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La mondialisation en Chine contemporaine (1840-1949)

Dans le document Thèse dirigée par (Page 99-103)

En effet, cette attitude réaliste est largement acceptée par la plupart des chinois, qui cherche toujours des solutions au milieu en évitant des extrêmes

2.2 Le processus de la mondialisation en Chine

2.2.2 La mondialisation en Chine contemporaine (1840-1949)

Cette période marque le temps où, en Occident, la mondialisation se forme et se développe à grands pas, que les pays occidentaux ont pris l’avance. On peut classifier cette période en trois temps :

- La période 1840-1910 - La période 1910-1928 - La période 1928-1949

Pendant ces périodes, la Chine a été d’abord la victime de la colonisation, puis elle a résisté et lutté contre la mondialisation, et elle est encore soumise aux forces des pays occidentaux. Cette section va d’abord présenter le processus de la mondialisation pendant ces les trois périodes de l’avant-mondialisation et la participation passive (acceptation forcée, échec du capitalisme et l’intégration forcée) à la mondialisation.

2.2.2.1 La période de l’acceptation forcée de la mondialisation (1840-1910)

Depuis la naissance du système capitaliste en Europe occidentale dans le 17ème siècle jusqu’à la fin du 19ème siècle, c’est la période du développement, de l’expansion et de la colonisation des puissances occidentales. Pour ces pays, ils étaient dans une situation dominante. Avec l’industrialisation du 18ème

siècle, aidés par les avancements techniques de communication et de transport, et des outils de production, ces pays se sont engagés dans l’expansion mondiale, en cherchant des ressources et des marchés. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le marché mondial est partagé par ces puissances. Mais les nouvelles économies de l’époque, l’Allemagne et le Japon voulaient aussi avoir une part dans ce partage. Et la Première Guerre Mondiale a ainsi marquée la fin de cette période de la concurrence libre.

Au début du 19ème siècle, si on dit que la Première Guerre de l’Opium en 1840 est le premier conflit frontal entre la Chine et les forces des puissances occidentales, le représentant des forces de la mondialisation. La période après cette guerre est ainsi une époque de l’apprentissage, ou de l’imitation des puissances occidentales. Mais cette période, sous le gouvernement de la Dynastie Qing, a montré aux chinois que cette transplantation directe sans changement interne n’est pas convenable pour la Chine. De plus, cette période a marqué aussi l’échec de la stratégie adaptative du capitalisme en Chine, soit le fameux « l’apprentissage des techniques étrangères pour contenir les étrangers » (师夷长技以 制夷)192, qui n’a conduit au déclin et à la désintégration politique de la Chine.

Entre 1840 et la Réforme constitutionnelle de 1898, dans un environnement des problèmes intérieurs et des menaces extérieurs, la Chine, guidée par un concept de « les études chinoises pour le système, et les études étrangères pour l’utilisation » (Zhong xue wei ti, xi xue wei yong中学为体,西学为用), a essayé de développer les industries et commerces modernes. Mais ces changements ont été initiés dans l’ancien régime féodal. Les politiques entreprises se distinguent en trois catégories, les entreprises officielles, guan ban 官办, les commerçants sous surveillance officielle, guan du shang ban官督商办, et la limitation des industries et commerces privés193. Au niveau gouvernemental, le changement n’était que partiel. Les efforts se sont engagés dans le Mouvement des affaires étrangères, Yangwu Yundong洋务运动. Dès lors, la persistance de la Chine vers le capitalisme a duré un demi-siècle. Le

192 Wei, Y. (魏源), Hai guo tu zhi海国图志(La géographie du monde), (en chinois), première édition 1842.

193 Xu, T.X. et Wu, C.M. (许涤新, 吴新明), Zhongguo ziben zhuyi fanzhanshi 中国资本主义发展史(La chronologie du développement du capitalisme en Chine), (en Chinois), Renmin chubanshe人民出版社(La Presse du Peuple), Beijing, 1993, p.39.

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gouvernement n’introduit que les techniques, mais pas le système économique et politique. Cela est lié aux fonctions du gouvernement dans la société traditionnelle et aux concepts ainsi formés. En conséquence, cet apprentissage superficiel n’a pas eu des résultats espérés de la prospérité et de la rattrape sur des grandes puissances par la Chine.

La Chine avant l’ère moderne est une société féodale basant sur une civilisation agricole très avancée. Avant 1840, cette société se développait encore dans une économie agricole. Le système est assez complet par lui-même. Les caractéristiques de cette Chine peuvent être résumées en deux aspects :

1. L’économie traditionnelle agricole est très avancée, où l’agriculture est en étape de la culture fine, la production agricole est très importante, et ainsi cette économie peut supporter des grandes villes et de la bureaucratie gigantesque ; en accord avec l’avancement agricole, l’artisanat, le commerce et la finance sont aussi développé, mais ils sont toujours peu appréciés. A cette époque, les terrains peuvent être en libre vente et achat, les économies de fermage, de valet ou de paysan propriétaire coexistent, et le système fiscal est assez unifié et complet.

