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CHAPITRE 2 ANALYSE DES TEXTES À TENDANCE

3.1 Document de Damas (Cairo Damascus ou CD)

3.1.7 Occurrences du terme חישמ dans le Document de Damas

Occurrences à exclure. Le terme

חישמ

apparaît six fois dans CD. Il faut tout d’abord exclure deux cas où il fait référence aux prophètes du passé:

CD II 12-13. 12 וחישמ̇דיב̇םעידויו ̇ יחישמ< ̇ י זוחו̇ושדק̇חור̇> 3 1 ̇ תמא

12 … et Il les instruisit par Son oint <les oints> de Son esprit de sainteté et par les voyants de 13 vérité … CD V 21-VI 1. 21 םגו̇השמ̇דיב̇לא̇תוצמ̇לע̇הרס̇ורבד̇יכ Col. VI 1 ̇ וחישמ ב יחישמב< שדוקה̇>

21 Car ils prêchaient la révolte contre les prescriptions de Dieu (données) par Moïse, ainsi que

Col. VI

1. par Son oint <les oints> de la sainteté.

En II 12-13 il est préférable de lirė

יחישמ

plutôt que

וחישמ̇

à cause du complément qui suit et du parallélisme avec «voyant de vérité»55. En V 21-VI 1 l’expression

וחישמב

ne s’impose pas non plus; on suggère d’ailleurs de corriger au pluriel

יחישמב

56. Dans les deux cas le verbe est au passé et réfère à des événements antérieurs: le premier désigne l’action de Dieu agissant en Ses prophètes qui ont transmis les révélations divines au peuple; le deuxième blâme les «déplaceurs de bornes» qui «égaraient Israël» à l’époque (V 20); la révolte qu’ils ont prêchée s’apparente aux transgressions historiques contre les enseignements de Moïse et des prophètes oints (voir VII 17).

55 É. Cothenet, «Le document de Damas», p. 155, note 24.

56 E. Qimron, «Text of CDC», in M. Broshi (ed), The Damascus Document Reconsidered, Jerusalem: Israel Exploration Society, p. 21, note 1.

On a aussi l’expression

שדוקה

חור̇ יחישמ

dans la liste fragmentaire de transgresseurs en 4Q270 (4QDe frag 2 ii 13-15)57 : 4Q270 frag. 2 ii 13-15. 13 ̇ ̇וא̇םיאוגל̇ומע̇זר̇ת א̇הלגי̇רשא ת[ א̇ללקי ̇ ]רבדי̇וא̇ומע 4 1 ̇ ̇העות ו̇שדקה̇חור̇יחישמ̇לע̇הרס יזוח[ ב ̇ ]ותורמהב̇ותמא 5 1 ̇ א̇יפ̇תא ל …

13 Celui qui révèle un secret de son peuple aux païens, ou maudit [son peuple, ou prêche]

14 la sédition contre les oints de l’Esprit saint, et l’erreur contre [les voyants de Sa vérité en se rebellant] 15 contre la parole de Dieu…

Ce passage est absent dans le texte du Caire. Puisque le contexte n’est pas eschatologique, il est possible que le terme parle des prophètes de jadis ou des enseignants de l’époque qui sont considérés comme ayant des révélations particulières. Pour les trois cas ci-dessus, il ne s’agit donc pas de figures messianiques au sens où l’on a défini l’expression.

Occurrences s’inscrivant dans la perspective eschatologique. Un passage du midrash sur Zacharie et Ézéchiel dans l’Exhortation du Ms B réfère à une ère eschatologique par l’expression «lors de la venue du messie d’Aaron et d’Israël», et souligne qu’à ce moment-là, les fidèles et les apostats connaîtront un sort différent, salut pour les premiers, châtiment par l’épée pour les seconds (Ms B XIX 10-11):

0 1 ̇ ̇וטלמי̇הלא ̇ורסמי̇םיראשנהו̇הדקפה̇ץקב חישמ̇אובב̇ברחל 1 1 ̇ ̇תדקפ̇ץקב̇היה̇רשאכ̇לארשיו̇ןרהא ןושארה

10 Ceux-là seront épargnés au temps de la visite, tandis que les restants seront livrés au glaive, lors de l’avènement du messie

11 d’Aaron et d’Israël, tout comme il advint au temps du premier châtiment.

