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Les impacts de la mondialisation

Dans le document Thèse dirigée par (Page 37-42)

27 Commerce international

1.1.3 Les impacts de la mondialisation

La mondialisation est un processus d’interdépendance de plus en plus importante, qui inclut les interconnexions économiques, politiques, technologiques, sociales et culturelles entre les individus et des peuples à travers le monde. Mais les conséquences de la mondialisation ne sont pas prédéterminées. Ainsi, une conscience des impacts positifs et négatifs est essentielle pour une compréhension correcte et juste de la mondialisation. La mondialisation peut être avantageuse pour tous, car elle permet d’offrir un plus grand choix de produits et de service à un coût moins élevé. Elle peut favoriser la libre diffusion des idées. Elle permet la création de coalitions mondiales visant à améliorer la transparence, la responsabilisation, la démocratie et la responsabilité sociale d’organisations et de régimes autrefois fermés. Cependant, la mondialisation ne touche pas et n’influence pas tout le monde de la même façon. Ses conséquences ne sont pas nécessairement équitables. Certains gagnent, d’autres perdent. En outre, sans intervention, ces conséquences seront plus rapides et auront plus de force, de portée et d’ampleur que jamais.

Avec l’approfondissement de la mondialisation, notre monde va être confronté aux tendances suivantes :

- Avec l’essor des industries de hautes technologies, la construction et l’amélioration de réseaux mondiaux d’information, le développement des FMN, l’élargissement du marché mondial, la mondialisation sera encore plus renforcée, et les interdépendances entre les différentes économies seront encore plus fortes.

- Le déséquilibre de développement de la mondialisation et la disparité économique et sociale existeront, certainement, pendant très long temps.

- Dans l’économie mondiale, même si ceux-ci vont compliquer l’ordre mondial, mais, étant donné l’état actuel du monde, il y n’aura pas de guerres importantes, mais cela va certainement conduire à la diversification encore plus profonde du monde.

- Durant la mondialisation, les tendances de divergence et convergence cohabiteront, avec la domination d’un ou d’autre, mais ce ne sera pas une domination uniforme.

- La mondialisation exigera un ajustement ou un contrôle plus efficace au niveau mondial, qui nécessitera le renforcement de la coopération et coordination internationale, ce qui conduira à des accords au niveau des organisations internationales. De plus, celles-ci connaîtront des réformes importantes pour bien s’adapter à ces changements.

1.1.3.1 Les effets positifs

La mondialisation est avantageuse, au moins, pour les pays, les régions et les sociétés situés sur les voies principales de transport et de communication du monde, disposant de climat et d’écosystèmes favorables, dotés d’une main-d’œuvre possédant un haut niveau de compétence et tournés vers l’extérieur, ils ont des accès plus faciles et des capacités plus performantes à s’intégrer dans l’économie mondiale.

On peut dénombrer plus généralement les effets positifs suivants de la mondialisation:

La mondialisation est bénéfique pour l’optimisation de disposition et d’utilisation des éléments productifs au niveau mondial, et donc bénéfique pour chaque pays. A présent, le fonctionnement

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économique d’un pays étant limité par ses propres ressources et marchés, il ne peut s’en sortir que par l’intégration dans le marché mondial et par des ressources du monde entier. La mondialisation peut aider au développement économique d’un pays donné par de meilleures conditions de production, de distribution et plus de choix en consommation. C’est ainsi qu’elle peut aider à optimiser le développement économique du monde, en améliorant l’efficacité économique et en donnant plus grande satisfaction aux consommateurs.

La mondialisation a promu le développement de la division internationale du travail et de la concurrence internationale, qui sont auparavant cloisonnées. Ce processus a renforcé l’intégration des économies mondiales et l’expansion du marché mondial. Avec l’approfondissement de la division internationale du travail, chaque pays peut mieux valoriser ses avantages, comme se reporte à la théorie de Smith et Ricardo (voir section 1.1.1.1), afin d’optimiser sa production grâce à des avantages comparatifs. En conséquence, ce pays peut élargir sa production profitant des effets d’échelle. En même temps, et peut promouvoir la délocalisation des industries (dans le sens du développement de l’industrialisation des PVD), la circulation accélérée des capitaux et des technologies. Ainsi chaque pays peut suppléer au manque de capitaux et technologies, de ressources naturelles et humaines. Par conséquent, il peut mieux participer à la concurrence internationale, il peut aussi réaliser plus rapidement des évolutions industrielles, connaitre mieux les innovations, et il peut donc améliorer sa productivité et sa compétitivité dans le marché mondial.

