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L'UNITE SELON LES PHILOSOPHES CLASSIQUES 49

Dans le document Inner tension of informational cohesion (Page 50-55)

Chapitre 2 UN – MULTIPLE, LA GENESE DES NOMBRES 44

2.2 L'UNITE SELON LES PHILOSOPHES CLASSIQUES 49

2. Certains philosophes ont nettement mis l'accent sur l'Un et leur apport à ce sujet sera résumé; ce sont Plotin, Leibniz, Hegel. Longtemps, avec Plotin notamment, l'unité a semblé plus fondamentale que l'être puisque, dans tout devenir, apparaît un non–être. Pour cet auteur, l'Un n'existe pas, ce qui évite à l'Un de se poser face à son contraire.

2.2.1 Quelques jalons dans l'histoire de la philosophie

Pour l'Antiquité, l'unité va de soi, c'est une base pour Héraclite comme pour Parménide. L'être est un, et la valeur suprême est le Bien pour Platon et l'Un pour Plotin [Hadot 97].

Comprendre signifie s'unir à l'objet et l'intelligible vise à unir, ainsi l'unité s'inscrit d'abord en tant qu'objet dans la pensée. Avec la reconnaissance du sujet, les mécanismes psychologiques sont mis à l'honneur, l'unité est alors décrite dans la psyché du sujet. Les dialogues de Platon, à l'image de Socrate, interrogent le lecteur, certains dialogues questionnent l'existence de l'un et du multiple; ainsi ce Penseur ancien montre avec finesse des impasses et nous incite à chercher plus avant. Ce qui conduira vers une remise en cause de l'un, la prééminence temporaire du multiple, vers le mouvement et la tension de l'ouverture.

L'unité intellectuelle, objectivée

La pensée distingue mais elle unit des phénomènes; nous allons observer ce processus dans le contenu même de la pensée. L'exemple le plus flagrant nous semble être donné par Aristote qui a considéré l'être en tant qu'être [08:39]. Un autre exemple marquant est fourni par Hegel qui utilise l'Un et le fait émerger dans le mouvement de sa logique. Nous sommes habitués à ne considérer que la philosophie occidentale, mais les traditions orientales considèrent elles aussi le monde comme un.

L'être en tant qu'être

Cette expression employée par Aristote [1003a 21] emploie l'être en deux sens différents. Le premier être décrit l'être qu'il désigne, comme ceci; le second être est une réflexion, elle abstrait l'objet ci-devant et l'interroge sur ses propriétés. Ce pourrait être "l'être en tant qu'il est" mais cela souligne le singulier (il est) de cette unité qui est; le deuxième être, infinitif, souligne le général, le non spécifique, donc l'abstraction qui s'opère dans cette expression. Ce deuxième être est donc abstrait, infini, unique, et non divers, multiple. La liaison des deux êtres dans cette expression indique une abstraction, donc un mouvement qui unifie. La plupart des philosophes reprendront cette expression, et certains, Heidegger et Alain Badiou notamment, défendront l'être multiple.

L'ontologie est, selon l'étymologie, la science de l'être. Mentionnons que le sens actuel de ce terme est plus technique : Frédéric Nef, suivant l'approche de Quine, la présente comme "discipline formelle qui traite des objets" [Nef 09:20]. Cette dérive technicienne avait été dénoncée par Heidegger comme tendance époquale [Schürmann 82:220].

Hegel montre à quel point l'unité est fondamentale dans sa pensée ci-dessous

"Le spéculatif ou positivement rationnel appréhende l'unité des déterminations dans leur opposition, le positif qui est contenu dans leur résolution et leur passage [en autre

chose]." [Hegel 94:189 § 15]

Il décrit l'émergence des concepts dans sa logique et particulièrement le concept du multiple à partir de l'Un : "L'un et le vide forment l'être pour soi dans son existence la plus immédiate. … L'un est la négation dans la détermination de l'Etre, le Vide est la négation dans la détermination du non-être. … L'un est ainsi un devenir aboutissant à

des Uns multiples" [idem:173 III B c]

Les traditions orientales mettent aussi l'accent sur l'Un, depuis des aphorismes hindous dont le titre est explicite "Tout est un", un ouvrage anonyme paru en tamil [anonyme 96], jusqu’au non–duel Advaita et au Tao-tö-king de Lao-Tseu.

