• Aucun résultat trouvé

Préambule théorique : l’espace relationnel de la société multidimensionnelle

La distance

Avant tout, il semble approprié de citer Henri Reymond : « deux objets ne pouvant occuper la même place, il y a une obligation d’espacement72 », ainsi la distance, quelle qu’elle soit, affecte la circulation des flux quels qu’ils soient. L’hypothèse principale de recherche met en relation les échanges et les transformations de l’espace compris comme une dimension de la société multidimensionnelle. Les déplacements de personnes, les circulations d’objets matériels ou immatériels sont des forces organisationnelles de l’espace tandis qu’elles sont elles mêmes inscrites, affectées si ce n’est produites par l’espace. La proposition fait référence de manière implicite à un concept central de la géographie : la distance, sujet et objet à débats, dont la signification théorique présentée ici se réfère à une conception multidimensionnelle de la société, dont l’espace serait la dimension spatiale, cette dernière est le produit des relations avec la distance. La distance est au cœur de la géographie, bien que Pierre George ne la définisse pas dans son dictionnaire, ce que Jacques Levy remarque « L’une des faiblesses de la géographie a longtemps été de ne pas avoir de réflexion théorique sur la distance » (Levy,

op. cit. : 267). Pourtant, la distance est consubstantielle à l’espace, elle est ce qui relie et

sépare, elle « configure spatialement les composantes du réel, devient inséparable de leur substance […] n’est pas séparable des réalités qu’elle configure » (Idem. : 268-269). La distance n’est alors plus seulement euclidienne, elle n’est pas, comme l’indique Denise Pumain,73 seulement l’ « intervalle à franchir pour se rendre d’un lieu à un autre » qui se mesure en unités métriques ; la géographe disciple de l’analyse spatiale, complète « l’espace géographique n’étant pas isotrope, les distance-coût et distance-temps ne sont pas égales en général à la distance physique, kilométrique ». Ainsi, la distance métrique peut se mesurer en différentes unités, et il existe souvent des décalages entre les types de distance, cela d’autant plus dans des milieux contrastés tels la montagne et les basses terres pour lesquels les propriétés physiques sont très contrastées à l’intérieur d’eux et entre eux. Ces considérations

72

Reymond H., (1981), « Pour une problématique théorique ». In Isnard H., Racine J.B., Reymond H.,

Problématiques de la géographie, Paris, PUF. 262 p. Cité par Denise Pumain (2004), voir note suivante.

73

Remarques tirées de l’article Pumain D., (2004) « Distance » disponible sur le site Hypergéo, consulté le 13 juin 2013. http://www.hypergeo.eu/spip.php?article54

134

économiques s’articulent avec les représentations, ces dernières introduisent la distance-perçue, c'est-à-dire la distance résultant de proximité cognitive de l’espace par un individu ou un groupe d’individus. Un habitant d’un versant montagnard pourrait mieux connaître la ville de piémont dans laquelle il a étudié qu’un village physiquement proche, mais situé sur un autre versant dont l’accès est difficile et qui ne présente pas d’intérêt pour lui. Enfin, la distance est aussi la distance topologique des réseaux, elle se mesure par le nombre d’arrêtes et de nœuds à emprunter afin d’arriver au point de destination.

La distance est ainsi euclidienne, topologique, économique, temporelle, elle est complexe mais elle se complexifie du fait des articulations multiples entre des dimensions plus nombreuses ; elle articule l’espace, le temps, l’économique, l’individuel, le collectif, elle est la charnière des activités humaines, de la société. La distance est une caractéristique de la relation entre au moins deux choses, elle naît du non-contact, elle spécifie leur degré de séparation. Qu’elle soit métrique ou réticulaire, elle participe à l’organisation des interactions par la co-présence, la mobilité et la télé-communication (Levy, op. cit., 2003).

