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Typologie des savoirs

Si les pratiques participatives facilitant l'inclusion et la création de lien social reposent en grande partie sur la valorisation des savoirs des usagers, il convient d'observer quels types de savoir sont alors mobilisés. Les diérentes rencontres avec des bibliothécaires nous ont permis de dresser la typologie suivante, que nous illustrerons dans les lignes à venir : savoirs techniques, savoirs appliqués, savoirs mobilisés, savoirs intimes et enn savoirs experts.

Les savoirs techniques Les savoirs techniques relèvent d'une maîtrise d'un outil ou d'une technique, qui permet à la personne de pouvoir partager et transmettre une com- pétence, reproductible par un autre. La bibliothèque Louise-Michel a mis en place une Tutotek, une bibliothèque de tutoriels, prenant appui sur les activités proposées et an- imées à la bibliothèque par les usagers. Entre le 30 janvier 2016 et avril 2017, neuf tutoriels ont été ajoutés : Réaliser un Rubik'Cube, (Re)Faire de la magie, Faire des boucles d'oreilles, Jouer à FIFA, Faire de la magie, Faire des makis, Faire des scoubidous, Faire du hip-hop et enn Dessiner des oiseaux patates. On comprendra aux verbes choisis qu'il s'agit bien d'un savoir action, d'un savoir qui non seulement tient dans la capacité à faire quelque chose, mais encore dont la transmission est d'autant plus facilitée qu'elle consiste en la reproduction de l'action de faire. La Tutotek est d'ailleurs un ensemble de vidéos, d'enfants ou d'adultes, lmés pour montrer pas à pas la technique qu'ils veulent transmettre. On retrouve régulièrement ce type d'activités participatives en bibliothèque à travers les ateliers tricot ou même dans le mouvement des makerspaces, espaces de fab- rication installés dans les bibliothèques (entre autres) et qui sous la tutelle bienveillante de personnes ayant certaines compétences vont orir la possibilité à d'autres de fabriquer des robots, d'utiliser des imprimantes 3D, de créer des circuits intégrés et de tricoter des écharpes. A la bibliothèque de Saint-Aubin du Pavail, c'est l'atelier Repair café, qui en est l'illustration. Les habitants sont invités à venir à la bibliothèque pour redonner vie à des objets qui ne fonctionnent plus et la bibliothèque a lancé un appel à la présence de personnes compétentes.

Pour que le Repair Café fonctionne, il faut des "bénévoles réparateurs", car c'est un espace de transmission et de partage de connaissances, nous sommes donc preneurs de toutes les bonnes volontés ! 86

La transmission entre ces bénévoles sachants et les non sachants est d'une certaine manière verticale au sens où les seconds dépendent des premiers pour atteindre leur objectif per- sonnel.

Les savoirs appliqués Il s'agit d'un ensemble de connaissances ou de compétences maîtrisées par un individu et qui vont être mobilisées pour un projet qui n'est pas dans son champ habituel d'exercice ou qui l'est mais dans un autre contexte. Ainsi, à la bibliothèque de Bruz, le groupe de lecteurs qui s'est réuni a bénécié des compétences

d'une des participantes qui était graphiste de profession et qui a pu guider le projet sur le plan de la signalétique. Les bibliothèques qui ont installé un jardin potager ont pu également voir à l'÷uvre la mobilisation de compétences, comme les connaissances du professeur de biologie ou les compétences du jardinier amateur. Ou encore, dans l'activité Cherchez la femme de la bibliothèque municipale de Lyon la participation des wikipédiens, qui vont prendre au fur et à mesure de plus en plus de responsabilités dans le projet ou dans ses suites. La transmission de ces compétences et connaissances va se faire dans un accompagnement à la réalisation du projet, dans une action collective dans laquelle tout participant peut être transmetteur, puisqu'il mobilise des compétences extérieures pour mettre en ÷uvre le projet. En d'autres termes, chacun peut transmettre, non pas tant aux autres individus qu'au groupe.

Les savoirs mobilisés La notion de savoirs mobilisés est utilisée pour signier les savoirs acquis par les individus par leur pratique quotidienne d'un lieu, d'une ville, d'un espace, etc. En d'autres termes, il s'agit de leur connaissance du territoire. Ces savoirs sont souvent mobilisés dans des projets territoriaux de rénovation urbaine, ce sur quoi nous reviendrons par la suite, ils sont aussi fortement mobilisés dans des activités qui se proposent justement de donner place à la mémoire locale. Ainsi, lorsque la Bibliothèque municipale de Lyon organise l'activité Mémoires Lesbiennes et Féministes, c'est non seule- ment en prenant appui sur la mémoire locale des femmes qui ont participé, mais encore sur leur capacité à dénir le type de carte (car il s'agit de cartographier une mémoire locale) qu'il conviendrait de faire. Le collègue en charge du projet a mentionné dans un entretien que le projet initial s'était transformé dans la discussion avec les participantes pour dénir une autre carte à créer. C'est aussi sur ce type de savoirs que s'appuie Arch & Show, à la Bibliothèque municipale de Lyon, en proposant aux participants du 5ème arrondissement

