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112 Historique de la politique culturelle municipale et de l'équipement

(3c)

A – Dès avant 1989, 3 Bibliothèques existent dans les quartiers, un enseignement

artistique étant donné par une école de musique et de danse. Par ailleurs, 2 Maisons des

Jeunes et de la Culture (quartiers d'Orgemont et des Presles) accueillent les initiatives et

activités de diverses associations locales. Un centre culturel enfn, association paramunicipale sans équipement dont le personnel est constitué de 2 personnes, est doté d'un budget de soutien pour des projets initiés par des associations locales.

B - La mandature 1989 - 1995 marque le début d'une véritable politique culturelle

municipale, ne serait-ce que par la nomination pour la première fois par le Maire (Gilbert Bonnemaison) d'un Maire-Adjoint chargé de la culture (Bruno Le Roux, qui succédera à l'ancien Maire parti à la retraite aux élections de 1995, puis qui sera élu Député). Rapidement, celui-ci crée le poste de Directeur des affaires culturelles.

A partir de 1990, sont défnies et négociées, avec différents partenaires associatifs ou institutionnels (dont la Délégation Interministérielle à la Ville, l'Inspection Académique, et bien sûr la DRAC Ile-de-France), les grandes orientations d'une Convention de

Développement Culturel qui couvrira la période 1992 - 1994.

Trois objectifs prioritaires apparaissent dans cette Convention : répondre aux besoins de tous en général mais des jeunes en diffculté et des habitants économiquement défavorisés en particulier ; accompagner l'aménagement urbain par la requalifcation d'équipements qui assurent la valorisation des quartiers ; assurer un rayonnement culturel de la ville pour favoriser le développement économique. Une volonté très actuelle de liaison, en quelque sorte, entre la dimension culturelle d'une part, les questions du développement social, de l'aménagement urbain et de la dynamique économique d'autre part.

Les moyens privilégiés relèvent du développement des pratiques artistiques et

culturelles, de l'augmentation de l'offre de diffusion et de la sensibilisation à la création de

nouveaux publics.

Les principaux projets portent sur la requalifcation des 2 MJC polyvalentes en équipements à vocation culturelle affrmée et spécifée (théâtre et danse pour les Presles, musiques actuelles pour Orgemont), mais également sur une étude d'opportunité pour la construction d'une médiathèque, la modernisation du Conservatoire de musique et de danse, l'ouverture d'un cinéma municipal, une sensibilisation aux arts plastiques contemporains, des projets spécifques pour les jeunes, la création d'un poste de chargé des relations publiques.

C - A partir de 1987 et après une période où la MJC des Presles a été gérée par la

Fédération Française des Maisons des Jeunes et de la Culture (FFMJC), l'équipement relève de l'Association de Gestion de la Maison des Presles (AGMP), forme associative

paramunicipale créée en 1981 lors d'une précédente période de tension avec la Municipalité.

Encore essentiellement quoique partiellement utilisée par des associations locales qui y développent certaines activités, la MJC est alors dirigée par Marine Broudic, ancienne directrice associative désormais intégrée au personnel municipal.

Encore en 92/93, l'accueil d'associations et de services de la ville ayant une activité directement liée à l'animation du quartier représente pratiquement 45% du temps global d'occupation des locaux, soit un partage à peu près équilibré entre ces activités d'animation et celles plus explicitement tournées vers l'artistique (1a).

Dès 1989, la Directrice de la MJC appelle à ses côtés Nadine Varoutsikos en tant que Conseillère artistique, l'objectif d'une recentration de l'équipement sur une dimension culturelle étant affrmé par le Maire-Adjoint à cette époque. La signature pour 1989 - 1991 d'une convention de Développement Social des Quartiers (DSQ), portant spécifquement sur le quartier des Presles, apporte d'importants moyens tant en fonctionnement qu'en investissement pour réaliser cette transformation de la MJC.

Ainsi, ce qui n'est pas encore la MTD "participe pleinement au projet interpartenarial mis en oeuvre dans le cadre de cette procédure. Elle est un outil de la politique culturelle de la Ville et donne la priorité à la formation des publics. Le croisement des pratiques amateurs et professionnelles, sous-tendu par une dynamique de création offre à la population une réelle possibilité d'appropriation de la culture" (1a/1).

C'est bien dans ce contexte singulier que N. Varoutsikos est amenée à concevoir, proposer, puis mettre en oeuvre, un vaste projet centré sur l'idée d'un théâtre citoyen, organisé sur les trois volets de la formation, de la diffusion et de la création, et où s'allieraient amateurs et professionnels.

On pourrait même avancer que c'est, "à l'origine, la philosophie du projet culturel de Mme Varoutsikos qui a conduit à l'élaboration de la politique culturelle de la ville et non le projet de Mme Varoutsikos qui s'est inséré dans la politique culturelle de la ville" (3c). En tout cas, on peut constater que les objectifs contenus dans la Convention de développement culturel de 1992 - 1994 et concernant la MTD ont tous été mis en oeuvre (même si les résultats ont tendance à s'"amenuiser" en fn de période). D'ailleurs, si Mme Broudic passe offciellement en 1991 de son statut de Directrice de la MJC à celui de Directrice de la MTD,

N. Varoutsikos, jusque là chargée de mission théâtre et salariée par l'association du centre culturel, est également nommée Directrice Artistique du nouvel équipement.

De nombreux indices montrent combien l'évolution de l'orientation et du fonctionnement de l'équipement ne s'est pas réalisée sans heurts et a de toute évidence laissé des traces dans la vie locale. En 1991, les "compagnies professionnelles locales de théâtre doivent à leur tour libérer les lieux, les associations ne sont pas impliquées dans la réalisation du nouveau projet, aucun lieu de substitution n'est envisagé pour accueillir les activités des associations" (idem). La périphérisation progressive, non seulement de l'AGMP, mais aussi des activités associatives encore présentes dans le lieu va alors être accélérée par le réaménagement effectif en 1992 de l'équipement. 1993 voit successivement l'inauguration offcielle du nouvel équipement, la nomination de N. Varoutsikos comme Directrice, la création par elle de la compagnie Quartier Nord (QN) comme instance de création de la MTD, comme un peu plus tard le départ de l'ancienne Directrice qui était entretemps devenue Administratrice de l'établissement. La dissolution de l'AGMP intervient en 1994, la

municipalisation associée de l'établissement en 1995 (sous un statut de régie directe)

concluant cette période d'importante refondation.

Cette transformation de l'orientation, d'abord essentiellement socioculturelle de l'équipement, a été en tout cas conduite avec le plein accord de la Municipalité de l'époque et dans le cadre d'un projet de développement local de quartier où la question des populations

jeunes constituait une préoccupation et un enjeu forts (1c).

Dans ce cadre et outre le réaménagement du bâtiment, la nouvelle MTD a mis en place, au cours de la Convention de Développement Culturel de 1992 - 1994, la dynamique spécifque de sensibilisation et de production des "Regards Contemporains", des ateliers de formation, une programmation de spectacles, un travail de création intimement lié à la compagnie Quartier Nord, qui constituent toujours des axes forts de son fonctionnement actuel (voir § 31).

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