La mondialisation a contribué à l’optimisation des structures économiques et des forces productives. Sous les conditions de la mondialisation actuelle, les R&D sont réalisés et optimisés au niveau mondial, et les technologies modernes se sont diffusés de manière plus large et plus rapide. Les innovations technologiques actuelles sont mondiales. Avec la circulation de ces technologies, tous les pays, notamment les PVD, peuvent introduire ces technologies, plus facilement, avec plus de choix, et moins de coûts à rattraper leur retard.

La mondialisation a en fait promu le développement multipolaire de notre monde. L’émergence des pays tels que la chine, l’Inde, le Brésil ont rendu les relations internationales actuelles plus complexes, c’est-à-dire, l’hégémonie des États-Unis est considérablement contrebalancée. Cette multi-polarisation favorise le développement des mécanismes de coopération et coordination internationale, au lieu de la domination et de la discrimination. Cela a fait naître une série de nouvelles règles de jeux. Ainsi la mondialisation est un processus de changement bénéfique qui transforme notre système actuel de la concurrence et de la coopération. Pour que la mondialisation se réalise, les modes opératoires actuelles nécessitent et facilitent l’intégration et l’interaction entre les pays du monde.

1.1.3.2 Les risques de la mondialisation

En même temps, la mondialisation étant développée dans des conditions déséquilibrées entre les pays et les peuples, les avantages de la mondialisation ne sont pas partagés de manière équilibrée. La concurrence entre les pays et les peuples peuvent occasionner davantage de conflits. Cependant, les régions périphériques et/ou à l’intérieur des PVD sont particulièrement vulnérables envers la mondialisation.

La mondialisation est non seulement inégalitaire entre les pays mais aussi entre les peuples à l’intérieur des PVD. Les inégalités sont également régionales dans les PVD, écart entre villes et campagnes, zones côtières et intérieur des terres… ; ce sont d’abord les zones urbaines et tournées

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vers l’exportation qui ont bénéficié de l’ouverture internationale, comme le montre l’exemple chinois. La figure emblématique du perdant de la mondialisation, ce pourrait être le paysan pauvre vivant dans les campagnes éloignées des côtes. Puisque la mondialisation est guidée par les pays industrialisés et poussée par les activités des FMN, et que elle est un processus d’ajustement structurel industriel et d’intégration des économies du monde, ce processus est par nature un processus plein de complexités et controverses. Au niveau des objectifs de la mondialisation, ceux des pays industrialisés et ceux des PVD se différencient. Les premiers espèrent maintenir leur position dominante dans l’économie mondiale par l’ajustement structurel, et les derniers souhaitent se développer et s’intégrer dans le marché mondial.

En synthèse, quand la mondialisation amène des croissances économiques, elle nous crée en même temps de différents risques. La mondialisation ayant des influences dans tous les aspects de notre vie, ses avantages ne sont pas partagés de manière égale ou équilibré entre les PVD et les pays industrialisés. On peut résumer les risques, ou les effets négatifs de la mondialisation dans les aspects suivants :

Le premier risque est l’instabilité de l’économie mondiale. Avec la mondialisation, l’interdépendance des pays du monde se renforce de façon significative. Pour un certain nombre de pays, leurs dépendances par rapport au commerce extérieur excèdent 30%, parfois même plus de 50%. Dans ce contexte, la fluctuation économique et la contingence internationale de crise deviennent de plus en plus fréquentes, et aucun pays n’est sous abri absolu. Un simple déséquilibre économique interne d’un pays donné va vite se traduire en un déséquilibre externe, qui va, aussi vite influencer les pays qui ont de liens étroits du commerce et d’investissement avec lui, qui va, à la fin, va provoquer dans tous les pays, un état de crise ou de déséquilibre.