de devenir des sortes de guides touristiques de la mémoire locale de l'arrondissement. En s'appuyant sur leur connaissance de l'arrondissement et en leur donnant les clés d'une con- naissance archéologique à transmettre, le projet se développe au plus près du territoire. Ici encore, la transmission ne se fait pas de manière descendante, mais elle se mobilise dans le projet, non pas pour le collectif, mais pour l'institution. C'est l'institution qui lance le projet qui bénécie de cette expertise qui lui faisait défaut et qu'elle peut ensuite réutiliser comme connaissance de son public et de son territoire (si du moins elle lui prête susamment attention).

Les savoirs intimes On entend ici par savoirs intimes des connaissances qui relèvent non pas de l'expérience quotidienne d'un territoire, mais de l'expérience quotidienne d'une vie singulière. Ces savoirs se situent plutôt du côté de l'individu et son rapport au monde, en tant que le monde s'impose à lui, plutôt que du côté des choix et intérêts qui mènent

pratiques participatives, les savoirs qui sont présentés par les participants ne visent pas une acquisition par la personne qui les reçoit. Il ne s'agit pas de transmettre le savoir, mais de transmettre une émotion, qui favorisera le sentiment de fraternité, de souci de l'autre et de reconnaissance mutuelle. Lors des entretiens avec les organisateurs de la bibliothèque vivante de Lyon, un des organisateurs disait avoir été marqué par le fait que les lecteurs n'étaient pas moins transmetteurs de leurs propres histoires que les livres vivants supposés être les narrateurs de leurs connaissances intimes.

Les savoirs experts Enn, on appellera savoirs experts des savoirs dont on reconnaît d'une manière ou d'une autre l'expertise de celui qui les énonce. Il s'agira d'un savoir énoncé sous la garantie de l'exercice d'une profession ou d'un engagement qui vaut pro- fession de foi, honnêteté et scrupule quasi scientique. Les foires aux savoirs organisées dans plusieurs bibliothèques et notamment à la Bibliothèque municipale de Lyon pen- dant le projet Démocratie sont de cet ordre. Les personnes voulant partager leurs savoirs s'inscrivent en tant qu'ils ont une connaissance certiée ou certiable du sujet qu'ils en- visagent de partager. La possibilité de partager un savoir et la qualité reconnue à celui-ci repose dès lors sur des statuts qui donnent de la valeur à cette expertise : métier, en- gagement ociel dans un thème. On notera alors qu'il ne s'agit d'ailleurs pas tant de transmettre des savoirs, mais d'une part d'éveiller diéremment l'attention sur des sujets, qui peuvent être traités dans les collections de manière plus habituelle, et d'autre part de valoriser l'individu qui veut participer à ce travail de valorisation des savoirs. Il ne s'agit donc pas tant d'apprendre aux spectateurs de nouvelles connaissances, que de donner un accès diérent au savoir en général.

Reconnaissance, valorisation et empathie

Si plusieurs formes de savoirs sont mobilisées dans les pratiques participatives menées en bibliothèque, elles sont toutes susceptibles de valoriser l'individu qui s'en fait le porteur. Les pages suivantes viseront à étudier les formes de cette valorisation et de cette recon- naissance. La première forme de valorisation tient d'abord au passage de l'usager passif à l'usager actif. Le directeur de la bibliothèque de Saint-Aubin du Pavail décrit l'impact des pratiques participatives comme une transformation des usagers :

La chrysalide du  consommateur  classique de médiathèque (j'entre, prêt- retour, je sors) a pu alors se ssurer. Apparaît un usager actif, force de propositions, un acteur critique et prescripteur.87

Plus encore que la distinction entre consommateur-acteur, c'est un processus d'émancipation que semble décrire Carillo. L'usager pris dans un schéma de soumission au monde et à l'institution devient un usager acteur, faisant et assumant des choix, et marquant ainsi le monde de sa présence. La dénition de l'émancipation qui est proposée ici est celle d'une institution qui permet de faire ressortir en chacun la capacité à s'inscrire dans le monde, et, par conséquent, à participer au modelage de la société. Elle ne repose pas tant sur les savoirs à acquérir qui permettent de faire ces propositions, que sur la

