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3.2 Démarche, proposition et objet précis d’étude Les constantes déclarées et notre choix.

3.2.2 Proposition et objet précis d’étude Notre choix parmi les constantes soulignées

À la suite des variables et des constantes posées, notre résolution est d’investir un des processus déclarés. Ces processus donnent nature et valeur à l’information.

Le premier processus sensible, concerne la transmission sous forme de trace recueillie matériellement par la mémoire technique et immatériellement par la mémoire symbolique. Nous n’avons pas retenu cet état et cette valeur de l’information comme objet central de recherche, comme nous l’avons déjà précisé. Une approche plus orientée vers les sciences cognitives ou l’anthropologie de la mémoire nous semblerait plus opportune.

Le deuxième processus de représentation symbolique n’a pas été retenu directement par nous car il requiert une analyse approfondie des signes, discours et attitudes. Cette perception est investie, en effet par les spécialistes du langage, les sémioticiens et les chercheurs en psychologie sociale. Nous en ferons cas, afin de mieux situer notre propos central.

Le troisième processus qui marque la transformation de l’information en action et/ou connaissance, nous importe. Il relève du domaine des Sciences de l’Information et de la Communication, de l’anthropologie de la communication et de la stratégie en organisation. Choisi, nous le traiterons pour révéler, par le phénomène d’appropriation et de création de l’usager, l’existence et l’importance des paramètres temporels et stratégiques.

Notre regard se posera sur les facteurs générateurs d’un tel processus, ceci pour décliner autant ses effets émergents que ses modes continus.

Nous tenons, dès lors à expliciter, notre proposition d’approche révélée dans le titre conçu pour ce travail. Nous le rappelons :

De l’Information à la Connaissance

Intranet, concept d’organisation : jeux et enjeux de médiation sociale Pour une dimension anthropologique de la communication

Notre souhait, pour cette thèse était d’investir, hardiment, la question de l’information par l’approche stratégique, (le but, la direction, l’intention) du point de vue de l’acteur.

Ceci nous permet de travailler cette notion d’ajustement entre les fins et les moyens grâce auquel nous présupposons que les finalités de pertinence et de décision puissent être obtenues. D’où l’idée de cette thèse qui veut marquer l’importance de l’homme, sujet et acteur d’une

appropriation ou métabolisation de l’information en connaissance grâce à sa propre

élaboration faite de choix, de conscience mutuelle, d’échanges réciproques ou non.

Cette dimension technique, nous a questionnées, tout au long de notre parcours professionnel. Notre objectif professionnel était alors, de l’envisager, dans sa dimension humaine, en prenant pour socle, la relation entre l’humain et le non-humain et en stipulant ce qui est spécifique à l’humain.

La technique, par les dispositifs individuels et collectifs, permet d’étudier un type d’élaboration de la connaissance humaine, son évolution historique, le confirme. Nous n’oublierons pas ce choix théorique qui est de regarder l’objet technique dans sa continuité et ses transformations.

La dimension humaine, révélée par le titre de ce travail, marque cette intention : pour son rôle

stratégique, nous nous intéressons à l’information spécialisée, en organisation et plus particulièrement pour le rapport qu’elle entretient avec les Technologies de l’Information et de la Communication. Le rôle de l’information est fondamental, non uniquement par le principe incontournable de transmission, mais aussi par la sollicitation d’engagement, de partage que les techniques peuvent solliciter d’elle.

Une condition régit ce postulat : l’information devient connaissance par sa transformation première en action, uniquement par l’intervention de l’individu, sous forme de projet ou de

stratégie.

La connaissance ou la cognition n’existent pas, de facto, dans la tête de l’homme, mais sont potentialisables au sein des interactions entre les membres d’une communauté d’acteurs qui ont à effectuer une tâche ou à interagir dans un contexte organisationnel, par exemple.

Cette émergence d’interactions est repérable dans plusieurs types d’organisation. Nous présupposons que ces interactions se révèlent sous forme de jeux, d’enjeux et de médiations. Cette notion de médiation149 pourra être ainsi explorée, dans sa double dimension. Elle se

présente, non seulement dans la mise en relation avec l’autre mais aussi avec la société.

149 Le terme de médiation (bas-lat mediatio de mediare) date du XIII °siècle. Il signifie division. A partir de 1611, il désigne une entremise destinée à mettre d’accord, à concilier ou à réconcilier des personnes, des partis. Ces éléments sont extraits du Dictionnaire Le Petit Robert, édition 2000.

À cet égard, nous aurions pu choisir, l’acception de médiation sociétale pour la distinguer des médiations de solidarité opérées par les professionnels du secteur social, nous avons, tout compte fait, gardé l’appellation usuelle marquant explicitement l’interaction avec la société.

La médiation est un mécanisme de régulation sociale : « (...) Dans la perspective des sciences

sociales, la médiation doit se concevoir comme la mise en relation de deux termes et de deux êtres, les individus entre eux d’un côté et la société de l’autre. Toute médiation est en effet historique et située. Elle charriedes représentations sociales dont les médiés et les médiateurs sont porteurs. La médiation est donc double, sociale ou sociétale d’une part, et interindividuelle de l’autre. Cette dualité n’est cependant pas toujours consciente chez ses acteurs ou théoriciens puisque la neutralité de la médiation est souvent évoquée comme l’une des vertus premières. (...).»

Ainsi la médiation est définie par V. de Briant et Y. Palau dans l’ouvrage sur La Médiation,

définition, pratiques et perspectives.150

Nous éclairerons aussi cette notion, d’une perspective Sciences de l’Information et de la Communication.

Nous voulons relever en guise de conclusion partielle, la production de sens incessante et collective qui se joue par ces processus et qui peut entraîner métamorphoses et créations.

En deçà des discours technophiles ou technophobes, notre projet est de mettre en lumière l’incidence créative des pratiques émergentes révélant le processus de transformation de

150V. de Briant, Y. Palau. La Médiation, définition, pratiques et perspectives. Paris : Nathan, 1999. (Coll. 128. Sciences Sociales.) p. 43.

l’information en action voire en connaissance.

Nous avons choisi d’observer sur un échantillon de 8 terrains, grâce à des méthodologies variées de recherche, les appropriations et les usages d’un objet technique.

Pour ces raisons, nous nous sommes intéressées à l’Intranet151. Il possède les mêmes

caractéristiques qu’Internet sans connexion ouverte. Intranet, élément du réseau technique de l’organisation présente une nature flexible, souple et assez indéterminée. Nous l’avons choisi, à cet effet, car il se révélait à nous, lors des pré-terrains, comme un objet en continuel

ajustement.

3.2.3 La démarche et la méthode : choix et justificatif