• Aucun résultat trouvé

Sens des traits 132

Dans le document Inner tension of informational cohesion (Page 133-135)

Chapitre 5. TRACER, LE SENS DU TRAIT 124

5.2 LA GENESE DU TRAIT 131

5.2.2 Sens des traits 132

Un trait évoque un lien interne (à une forme) ou un lien externe, c'est alors un chemin pour se déplacer d'un point à un autre, donc une action au sens strict. Une flèche droite symbolise une fonction entre deux ensembles, et une flèche (légèrement courbe) est utilisée pour décrire, en généralisant, tout transfert de structure (d'une catégorie à une autre, d'un élément à un autre). Ce graphisme est donc déjà occupé.

Pour décrire le dynamisme ou relation directe entre un pôle et une unité composante, exactement entre ce composant et sa raison d'être, nous aurons besoin d'un trait droit, non orienté : le pôle a pour mouvement une pulsation et le lien direct avec une unité inférieure est un rayon pulsant. Ce trait est éventuellement rouge si l'on admet que le rouge décrit le dynamisme. Le composant étant aussi une forme a sa raison d'être (sous- pôle) et le trait droit décrit donc un lien dans les deux sens entre un pôle et un sous- pôle.

Le trait qui représente la perception, l'intentionnalité, doit inclure la latéralité, l'ouverture à d'autres possibles, et donc le trait s'incurve. Cette latéralité a été justifiée à propos des spires au § 4.2.3. La perception n'ayant pas de début ni de fin, le trait n'a pas

d'extrémités définies; contrairement à une flèche et à un transfert de contenu, il n'y a pas de sujet ni d'objet dans la perception. Tout trait courbe peut s'assimiler à un arc de cercle ou d’ellipse, cat arc amorce une intériorité qui ne s'est pas encore définie, ni trouvée.

Lorsque l'intériorité s'enregistre, le trait s'incurve encore et aboutit à une spire ou boucle ouverte orientée. Cette boucle facilite le repérage de la projection sur une flèche se reliant à elle-même, représentant un automorphisme des catégories.

La boucle décrit un mouvement qui définit son contour, trace sa limite et donc illustre une chose qui se définit.

Plus tard, ou plus à l'extérieur, l'objet apparaît comme un contenu (cognitif ou perceptif) à distance du sujet percevant. L'objet peut alors se représenter par un carré, car il est donné, donné à la conscience.

Pulsation

Rayon

Incurvation

Intériorité

Rotation

Posé

Figure 5.7. Genèse du trait Reprenons cette progression côté conscience :

Quelque chose s'offre au monde, sa présence, co-existence. Il y a alors ouverture, espace représenté par un cercle, ouvert au monde, aux possibles. La tension d'être qui fait impact se tourne vers l'extérieur, elle devient tension à ou at-tention. L'attention se tourne vers ce monde et devient réceptive : des jets d'attention se dessinent, ils se distinguent comme des liens directs avec ce qui se passe à l'entour. Un jet d'attention s'incurve, il prend forme, commence à enregistrer ce qui se passe en comparaison avec d'autres possibles ou ce qui se passe ailleurs : latéralité. La perception se précise : elle est perception de quelque chose, mais le sujet et l'objet ne sont pas encore apparus. Cette perception dessine alors une spire ou une boucle ouverte. La perception devient conscience de avec une impression qui se définit au sein de la perception. L'impression consciente se définit et s'enregistre comme telle, elle se pose. L'impression qui s'est définie apparaît comme un posé, un contenu, une donnée.

Le lecteur remarque que nous avons commencé par quelque chose au centre du cercle, et peut penser que nous présupposons un sujet. De fait l'auteur assure une fonction d'unité (et de pôle d'action). Mais ce centre au départ qui s'offre au monde n'est pas une subjectivité, c'est l'être au monde, impersonnel. Au sens graphique, on peut décrire n'importe quelle progression d'un trait, mais il est plus aisé de commencer à se poser en face du centre du cercle, puis de développer le trait qui s'enrichit puis se pose à distance.

La progression a été décrite côté conscience, on peut la suivre côté action, d'une valeur à l'élan, puis la conception qui prend forme, puis l'action qui en découle.

Le lecteur peut être choqué que l'on commence par un cercle (une figure ou une chose). On peut aussi commencer à partir du trait. Le "premier" trait est un mouvement d'ensemble, et il provient, au sens de jaillir, d'une pulsation. La pulsation s'exprime en mouvement en avant dans toutes les directions, comme le montre l'image du Big Bang. Le trait droit apparaît alors comme l'extension d'un pôle.