Une expression similaire revient plus loin en Ms B XIX 35-XX 1:

5 3 ̇ ̇ובתכי̇אל̇ ם בתכב ו̇םע̇דוסב̇ובשחי̇ אל ףסאה̇םוימ ̇ הרומ̇רוי{ } Col. XX

35 Ils ne seront pas comptés dans l’assemblée du peuple, ni inscrits dans leur registres, depuis le jour de la réunion (à ses pères) { }

Col. XX

57 J. H. Charlesworth et al., The Dead Sea Scrolls: Hebrew, Aramaic, and Greek Texts with English

Translations (Damascus Document II, Some Works of the Torah, and Related Documents), PTSDSSP 3,

2006, p. 131; J. M. Baumgarten, Qumran Cave 4 XIII, The Damascus Document (4Q266-273), DJD XVIII, 1996, p. 144-146.

1 ̇ ם ו י מ{ } ̇ ̇דיחיה̇הרומ דחיה< ̇חישמ̇דומע̇דע̇> לארשימו̇ן רהאמ ̇ t a c a v

1 { } du Maître unique >de la communauté< jusqu’à l’avènement du messie issu d’Aaron et d’Israël. vacat

Certains chercheurs ont tenté de corriger

דיחיה הרומ

(«Maître unique») en

דחיההרומ

(«Maître de la communauté»)58, un titre plus normal pour désigner le Maître de justice, guide et législateur de la communauté. Sa mort est désignée par l’infinitif niphal du verbe

ףסא

(«réunir»). L’expression convient plus naturellement à une mort paisible qu’à une disparition violente par martyre. On constate le même usage en Nb 20,26:

םש̇תמו̇ףסאי̇ןרהאו

(«Aaron sera réuni aux siens, il mourra là», voir aussi Gn 25, 8. 17; 35, 29; 49, 29. 33). Il est difficile de penser que la mort paisible du Maître ait une valeur rédemptrice, ou qu’il s’incarne à nouveau dans le messie d’Aaron et d’Israël qui apparaîtra à la fin des jours59.

La figure historique que nous connaissons comme le «Maître de justice» était déjà une figure du passé au moment où cette partie du Document fut éditée. Le texte qui suit en Ms B prévoit un temps de quarante ans entre la mort du Maître et le jour d’un grand jugement (XX 13b-15). En faisant allusion à une durée du séjour au désert ayant valeur symbolique, il évoque un terme proche: la colère de Dieu éclatera contre les pervers d’Israël, et après cette période de châtiment, ce sera le triomphe des Sadocites, marqué par l’avènement d’un messie d’Aaron et d’Israël qui instaurera un régime idéal sur la terre.

Comparons maintenant les deux autres occurrences en Ms A XII 22 - XIII 1 et XIV 18-19:

Ms A XII 22 - XIII 1.

58 E. Qimron, «Text of CDC», p. 47, note 1.

59 E. Laperrousaz situe la mort du Maître de justice en 67-63 av. J.-C., sa mort constituait une charnière importante. Les disciples du Maître, ayant abandonné cette croyance en faveur du messianisme davidique-royal, devraient tout d’abord attendre le retour du Maître comme Messie - «la fonction de Messie est remplie par le propre chef eschatologique de la secte, (…), plus précisément, le Maître de justice». Cet argument est toutefois réfuté par É. Puech, qui pense que le Maître n’est l’objet d’aucun culte, son retour pour le Jugement à la fin n’est pas attendu. J. Carmignac propose aussi que toutes les pensées qumraniennes n’attribuent pas au Maître de justice une fonction messianique. E. M. Laperrousaz, Les

esséniens selon leur témoignage direct, Paris, Desclée, 1982, p. 99; «L’attente messianique dans les

manuscrits de la mer Morte», Qumrân et les manuscrits de la mer Morte. Un cinquantenaire, 1997, p. 353-372; E. Puech, «Les manuscrits de la mer Morte et le Nouveau Testament», Un cinquantenaire…, 245-302.