position acquise de faire la proposition. En d'autres termes, de la bibliothèque prescrip- trice et émancipatrice au sens des Lumières, diusant le savoir au peuple, on passe à une bibliothèque qui permet à chacun de diuser des savoirs, et donc cette position nouvelle de prescripteur ore la possibilité de s'émanciper. Il s'agit bien d'empowerment entendu comme capacitation ici non pas de prendre des décisions, mais bien d'être prescripteur, c'est-à-dire que la qualité des idées, des connaissances, des compétences de chacun soit reconnue. De fait, la participation dans les échanges de savoirs valorise les individus, à travers d'une part la valorisation de leurs savoirs et compétences, et d'autre part la valorisation de leur capacité à prendre part à une telle initiative. Le premier élément est une valorisation de l'individu, l'autre de son engagement et son rapport à la commu- nauté. Pour ce qui est de la valorisation de l'individu, elle repose sur un processus visant à redonner conance, non seulement à leur propre individualité, mais encore à tout leur milieu de vie. Ainsi, lorsque Dominique Tabah implique les usagers dans sa bibliothèque de Bobigny, elle fait un lien entre l'image positive de la personne et l'image positive du quartier.

Être membre d'un jury, signer un article dans La Fureur de lire, participer à un atelier d'écriture, débattre avec des écrivains ou des illustrateurs, tout cela contribue à leur redonner conance, met en valeur leurs capacités et leur renvoie une image positive d'eux-mêmes. Et les faire participer à la vie de la cité, ce n'est pas seulement les valoriser comme individus mais valoriser leur cadre de vie, améliorer l'"image noire" qu'ils ont trop souvent de leur banlieue, combattre leur sentiment du "mal vivre" et de "la galère". L'écho favorable qui leur revient souvent, de l'extérieur, d'événements dont ils ont été les acteurs leur donne une image restaurée de leur ville et contribue à l'instauration chez eux d'un sentiment de citoyenneté, ceci valant naturellement pour les publics de tous âges.88

Ce processus est un processus de reconnaissance, qui démarre de la conance retrouvée et réaccordée à l'individu par les autres et par l'institution et qui va jusqu'à la reconnais- sance de toute une façon de vivre choisie ou subie : lieu d'habitation, culture, etc. Dans les pratiques participatives telles que décrites précédemment, ce processus de reconnais- sance se met en place en lien avec un travail de la bibliothèque sur la relation et la mise en relation dans une perspective très honnethienne. De fait, pour Honneth, la reconnaissance est forcément relationnelle :

Il n'y a pas de reconnaissance absolue ou en soi : le concept de reconnaissance est fondamentalement relationnel. (. . . ) La reconnaissance ne se joue pas seulement dans la relation entre les individus. Elle apparaît fondatrice de la relation, positive ou négative, que l'individu entretient par rapport à lui-

développent une certaine conance envers les autres usagers de la bibliothèque parce qu'ils considèrent qu'aller à la bibliothèque demande de bonnes intentions et est une forme de travail. Aller à la bibliothèque serait donc un comportement révélateur positif sur les gens. Au contraire de nos voisins dont nous ne connaissons rien de leurs bonnes intentions ou de leur volonté de travail 91. Pour les personnes interrogées par Varheim,

la bibliothèque génère des sentiments positifs sur les autres, et par conséquent sur soi, puisque ces personnes elles-mêmes viennent à la bibliothèque. Tout se passe comme si la positivité du caractère des autres, qu'elles ne reconnaissent pas forcément en venant initialement, déteignait sur elles. En qualiant les autres usagers et les autres participants de courageux et pleins de bonnes intentions, ce sont des qualicatifs qu'elles nissent par pouvoir s'attribuer. Cette capacité à se reconnaître une qualité est une forme d'empowerment, bien que très restreint et très individuel, mais qui peut à terme rendre l'individu plus actif. Ainsi, dans l'étude de Varheim, la conance en soi acquise entraîne une des personnes ayant appris l'anglais à transformer sa vie, être plus indépendante jusqu'à pouvoir quitter un mari abusif. Marie-Hélène Bacqué et Carole Biewener92

montrent dans leur travail que l'empowerment peut avoir plusieurs dénitions, radicale, sociale-libérale et néolibérale, pour reprendre les termes des deux chercheuses. La première dénition, la plus radicale, s'appuie sur les notions d'émancipation individuelle et de justice sociale, avec un centrage fort sur la prise de pouvoir. La seconde est plus sociale-libérale ; elle repose plutôt sur les notions de liberté individuelle, d'égalité et d'intégration. Il s'agit plutôt de lutter contre la pauvreté et de garantir une cohésion sociale que de transformer la société radicalement. Enn, il est une dernière dénition qu'elles qualient de néolibérale et qui est principalement centrée sur les notions de marché, avec l'idée que chacun doit retrouver une liberté d'entreprendre et dans le même temps sa place sur le marché. La notion d'opportunité est alors fondamentale. Là encore, la transformation de la société n'est pas entendue dans cette dénition.