Intériorité et sens orienté de la spire

Le trait droit, qui ne contient rien, qui n'a ni début ni fin, s'incurve, l'intériorité est latente, elle s'enregistre lorsque la courbure ferme la boucle de la spire. Puis la spire se précise comme double intériorité et la flèche apparaît avec un but et une source. L'intériorité de la flèche est alors une boucle qui définit la boucle identité; en d'autres termes, la flèche est l'extension de la boucle.

Le trait droit exprime l'extension d'un pôle pulsant, la flèche exprime l'extension d'une boucle en rotation. Ce qui pose la question : quelle est l'intériorité, le retour à soi de la spire ? D'une autre manière, comment la spire revient-elle au Même pour assumer une fixité, une intériorité stable ? C'est un assemblage de spires en collier ou anneau, on l'a vu au § 3.4.3

Un trait droit provient de la pulsation et, à ce titre, il reste dans le Même, par conséquent le trait désigne un aller-retour dans les deux sens. Quand le rayon s'incurve, le trait a perdu sa tension qui le fait tenir droit et il perd aussi son retour, il se propage ou se déplace à la fois latéralement (en s'ouvrant à l'autre, c'est ce que désigne le latéral) et longitudinalement en allant vers un autre là-bas. C'est le fait que la cohésion est à la fois radiale, allant du centre vers la périphérie, et latérale entre deux rayons, radiale de l'intension à l'action dans l'environnement et latérale dans l'échelonnement dans le temps ou avec d'autres expressions.

Sens du Rayon pulsant

Ci-dessus le trait droit est dit "rester dans le Même", il participe de la pulsation et revient à Soi, un fait que la tradition hindoue [Hulin 94:95] appelle "auto-lumineux". Quel sens donner à ce trait ?

Le trait droit se dit Orthos en grec, et Platon l'applique à la rectitude, signifiant conformément à la loi. Ainsi les astres sont-ils dit suivre un droit chemin. [Mattei 05:23, 85] "La divinité suprême qui … règle de façon droite les révolutions du cosmos". Cette rectitude s'applique à la figure intérieure ou au cours intérieur, c’est depuis Copernic ou Galilée que l’observation extérieure (du mouvement des astres) prime. C'est en ce sens (de rectitude logique) que le trait droit modélise ici un rapport direct, dans les deux sens. Le lecteur a remarqué qu'en traitant de la vérité, le texte passe à "quelle est la vraie question" c'est-à-dire à l'adjectif au lieu du substantif. Aussi on a qualifié le rayon pulsant de rapport direct, le rapport est donc qualifié (qual : lequel) par un adjectif. Nous l'avons vu plus haut à propos du langage des pôles et de leur ombre § 4.2.5

Les substantifs Beauté, Vérité, évoquent des idées pures (Eidos) ou des Formes en soi, indépendantes de la participation à celle-ci. Ceci fonde, dans une vue platonicienne, des valeurs qui risquent d'être prises pour des choses, que l'on manipule ensuite comme les autres (monde du Trois ou du Quatre). Or un pôle est un trou noir où la géométrie des actes s'effondre, car il n'y a plus de points, ni d'actions.

R5.3 Un rayon pulsant est mieux décrit par un adjectif, décrivant le lien.

Ainsi un rayon pulsant s'associe à un adjectif de valeur, et le pôle évite une ambiguïté en gardant l'adjectif. Alain Badiou [06:25-29], parle de la cabbaléité que l'on repère dans la silhouette sur le pré, sur les toiles de Picasso comme sur les murs des cavernes, on pourrait parler du caractère chevalin de ces images. Le beau, le vrai, le bien semblent plus concrets que l'abstraction substantivée de la Beauté ou de la Vérité. Ce qui conduit à une question : le substantif n'est-il pas plus unifié, plus abstrait, plus porteur de contenu que l'adjectif ? De fait le substantif - bien nommé - tend à désigner une substance et non un caractère qui prend part.

Mais revenons au tracé ; si l’on veut dessiner des rayons

Q17 Peut-on distinguer des rayons dans la pulsation du pôle ?

Non. Nous y avons déjà répondu plus haut : il nous semble que le rayon reste dans le même, il n'y a pas de direction à distinguer dans la pulsation, nous l’avons vu au §4.2.4, avec le résultat R4.6. C'est après les spires que des flèches apparaissent et que des points et des actions peuvent se situer. Le discernement s'opère grâce à l'apparition dans la perception, donc lorsque le rayon s'incurve, s'étend et progresse à partir du centre.

Dans le document Inner tension of informational cohesion (Page 133-135)