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Cycle intensionnel : démarche générique et un pattern 173

Dans le document Inner tension of informational cohesion (Page 174-177)

Chapitre 6 MODELISER LA COHESION 152

6.4 LA FORME TEMPORELLE 169

6.4.2 Cycle intensionnel : démarche générique et un pattern 173

Le recours à des philosophes de l'Antiquité ou du 20ème siècle peut faire craindre que

ce discours soit inopérant et qu'il n'apporte rien aux Systèmes d'Information. Nous allons donc décrire un cycle intensionnel dans sa généralité, en extraire un bloc élémentaire et présenter un premier exemple d’élaboration d’un mémoire, le cycle de vie général de tests et le cycle de vie d’un projet avec deux acteurs, la MOA et la MOE.

Cycle intensionnel

Les itérations au cours d'un projet donnent l'exemple d'une forme temporelle, il suffit d'ajouter la raison d'être du cycle au centre et les spires entre les activités sur le cercle et le pôle au centre pour retrouver la forme avec les trois mondes logiques. Cette forme a été suffisamment représentée au § 6.3.4 pour qu'il n'y ait pas besoin de la reproduire.

Par rapport aux itérations, la nouveauté provient de la tension qui se propage à travers les mondes logiques. Si la tension est prégnante dans le pôle, elle semble supprimée dans les livrables (monde du Quatre). La tension va donc guider la démarche de la raison d’être aux gestes exploratoires, à l’activité qui produit un livrable, celui-ci se modifie par des interactions et une activité (classique dans le vue systémique), celle-ci interroge ce pourquoi elle existe, on peut appeler cette spire en retour vers le pôle une interrogation intensionnelle. On observe ainsi une pulsation au sens large : la tension s’amortit progressivement en se posant, mais elle suscite aussi une interrogation en retour sur le bien fondé du produit. Cette pulsation entre les mondes va guider la démarche.

En résumé, on observe donc, dans le temps, ce qui a été observé de la cohésion spatiale : la composition d’une forme (le cycle de vie) et des composants (les pulsations).

R6.7 La forme composée s’inscrit dans le temps comme cycle de vie et pulsation. R6.8 La pulsation qui passe à travers les mondes logiques suggère des structures.

Mais le pôle d’où surgit la tension n’est pas nécessairement conscient : il semble utile de souligner que la raison d'être ou propos ne va pas de soi et ne s'explicite pas seulement en une phrase sur une lettre de mission. L'intention véritable n'est pas toujours formulée, surtout dans les projets complexes, pour des raisons politiques; elle se découvre parfois à la fin du projet, car la finalité affichée était exacte pour partie et divers acteurs ont modifié, voire retourné, ce qui avait été envisagé au départ [Moullet 92:117]. Assagioli [74:170] consacre tout un chapitre à l'affirmation du but recherché; il ne suffit pas d'affirmer une fois le but ou raison d'être, l'intention doit être ranimée comme une flamme régulièrement pour soutenir la tension qui anime le projet. Cela peut se faire au cours de réunions de pilotage, ou comme dans PRINCE 2™ par le thème du cas d'affaire. C'est le rôle des commanditaires du projet de veiller à ré affirmer leur intention. Il est probable qu'en renouvelant cette finalité, son expression va évoluer au fur et à mesure de l'avancement du projet. Elle se précise face à l'adversité, avec les événements suscités par l'activité.

Repères pour la démarche

On peut formuler ainsi une démarche générique pour un cycle :

1) Poser la question, la raison d'être du cycle d'activité (représenté par un point noir) 2) Décrire les gestes ou interrogations qui en découlent (spires vers l'extérieur) 3) Modéliser les activités par des flèches le long du cercle

4) Modéliser les interactions par des flèches de ou vers l'extérieur 5) Modéliser les résultats par des rectangles

6) Représenter les vérifications d'alignement sur (interrogations de) la raison d'être par des spires vers le pôle

7) Si des sous- questions (sous- valeurs) apparaissent, les représenter par des points noirs.

8) Au final, le résultat du cycle correspond-il à ce qui est recherché ? Structure élémentaire ou pattern

La pulsation qui va du pôle où la tension est vive, au produit défini où elle disparaît, qui se poursuit par l’interrogation sur l’utilité du produit, crée une structure élémentaire, qui se reproduit plusieurs fois dans le cycle de vie. Cette structure ou pattern est repéré par un livrable, donc par une activité au moins qui le produit et par des spires radiales, gestes exploratoires ou interrogations intensionnelles. Cette pulsation crée donc plusieurs structures similaires selon la richesse des gestes et des activités. En un sens, ces pulsations décrivent des composants (cycles) à l’intérieur du cycle global ; elles illustrent donc la cohésion inscrite dans le temps.