2. La gouvernance, depuis un point de vue du contrôle du territoire, est efficace. Le régime politique de la société traditionnelle s’est développée depuis déjà trois milles ans, il est avancé et complet pour une économie agricole. Il se forme un système administratif unifié et gigantesque, qui est caractérisé par une gouvernance des échelles et des unités. Le gouvernement assume des taches très importantes économiques. A part de la défense et la maintenance de l’ordre économique, le gouvernement s’occupe de tout, l’urbanisation, l’irrigation et l’inondation, les aides sociales, de plus, il a, par des systèmes officiels des entreprises industrielles et commerciales, contrôlé de manière complète et efficace des industries et des commerces. Par ailleurs, le système des fonctionnaires satisfait l’administration du pays. Notamment le système du recrutement, keju科举, a permit des élites des intellectuels à s’intégrer au sein du gouvernement. Ce système est relativement égalitaire par rapport des systèmes d’inféodation des nobles.

En conséquence, ce système assez efficace, complet et de longue existence ne peut pas disparaître tout un coup avec l’arrivé des pensées ou des capitaux étrangers. En même temps, cette économie a attaché trop d’importance sur la stabilité, qui a formé, depuis des siècles, un système gouvernement très centralisé et puissant, et a formé un genre du centrisme de la plus grande puissance du monde dans l’esprit des chinois. Cet attachement à la stabilité, à un système du gouvernement puissant et au centrisme chinois ont développé une forte résistance ou fermeture de la Chine vers les forces économiques, politiques, culturelles, et idéologiques de l’Occident. Le résultat est la naïveté et la persistance de la Chine, qui se prenne encore comme le centre du monde, mais qui sera la victime du développement mondial, au lieu d’un participant principal et actif194.

2.2.2.2 Le choix et l’échec du capitalisme en Chine 1910-1928

Cette période est caractérisée par la violence, l’occupation du territoire et l’exploitation des ressources, où les pays industrialisés avancés de l’occident exportent des produits industriels par la colonisation tout en y dérobant les ressources par forces. La mondialisation de cette période a laissé des impacts négatifs et des mémoires douloureuses au peuple chinois.

194 Une autre raison de cette résistance est liée à l’histoire chinoise, qui est marquée par le changement périodique de longue durée des dynasties. Le gouvernement Qing, à la veille de la mondialisation a vu déjà près deux siècles de gouvernance.

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A la fin du 19ème siècle, la deuxième industrialisation a renforcé les grandes puissances occidentales qui sont à une étape de partager et lutter pour les ressources et marchés du monde. Cette lutte entre ces puissances, la différence des valeurs, ont enfin conduit, à deux reprises, aux conflits mondiaux, les deux guerres mondiales et la crise mondiale économique des années 1930. Dans cette période de conflits, la Chine, elle-même, a aussi vu des expériences des invasions, des guerres et des mouvements. Elle a essayé de s’intégrer dans l’économie mondiale, mais en raison de ses problèmes internes, et de l’environnement tourmenté international, elle n’a pas eu une place d’importance dans l’entreprise mondiale de la mondialisation.

La défaite de la Guerre sino-japonaise de Jiawu甲午 195 (1894) a marqué l’échec des essaies du gouvernement Qing à imiter l’occident. Et l’émergence et la réussite économique du Japon ont donné un exemple que la Chine doit apprendre non seulement les techniques occidentales, mais aussi les systèmes et les pensées occidentales. Mais l’échec de la Réforme constitutionnelle Wuxv 戊戌(1898) a montré la force féodale et la persistance de ses idéologies. Puis sous la pression interne, le mouvement Yihetuan 义和团 (La révolte des Boxers) et l’invasion des forces alliées de huit pays, le gouvernement Qing s’est désintégré. La Chine est entrée dans une période continue de désordres et de bouleversements jusqu’à la fondation de la République populaire.

La révolution de Xinhai 辛亥 (1911) a marqué la fin de la gouvernance féodale en Chine et le début des essais de capitalisme. Mais ce gouvernement, étant toujours contrôlé par des seigneurs de guerre, issus de la Dynastie Qing, et de nature féodale, n’a pas pu mettre la Chine sur la route du développement. Ce gouvernement est faible, depuis sa naissance. Cette faiblesse est due à la faiblesse de l’économie moderne capitaliste en Chine, la faiblesse économique a causé, à son tour, la faiblesse politique du gouvernement. Les remplacements fréquentés des gouvernements un après l’autre et l’instabilité politique n’ont pas permit le développement sain de l’économie nationale capitaliste, bien au contraire, cette période est marquée par le désordre social, des impôts exorbitants des seigneurs de guerre et l’invasion des étrangers.