Cette reconnaissance, du moins dans les bibliothèques françaises, et pas forcément dans l'étude menée par Varheim aux USA, s'inscrit aussi dans une publicité des usagers. Le jeu de reconnaissance de l'autre et de soi est aussi possible parce qu'un travail de valorisation et de mise en visibilité des usagers participants est mené. Ainsi, parlant d'un nouveau service proposé aux usagers, la bibliothèque Louise-Michel dit :  c'est un moyen une fois de plus de valoriser les savoir-faire de notre public. 93. Les bibliothécaires se

livrent à une véritable opération marketing sur les usagers et se font les promoteurs des individus. Il est vrai que l'action politique passe toujours par un temps de visibilité, Hannah Arendt puis Etienne Tassin ont largement travaillé sur ce que l'action politique fait à l'acteur, notamment en le rendant visible. Cependant ici, ce n'est pas l'individu qui assume une visibilité de ses opinions en passant à l'action, c'est l'institution qui travaille à rendre visible non pas tant un agir sur l'institution qu'un agir dans l'institution. Nous ne sommes donc pas dans un cas où l'individu s'émancipe de son milieu, des institutions ou de

91 According to most students, they trusted unknown neighbors less than unknown library users. 

ibid., p. 270

92Marie-Hélène Bacqué and Carole Biewener. L'empowerment, une pratique émancipatrice. français.

Textes à l'appui. Série Politique et sociétés, ISSN 1630-0564. Paris, France: la Découverte, DL 2013, 2013. isbn: 978-2-7071-6733-0, pages 15 à 17

lui-même, mais bien dans un cas où la reconnaissance joue d'abord sur le sentiment de soi, plutôt que sur une exacerbation du sentiment d'inégalité qui prédominait dans la situation de départ. En d'autres termes, la bibliothèque ne travaille pas sur la mise en visibilité de l'inégalité de départ, mais sur la mise en visibilité de chaque individu dans son égalité aux autres. La bibliothèque se pose alors comme totalement hors du monde et comme microcosme dans lequel chacun pourrait se reconstruire et advienne que pourra dehors. Cette forme de reconnaissance liée à la visibilité est peut-être à mettre en relation avec le type de visibilité développée dans les réseaux sociaux, à commencer par l'impact ou le symptôme que représente ou que représentait Facebook. Citant Nathalie Heinich, Simon Borel s'intéresse à Facebook comme outil de démocratisation de la visibilité94, pendant un

temps privilège des stars, des people et autres personnes renommées. Facebook permet à chacun et chacune de se mettre en visibilité, et ce par la narration de sa vie quotidienne. Ainsi écrit Simon Borel :

On n'est pas reconnu parce qu'on se manifeste au travers de symboles fastueux et qu'on apparaît dans l'espace public mais parce qu'on se rend accessible et transparent aux autres. . . . Facebook, on le voit, permet de repenser à la fois la subjectivation, la socialisation et la domination comme relations, comme modèle d'institution des individus psychiques et sociaux. Où l'on voit que l'émancipation est peut-être plus le problème que la solution.95

La visibilité que propose la bibliothèque n'est pas celle de Facebook, mais elle procède du même mouvement : des individus mis en valeur pour ce qu'ils sont, compétences et connaissances incluses, plus que pour ce qu'ils font. Quand leur engagement envers la bibliothèque pourrait être salué, ce sont plutôt leurs bagages culturels qui sont célébrés, faisant de l'émancipation non pas une aaire politique, mais une aaire d'individus. C'est aussi que la reconnaissance fonctionne avant tout en fonction du sentiment qu'inspire l'individu qui nous est présenté à travers ses savoirs. Le sentiment est d'ailleurs fortement mobilisé par les bibliothécaires, qui font de l'empathie notamment une qualité essentielle à acquérir pour qui veut lutter contre les exclusions. Ainsi le projet Working Together Libraries tire six leçons96 de son enquête de terrain, dont une sur les qualités des bib-

94 Si, comme nous le dit Nathalie Heinich dans son dernier livre [2012], la visibilité advient depuis

une trentaine d'années comme un  capital  de distinction discriminant les visibles (les people) connus et reconnus de tous et les invisibles (les fans profanes) méconnus aspirant à voir leurs idoles, il apparaît que le premier moteur des réseaux sociaux réside dans la volonté de démocratiser ce privilège. Simon Borel. Facebook, stade suprême de la quête de reconnaissance, Facebook: The Supreme Stage of the Quest for Recognition. fr. In: Revue du MAUSS 40 (Nov. 2012), pp. 257266. issn: 1247-4819. doi:

10.3917/rdm.040.0257, p. 264

95ibid., p. 265 & 266

liothécaires énoncées comme telle :  Les compétences dites comportementales du per- sonnel, telles que l'empathie, les aptitudes interpersonnelles et l'ouverture d'esprit sont essentielles. 97. Cette qualité qu'on retrouve dans les ches de poste dans la rubrique