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123 Des orientations de principe pour différentes instances culturelles

(3a)

En tout cas et même si elle a sa propre spécifcité, la MTD est un établissement qui participe à une politique et à un développements culturels où les notions de pluralité, de

transversalité et de recherche de coopération entre organisations sont présentes. Pour le

moins, le projet en vue de la nouvelle Convention de Développement Culturel montre la diversité des actions envisagées, mais rappelle aussi que ce développement comporte toujours une dimension historique singulière.

A noter également que les recettes propres des différentes structures culturelles (hormis le cinéma) restent très faibles - entre 3 et 7% du coût total des actions - , "ce qui traduit le choix de la Municipalité de contribuer, dans le domaine culturel également, à la lutte contre l'exclusion".

A - Ainsi, le Conservatoire Municipal (au Nord-Est du centre-ville, à l'Ouest du

quartier des Presles) s'était plutôt centré, jusqu'au début des années 1990, sur des enseignements musicaux qui visaient l'excellence (se rapprochant ainsi du modèle du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris). Cette orientation a par exemple conduit à ce que la danse contemporaine soit d'abord initiée à la MTD, ou certaines musiques (jazz, traditionnelles, amplifées) à être prises en charge par le Pôle Musical d'Orgemont (un équipement de plus de 2.000 m2, comportant une salle de 350 places et divers studios de répétition pour musiciens, situé dans le quartier Ouest de la ville). Que ce soit du point de vue artistique ou en référence au projet général de la ville, cette sectorisation apparaît à beaucoup comme mal adaptée. Même si une nouvelle polarisation s'est établie depuis quelques années entre une Ecole municipale de musique et de danse d'une part, des espaces

spécifques consacrés aux musiques actuelles d'autre part, les moyens de la municipalité ne lui permettent pas de véritablement développer deux équipements, dont chacun serait affecté à un pôle musical particulier. L'option proposée par la DAC va alors non seulement dans la recherche de liens resserrés entre formation, diffusion et création, mais également vers le regroupement des deux entités précédentes dans une Maison des Musiques et des

Danses qui pourrait d'ailleurs accueillir des activités innovantes, comme un département de

musique de flms (un projet dont la mise en oeuvre est déjà amorcée).

Au titre des équipements culturels permettant les rassemblements populaires, et en particulier la tenue de concerts importants, il faut également signaler l'existence depuis déjà dix ans de l'Espace Lumière (à proximité Nord-Est immédiate du centre-ville), équipement polyvalent et modulable de type Zénithon, pouvant recevoir de 300 à 1.500 personnes (1b/2).

B - Sur des quartiers distincts, existent 3 bibliothèques : à part celle située dans le

même bâtiment que la MTD, une au centre-ville (Pierre Mendès-France) et une autre, ouverte en 1998, dans le quartier Ouest d'Orgemont (Albert Camus). Elles concernent 12% de la population spinassienne, les enfants constituant 60%de leur publics. Dans l'attente de la réalisation d'une médiathèque située dans le centre-ville et "qui permettrait un changement d'échelle par rapport aux missions actuellement remplies par les équipements de quartier", il s'agirait "d'optimiser le fonctionnement des bibliothèques actuelles, grâce à leur informatisation" et au réaménagement d'un de ces équipements (dans un espace nouveau de 700 m2).

Les déjà nombreuses actions de promotion du livre et de la lecture devront être poursuivies, en particulier en direction du jeune public, de la petite enfance à l'adolescence. Le partenariat serait renforcé avec le secteur scolaire. Mais c'est aussi le développement de projets en partenariat avec d'autres structures culturelles, sociales éducatives de la commune qui est visé. Dans le même esprit, la multiplication des actions de médiation culturelle hors les murs des bibliothèques devrait être recherchée, comme également la création d'un espace multimédia au sein de chacune des bibliothèques (en facilitant particulièrement, dans ce domaine, l'accès de ces nouveaux outils à ceux qui n'y sont pas encore familiers).

C - Réouvert en fn 1996 et dans un contexte de très forte concurrence au niveau de

l'offre, l'Espace Ciné (3 salles en centre-ville) a su regagner un public habitué à d'autres salles et continuer à développer sa fréquentation en 1998. Plusieurs défs semblent ainsi avoir été relevés : rassurer sur les conditions de sécurité par une surveillance constante des salles, renforcée le soir et en week-end ; obtenir des flms en exclusivité ; contenter plusieurs publics en faisant coexister le cinéma populaire avec des flms plus exigeants (dont en version originale) ; animer le lieu, grâce à une série de rencontres-débats ; mener un travail spécifque en direction des enfants et des jeunes ; mettre en place une politique tarifaire adaptée.

L'effort de diffusion en direction de tous les publics, et spécialement le public jeune devrait être poursuivi. Dans le cadre d'une convention avec le CNC, cet effort serait complété par la mise en place d'actions de formation et d'un fonds documentaire, en particulier en direction de la petite enfance et des scolaires, ce qui exige des moyens supplémentaires dont la création d'un poste d'animateur. Mais il s'agit tout autant de travailler vers les jeunes des quartiers, en réalisant dans ceux-ci des actions décentralisées.