De plus, le rapport distance-société n’est pas à sens unique, il n’y a pas de « diktat » de la distance, du moins en théorie. La société peut se jouer de la distance en fonction de nombreux facteurs. La distance est intégrée différemment dans les stratégies des acteurs selon le degré de contrainte qu’elle représente. Par ailleurs, la distance peut être réduite voire annulée ou augmentée, qu’elle soit matérielle ou immatérielle. Prenons un exemple concret pour illustrer l’ambiguïté de la distance : dans le cadre du jeu de l’offre et de la demande, un commerçant peut considérer l’éloignement physique d’un produit comme un atout, si l’offre est supérieure à la demande, les prix seront bas. Pour les paysans de ce secteur, la distance représente une contrainte qui limite leur accès au marché et les contraint à vendre à vil prix. Cependant, cette relation contradictoire avec la distance n’est pas irrémédiable, on peut imaginer que la distance physique soit atténuée par le développement d’infrastructures qui faciliterait l’accès au marché et les opportunités, et qui pourrait réduire l’attractivité de cette zone d’approvisionnement si le jeu de l’offre et de la demande fait augmenter les prix. Cet exposé montre la complexité des traductions spatiales et leurs imbrications avec les stratégies sociales. La distance est une variable ambiguë du jeu complexe des relations sociales, elle peut favoriser ou réduire l’interaction, elle est consubstantielle à l’espace et l’espace est consubstantiel à la société, la distance est consubstantielle à la société. En résumé, l’appréhension de la distance dépend de la problématique qui a été explicitée, dans le cadre de

135

ce travail, il est question d’analyser le produit des interrelations entre un modèle économique basé sur l’agriculture c'est-à-dire sur une production humaine, avec son expression spatiale, en intégrant la dimension sociale avec la dimension spatiale dans un même tout. La distance n’est donc pas uniquement (voire de moins en moins) la mesure d’espacement entre deux objets de l’espace topographique, elle est aussi l’expression de la connectivité entre deux nœuds d’un réseau, ainsi la distance semble se complexifier et mettre en jeu de nombreuses unités et dimensions de la société. La distance est métrique et topologique, par déroulement, un arrêt sur la notion d’espace s’impose, naturellement.

L’espace

La lacune et les travers théoriques relevés par Jacques Levy dans le dictionnaire de géographie (Levy, Lussault, op.cit.) se retrouvent pour le concept d’espace jusque vers les années 1960-1970, moment à partir duquel des démarches se sont successivement attachées à renouveler la géographie et son objet central : l’espace. Avant cette période, la discipline était cloisonnée selon qu’elle était humaine ou physique. Cette géographie dite « classique » a été initiée par Paul Vidal de La Blache co-fondateur des Annales de Géographie à la fin du XIXe siècle. Il succède au déterminisme environnementaliste et introduit le possibilisme en faisait la part belle aux analyses des relations homme/milieu, selon des jeux de position et d’échelle, en distinguant les mécanismes des différentes combinaisons en fonction de relations de causes à effets. La géographie classique est une illustration du « cartésianisme », il s’agissait de mettre en évidence l’ordonnancement et le fonctionnement des structures. C’est à partir des années 1950 que la géographie glisse vers une conception de sciences sociales avec la nouvelle géographie, empreinte des approches de l’économie et de l’analyse spatiale issue de modèles mathématiques, ou influencée par des approches comportementaliste insistant sur la dimension sociale, ou encore influée par des approches marxistes de production de l’espace. Ensuite s’opèrera l’influence du paradigme de l’espace vécu et des représentations, puis celui de l’analyse des territoires et des territorialités. Ces différents moments ne sont pas des périodes étanches ni successives, les paradigmes se sont entrecoupés. Cette insuffisante évocation de périodes historiques de la géographie indique que le concept d’espace géographique s’est précisé à travers divers courants, et qu’il répond à ces différents projets comme le souligne André Dauphiné « le géographe construit un modèle de l’espace terrestre, objet réel qu’il veut décrire, expliquer et transformer. Les espaces économique, sociologique et géographique sont trois abstractions différentes de la surface terrestre [l’espace géographique est] espace formel construit par le géographe à partir de certains caractères de

