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Folklore moderne de Bealtaine en Irlande

BEALTAINE ET LE SURNATUREL : SUPERSTITIONS ET COUTUMES

2.1 LA SORCELLERIE DE BEALTAINE

2.1.3 Vol magique et sorcellerie

2.1.3.3 La rosée de mai

a) Vol et rosée de mai : généralités

L’utilisation de l’eau dans le cadre du vol magique perpétré à Bealtaine ne se limitait pas à l’eau des sources privées. Une eau bien particulière, la rosée, était également utilisée à ces fins dans l’Ouest de l’Irlande.

On disait souvent que les sorcières ramassaient la rosée57 qui se trouvait sur les herbes et les plantes d’un champ dans lequel paissaient des vaches laitières afin de voler le beurre du propriétaire.58 Dans d’autres cas, les voleurs buvaient la rosée de leur voisin afin de mieux s’en imprégner et de s’assurer ainsi de la réussite de leur méfait.59

57

MS. S.17 (Galway), MS. 1096 §93 (Sligo), §109 (Down), §139 (Donegal) etc.. 58

Plus précisément, on parle de la « graisse du pays » (fat of the land) : l’angliciste ne manquera pas de remarquer le jeu de mot que l’expression implique, fat signifiant gras ou graisse et renvoyant ainsi au beurre et fat of the land étant une formule idiomatique désignant la prospérité en général. MS. 1095 §19 (Cork).

59

MS. 1095 §42 (Clare) et MS. 1096 §112 (Cavan). Un informateur mentionne une technique légèrement plus complexe : « Une femme se levait et ramassait la rosée dans une assiette et l’amenait à la laiterie ou à l’endroit où l’on gardait le lait et la laissait jusqu’à ce qu’elle sèche [afin d’augmenter la production de lait et de beurre pour l’année]. » (A woman got up and collected dew in a saucer and brought it to the

Dairy or wherever the milk was kept and let it here until it dried out : increase milk and butter for the year.) MS. 1095 §7 (Kerry).

Pour certains, « marcher dans la nouvelle rosée de mai constituait un affront impardonnable car cela signifiait que la personne qui marchait volait la [richesse] de la terre ».60 Pour d’autres, les traces laissées dans la rosée permettaient de pister les sorcières et de les arrêter.61

Encore une fois, la rosée, cette eau apparaissant au petit matin comme par enchantement, semble avoir été un substitut symbolique du lait et du beurre. Patricia Lysaght, dans son article « Women, milk and magic at the Boundary Festival of May », voit dans la rosée un symbole de la « crème »,62 autrement dit de la substance à mi-chemin entre beurre et lait, ce qui met l’accent sur la capacité de transmutation du lait en beurre. Une citation tirée du manuscrit 1095 étaye cette théorie :

Il y a longtemps, [les personnes âgées racontaient] que, si l’on sortait à

May Morning ou n’importe quel matin du mois de mai, la rosée [se

collaient aux chaussures telles des boules de beurre].63

De même :

Un prêtre surprit une vieille femme avec un pot au lait et une écrémeuse. Elle écumait la rosée du champ d’un voisin et la mettait dans son pot. Il prit le pot, le ramena chez lui et constata quelque temps plus tard qu’il était plein de beurre.64

b) Importance de la rosée de mai

L’association symbolique rosée / lait (ou beurre) se retrouve dans un grand nombre de traditions et de coutumes de Bealtaine. Ces traditions semblent avoir trouvé leur origine dans le caractère bénéfique généralement accordé aux produits laitiers.

Partout en Irlande, à l’exception du Kerry et de certains Gaeltachta qui semblent avoir connu la coutume seulement de réputation, les jeunes filles avait coutume d’aller se laver le visage, les mains, les bras ou les pieds dans la

60

Walking on new May dew was unpardonable offence for it meant that the person walking took the

fattening powers of the land. MS. 1095 §27 (Cork).

61

MS. 1096 §120 (Tyrone). 62

« Women, milk and magic at the Boundary Festival of May », Op. cit., p. 209. 63

Long ago I used to hear old people say that the dew used to be like balls of butter on your shoes if you

went out on a May morning or any morning during the month of May. MS. 1095 §58 (Limerick).