L’état social et économique de la Chine de cette période a réveillé les intellectuels chinois à chercher des systèmes plus avancés pour développer leurs pays natal. Cette recherche est entreprise principalement en deux approches : l’approche nationaliste, initiée et dirigé d’abord par Sun Yixian (Sun Yat-Sen), puis suive par Jiang Jieshi(Tchang Kaï-chek), cette approche est dominante pendant un demi-siècle ; l’approche communiste, dirigé par Mao Zedong. Au début, ces deux approches sont assez similaires en concepts, qui cherchent tous à développer la Chine. D’ailleurs, les pratiquants des deux camps, ont coopéré, à deux fois, pour des causes communes. La première fois est la lutte contre le gouvernement Qing pour établir un état république (où les communistes avant de créer leur propre parti participaient à la révolution en tant que nationaliste); la deuxième est la lutte contre l’occupation japonaise. Au début de la lutte pour l’établissement de la république, Sun Zhongshan a suivit l’exemple de la révolution russe. Le parti nationaliste, avec la participation des communistes, a enfin réunit la Chine en 1928 avec le capitale à Nanjing. Les gouvernements avant 1928, sous le régime république, n’a pas eu de vrai engagement dans le développement de la Chine. Ils sont soit engloutis par des guerres entre des seigneurs de différentes provinces, soit dépendantes totalement sur des capitaux étrangers (notamment des capitaux étrangers). (voir Section 3.1.1) Le gouvernement

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Jiawu, numérotation traditionnelle chinoise de l’année 1894 du cycle sexagésimal. C’est est un système chinois de numérotation des unités de temps basé sur la combinaison de deux séries de signes : les dix tiges célestes et les douze branches terrestres, permettant d’obtenir soixante combinaisons différentes.

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nationaliste depuis 1928 peut ainsi considéré comme un essai indépendant de l’économie chinoise capitaliste.

2.2.2.3 Le période de l’intégration forcée 1928-1949

La production industrielle dans le sens moderne en Chine a commencée par l’initiative du gouvernement Qing, Yangwu yundong (Le mouvement des affaires étrangères) dans les années 1860, mais plutôt que la vraie industrialisation complète, cette initiative était plutôt sélective et visée simplement à construire des usines dans les vallées des fleuves et les secteurs côtiers avec de bons états de transport. A la fin du 19ème siècle, la majeure partie de l’industrie chinoise s’est située dans les régions côtières du sud-est, avec une concentration à Shanghai, Guangzhou et Wuhan.

Pendant la période de vingt ans après la Première guerre mondiale (1914-37), les industries nationales chinoises ont vu un développement rapide et ont rapidement amplifié la croissance de l’économie nationale. Dans cette période, l’économie a poursuivi une nouvelle tendance, et des industries lourdes dans le nord-est ont développé, créant les centres industriels dans les villes comme Tianjin et Qingdao. Quand la guerre de sino-japonaise a éclaté en 1937, des équipements industriels importants ont été délocalisés aux régions du sud-ouest, et ce mouvement a aidé le développement économique et l’industrialisation dans ces régions. Cependant, dès lors, les régions du sud-est ont continué à être prédominantes dans le développement économique chinois. Jusqu’à la fondation de la RPC, les disparités régionales dans le développement économique ont été toujours présentes.

Le gouvernement de 1928 et 1949 était dans une époque de bouleversement mondial. De plus, ce gouvernement ayant but à fonder une république capitaliste a eu des pressions intérieures et extérieures. D’abord, même si le gouvernement féodal est renversé, les forces féodales étaient encore très puissantes, qui sont contre les vraies réformes économiques ou politiques. Deuxièmement, le peuple n’a pas vu l’amélioration de leur vie. Troisièmement, l’occupation japonaise et des politiques d’apaisement des puissances occidentales ont crée en quelques sortes l’hostilité et l’antipathie vers le capitalisme. De plus, la Traité de Paris (1918), a donné les concessions russes des territoires chinoises au Japon. Dès lors, les intellectuels chinois se sont commencés à douter la « libre » concurrence du capitalisme occidental. Le changement des pensées du dirigeant nationaliste Sun Zhongshan est représentatif. Ses idées de « égaliser les propriétés de terrains » et de « contenir les capitaux »196

(pinjun diquan, jiezhi ziben平均地权,节制资本) ne sont pas du tout des idées capitalistes.

L’essaie capitaliste de la Chine n’a pas eu sa chance. Seulement un an après l’unification nationaliste de la Chine en 1929, la crise économique mondiale s’est éclatée. Cette crise a marqué le monde entier. Aux États-Unis, le gouvernement du président Roosevelt s’est engagé dans le New Deal, qui souligne l’intervention de l’État dans l’économie libérale. Et les pays tes que l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Japon se sont entrepris dans le fascisme, qui souligne encore plus le contrôle de l’économie. La Russie, allait encore plus loin, elle a établi un système économique uniforme, publique et planifié. L’économie planifiée ou centralisée est ainsi devenue la tendance principale du développement économique.

196 Li, G.H. (李国环), « Sun Zhongshan pinjun diquan yu jiezhi ziben jingji sixiang shuping孙中山平均地权与节制资本经 济思想述评 (Critiques sur les pensées économiques de Sun Zhongshan sur l’égalisation des propriété de terrains et le contrôle des capitaux)», (en chinois), Academic Journal of Zhongzhou (Zhongzhou Xuekan中州学刊), Kaifeng, Henan, n°6, 2007, pp.171-173.

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