"Tao, the path of subtle truth, cannot be conveyed with words. … One may designate Nothingness as the origin of the Universe, And Beingness as the mother of the myriad things.

Although differently named, Nothingness and Beingness are one indivisible whole." [Ni Hua-Ching 79:1]. L'auteur ajoute en note : "Nothingness and Beingness refer to the insubstantial and the substantial, the immaterial and the material, spirit and matter." Donc l'un indivisible est affirmé, le symbole du Tao bien connu est composé de deux polarités noire et blanche qui se complètent, mais le cercle est un.

L'unité psychologique ou dans le sujet

Lorsque le penseur applique à lui-même sa pensée, il unit son expérience, il se met en chemin vers une plus grande unité. La psyché du sujet unifie, ainsi Aristote note : "les souvenirs nombreux du même objet valent à la fin une seule expérience" [Livre A 981a]. Il semble bien que ce soit à cette phrase que se réfère Husserl ci-dessous. L'unité considérée concerne la continuité dans le temps ou la reconnaissance du sujet différent à des moments différents. Selon Husserl [76], c'est l'égo qui assure l'unité dans la chair, puis dans la conscience des corps. L'unité du corps est la base de l'unité de la conscience, qui unit alors le monde.

Plus précisément Husserl critique le monde déjà là de Kant en recourant à la multiplicité : "Mais dans l'attitude réflexive, ce que nous avons n'est pas un mais multiple; c'est maintenant le déroulement des apparitions qui est thématisé et non ce qui apparaît en elles." [Husserl 76:120]. Cette multiplicité est assurée par la continuité du

corps (unité) et la multitude des égos crée un monde un, provenant d'un vouloir vivre ensemble : "en tant que ego-origine, je constitue mon horizon d'autres egos transcendantaux en tant que co-sujets de la subjectivité transcendantale qui constitue le monde" [Husserl 76:209]. Ainsi, dans cet ouvrage "La crise des sciences européennes", Husserl est passé de l'un (monde pensé de Kant) au multiple des perceptions puis à l'ego, leur muitiplicité, pour aboutir enfin à la subjectivité, une.

La continuité à travers une multitude de cycles transfère dans le temps la question de l'unité, puisque cette continuité est un cycle plus vaste qui inclut les autres.

Dans la langue, un terme réunit une multitude d'instances et de contextes. Whitehead l'a mentionné dans "Le symbolisme, sa signification et sa portée" [Whitehead 07]. On peut s'étonner que Whitehead soit cité dans les philosophes classiques, mais il s'inscrit dans cette tradition par ses idées et ses préoccupations, son étude de la nature, de la réalité, le confirme.

Ce fait s'exprime dans le langage des catégories mathématiques par le cône projectif qui aboutit à l'objet, ce qui est le pivot de toutes ces relations; le cône inductif de son côté aboutit à l'invariance du sujet. Ce que Whitehead exprime ainsi : "Le plaisir d'être soi-même (self-enjoyment). Il faut entendre par là une certaine individualité immédiate. Celle-ci consiste en un processus complexe [immédiate alors ?] d'appropriation, en une unité d'existence, de nombreuses données présentées par les processus physiques de la Nature comme doté d'importance. La vie implique le plaisir absolu, individuel d'être soi- même, né de ce processus d'appropriation." [Whitehead 07:195] Il poursuit :

"Il y a prétention à l'unité. L'individu humain est un seul fait, corps et esprit." [idem:205] "Mais notre expérience immédiate prétend provenir d'une autre source et revendique une unité fondée sur cette dernière. Cette seconde source réside dans notre état d'esprit personnel directement antérieur au présent immédiat. … Notre état d'esprit actuel continue le précédent." [idem:206] Ce passage renvoie aussi à la phrase d'Aristote à propos de la continuité du sujet dans le temps.