64

A priest surprised an old lady with a milking pail and a skimming saucer. She was skimming the dew

from a neighbour’s field and depositing it in her milking pail. He seized the pail, and carried it home and found some time later that it was full of butter. MS. 1095 §19 (Cork).

rosée de mai avant le lever du soleil.65 On trouve régulièrement la mention d’une sorte d’énigme, qui n’a d’ailleurs pas d’équivalent en langue irlandaise : « Je me suis lavée dans de l’eau [qui n’est jamais tombée du ciel] et qui n’a jamais coulé et je me suis séchée dans une serviette qui n’a jamais été tissée ou filée »,66 en d’autres termes « je me suis lavée dans la rosée et j’ai laissé le soleil me sécher » ; la croyance selon laquelle on ne devait pas essuyer la rosée était en effet courante.

La substance était censée leur accorder beauté et jeunesse l’été durant, ou mieux encore pendant toute une année.67 C’est la beauté et la fraîcheur de la peau, plus particulièrement de la peau du visage, qui semble avoir été au centre des préoccupations des jeunes filles. Il est intéressant de noter que la rosée de mai effaçait les taches de rousseur ou au contraire les faisait apparaître selon que les taches de rousseur fussent signe de beauté ou pas dans la communauté.68 La croyance concernait parfois les personnes âgées soucieuses de leur aspect physique ; dans le comté de Mayo, il est fait mention d’une octogénaire qui, grâce à cette technique répétée chaque année depuis plusieurs décennies, n’avait pas pris une seule ride.69 La rosée de mai

65

Les mentions de la coutume dans les manuscrits de la Schools’ Collection sont extrêmement rares, alors que, partout ailleurs, principalement dans le Meath, la croyance était largement répandue. Seul un manuscrit irlandais tiré du questionnaire de l’Irish Folklore Commission entrepris dans le comté de Kerry mentionne clairement la coutume (MS. 1095 §4). Un autre informateur du comté de Kerry explique même que le fait de marcher dans la rosée à May Day portait malheur (MS. 1095 §11). Seuls deux informateurs issus des Gaeltachta du comté de Donegal font référence à la croyance (MS. 1096 §141, §142). L’utilisation de la rosée semble en revanche avoir joui d’une réputation plus soutenue dans les

Gaeltachta du comté de Galway, puisque six informateurs y font référence (MS. 1096 §65, §72, §73,

§76, §77, §79). 66

I washed myself on water that never rained nor ran and I dried myself with a (diaper) towel that never

was woven nor spun, cité par exemple dans MS. 1095 §12, §13 (Cork), §42, §45 (Clare), MS. 1097 §172

(Westmeath), §181 (Longford). Une alternative, parmi d’autres : « Elle [s’est lavé] le visage dans la rosée de May Morning / Ca l’a rendu jolie toute l’année durant. » (She bathes her face in the May Morning

dew / It made her look lovely the whole year through.) MS. 1095 §45 (Clare).

67

Les références à cette coutume sont particulièrement nombreuses dans les manuscrits de la Schools’

Collection et de l’Irish Folklore Commission. Un informateur du comté de Clare raconte que cette

technique rendait la jeune fille soit particulièrement belle, soit, au contraire, « très laide » : « Si une personne lavait son visage dans la rosée avant le lever du soleil, soit elle devenait très belle, soit, [au contraire], très laide. » (If a person washed his face on the dew before the sun had risen he would be

either very handsome or very ugly.) MS. 1095 §42 (Clare). On retrouve la même remarque dans le

MS. 1096 §72 (Galway). 68

Dans les MSS. S.56, S.65 (Galway), MS. 1095 §12 (Cork), MS. 1096 §94 (Sligo), §99, §100, §103 (Leitrim), on raconte que la rosée enlevait les taches de rousseur. Dans le MS. 1095 §46 (Tipperary) par exemple, les taches de rousseur sont considérées comme un signe de beauté, renforcé par l’application de la rosée.

