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Le développement des théories du développement des économies régionales

Dans le document Thèse dirigée par (Page 68-71)

52 Les impacts sur les pays d’origine des IDE

1.3 Les théories du développement des économies et des disparités régionales

1.3.2 Le développement des théories du développement des économies régionales

Le développement économique des régions est un sujet très important pour tous les pays du monde, et les études de ce développement est pour but d’atteindre une disposition spatiale optimale des ressources. En fait, la naissance des théories des économies régionales suive les pratiques du développement économique. D’ores et déjà dans le 18ème siècle, avec le développement du capitalisme, il s’est émergé une série de questions, par exemple, la séparation spatiale entre des matériaux, de production et du marché. A l’époque, le transport devient un facteur d’importance dans l’aménagement de la production en série industrialisée, car les coûts de transport constituent une part très important dans les coûts de revient des produits. Les entreprises sont ainsi obligées de choisir le positionnement de son site de production, de ses matériels et de son marché de ventes.

Et la formation et le développement des théories du développement régional peuvent être classifiés en trois étapes. La première étape est la naissance de la théorie du développement économique régional, représentée successivement par les théories de la localisation agricole de Von Thünen, de la localisation industrielle de Weber, du centre-périphérique de Christeller et de la localisation du marché de Lösch. La deuxième et la troisième étape se différencient d’une à l’autre en ce qui concerne le développement équilibré ou non équilibré des économies régionales. La première est avancée par Nurkse, Rosenstein-Rodan, Nelson, etc., et la deuxième est soutenue par Albert O. Hirschman, Walt Whitman Rostow, Perroux, Friedman et Krugman.

Toutes ces théories ont utilisé les éléments microéconomiques géographiques à étudier les économies régionales, soit :

- la distribution rationnelle cherchant des positionnements de moindres coûts - les effets et les tailles d’agglomération

- la structure spatiale des installations centrant sur les villes

- les caractéristiques d’évolution des structures spatiales durant de différentes étapes de développement

- la différence spatiale de la division du travail et les effets sur le transport

1.3.2.1 La naissance des théories des économies régionales

Avant les années 30 du 20ème siècle, il y avait presque un consensus que le mécanisme du marché est « une main parfaite invisible », autrement dit, la répartition optimale de ressources ne peut être réalisée que par le contrôle complet de la libre concurrence du marché. Mais dans les études classiques économiques, les principaux inconvénients sont les hypothèses que l’espace en question est homogène, et ainsi les facteurs productifs peuvent circuler de manière spontané et dans coûts. En réalité, en raison de la disposition non équilibrée des ressources naturelles et humaines, et en raison de distance entre les régions, il faut considérer les frais de transport et la possibilité de circulation de ces facteurs. En conséquence, au moment du choix positionnel, une entreprise doit considérer les éléments tels que la proximité, les coûts de production, et de transport. A présent, il faut ajouter aussi les éléments tels que l’information, l’innovation, l’externalité, les effets de concentration, etc. C’est dans ce contexte se forme les théories des IDE, notamment en ce qui concerne le choix positionnel des IDE.

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Si les théories modernes économiques commencent par Adam Smith, les théories modernes des économies régionales, commencent avec Von Thünen en 1826 avec son Der Isolierte Staat135. Dans cet ouvrage fondateur des théories de localisation, Von Thünen a noté que le coût de transport des biens consume une partie de la rentabilité économique développée par Ricardo. Il a noté que ces coûts de transport et la rente économique varient suivant les biens, la distance du marché résulte en différentes utilisations du sol et en différentes intensités de cette utilisation. La naissance de la théorie de localisation peut ainsi être considérée comme la première étape du développement des théories du développement économique régional. Dès lors, la théorie de la localisation s’est intéressée à la localisation géographique des activités économiques. Elle est devenue une partie intégrante de la géographie économique, des sciences régionales et de l’économie spatiale. La théorie de la localisation se base principalement sur la théorie microéconomique, notamment sur l’hypothèse que les acteurs économiques agissent dans leur propre intérêt. Conséquemment, les firmes choisissent des situations qui maximisent leurs profits et les individus choisissent celles qui maximisent leur utilité.

A partir de Von Thünen, notamment avec le livre Die Zentralen Orte Walter Christaller136 en 1933, la théorie de la localisation, la pionnière de la science géographique économique, a peu à peu ses formes actuelles. Une autre contribution a été apportée par Alfred Weber, qui a publié Über den Standort der Industrien en 1909137. Weber a intégré les tarifs du transport ferroviaire des matières premières et des produits finis dans le calcul des coûts des produits finis pour développer un algorithme qui détermine la situation optimale pour une usine. Il a aussi introduit les distorsions induites par la main-d’œuvre ainsi que par les forces d’agglomération et de dés-agglomération. Weber a ensuite discuté le groupement des unités de production, anticipant les zones du marché de Lorsch. Hoover138 a modifié le système de Weber, en étudiant la structure des frais de transport, les remplacements des investissements de production et l’économie d’échelle.