136

l’espace terrestre » (Dauphiné, 2005, in Bailly, op.cit. : 56). La définition du concept majeur en géographique est pour le moins encline à l’équivocité. Pour Rodolphe de Koninck, l’espace est un produit social qui s’explique par le fonctionnement de la société (de Koninck,in Bailly, op.cit.), sa conception est proche de celle de Claude Raffestin et de Bertrand Levy qui considère l’espace non pas comme un donné, mais comme un produit, et « l’objet de la géographie n’est pas l’espace mais les relations que les hommes nouent avec l’espace » (in Bailly, 2005 : 30). Tous s’accordent sur la construction de l’objet en fonction du projet, on sait que l’espace géographique est l’objet de la géographie, et qu’il y a autant d’espaces géographiques que de projets géographiques. Guy Di Méo décline l’espace en « espace de vie, espace vécu, espace social », la première déclinaison se réfère à l’espace fréquenté, pratiqué, approprié quotidiennement, la seconde renvoie aux représentations, les deux déclinaisons s’entremêlent, l’espace social est la traduction collective des formes individuelles (Di Méo, 2000). L’auteur défend une démarche dialectique, issue du courant structuralo-marxiste des années 1970, ainsi « l’espace est produit par les forces sociales et leurs contradictions [il] demeure inséparable de la formation sociale qui l’a secrété » (Di Méo, 1991 : 51) ; cependant, l’auteur privilégie le pouvoir des structures et minimise celui de l’organisation, de plus il occulte la boucle de rétroaction entre l’espace et la société en autonomisant les éléments, encore il appréhende mal qu’un système puisse être ouvert. En 1975, Gilles Sautter fait état du consensus artificiel parmi les géographes autour de la notion d’espace « Si l’on va au fond des choses, ce qui fait le plus problème dans la géographie de cette fin de siècle, c’est probablement l’idée même qu’elle se fait de l’espace, placé comme on l’a vu au centre de ses préoccupations. L’accord que semble recouvrir le mot est purement apparent » (Sautter, in Antheaume et al, 1989 : 35). Le géographe africaniste présente le désaccord selon que l’on considère l’ « espace-organisateur » avec ses propriétés propres dont il faudrait repérer les structures et les mécanismes, l’autre conception privilégie l’ « espace-champ », c’est-à-dire des agencements spatiaux caractéristiques articulés par des forces extérieures. Il semble que la divergence puisse être dépassée si l’on accepte d’élever l’espace au niveau de complexité qui incorpore les caractères absolus et relatifs de l’espace par le prisme d’une approche relationnelle.

Par conséquent, compte tenu de la problématique, il apparaît plus intéressant d’inscrire mon approche hors des « dérives spatialistes » (Levy, Lussault, op. cit. : 329) sans nier la consistance et la pertinence de l’espace comme objet d’analyse, mais « l’espace ne peut pas être conçu comme un objet-en-soi absolu, dont les principes d’organisation et les lois

137

d’évolution ne devraient être cherchés et trouvés qu’en lui-même, à l’exclusion de tout le reste [l’espace est ] une des dimensions de la société correspondant à l’ensemble des relations que la distance établit entre différentes réalités» (Idem : 325-329). Cette proposition a l’avantage de souligner l’imbrication de l’espace et de la société en mettant l’accent sur les relations et sur une conception multidimensionnelle de la société comprise comme un tout systémique.