69

assurait un bon teint et une peau blanche et lisse.70 Elle protégeait des coups de soleil de l’été à venir ; cette dernière croyance était particulièrement répandue dans le comté de Galway.71 Mieux encore, elle soignait les maladies de peau : « Lave toi dans la rosée de May Morning / Aucune maladie de peau ne t’affectera. »72

La rosée était en effet, selon certaines croyances, bénéfique d’un point de vue médical ; frottée sur le visage ou les mains, elle éloignait les maladies, principalement les rhumes, pendant toute une année.73 Dans le Munster, s’y laver le visage guérissait les maux de tête74 et soignait la fièvre.75 En Ulster, la rosée rendait la vue ; la frotter sur son ventre permettait de guérir certains maux d’estomac.76 Les invalides qui plaçaient leur visage sur l’herbe imbibée de rosée et qui respiraient dans la terre par trois fois se voyaient guéris de leurs maux.77 Il est souvent dit que marcher dans la rosée de mai guérissait les cors aux pieds.78 On la récupérait parfois dans un récipient et on la faisait boire aux malades et aux blessés.79 Une information étonnante rapproche la rosée des escargots : la bave de ceux-ci mélangée à la rosée de mai avait le pouvoir de guérir les furoncles et les plaies infectées.80

Selon une autre croyance, la rosée de May Morning portait bonheur :

[Les filles lavaient leur visage dans la rosée pour avoir de la chance].81 On disait qu’une jeune fille qui se lavait les mains et le visage sous une aubépine à May Morning était censée avoir [plus de] chance par la suite.82

70

MSS. S.60, S.65, S.79 (Galway), MSS. S.699, S.707 (Meath). Le MS. S.403 (Meath) explique que la peau prenait une couleur rose plus prononcée, ce qui, en substance, revient au même : la peau devenait plus belle, la personne qui mettait en pratique la coutume était plus éclatante de beauté.

71

MSS. S.13, S.15, S.17, S.27, S.40, S.45, S.46, S.50, S.65, S.77, S.78, S.80 (Galway) ; MS. 1096 §73 (Galway) ; MSS. S.686, S.690, S.699, S.710 (Meath). Aucune mention de cette croyance dans la

Schools’ Collection du comté de Kerry.

72

Bathe yourself in May Morning dew / No skin disease will come to you. MS. 1097 §123 (Fermanagh). 73

MS. S.26 (Galway). 74

MS. 1095 §19, §26 (Cork), §40 (Clare). On retrouve cependant une instance de la croyance dans le MS. 1096 §137 (Donegal). 75 MS. 1095 §33 (Clare). 76 MS. 1096 §99 (Leitrim), §131 (Monaghan). 77 MS. 1096 §142 (Donegal). 78

MS. S.687 (Meath), MS. 1095 §31 (Cork), §34 (Clare), MS. 1096 §132 (Monaghan), MS. 1097 §159 (Meath). 79 MS. 1095 §28 (Cork). 80 MS. 1097 §188 (Laois). 81

[Girls washed their face in dew for luck]. MS. S.715 (Meath), MS. 1095 §19 (Cork), §32 (Clare), MS. 1096 §132 (Monaghan).

82

The young girl who washed her hands and face in the dew under the hawthorn on May Morning was

Les mères ou les grands-mères envoyaient leurs enfants courir pieds nus dans les champs et la rosée du matin [car elles croyaient que cela] leur porterait chance pendant l’année entière.83

Enfin, toucher la rosée de mai conférait une agilité particulière : celui qui se lavait les mains ou marchait pieds nus dans cette rosée aurait la capacité de défaire n’importe quel nœud :84

Une femme m’a raconté que les personnes âgées disaient toujours que si, pendant le mois de mai, elles avaient un tas de fils de laine très emmêlés et très difficile à défaire ou à mettre en pelote, une femme ou une fille devait se lever tôt [...] et [laver et mouiller] ses mains dans la rosée [avec insistance]. En revenant à la maison, elles n’auraient aucune difficulté à mettre le tas de fils en pelote.85