En termes plus techniques, chacune des ces pulsations peut approximativement être décrite de la même façon : le pôle ou but de l'activité est pris en compte, puis la conception s'effectue, le développement aboutit à un livrable qui requiert l'emploi d'outils, le recours à des experts ou à un tiers pour la recette; ceci suppose une interaction avec un agent extérieur, avant d'être présenté à la réunion du comité qui vise alors la raison d'être du livrable et donc de la phase considérée.

Le livrable, faisant partie du monde du Quatre, est donc représenté par un rectangle. Suivant le paradigme objet, le livrable s'élabore au cours d'une activité qui se définit, monde du Trois, modélisée par une flèche qui boucle sur elle-même; pour ne pas prendre trop de place en hauteur, cette boucle est ovale. L'interrogation de la raison d'être est modélisée par une spire vers le pôle, et les gestes que celui-ci suscite par des spires en sens inverse; ceci décrit les deux spires que l'on voit en haut. L'étude est ici représentée par une spire latérale pour en souligner le caractère exploratoire; elle aboutit à une flèche, tranche d'activité qui représenterait davantage son occupation dans le temps, mais celle-ci masquerait la spire; cette flèche n'apparaît donc pas sur le schéma. L'élaboration est une activité qui se définit et est donc représentée par une boucle ovale, elle interroge la finalité de son activité, d'où la spire vers le pôle. Les interactions avec d'autres acteurs ou éléments se situent au sein de l'horizon du cycle, mais à l'extérieur de l'activité se produisant au cours du cycle. Le pôle est si intense en son centre qu'il crée une nappe (pulsation) où aucune spire n'apparaît encore; d'habitude cette nappe se situe dans l'espace intensionnel (plutôt que cognitif) du commanditaire. C'est cette nappe qui suscite l'affirmation dont Assagioli a rappelé l'importance.

Figure 6.19 Pattern élémentaire d'un livrable

Après l'élaboration du livrable, une autre recherche est représentée par une spire latérale, qui aboutit à une réunion; celle-ci est une activité qui se définit et est donc représentée par une boucle. La réunion interroge alors le pôle pour savoir si la démarche est conforme au but ou raison de son existence, d'où la spire vers le pôle.

Bien sûr, on peut esquisser d'autres blocs, avec une réunion avant le livrable par exemple, ou sans réunion. On peut aussi décrire une pulsation partant d’un cahier des

charges (monde du Quatre) passant par un pôle et aboutissant à un livrable. Puisque la tension suscite une pulsation du pôle (monde du Un) vers les livrables (monde du Quatre) et retour, on peut énoncer des règles générales : ce sont constantes :

- Un livrable (boîte) est entouré d'activités (boucle ou ovale) - L'activité est précédée d'une spire radiale,

- L'activité peut être accompagnée par une spire latérale (exploration) - L’activité créant le livrable interagit avec l’environnement

- Le livrable est suivi d'une spire radiale (qui interroge la raison d'être) - Une spire radiale peut apparaître à tout moment d'une activité

- Une spire latérale peut être mentionnée comme geste exploratoire ou ne pas apparaître

Exemple Démarche d’un mémoire

La préparation d’un mémoire peut servir d’exemple manifeste. Cette élaboration du mémoire est scandée par des séances tutorales. La première séance, non représentée sur la figure, introduit la demande effectuée par le Master. Les autres séances sont précédées d’un échange avec le Directeur de Mémoire (DM) et le Maître d’Apprentissage (MA), puis par la construction d’une présentation Powerpoint, qui est un livrable. Cette présentation sert d’appui à une discussion avec le jury qui valide ou réoriente l’élaboration. Chacune de ces deux séances tutorales instancie donc la pulsation du pôle vers des livrables et le pattern générique est donc complet.

MA DM Démarrage Observations Problèmes Présentation 2ème séance DM Compte­rendu Cours utilies  Ouvrages Réflexion élaboration MA DM Présentation 3 3ème séance CR 3ème DM Rédaction    Intro    Plan Diagrammes    Citations Rédaction     Texte 1ère version DM Finaliser v. finale Soutenance Logique ? Réussie Problématique     valable ? Démarche   valable ?     Clair ? Cohérent ? Problématique Démarche Complet Recherche Réflexion

Figure 6.20 Démarche d’élaboration d’un mémoire

La première version du texte n’aboutit pas nécessairement à une réunion entre l’étudiant et le Directeur de mémoire, le pattern est donc incomplet sur ce point ; mais il s’inclut avec la soutenance du mémoire. Le pattern est ici enrichi par l’échange avec le DM avant que le texte soit finalisé. Chaque livrable et chaque réunion est centrée sur une question qui se présente alors comme un sous-pôle (représenté par un point noir) ; ce sous-pôle soutient un tout un pattern représenté par un ovale en pointillés.

Dans le document Inner tension of informational cohesion (Page 174-177)