D - Concernant les arts plastiques, l'accent est mis sur un "programme qui consiste à

sensibiliser tous les publics à l'art contemporain et moderne, les établissements scolaires gardant la part essentielle de cette démarche". Dans cette visée de familiarisation aux arts plastiques d'aujourd'hui et d'inscription plus lisible de ceux-ci à Epinay, il s'agirait : de poursuivre la collaboration avec le Centre d'Art et de Culture Georges Pompidou pour l'intervention d'animateurs-plasticiens dans les établissements scolaires ; d'installer un atelier sur la ville pour les temps hors scolaires ; d'accueillir des artistes en résidence, en particulier dans le cadre de cet atelier ; de poursuivre l'aménagement des boutiques dans le centre commercial Epicentre pour la présentation d'expositions, entre autres avec les Fonds (Départemental et Régional) d'Art Contemporain. Le choix d'espaces hors équipement

culturel est délibéré et vise à faciliter la mise en contact d'une plus large population avec des oeuvres qui font désormais partie du bien commun.

L e patrimoine est également un secteur de réalisations et de projets. La présence historique des studios et des laboratoires Eclair, comme le centenaire du cinéma ont été des éléments déterminants pour une série d'actions liée au patrimoine cinématographique, la question d'un futur Musée des métiers et techniques du cinéma étant à étudier. Par ailleurs, l e patrimoine naturel et architectural est pris en compte, que ce soit dans la réhabilitation des berges de la Seine, la mise en place d'un atelier environnement en milieu scolaire ou la mise en place d'un circuit architectural commenté lors des Journées nationales du patrimoine..

E - Depuis la nouvelle mandature, le Service des Relations Internationales est intégré à

la DAC (Direction des Affaires Culturelles), marque d'un intérêt spécifque de la municipalité pour ce secteur, au-delà des traditionnels échanges de jumelages. Des actions spécifques sont ainsi menées avec les villes jumelées d'Oberursel (Allemagne), South Tyneside (Angleterre) et Alcobendas (Espagne).

Par exemple et sur le seul plan du spectacle vivant, une participation de la compagnie Ingrid Keusemann (qui travaille actuellement à la MTD) au Festival international amateur de théâtre, de musique et de danse d'Oberursel est prévue pour fn 1998. Par ailleurs, une des actions entrant dans le cadre de la coopération décentralisée engagée depuis 1997 avec Ramallah (Palestine) est un projet sur la paix initié par la MTD pour 1999.

Apparaît enfn une volonté de mener une coopération avec une ville d'Afrique, sans doute à partir du domaine du cinéma.

F - La programmation théâtrale étant surtout concentrée sur la MTD et relevant de son

propre projet artistique, la DAC se charge plus spécifquement de la programmation des

spectacles vivants autres que théâtraux : "domaines de la musique, de la danse, du cinéma et

du spectacle d'images et d'objets". Cette diffusion s'appuie particulièrement sur l'Espace

Lumière (concerts, chansons, variétés) et la Maison d'Orgemont (musiques amplifées, jazz,

musiques du monde, programmation jeune public en collaboration avec le Conservatoire et des établissements scolaires), mais aussi sur des opérations comme Banlieues Bleues ou des événements comme la Fête de la Musique.

En 97/98, l'accent a également été mis sur la complémentarité entre les différents équipements (dont Conservatoire, MTD, Maison d'Orgemont), avec par exemple la mise en place d'un Passeport musique et d'un Passeport danse (16 spectacles diffusés dans ce cadre).

Pour l'avenir, les deux objectifs privilégiés restent, d'une part la rencontre accrue des enfants dans leurs différents lieux de vie et donc le développement induit du partenariat institutionnel, d'autre part l'accroissement de l'offre globale des spectacles, en veillant tout particulièrement à la complémentarité des équipements.

G - La Direction des Affaires Culturelles (DAC) * affche très clairement sa volonté

d'être un élément structurant pour toute la politique culturelle de la ville.

Elle se voudrait ainsi "lieu de rencontre, de soutien des professionnels, d'évaluation permanente, de médiation, de manifestation des choix politiques, de gestion dynamique des ressources humaines qui la composent". Sa structuration déjà affrmée cherche à se consolider, en particulier par la création d'un poste de coordinateur Enfance - Petite Enfance et par la mise à disposition déjà effective en 1998 de 9 emplois jeunes. Ses objectifs proches sont une meilleure défnition des fonctions de ses différents chargés de mission (dont le directeur des principaux équipements culturels spécialisés de la commune), une meilleure intégration du Service des Relations Internationales, mais aussi la mise en place d'une

autonomie croissante de la MTD.