Le paradigme de la complexité : une alternative ancrée dans son monde

Le paradigme de simplicité

Un paradigme est un « ensemble de principes et d’orientations fondamentales s’appliquant à un secteur de la connaissance, à partir duquel le travail scientifique est conçu et réalisé (Bernard, in Levy, Lussault, op. cit. : 683), c’est une orientation générale de la production de connaissance qui cadre la démarche scientifique. Le paradigme classique est dit « analytique », il est ancien et a fondé la science à travers les époques, et il la caractérise toujours aujourd’hui même si des remises en question sont à l’œuvre dans les disciplines, la géographie n’échappant pas aux entreprises de mise à distance et de recadrage. Présent dans la pensée grecque, il a été réactivé et raffermi par Descartes à l’époque moderne et est toujours un modèle de pensée majeur. Il repose sur un principe simple (sans jeu de mots), il s’agit de décomposer la réalité, l’analyse de tout problème repose sur la décomposition en éléments simples comme l’indique Yves Barel cité par Anne-Marie Codur « Diviser chacune des difficultés en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour mieux les résoudre, conduire par ordre ses pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître pour monter peu à peu par degrés, jusqu’à la connaissance des plus composés… » (Codur, in Loriaux (dir.), 1998 : 167). L’objectif est d’obtenir une collection d’éléments, d’atteindre le niveau de décomposition ultime pour les additionner ensuite, ainsi le tout serait la somme des parties qui auraient un caractère fixe, les causes et les effets s’enchaînent de manière linéaire et mécaniste, l’état ultérieur est déduit à partir des conditions initiales. Cette conception a guidé la physique dans sa recherche de l’élément le plus simple, les sciences sociales, peut-être en quête de légitimité scientifique, se sont inspirées des sciences « asociales ». Edgar Morin énonce que « La simplicité voit soit l’un, soit le multiple, mais ne peut voir que l’Un peut être en même temps Multiple. Le principe de simplicité soit sépare ce qui est lié (disjonction), soit unifie ce qui est divers (réduction) » (Morin, 2005 : 79), il s’est répercuté dans la constitution même de la science, c’est-à-dire dans le compartimentage entre les disciplines scientifiques, et même à l’intérieur des disciplines dans

138

lesquelles la segmentation est venue s’ajouter au cloisonnement académique. La « pluri-multi-trans-disciplinarité74 » revendiquée aujourd’hui dans les sciences sociales naît du constat que l’orientation « segmentariste » est une impasse pour la connaissance, qui plus est dans le contexte de consensus général sur la complexification du monde. Le cloisonnement à outrance de la science rend impossible le passage d’un niveau hiérarchique à un autre, par exemple de l’individu à la société, alors même que l’un est l’autre sont indissociables75… En géographie, les principes analytiques sont les piliers de l’analyse spatiale qui présume « une certaine autonomie et une certaine spécificité de la dimension spatiale de l’organisation sociale » (Saint-Julien, in Levy, Lussault, op. cit. : 69). Cependant, je privilégie la dimension relationnelle entre les objets, l’aspect pluridimensionnel de la société et la conception sociale de l’espace.

Le paradigme de la complexité

La complexité a émergé au XXe siècle dans la physique à travers la mécanique quantique, l’atome se révélait être un système constitué d’innombrables particules en interaction. Dans le domaine de la macrophysique, le constat s’établissait tel que le désordre produit de l’ordre, la thermodynamique signalait que l’univers tend à l’entropie, et que paradoxalement dans ce désordre le monde s’organise. La complexité naît de la prise en compte de la nécessité à unir ces deux notions qui semblent s’exclurent, la complexité supporte la contradiction et le paradoxe. Ainsi la phrase d’Héraclite reprise par Edgar Morin étaye le caractère paradoxal du monde « vivre de mort, mourir de vie », autrement dit « on vit de la mort de ses cellules » (Morin, op. cit. : 85). Nos corps vivent par le renouvellement de nos cellules qui meurent sans cesse, leur mort créant la vie de nouvelles, jusqu’à ce que le processus se détraque, et effectivement si « on vit de mort, on meurt de vie ». Cet exemple vise à pointer la pertinence à ne pas nier les contradictions, à les accepter en les distinguant et en considérant leurs interactions. C’est d’ailleurs dans le domaine biologique et la théorie générale des systèmes de Ludwig von Bertalanffy que des principes de complexité seront repris, après l’établissement de la boucle de rétroaction dans la cybernétique.