"Il est de la nature des choses que la pluralité entre dans une unité complexe." [Whitehead 95:72] Cette phrase est très moderne, en ce sens que la plupart des penseurs actuels se rallieront à ce point de vue, il fonde ce qui a été appelé l'arborescence des unités.

2.2.2 Le discours subtil de Platon

Platon a fondé le terme philosophie, ses dialogues ont progressé depuis les débuts où l'unité est posée à ceux plus réfléchis où l'aporie (l'impasse) est soulignée. En ce sens, Platon suit l'exemple de son maître Socrate qui interroge, fait réfléchir mais n'apporte pas de réponse. "Whitehead affirmait que toute la tradition philosophique de l'Occident était une série de notes au bas d'une page de Platon" [Mattéi 05:122]. Celui-ci a abondamment traité de la question de l'unité dans le Parménide et le Théétète, la conclusion nous intéresse encore actuellement.Commençons par les réponses simples.

L'intelligible est un pour Platon. "Dans le Phédon, [Platon] affirme … L'intelligible, c'est ce qui est totalement être, purement et simplement être, ce qui est véritablement. Cette espèce d'être se caractérise par son unité; il est un mathématiquement et surtout structurellement, car il est pur sans mélange." [Platon 08:XIX]

La question de l'intelligible se pose à l'égard de l'approche multi agent prônée par Alain Cardon, car l'emploi de ces agents est plus souple qu'une équation, ils peuvent simuler un comportement ou offrir une représentation, mais est-elle intelligible ? On se confronte ici à un critère majeur de la science : la connaissance est-elle prédiction par tout moyen possible, par simulation, ou est-elle compréhension de l'intérieur, sous- entendu consciente ? On est confronté aux deux polarités décrites par Jung [93-2:323], l'extraversion, pour qui seul le résultat compte, et l'introversion, pour qui la raison doit pénétrer l'objet et le recréer. Ce sujet sera traité plus loin au §7.1.2.

Formes, Idées, Modèle

Après avoir posé l'unité de l'intelligible, Platon repère, dans la diversité du sensible, les Idées ou Formes archétypes qui permettent de généraliser un type à de nombreuses instances.

"ces Formes sont comme des modèles … les autres choses entretiennent avec elles un rapport de ressemblance et en sont des copies, la participation que les autres choses entretiennent avec les Formes n'a pas d'autre explication que celle-ci : elles en sont les images" [Platon 08:132d Dialogue Le Parménide].

Les Formes ou idées sont donc les modèles des choses sensibles; aujourd'hui on dirait des icônes ou des instances représentatives. Platon précise dans la République VII : "Aussi bien dois-tu savoir qu'ils ont recours à des formes visibles et construisent des raisonnements à leur sujet … les modèles auxquels elles [les figures] ressemblent; leurs raisonnements portent sur le carré en soi et sur la diagonale en soi" [510e]. Ce travail sur la forme en soi (et non sur les valeurs numériques) est aussi celui de nombreux informaticiens et celui que nous effectuons dans cette thèse.

Le dialogue Parménide de Platon est d'une ironie marquée. Il commence par rappeler que la thèse de Parménide "L'univers est un" a des conséquences ridicules et poursuit en disant que la thèse opposée de Zénon "Les choses sont plusieurs" a des conséquences ridicules. Il s'achève en observant que ""s'il est un" ou "s'il n'est pas un", lui et les autres choses dans leurs rapports avec eux-mêmes et dans leurs rapports mutuels présentent et ne présentent pas de toutes les façons toutes les caractéristiques, paraissent et ne paraissent pas les présenter." [166c] Dans ce dialogue, le raisonnement par l'absurde ne conduit à rien, mais les arguments échangés posent les bases de cette réflexion qui se prolonge en la nôtre.

Platon dans ce dialogue met l'accent sur la relation entre la partie et le Tout, donc sur la participation, la participation est aussi mise en valeur dans l'introduction à l'ontologie de Louis Lavelle [08].

Prendre part, participer, processus et partie descriptive

"et c'est parce qu'elles participent [les choses] à la Ressemblance et dans la mesure où elles en participent que les choses qui participent à la Ressemblance sont semblables." [Platon 129a Le Parménide].

