théories de croissance déséquilibrée régionales. Cette école est représentée par Walt Whitman Rostow, Myrdal, Williamson, Perroux, Albert O. Hirschman.

La théorie des étapes de la croissance de Rostow

L’économiste américain W.W. Rostow146 a proposé, en 1960, une vision linéaire du développement en cinq grandes étapes des sociétés industrielles : la société traditionnelle (traditional society), la condition préalable au décollage (precondition for take-off) ; le décollage (take-off); la maturité (drive to maturity) et la consommation de masse ( high mass consumption).

Selon Rostow, la société d’origine, dite société traditionnelle, ne vit que de l’exploitation de la terre, elle est relativement hostile au progrès et les hiérarchies sociales y sont figées ; Sa lente évolution l’amène progressivement à remplir les conditions préalables au décollage. Le changement y est plus facilement accepté, permettant que la croissance économique dépasse la croissance démographique, grâce à la révolution agricole notamment. Des bouleversements politiques et religieux s’y produisent. Puis arrive l’étape la plus courte et la plus décisive, « le décollage » : durant une vingtaine d’années les investissements massifs dans l’industrie permettent une inflexion majeure et durable du rythme de la croissance. Une soixantaine d’années plus tard, de nouvelles industries vont se substituer à celle du

take-off: les niveaux de vie s’améliorent. Les sociétés ont alors atteint le stade de « la maturité » avant le début de la production de masse. La croissance mène à l’étape ultime de la société : la « consommation de masse ».

Élargissant le modèle au dehors des cadres historiques, on peut dire que les « pays les moins avancés » en sont encore à la première étape, la seconde caractérise les « pays en voie de développement », la troisième les « nouveaux pays industrialisés ».

146 Rostow, W.W., The Stages of Economic Growth: A Non-Communist Manifesto, Chapter 2, "The Five Stages of Growth--A Summary", Cambridge University Press, Cambridge, Massachusetts, 1960, pp. 4-16.

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