Nous retiendrons deux caractéristiques principales de cette rosée de mai. Tout d’abord, son effet essentiellement bénéfique et son caractère surnaturel. Appliquée sur le corps (visage, mains, bras, pieds) ou plus simplement bue, la rosée apportait beauté, jeunesse, santé, chance ou facultés spéciales, selon les pouvoirs que l’on voulait bien lui prêter. Ensuite, et c’est en ceci que la rosée peut s’inscrire dans des traditions superstitieuses de sorcellerie, il faut se rappeler que ce caractère surnaturel devait son origine à l’association symbolique eau / lait. Pendant la période estivale, les vaches broutaient de l’herbe recouverte de rosée tous les matins, et il est probable que certains attribuèrent l’abondance de l’été – abondance de lait et amélioration de la production de beurre – aux pouvoirs présumés de cette rosée. La rosée étant une eau qui apparaissait sans aucune intervention extérieure, « comme

83

Children were sent out very early on May Morning by their mothers or Grandmothers to run barefoot

round the fields in the morning dew in the belief that doing so would bring them good luck for the year.

MS. 1095 §13 (Cork). 84

MS. 1095 §7 (Kerry), §16, §23 (Cork), §40 (Clare), MS. 1096 §90 (Mayo), §134 (Monaghan) par exemple. Dans le même ordre d’idée, il est dit que la première personne se lavant le visage dans cette rosée était destinée à devenir la plus prospère pendant l’année à venir ; cette croyance n’est pas sans nous rappeler celle, quasi-identique, que nous avons constatée pour l’eau des sources privées. MS. 1096 §106 (Leitrim).

85

I was told by a woman that she always heard among the old people that if they had in May a heap of

wollen thread that would be very tangled and difficult to unravel or wind into a ball that if a woman or girl got up early [...] and wash and wet their hands as much as possible in the dew that on returning to the house they’d have no difficulty at all in winding the tangled thread into a ball. MS. 1095 §16 (Cork).

par magie », tous les jours, sa qualité mystique s’en vit démultipliée par rapport en tout cas à de l’eau traditionnelle.

En d’autres termes, la rosée, plus encore que l’eau des sources privées, est une représentation symbolique d’un cycle naturel : la rosée se déposait sur l’herbe, l’herbe était mangée par la vache, la vache donnait le lait (transmutation issue de la digestion), le lait donnait le beurre (transmutation causée par le feu), le beurre apportait richesse et prospérité.

c) Rosée et dragage

Après ces quelques pages destinées à comprendre l’importance symbolique de la rosée, nous nous devons de revenir aux traditions de vol et de sorcellerie. Voler la rosée revenait à voler la production de beurre. A cet effet, la technique la plus courante en Irlande, à l’exception du Leinster, consistait à marcher dans un champ tout en laissant traîner un objet sur le sol humide de sorte que celui-ci s’imbibât de la précieuse substance.

L’objet en question était le plus souvent une corde86 et les formules magiques « viens tout à moi » et « la moitié pour moi » étaient encore une fois récurrentes.87 Parfois, on essorait la corde afin d’en extraire la rosée.88 Dans d’autres cas, elle était placée à proximité de la baratte, ou de n’importe quel récipient, voire d’un trou dans le sol qui se remplissait immédiatement du beurre volé au propriétaire des terres « draguées ».89

[Un prêtre] surprit une vieille femme qui traînait une corde dans le champ du voisin [à May Morning]. Suspectant un acte de sorcellerie, il réprimanda ( ?) fortement la vieille sorcière et lui arracha la corde des mains. De retour chez lui, il jeta la corde dans un vieux tonneau et retourna celui-ci […]. [La corde resta à cet endroit jusqu’au jour] où le prêtre passa près du lieu où il avait abordé la sorcière et il repensa à la corde. Une fois chez lui, il se

86

Par exemple MS. 1096 §99 (Leitrim), §112 (Cavan), §117 (Armagh et Tyrone), §120 (Tyrone), §121, §122, §123 (Fermanagh), §134 (Monaghan), §155 (Donegal).