Cette phrase montre que – déjà - l'action de participer entraîne le résultat; la Forme en soi (Ressemblance) est une abstraction qui remonte le cours de l'action et qui fonde l'unité des diverses applications, ce qui les relie entre elles.

Le verbe participer est parfois remplacé – dans le même dialogue "j'ai part à la Pluralité … je participe à l'Un" [129d] - par d'autres expressions : avoir part, prendre part, et le résultat statique est la partie, reprise dans un autre dialogue par l'exclusif à part. Cette action en tant que participant signifie concourir ou contribuer.

On peut représenter cette participation par l'arête d'un cône, la chose sensible est à la base et une arête remonte vers la Forme en soi, au sommet. C'est exactement ce qu'illustrent les cônes des catégories mathématiques.

Figure 2. 5 Cône

Cette image suscite la question : combien d'instances à la base sont nécessaires pour justifier un cône, c'est-à-dire un concept ? Il est clair qu'un chat à trois pattes est plus rare qu'un chat angora et qu'un félin. On retrouve ici une arborescence du vocabulaire d'après l'extension. Les dialogues reposent sur la langue et il est compréhensible que l'abstraction mette en évidence les substantifs. Ces Formes en soi sont très proches de la notion de pôle que nous développerons au chapitre 4.

2.2.3 L'Un inaccessible selon Plotin

Plotin substitue au Bien, principe suprême pour Platon, l'Un. Cette hypostase n'existe pas, elle est "puissance de toutes choses", mais ne prend pas l'attribut être, contrairement à l'Intellect qui reflète le multiple (les formes intelligibles) en lui. L'argument que donne Plotin est que "Etant multiple, l'intellect ne peut pas être le premier principe, dont l'unité et la simplicité doivent être absolues. C'est donc l'Un qui produit l'intellect et l'être, la multiplicité et le nombre." Fronterotta résume ainsi le traité

10 chapitre 5 [Plotin 03:150]. L'un, en n'existant pas, ne peut s'opposer à un autre, donc passer au deux ou au multiple; l'Un ne se pose pas, il n'est pas un être, il est supposé, le but. Dans les termes de Plotin, "C'est parce qu'il n'y a rien en l'Un que tout peut en venir; pour que l'Etre fut, il fallait que l'Un ne fut pas l'Etre, qu'il fut le père de l'Etre, que l'Etre fut son premier-né." [Plotin, Livre 2, Ve Ennéade cité par Jedrzejewski 07:181], Une autre traduction apparaît en [Plotin 03:217]. Cette idée rejoint l'Etreté de Blavatsky, [76 vol 1:XCI] "qui est, comme le dit Hegel, à la fois être absolu et non-être". [idem:XCIII]

R2.3 L’Un n’existe pas pour Plotin, sinon il s’oppose au lecteur et au monde.

Selon Plotin, l'Un est à la fois le Tout-un, donc ce qui soutient le Tout et l'englobe, et le Vide; l'Être est le plein qui émerge en chacun. Le Tao dirait que la polarité obscure sous-tend l'existence et que la polarité lumineuse émerge à l'existence, dans l'apparaître; l'Un-Deux est pourtant l'Un, car il n'a en lui nulle dissociation, non dualité (Advaita). Deux angles de vue et l'indicible : le langage échoue en silence.

L'on peut tout aussi bien soutenir que les polarités permutent : au lieu de l'être plein et de l'un vide, le monde apparaissant est un et l'Être (réalisé ou virtuel) sous-tend toute possibilité, alors l'être est obscur et l'un lumineux : il apparaît.

Plotin reprend soigneusement les distinctions avancées par Platon dans le dialogue le Parménide : l'Un, l'Un-Plusieurs et l'Un et plusieurs, ce qui fournit "trois rangs autour du Roi de toutes choses" [Plotin 03, Traité 10]. "Il y a trois choses, trois principes qui sont des réalités véritables, des hypostases. Le premier principe, simple qu'est l'Un, puis à sa suite l'Intellect (qui est aussi être et vie) et enfin l'Âme. C'est à partir de ces trois réalités primordiales qu'une explication de toutes choses est possible"[Plotin 02:28]. L'Un est simple et l'Intellect, "le noŭs est affecté de dualité"" [idem:24]; ainsi déjà chez Plotin, la genèse des nombres part de l'Un vers le multiple.