Le paradigme complexe coexiste avec le modèle analytique depuis le milieu du XXe siècle à travers la systémique. La complexité en tant que paradigme est définie par Serges

74

La confusion à dénommer toute tentative de dépassement des limites disciplinaires illustre pour le moins l’inconfort scientifique de la communauté.

75

Par extension, on peut évoquer la muraille artificielle et infranchissable entre la science et l’art, ou entre le sujet et l’objet dont j’ai dit quelques mots au début de l’ouvrage.

139

Thibault comme le « paradigme scientifique qui s’oppose au paradigme analytique et privilégie les relations entre éléments, les causalités non linéaires et le changement global des réalités étudiées » (Thibault, in Levy, Lussault, op. cit. : 188). L’opposition n’implique pas la négation des principes de l’autre versant, la complexité reprend des méthodes analytiques comme la distinction qu’elle complète par l’interaction. Cette dernière n’est pas citée, mais finalement cette définition renvoie à l’extrême diversité des interactions entre les éléments, la complexité se rapporte au phénomène quantitatif comme l’indiquent Claude Raffestin et Angelo Barampama, elle est la « surabondance du possible » (Raffestin, Barampama, in Bailly op. cit. : 65). Pour autant, elle ne se résume pas à cela, le jeu des multiples actions réciproques entre les éléments a une logique entendue comme l’organisation d’un tout organisé. Les éléments ne sont pas indépendants de l’environnement dans lequel ils évoluent, ils sont des unités qui interagissent dans le tout, l’organisation prime sur la structure ; la boucle de rétroaction s’exprime à travers les relations configurant-configuré des flux et de l’espace ; l’intégration illustre le rapport d’échelle entre le local et le global. Les réalités sont enchevêtrées, la réalité économique est solidaire de la réalité sociale, de la réalité géographique, de la réalité psychologique, etc. ; la vision complexe est la prise en compte de la multidimensionnalité du monde. Edgar Morin précise que « la complexité est un mot problème et non un mot solution » il ajoute que « la pensée complexe est animée par une tension permanente entre l’aspiration à un savoir non parcellaire, non cloisonné, non réducteur, et la reconnaissance de l’inachèvement et de l’incomplétude de toute connaissance » (Morin op. cit. : 10). Elle ne vise pas à rendre compte fidèlement du réel, à le reproduite par maints et habiles subterfuges explicatifs et réductionnistes, au contraire, elle propose un angle de négociation avec le réel. Elle offre un dispositif qui lie la simplicité et la complexité par la distinction des éléments mais non leur isolement, c'est-à-dire leurs mises en relations les uns avec les autres, autrement dit leur conjonction. La connaissance et la science sont fondamentalement relatives, la démarche complexe est une approche humble de la réalité, une relation entre le chercheur et son objet, entre le chercheur et son terrain ; il est présomptueux de nier que le sujet et l’objet soient indissociables, de contester que le chercheur soit inscrit dans une recherche, dans une discipline, une institution, dans une époque, en somme dans sa vie.

Le paragraphe précédent peut sembler confus, telle se présente la complexité au premier abord puisque l’amalgame est souvent fait entre « complexe » et « compliqué », alors qu’au contraire la complexité n’est pas absconse, elle est la voie de compréhension

140

d’éléments multiples hétérogènes associés. Edgar Morin explique dans le premier volume de la Méthode le fondement et les principes de la complexité. Le fondement c’est le défi à penser l’ « Un » et le « Multiple » ensemble, la pluralité dans l’ « Un » et l’unité dans le divers, il s’agit de les concevoir ensemble, de façon à la fois complémentaire et antagoniste, à travers le système. Ce dernier considéré comme un ensemble homogène est « un », tandis qu’appréhendé à partir de ses constituants, il est divers et hétérogène ; le système associe des caractères contradictoires que sont l’unité et la diversité (Morin, 1977). Un individu est unique, pourtant il est composé de milliards de molécules qui le constituent en tant que tout, à un autre niveau, les multiples individus sont des parties de la société homogène formée par eux, divers ; la complexité s’évertue à les penser ensemble. Les trois principes suivant aident