Les risques sont plus grands sur le marché financier mondial. La crise actuelle en est une bonne leçon. Avec l’approfondissement de la mondialisation, la taille et le volume du marché mondial des capitaux ont augmenté et généré un système économique relativement indépendant. Dans les transactions du marché des échanges internationaux, et du marché boursier, certains capitaux sont consacrés à des spéculations. C’est seulement une petite partie de ces capitaux qui sont utilisés pour le commerce international. De plus, les échanges de devise sont souvent séparés des échanges des marchandises. Ces spéculations ont des impacts souvent négatifs sur les PVD aussi bien que sur les pays industrialisés. La crise financière de l’Asie du Sud-est est un bon exemple.

Comme Kaiser, Kirton et Daniels68 ont démontré que les crises financières asiatiques étaient devenues crises financières mondiales de 1997 à 1999, « ce qui entre rapidement dans un pays en sort tout aussi, sinon plus, rapidement, ruinant des pays, des communautés, des familles, des citoyens et des écosystèmes ». En 1997, la crise en Thaïlande a, très vite, propagé à toute l’Asie de Sud et Est, et même à la Corée du sud et au Japon. Cette crise, au niveau national, a ainsi constitué une grave crise financière régionale, qui a causé des dégâts même en Russie et les pays de l’Amérique latine. Au niveau international, des capitaux mobiles représentent une des sources principales de l’instabilité économique mondiale, et qui, de plus en plus, jouent un rôle promoteur dans la crise financière mondiale. La crise du dollar des années 60, la désintégration du système Brettoon-Woods des années 70, la crise de dette de l’Amérique latin des années 80, la crise du système monétaire en Europe des années 90, la crise financière de l’Asie, et la crise actuelle, tout cela a montré la force destructrice de

68 Kaiser, K., Kirton, J. & Daniels, J., (éd), Shaping a New International Financial System: Challenges of Governance in a Globalizing World, Aldershot, Ashgate, 2000, pp.3-16, 221-234.

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ces capitaux. Même si des économistes et des gouvernements essaient de trouver des remèdes ou de contrôler ces capitaux, jusqu’à présent, aucun n’a réussi. Une des raisons principale des ces échecs est que, dans un contexte économique de plus en plus intégré et mondialisé, l’efficacité de contrôle sur les capitaux devient de plus en plus difficile, et ces capitaux peuvent, par de nombreux canaux, éviter et échapper au contrôle. Suite au G-20 à Londres en 2009, un des consensus de la réunion est arrivé dans ce domaine (la liste grise des paradis fiscaux).

Deuxième risque : l’indépendance économique de chaque pays est de plus en plus mise à des rudes épreuves.

L’intégration de l’Union Européenne est un bon exemple. A l’intérieur de l’Union européenne, avec l’élargissement et l’intégration, l’indépendance économique de chaque pays se réduit. Au début, il s’agit d’une simple union douanière, puis des PAC (Programme agricole commune), le taux d’intérêt unifié, et ensuite une politique unifié financière après l’euro. Tous ces changements ont montré que les souverainetés fiscales et monétaires ont de plus en plus cédé leurs places aux mécanismes d’ajustement de l’Union européenne. Ces cessions de souverainetés ont bénéficiés à certains pays membres, mais leurs ont fait payé aussi cher, parfois ces conflits d’intérêts ont posé la question l’existence de l’Union européenne.

En ce qui concerne les pays hors l’UE, les épreuves se sont montrées, de manière générale, sous deux façons : une cession plus ou moins volontaire de son souveraineté économique. Il s’agit d’ici des réductions des droits de douane au tour de tables de négociations du GATT et de l’OMC, des ajustements économiques plus ou moins forcés du FMI. En règle générale, ces cessions sont avantageuses pour ces pays, car ils peuvent bénéficier des récompenses et aides financières de tout genre.

L’autre façon est « l’invasion » des capitaux privés internationaux dans des pays, notamment à travers le développement des FMN. Puisque les objectifs de ces capitaux privés se sont rarement identifiés avec l’objectif de développement des pays d’accueil, ces capitaux vont souvent essayer de contourner des politiques et des contrôles du pays d’accueil pour en tirer de profits maxima. Des expériences dans les pays d’accueil ont montré que, pendant la période de crise, c’est souvent les FMN qui ont causé la spéculation monétaire. Cela représente un des arguments principaux des antimondialistes. Avec l’ouverture du marché de capitaux, l’indépendance des politiques monétaires a été de plus en plus remise en question. Pour maintenir l’indépendance monétaire et la stabilité des taux de change, les pays connaissent des difficultés. En 1992-1993, le retrait de la livre britannique a causé la crise du système monétaire européen ; en 1994, la crise en Mexique ; en 1997, la crise en Thaïlande et en Brésil ; en 2002, la crise en Argentine, toutes ces crises ont manifesté des conflits d’intérêts et des effets de chaîne. Même si ces pays ont payé cher, avec de grandes difficultés, leur indépendance économique.

