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Chapitre III La CVS à relation finale et la phrase complexe à subordonnée de but : comparaison sémantique et syntaxique comparaison sémantique et syntaxique

3.3 Une étude syntaxique de la CVS à relation finale

3.3.3 La relativisation des objets

Dans la CVS à relation finale, il est possible que le V1 ou le V2 porte un complément d’objet, ou que chaque verbe porte son propre objet. Nous examinons maintenant la possibilité de relativiser cet objet ou ces objets.

Examinons tout d’abord le cas où les deux verbes comportent un argument. Nous distinguons deux cas pour l’argument suivant le V1 : celui d’un verbe de déplacement suivi d’un SN locatif et celui d’un verbe transitif suivi d’un objet :

--- La relativisation du SN locatif en position d’objet1 : À partir de la phrase :

(III71) (a) 图书馆 书。→

túshūguǎn jiè shū.

je aller bibliothèque emprunter livre Je vais emprunter des livres à la bibliothèque.

nous obtenons la relativisation du SN locatif túshūguǎn :

(III71)(b) 我 图书馆

jiè shū de túshūguǎn

je aller emprunter livre REL bibliothèque la bibliothèque où je vais emprunter des livres

Donc, si le V1 est un verbe de déplacement comme lái et qù, la relativisation du SN locatif est possible.

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À partir de la phrase :

(III72) (a) 电话 车。→

diànhuà jiào chē.

il appeler téléphone appeler véhicule Il a donné un coup de téléphone pour appeler un taxi.

nous obtenons la relativisation de l’objet1 :

(III72)(b)* 他 打 电话

jiào chē de diànhuà

il appeler appeler véhicule REL téléphone

Sens visé : le coup de téléphone qu’il a donné pour appeler un taxi

où le V1 devient un verbe nu après la relativisation, ce processus est impossible. Mais si l’on lui ajoute un complément verbal de direction, la relativisation est acceptable :

(III72)(b’) 他 打过去 电话 (5/6)

tā dă-guo-qu jiào chē de diànhuà

il appeler-traverser-aller appeler véhicule REL téléphone le coup de téléphone qu’il a donné pour appeler un taxi

Pour expliquer cette différence, nous avançons l’hypothèse suivante : dans la CVS à relation finale, si le constituant verbal est accepté en position de SV1, comme le verbe nu qù, le verbe composé dă-guo-qu, la relativisation de l’objet1 ou du SN locatif est possible ; si le constituant verbal est interdit en position de SV1, c’est le cas pour la plupart des verbes nus (sauf qù et lái), la relativisation est impossible. Nous allons vérifier cette hypothèse un peu plus tard dans les deuxième et troisième cas. Maintenant, voyons la relativisation de l’objet2 à partir de l’exemple (III171)(a) :

(III71)(c) 我 图书馆

túshūguǎn jiè de shū

je aller bibliothèque emprunter REL livre le livre que je suis allé emprunter à la bibliothèque

L’objet2 accepte la relativisation.

Dans le deuxième cas, où il n’y a que le SN locatif ou l’objet1, nous fournissons tout d’abord l’exemple suivant avec un SN locatif :

(III73) (a) 我 回/回去76 房间 休息。→

wǒ huí / huí-qu fángjiān xiūxi.

je retourner / retourner-aller chambre se reposer Je suis retourné à la chambre pour me reposer.

Pour relativiser le SN locatif fángjiān « chambre », nous obtenons :

(III73)(b) 我 *回 / 回去 休息 房间

wǒ huí / huí-qu xiūxi de fángjiān

je *retourner / retourner-aller se reposer REL chambre

76

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la chambre où je suis retourné pour me reposer

Le verbe de trajectoire simple huí « retourner » ne pouvant pas former directement une CVS avec xiūxi « se reposer » (voir la section 4.1.1 du Chapitre IV), la relativisation de son SN locatif fángjiān n’est donc pas possible. Mais le verbe composé huí-qu peut, lui, former une

CVS avec xiūxi : la relativisation du SN locatif est possible. Ensuite examinons le cas avec un objet patient de l’action :

(III74) (a) 他 喝。→

dào chá hē.

il verser thé boire

Il s’est versé (de la théière vers une tasse) du thé pour le boire.

Pour relativiser l’objet1 chá « thé », nous obtenons :

(III74)(b)* 他

dào de chá

il verser boire REL thé

le thé qu’il s’est versé (hors de la théière) pour le boire

Cet exemple concerne un V1 nu, sans aucun complément verbal ; il interdit la relativisation de l’objet2. Pour aller un peu plus loin, en ajoutant un complément verbal au verbe nu, nous n’avons plus le problème de formation :

(III74)(c) 他 倒出来

tā dào-chu-lai de chá

il verser-sortir-venir boire REL thé le thé qu’il s’est versé (dans une tasse) pour le boire

En présence d’un complément suivant le V1, la relativisation de l’objet est possible.

Le troisième cas, où il n’y a que l’objet2, est assez restreint, car seuls quelques verbes nus, limités à qù et lái, ou certains verbes composés, qui comportent par exemple un complément directionnel déictique sont admis comme SV1, tandis que le SV2 n’est pas soumis à ces contraintes imposées au SV1, et la relativisation de l’objet2 n’affecte nullement le comportement syntaxique du SV1. La transformation suivante montre que l’objet2 accepte d’être relativisé :

(III75) (a) 我 书。→

jiè shū.

je aller emprunter livre Je vais emprunter un livre.

(III75)(b) 我

jiè de shū

je aller emprunter REL livre le livre que je vais / suis allé emprunter

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Donc là nous voyons que dans tous les exemples précédents bien formés, si les deux SV peuvent toujours former des CVS même si l’on supprime leur objet, il est possible de relativiser l’objet.