Lösch139 a, par des méthodes mathématiques, prouvé que la zone du marché d’une entreprise est un hexagone en géographie. Cet hexagone, en réalité, se forme souvent de réseau en forme du nid d’abeille avec la juxtaposition de plusieurs hexagones. Et la juxtaposition de plusieurs réseaux forme des villes. Une autre contribution de Lösch est son extension des éléments positionnels tels que économiques (la différence de prix entre les régions, les relations demande-approvisionnement, l’avancement technologique) ; naturels (ressources naturelles, climat, accès) ; humaines (caractéristiques individuelles ou nationales) ; politiques (douanes, système politique, lange officielle) et les autres éléments (frais de ventes, contraintes commerciales, formabilités.) Il a conclu que, par des analyses sur les tailles et les types de villes dans une région, la concentration spatiale de production est causée par la différence en économie de taille et par la différence en frais de transport (sous condition de la disposition démographique homogène et de la disponibilité de ressources).

Kuznets140 tente de clarifier les rapports entre croissance et inégalités. Selon lui, les niveaux de la disparité économique sont principalement le résultat des étapes de développement. Et le lien entre le niveau de revenu et la disparité est montré par une courbe, la courbe Kuznets. D’après lui la croissance

135 Cité dans Schumpeter, J., Histoire de l’analyse économique II, Gallimard, Paris, 2004, pp.123-126.

136 Christaller, W., “How I discovered the Theory of Central Places: A Report about the Origin of Central Places.”, in: English, P.W. & Mayfield, R.C., eds., Man Space and Environment. Oxford Univ. Press, 1972, pp.601-610.

137 Weber, A., Theory of the Location of Industries, University of Chicago Press, Chicago, 1965, pp.17-34.

138 Hoover, E.G. & Giarratani, F., An Introduction to Regional Economics, McGraw-Hill College, New York, 1984. (Chapitre 11, disponible sur: http://www.rri.wvu.edu/WebBook/Giarratani/chaptereleven.htm)

139 Lösch, A., The Economics of Location, Woglom, W.H. & Stolper, W.F., (tr),Yale University Press, New Haven, 1954, pp.45-59, 68-84.

140 Kuznets, S. S., “Economic Growth and Income Inequality”, American Economic Review, Vol.45, Pittsburgh, PA, USA, 1955, pp.1-28.

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agit sur les inégalités en les creusant dans un premier temps puis en les réduisant. En effet, dans un premier temps, les firmes profitent du réservoir illimité de main-d’œuvre du secteur archaïque touché par un emploi massif. Puis cette ressource se tarit progressivement, les salaires augmentent et les coûts sociaux du travail apparaissent (protection sociale, sécurité…). L’argument de Kuznets repose donc sur le déplacement de la main d’œuvre de secteurs à basse productivité vers des secteurs à haute productivité, au cours des changements structurels caractéristique du développement. Conjointement à ce déplacement de la population, les inégalités devraient s’accroître pour ensuite diminuer.

1.3.2.2 La théorie de la croissance équilibrée de développement économique

Le vrai développement des théories du développement économique régional est fait dans les années 50 à 70 du 20ème siècle. C’est la seconde étape du développement de ces théories. Pendant cette période, en raison de l’émergence des problèmes économiques régionaux dans le monde entier, les théories des économies régionales commencent à attacher l’importance sur la croissance, le développement, et les politiques des économies régionales. C’est aussi dans cette période que nait le problème de la convergence régionale. Les théories de croissance équilibrée de développement régional sont issues des théories de croissance économiques, (accompagnées par les théories de et les protagonistes principaux sont Rosenstein-Rodan, Nurkse, Nelson, North, etc.

Les arguments principaux de la théorie de développement équilibré régional sont que, sous les conditions de l’économie du marché, la libre circulation des capitaux, des mains-d’œuvre et des techniques vont conduire à un équilibrage des économies régionales. Cependant, cette théorie est basée sur une série des hypothèses, très strictes 141: A. Il faut deux facteurs : capitaux et mains-d’œuvre dans la production, qui peuvent se remplacer ; B. une concurrence complète du marché ; C. La libre circulation des facteurs de production n’engendre pas de coût. Et selon ces conditions d’hypothèse, cette théorie considère que, la croissance économique régionale dépend des facteurs des capitaux, des mains-d’œuvre et des technique, et la récompense de chaque facteur dépend des fonctions de ses territoires et frontières de production.

Mais avec ces strictes conditions, cette théorie est peu applicable pour des PVD, car sans un gouvernement fort et sans des mesures bien organisées, une libéralisation complète de l’économie d’un coup (pour satisfaire ces conditions préalables du développement équilibré) va conduire à l’instabilité sociale et la corruption politique. Ainsi, par des méthodes de « choc », les PVD ne peuvent obtenir que des « chocs » économiques, et le résultat pour le rééquilibrage de la disparité régionale sera catastrophique. Autrement dit, si la croissance régional et la réduction ne dépend que sur « la main invisible » du marché, la théorie de développement équilibré régional ne sera qu’une utopie académique. Ainsi, même si cette théorie a de très bonnes logiques, mais puisque sa structure et analyse sont basées sur des hypothèses loin de la réalité, en ignorant l’économie d’échelle et de rayonnement, en ignorant l’avancement technique, les défauts de mécanisme du marché et des facteurs règlementaires, cette théorie n’a pas vu de succès dans la pratique.

141 Karla, H., “Beyond Rosenstein-Rodan: The Modern Theory of Underdevelopment Traps”, The World Bank, Washington. D.C, April 10, 2000, pp.3-5.

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