La dépendance des PVD vis-à-vis des pays industrialisés est encore plus forte. Dans ce processus de développement, la plupart des éléments clefs tels que les capitaux, les technologies, les personnels appartient aux pays industrialisés. Par conséquent, les PVD ne peuvent compter que sur leurs « avantages comparatifs » : la main-d’œuvre ou ressources naturelles bon marchés. Et leurs espaces de développement industriels étant plutôt limités ou restreintes, et ils sont très ou trop dépendantes sur le marché extérieur. De plus, à l’intérieur des PVD, où leurs structures industrielles se trouvent en grave déséquilibre. Les PVD sont ainsi plus dépendants sur des pas industrialisés qu’auparavant. En fait, en ce qui concerne la question de l’indépendance des politiques monétaires dans un état de libre

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circulation de capitaux, Robert Mundell et J.Marcus Fleming69 ont établi un modèle « triangle » dans les années 60 pour « une économie ouverte ». Ce triangle est : la libre circulation des capitaux, l’indépendance des politiques monétaires et le système des taux fixe de change. Ils ont mis en évidence qu’un pays donné, dans un contexte de mondialisation, ne peut réaliser que deux des angles, c’est-à-dire, si la circulation de capitaux est libre, ce pays doit céder sa souveraineté monétaire aux capitaux privés internationaux, ou il peut avoir l’indépendance de sa souveraineté monétaire aux prix de fluctuations de ses taux de change. Il est évident que pour les PVD, le choix est très difficile. Troisième risque : L’élargissement de la disparité dans le monde entier. Dans le processus de la mondialisation, la concurrence a provoqué l’efficacité, mais aussi la concentration de la richesse et la disparité. Les raisons de cette disparité sont multiples, mais il est clair que la mondialisation n’a pas bénéficié à tout le monde de manière équilibrée. Possédants des capitaux et des nouvelles technologies de pointe, les pays industrialisés sont dans une position centrale et avantageuse de la mondialisation. Cet avantage leur a donné une position active en fixant les prix, et en même temps en profitant plus des échanges avec les PVD. Pas mal de pays ou peuples ont des souhaits merveilleux sur la mondialisation en espérant de vivre dans la prospérité par l’intégration de l’économie mondiale. Mais la mondialisation a de différentes significations sur de différents pays et peuples. Autrement dit, certains ont profité de la mondialisation, et d’autres en sont les victimes.

Selon « Le rapport du développement humain 2005 »70 : Les 500 personnes les plus riches du monde ont un revenu cumulé plus important que celui des 416 millions les plus pauvres. A côté des ces extrêmes, les 2,5 milliards d’individus vivant avec moins de 2 dollars par jour—40 % de la population mondiale—représentent 5 % du revenu mondial. Les 10 % les plus riches, qui vivent presque tous dans des pays à revenu élevé, comptent pour 54 %.

Quatrième risque : La détérioration de l’environnement. L’industrialisation, l’urbanisation et la disparité de richesses, s’ajoutant à la propagation et la vulgarisation des modes de consommation, constituent les raisons principales de la détérioration de notre environnement. Avec la mondialisation, la division internationale du travail et la délocalisation, les pays industrialisés sont de plus en plus concentrés sur le développement des industries des connaissances, qui sont connues pour leurs caractères de hautes valeurs ajoutés, et de non pollution ; en même temps, les PVD deviennent l’usine des produits industriels de haute concentration de ressources et de mains-d’œuvre, ainsi ils devient les victimes de la détérioration directe de l’environnement.

69 Boughton, J.M., “On the Origins of the Fleming-Mundell Modèle”, IMF Staff Papers, Vol. 50, No. 1, International Monetary Fund, 2003, pp.3-6.

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