87

Dans le comté de Monaghan par exemple, on mentionne une femme qui laissait traîner derrière elle la corde, la tournant et la retournant dans la rosée, lui faisant faire des cercles sur le sol, tout en disant « viens tout à moi » (come all to me) ; sans véritablement comprendre ce qui se passait, le propriétaire ajouta « et une part pour moi, et une part pour moi » (and some to me, and some to me) et « le lait se mit à se déverser [dans la maison] par la fenêtre. La sorcière prit la fuite ». (the milk poured in through the

window towards in. The witch rushed away). MS. 1096 §135. Pour récupérer son beurre et conjurer le

sort, il suffisait de récupérer la corde. MS. 1095 §52 (Tipperary) et MS. 1096 §112 (Cavan). 88

MS. 1096 §132 (Monaghan). Le voleur buvait parfois la rosée pour arriver à ses fins. 89

dirigea vers le tonneau et n’y trouva aucune corde mais autant de beurre que le tonneau pouvait en contenir.90

Une variation de cette croyance est mentionnée pour le comté de Leitrim : on devait nouer une corde en foin à une corne de vache en faisant quarante nœuds. La corde était traînée sur le sol le matin de Bealtaine et toutes les vaches qui paissaient dans le champ perdaient leur beurre.91

Souvent, un fil ou une pelote,92 un tablier93 ou un vêtement,94 un drap ou une nappe95 se substituaient à la corde : ces objets étaient apparemment choisis pour leur capacité d’absorption ; le tissu se gorgeait de rosée et on pouvait, de ce fait, récupérer le liquide relativement facilement.

En Ulster, si l’utilisation de fils ou d’objets en tissus était connue, on donnait apparemment la préférence à une corde, au demeurant bien spécifique : une longe de cheval.96 La technique, appelée la « traite de la longe »97 ne se démarque pourtant pas des autres pratiques ; il s’agissait bien de laisser traîner l’objet sur le sol et de récupérer la rosée. En outre, l’association, même indirecte, du cheval à la coutume pourrait constituer une première preuve de son antiquité et il apparaît en tout cas raisonnable de

90

[On May Morning a priest] surprised on old woman dragging a rope over a neighbour’s field.

Suspecting it to be witchcraft he seriously reprimanded ( ?) the old hag and tore the rope from her hands. On his return home he threw the rope into an old empty barrell and turned the latter upside down

[...]. [It remained there till one day] as the priest was passing the spot where he accosted the hag, he

thought of the rope. As soon as he got home he went to the barrell and found not a rope but as much butter as the barrell could cover. MS. 1095 §19 (Cork).

91

MS. 1096 §99 (Leitrim). Egalement, MS. 1096 §98 (Leitrim). 92

MS. 1095 §13 (Cork), MS. 1096 §114 (Cavan), §128 (Antrim), MS. 1097 §159 (Meath). Le fil devait parfois être « coloré ». La pelote de fil était également utilisée, selon un informateur du comté d’Antrim, dans une coutume de divination de mariage originale n’ayant apparemment pas de rapport avec le vol magique de lait sauf peut-être par le biais du lien établi entre rosée / divination et rosée / sorcellerie : « A

May Eve, ils allaient au four à chaux avec un pelote de fil [...] (à cette époque les fours étaient ouverts sur

le dessus) et y jetaient la pelote en tenant un bout du fil. [Puis ils demandaient en irlandais ‘qui est à l’autre bout de mon fil ?’]. J’aurais dû préciser que lorsque la fille lâchait le fil, [son futur mari] était censé répondre [à ses appels] depuis le fond du four. » ([On May Eve] they would go to the corn kiln’s

lime kiln’s etc. with a ball of yarn, or thread (at that time the kiln’s were open on the top) and dropped the ball in, holding one end of the thread they called out in Irish who is that at the end of my thread. [...] I should have stated above that when the girl dropped in the thread, and called out to, that her future husband, was supposed to answer her from the bottom of the kiln.) MS. 1095 §128 (Antrim).

93

MS. 1095 §56 (Limerick), MS. 1096 §112 (Cavan), §117 (Armagh et Tyrone), §128 (Antrim), §131 (Monaghan).

94

MS. 1096, Ibid.. 95

MS. S.13 (Galway). Gather them up au lieu de come all to me. MS. 1095 §53 (Tipperary), §58, §59 (Limerick), MS. 1096 §78 (Galway).

96

MS. 1096 §117 (Armagh et Tyrone), §133 (Monaghan), §144, §151 (Donegal). 97

penser que les autres pratiques de dragage furent en fait des échos de cette « traite de la longe ».