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Les fonctions des capitaux étrangers en Chine contemporaine

Dans le document Thèse dirigée par (Page 133-137)

Chapitre III Le développement des capitaux étrangers en Chine

3.1 Le développement des capitaux étrangers en Chine avant 1949

3.1.2 Les fonctions des capitaux étrangers en Chine contemporaine

3.1.2.1 La structure des investissements étrangers en Chine contemporaine

En Chine contemporaine, les investissements étrangers étaient considérablement concentrés. Le Nord-est et Shanghai étaient les deux centres. Cette concentration est étroitement liée du développement du commerce extérieur de la Chine avec les puissances occidentales et les crédits accordés par ces puissances au gouvernement chinois.

Pour la période avant la Première Guerre de l’Opium, Guangzhou avait occupé une place centrale dans le commerce extérieur chinois, et les activités des sociétés étrangères, Yanghang, avaient été toutes concentrés à Guangzhou. Après la Première Guerre de l’Opium, le gouvernement Qing était forcé d’ouvrir cinq ports côtiers pour le commerce extérieur (Guangzhou, Xiamen, Fuzhou, Ningbo et Shanghai). Shanghai, grâce à ses conditions géographiques spéciales, était ainsi devenu le centre du commerce extérieur chinois pour l’expansion des puissances occidentales, et les investissements étrangers étaient principalement concentrés ici. Avant la Guerre Sino-japonaise de Jiawu en 1894, plus de la moitié des investissements étrangers avaient été installés à Shanghai.

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Après la Guerre de 1894, les puissances occidentales ont renforcé leurs investissements en Chine. La Russie était le premier qui entrait dans cette compétition d’investissements. Elle a, avec la France et l’Allemagne, forcé le départ japonais de la province de Liaoning. La Russie a investit principalement dans la construction du chemin de fer Zhongdong. Cela a rendu le Nord-est de la Chine un des points les plus attirants pour les investissements étrangers. Cela n’a pas duré longtemps. Après la Guerre japon-russe de 1904, le Japon a obtenu les privilèges russes en Chine, et il occupait ainsi une place dominante dans les investissements dans le Nord-est.

Pendant et après la Première Guerre Mondiale, les investissements japonais s’étaient considérablement répandus dans la reste de la Chine autre que le Nord-est, et les industries du Nord-est étaient pratiquement toute contrôlées par le Japon. Juste avant l’Incident du « 9.18 », le total des investissements britanniques et américains dans le Nord-est n’avait compté qu’à peine 40 millions d’U.S. dollars, mais le Japon, lui seul comptait 550.20 millions d’U.S. dollars. Le Japon était le maître dans presque toutes les industries du Nord-est de la Chine, notamment les industries tels que l’extraction d’huile, la distillerie, la fabrication de farine, d’acier, le traitement de soie, de bois, d’allumette et de cuire, etc. Avant l’Incident du « 9.18 », 42.8% des investissements étrangers en Chine s’étaient concentrés à Shanghai, et 33.9% s’étaient concentrés dans le Nord-est de la Chine234. Après l’Incident du « 9.18 » en 1931, les trois provinces du Nord-est de la Chine étaient devenues les colonies japonaises. Avec le développement de l’économie militariste, toutes les industries étaient contrôlées par les Japonais. Juste avant la Guerre sino-japonaise, les investissements japonais avait représenté 43.2% du total des investissements étrangers en Chine235.

En même période, à Shanghai s’étaient concentrés 79.2% des activités bancaires étrangères (hors les trois provinces du Nord-est), 81.2% du commerce extérieur, 67.1% de l’industrie, et 76.8% des affaires immobilières236. Cela a eu lieu dans un contexte du monopole japonais dans le Nord-est. Et Shanghai était ainsi devenu un « île » prospère pour les investisseurs et aventuriers internationaux. Avec l’occupation japonaise de Shanghai et la prise japonaise des propriétés britanniques et américaines, le monopole japonais était ensuite solidement établi.

Pendant la période de la Seconde Guerre Mondiale, les investissements japonais continuaient, en atteignant 3034.60 millions U.S. dollars en 1945, soit 44.9% du total des investissements étrangers en Chine. Après la capitulation sans condition du Japon en 1945, les investissements japonais étaient repris par le gouvernement chinois. Par conséquent, la structure des investissements étrangers en Chine a été changée. Les investissements étaient devenus pratiquement inexistants dans le Nord-est de la Chine. Et Shanghai devait le seul centre des investissements étrangers en Chine.

Par rapport à Shanghai, des autres villes telles que Tianjin, Guangzhou et Wuhan dans ces processus d’investissements n’avaient eu que de rôles secondaires.

234 Wu, C.M.(吴承明), Zhongguo ziben zhuyi yu guonei shichang中国资本主义与国内市场 (Le capitalisme chinois et le marché intérieur de la Chine), (en chinois), Shehui kexue chubanshe 社会科学出版社(La Presse chinoise des Sciences sociales), Beijing, 1985, p.34.