Parmi les outils signalés comme à mettre en place et ayant une incidence sur le spectacle vivant, on mentionnera la nécessité d'une enquête qualitative sur les publics et l'évaluation des actions menées secteur par secteur, la mise en place d'un logiciel "Arc-en- Ciel" (relations publiques et billetterie de spectacle) afn de mieux connaître le public et sa

mobilité, l'acquisition de matériels scénographiques pour développer les actions

décentralisées sur les quartiers.

H - L'enjeu fort sur les populations jeunes conduit à prévoir la création, au sein de la

DAC, d'un Département de l'Enfance et de la Jeunesse "Les Chemins de Traverse".

Dans la présentation de cette structure à venir, le document d'orientation précise une conception, aujourd'hui nettement récurrente, de la contribution de l'art à la construction de

l'identité d'un sujet libre. Parce que l'art est paroles singulières et diverses, expression de

l'Autre, pluralité d'interprétations du monde et de regards qui nous touchent, nous révèlent ou nous décentrent, les pratiques et les rencontres avec les oeuvres artistiques permettent l'élaboration d'un type d'identité comprise "non comme une attitude de repli identitaire, mais comme un mouvement psychique ouvert, toujours en mouvement, avec une distance critique toujours à reprendre, une capacité d'aller vers l'inconnu pour se construire une identité singulière". Si la recherche de liberté induit des risques de rupture avec ses références d'origine, l'artiste nous montre le chemin, sa propre prise de risque nous accompagnant sur le chemin de notre liberté intérieure. Enfn, l'art a cette particularité de s'adresser à la globalité de l'être humain et de réconcilier expérience sensible et raison.

Sur la base de cette conception humaniste , exclusivement relationnelle et

personnaliste, de l'art, un autre aspect consiste à souligner combien l'enfance et la jeunesse

est une période privilégiée pour favoriser des pratiques culturelles riches et diversifées. Ainsi et dans le sens défni précédemment, les pratiques culturelles "permettent à l'enfant d'appréhender les savoirs et la rationalité par la sensibilité et l'émotion. Egalement de partir de leur singularité, de leur désir pour aller vers l'abstraction et la raison". On en conclut que l'éducation artistique donne à chacun des chances de réussite et d'intégration en réduisant les inégalités d'accès aux savoirs et à la culture.

C'est donc à l'école et hors de l'école qu'une ville soucieuse de réduire les inégalités doit participer à développer les pratiques artistiques, sans que celles-ci soient instrumentalisées au seul proft des acquisitions scolaires, en veillant également à la qualité des médiateurs, attentifs et compétents, dont "dépend la possibilité d'accompagner les enfants et les jeunes sur les chemins où ils pourront faire des rencontres fertiles, des découvertes qui les entraînent toujours plus loin dans la construction de leur identité". Dans une argumentation polarisée par la double valence sujet / liberté, la mission confée à ces

médiateurs consiste à "mettre en place une pédagogie de la création, permettant l'émergence

de conduites créatrices. Ils auront pour rôle de les guider vers l'accomplissement de leurs projets, en leur faisant accepter les exigences liées à son accomplissement."

Le Département spécifque de la DAC à créer aurait alors pour objectifs : de coordonner les différentes actions culturelles pour l'enfance et la jeunesse, ce qui exige une réfexion et une association entre de nombreux partenaires opérant sur le territoire communal ; de mettre en place des temps de rencontre, de réfexion et de formation ; d'impulser des analyses et évaluations dans une logique de recherche-action ; de mettre en place une programmation ambitieuse, alliant qualité et diversité, et touchant les différents domaines de la création artistique ; de proposer et coordonner enfn une grande diversité d'ateliers de pratiques artistiques, tant dans l'école et en partenariat avec l'Education Nationale, que dans les lieux culturels institutionnels ou non de la ville.

A noter que la Ville possède également 3 centres socioculturels qui proposent également des activités artistiques pour amateurs (1b/2). Ces centres sont respectivement situés dans le quartier Ouest (Félix-Merlin), au centre-ville (Maison du Centre) et dans le quartier au Nord du centre-ville (Les Econdeaux).

I - Sur un plan plus général et après la consultation générale par questionnaire des

Spinassiens concernant leur perception de la qualité de vie à Epinay, une réunion publique (la 7ème du genre) est initiée par les élus en mars 1999 à l'Espace Lumière sur le thème : Quelle politique culturelle pour la ville d'Epinay ? Que faut-il améliorer, créer ou soutenir en la matière ? Comment sensibiliser le maximum de Spinassiens à la culture ? (1b/3).

Dans les faits et à l'image du document d'accompagnement de la soirée (2b), cette réunion s'est plutôt apparentée à une présentation et justifcation générales de la politique

culturelle d'ensemble et des partis pris de chacun des responsables d'équipement - chargés de mission, en réponse à une série de remarques et questions venant de la salle (dont, d'ailleurs, une forte demande de reconnaissance émise par quelques jeunes de la mouvance

rap et hip hop locale).

Reste que cette démarche est un indice qualitatif de plus de l'importance accordée et du mode d'approche adoptés par la Municipalité vis-à-vis de la question du développement culturel.

2 - La structure d'exploitation

21 - Le projet artistique général

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