2.2.4 Appétition et unité de Leibniz

Leibniz nous intéresse au premier chef car il traite, dans la Monadologie, de l'unité et de son existence. La monade est un point de vue, un pur point métaphysique qui a cependant des perceptions, et telle la conscience, l'unité demeure sous la multiplicité. "la variété de nos perceptions n'affecte pas, en effet, l'unité de la conscience, qui reste tout entière présente dans chaque perception. La perception fournit donc un exemple qualitatif (une succession d'états) où l'Un enveloppe le multiple, où l'unité de la conscience contient une multiplicité sans être divisée par cette multiplicité." [Leibniz 91:29]

Pour Descartes, la substance était étendue, mais Leibniz place la monade en dehors de l'espace. Nous allons présenter un monde de valeurs ou de pôles archétypes, les monades sont alors des points abstraits ne se situant pas dans l'espace des actions habituelles. Leibniz décrit aussi la différence entre les causes efficientes qui sont affaire de mécanismes, nous dirons scientifiques aujourd'hui, et les causes finales, qui sont affaire de valeurs. Cette distinction sera reprise ici en ajoutant l'interface qu’est la suspension.

Leibniz cherche la cause formelle de l'unité, et la pense en termes d'appétition, mouvement ou tendance à exister, ce qui permet d'inclure le mouvement dans l'unité. "le possible sera ce qui peut exister … au sens de ce qui a une puissance à exister. Nous avons vu en effet, que la monade est définie par l'appetitus, par une tendance, un désir de se développer". [idem:64] Cette tendance sera reprise par Schopenhauer.

Leibniz remarque la nécessité d'une transcendance, de ce qui sort de l'enchaînement causal, et celle-ci est une. "Une fois établie l'existence d'une substance nécessaire qui, hors de la série [des événements ou enchaînements causaux] en est la cause éminente, le § 39 montre que cette substance est une" résume Jacques Rivelaygue [idem:63]. Ce sera l'Etre nécessaire.

Transcendance, mouvement, appétition, ces termes sont proches d'une tension interne. Leibniz admet justement un processus interne pour les monades.

Émile Boutroux commentant Leibniz décrit ce que nous appellerons trois mondes : "Il faut réhabiliter les formes substantielles [les unités formelles, métaphysiques, sans étendue], mais en les considérant comme intermédiaires entre la matière ou puissance

[que nous appelons l'Indéterminé] et la forme fixe ou acte [modélisé par une boucle]" [idem:193].

Leibniz parle de fulguration : "l'unité primitive, ou la substance simple originaire, dont toutes les Monades créées ou dérivatives sont des productions, et naissent, pour ainsi dire, par des Fulgurations continuelles …" [§45] Ces émanations soudaines selon E. Boutroux [idem:150] semblent bien décrire une tension, elles peuvent aussi évoquer une multi-focalisation dans l'espace.

"Petites perceptions"

Leibniz [91:29] nomme petites perceptions des perceptions inconscientes. Lorsqu'on lit un diagramme, nos yeux balayent l'espace et remarquent certaines formes, pourtant, inconsciemment le fond est exploré. Si l'on construit un diagramme, on se demande ce qui peut être lié à telle ou telle classe, mais on peut le placer plus ou moins près. Mais ces petites perceptions n’influeront pas sur la cohésion puisque celle-ci se base sur deux niveaux (Résultat 1.3).

Par contre, la période actuelle (et notre réflexion) s'éloigne de Leibniz sur plusieurs de ses hypothèses. La substance est simple et les composés sont des agrégats, sous- entendus sans organisation, sans interactions. Une monade est un point de vue sur le monde, une vision du tout, elle se forme une représentation du monde, bien sûr cette représentation s'oppose à la phénoménologie où l'objet se construit durant l'échange.

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