235 Ibid. 236

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3.1.2.2 L’utilisation des investissements étrangers en Chine

Les investissements directs étrangers en Chine représentaient des parties majeures des investissements étrangers en Chine, soit 60-80% du total des investissements étrangers en Chine. Mais les chercheurs chinois n’ont pas arrivé à un accord sur ce point. Wu237 a fait une estimation en excluant les indemnités des guerres, et selon Bai238, il a inclut ces indemnités (car la totalité des indemnités de guerre payées par le gouvernement Qing a été re-utilisée comme investissements ou crédits accordés au gouvernement Qing en Chine). Les deux sont arrivées aux conclusions différentes pour les périodes avant la Première Guerre Mondiale, et pour le reste, tous les deux sont arrivés à des chiffres plus ou moins similaires. (Tableau 5)

Tableau 5 Les rapports des investissements directs/indirects en Chine contemporaine des années sélectives

en % 1902 1914 1930 1941 1948 Wu Directs 34.9 33.7 27.1 9.6 51.2 Indirects 65.1 66.3 72.9 90.4 48.8 Bai Directs 65.6 49.6 30.6 10.2 52.0 Indirects 34.4 50.4 69.4 89.8 48.0 Sources :

Wu, C.M.(吴承明), Zhongguo ziben zhuyi yu guonei shichang中国资本主义与国内市场 (Le capitalisme chinois et le marché intérieur de la Chine), (en chinois), Shehui kexue chubanshe 社会科学出版社(La Presse chinoise des Sciences sociales), Beijing, 1985, p.34.

Bai, S. Y. (白寿彝), (éd), « Zhongguo tongshi 中国通史 (L’histoire complète de la Chine) », (en chinois), Volume 12 (1919-1949), Tome 1, Shanghai renmin chubanshe 上海人民出版社(La Presse populaire de Shanghai), Shanghai, réédition 2006, p.28.

En ce qui concerne les emprunts gouvernementaux de la Chine à l’étranger, la plupart ont été utilisée dans les dépenses non productrices d’administration et d’armement. Mais on ne peut pas nier qu’une bonne partie de ces emprunts ont été utilisés pour la défense nationale contre les invasions étrangères, et pour le développement économique de la Chine contemporaine. Le développement du capitalisme et la structure industrielle étaient aussi liés à ces emprunts.

Pour le gouvernement de la Dynastie Qing, parmi ses dettes extérieures de 1305.89 millions Liang

d’argent, 793.88 millions étaient issus des indemnités à payer, soit 60.79% du total de ses dettes. Les emprunts en défense nationale représentaient 79.50 millions Liang en argent, soit 6.08% du total, les dépenses administratives étaient de 4.45%, les emprunts consacrés aux industries comptaient 374.56 millions Liang en argent, 28.68% du total, dont la construction des chemins de fer comptaient 24.36%, celle-ci des mines comptait 2.68%, celle de la télécommunication 0.67%, et les autres emprunts 0.97%239.

Pendant la période du gouvernement provisoire de Beijing, les dettes extérieurs comptaient 1573.96 millions pièces d’argent, dont les dépenses militaires et administratives comptaient 688.16 millions pièces d’argent, soit 43.73% du total ; les emprunts consacrés aux industries représentaient 454.62 millions pièces d’argent, soit 28.88% du total ; et les emprunts pour rembourser les emprunts 431.18 millions pièces d’argent, 27.39% du total. Parmi les emprunts industriels, l’industrie des chemins de fer comptait 20.60%, celle des mines 0.62%, celle de la télécommunication 1.59%, celle de l’industrie

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Op.cit., Wu, C.M., Le capitalisme chinois et le marché intérieur de la Chine, p.34. 238 Op.cit., Bai, S.Y., L’histoire complète de la Chine, (en chinois), p.28.

239 Ibid.

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0.49%, celle de l’industrie et de transport aériennes 1.16%, celle de l’industrie financière 0.44%, l’éducation 0.36, et les autres industries 4%240.

En ce qui concerne le gouvernement de Nanjing, les emprunts pour la Guerre sino-japonaise sont de 3251.72 millions pièces d’argent, soit 72.3% du total des emprunts à l’étranger pendant cette période. Les emprunts administratifs étaient de 649.22 millions pièces d’argent, 14.43%, les emprunts pour les industries étaient de 596.61 millions, 13.27% du total, dont les emprunts pour les chemins de fer 4.83%, la télécommunication 0.27%, le transport aérien 0.29%, la finance 3.63%, l’éducation 0.02%, et les autres industries 4.23%241. Pour les IDE, les puissances étrangères ont concentrés leurs efforts dans le commerce, la finance et le transport, et les investissements dans les industries étaient toujours inférieurs à 20%. Et parmi les rares investissements industriels, c’étaient souvent les usines de sous-traitance ou de chantier naval. (Tableau 6)

Tableau 6 La contribution des capitaux étrangers dans les industries en Chine contemporaine des années sélectives (en %)

Année Finance Commerce Transport Fabrication Mines Intérêts publics 1894 31.28 38.53 12.20 12.11 0 0.92 1914 7.86 14.83 34.90 11.50 6.15 2.77 1930 16.00 28.10 20.60 15.80 7.60 6.00 1936 40.72 22.26 9.48 15.76 3.91 7.41 1947 20.50 13.75 9.82 23.33 7.91 24.68

Source : Wu, C.M.(吴承明), Zhongguo ziben zhuyi yu guonei shichang中国资本主义与国内市场 (Le capitalisme chinois et le marché intérieur de la Chine), (en chinois), Shehui kexue chubanshe 社会科学出版社(La Presse chinoise des Sciences sociales), Beijing, 1985, p.43.

240 Op.cit., Bai, S.Y., L’histoire complète de la Chine, (en chinois), p.28-30. 241

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