22 vacat בשומ̇ךרס̇ה ז ו 3 2 ̇דע̇העשרה̇ץקב̇הל א ב̇ ם י כלהת מ ה̇ ת]ונ[ חמ ה חושמ̇דומע ̇ חישמ< ן רהא̇> Col. XIII 1 לארשיו

22 vacat Voici la règle pour ceux qui vivent dans 23 les ca[mp]s, qui s’y conforment durant la période de l’impiété, jusqu’à l’avènement du messie d’Aaron Col. XIII 1 et d’Israël… Ms A XIV 18-19. 18 vacat ̇ רשא̇םיטפשמה̇שורפ̇ה זו ̇ [ ̇וטפשי ]ץקב̇םהב 9 1 [ דומע̇דע̇העשרה ̇ ̇רפכיו̇לארש יו̇ןרהא̇ח]ישמ ̇ םנוע

18 vacat Et voici l’explication des règlements qui [les gouverneront durant la période de

19 l’impiété, jusqu’à l’avènement du messi]e d’Aaron et d’Israël. Et (alors) leur iniquité sera expiée.

Dans les exemplaires de Qumrân, l’expression se trouve seulement dans le passage parallèle à Ms A XIV 18-19 dans 4Q266 frag 10 i 11-12 et 4Q269 frag 11 i 1-2. On lit bien le singulier sur un fragment de 4Q266; ce texte permet d’exclure la correction de

חישמ

en

יחישמ

60

:

4Q266 frag. 10 i 11-12. 11 הזו ̇ שורפ 12 םב̇וט פ]שי̇רשא̇םיטפשמה[ ̇ ̇ דוממ̇דע ןורהא̇חי ש מ ̇ ל א רשיו

11 Et voici l’explication des

12 [règlements qui les gouver]neront jusqu’à l’avènement du messie d’Aaron et d’Israël.

Le terme

חישמ

est absent sur le fragment de 4Q269 car il ne préserve qu’une partie de la phrase (4Q269 frag. 11 1-2):

1 vacat הזו ̇ ̇ שורפ 2 [ וטפשי̇רשא̇םיטפשמה ̇ םב ̇ דומע̇דע ̇ חישמ ̇ ןור ה]א ̇ ̇ לארשיו Commentaire

Quatre occurrences citées ici proviennent des manuscrits du Caire. Ces textes utilisent une expression un peu ambiguë: «

לארשיו̇ןרהא̇חישמ

» en Ms A XII 23, XIV 19, XIX 10, et «

לארשימו̇ןרהאמ̇חישמ

» en Ms B XX 1. La lecture

חישמ

semble certaine dans les quatre occurrences; dans le cas de MS A XIV 18-19, elle est confirmée par 4Q266

60 Pour la correction médiévale, voir J. Liver, «Doctrine of the Two Messiahs», HTR 52/3, 1959, p. 149-185 (surtout p. 152); K. G. Kuhn, «Die Beiden Messias, Aaron and Israels», NTS 1, 1955, p. 174; «Two Messiahs», p. 59; J. T. Milik, Verbum Domini 30, p. 39-40.

frag. 10 i 11-12. Par rapport à la formule messianique de la Règle de la Communauté, on a ici un messie au singulier qui est dit à la fois «d’Aaron et d’Israël». Puisque la forme au pluriel

יחישמ

apparaît dans lQS IX 11-12, le singulier en CD a suscité beaucoup de discussions. Deux interprétations sont possibles: l’expression pourrait désigner un seul messie qui soit à la fois messie «d’Aaron et d’Israël», mais elle pourrait aussi se rapporter à deux figures différentes, le messie d’Aaron et (le messie) d’Israël.

Pour ceux qui pensent qu’il s’agit d’un seul messie, la référence à une seule personne qui vient d’Aaron et d’Israël est soutenue par le fait qu’en Ms A XIV 19 l’expression est suivie d’un verbe

רפכיו

61 («et il expiera»). Puisqu’il s’agit d’expiation,

לארשיו̇ןרהא̇חישמ

se réfèrerait à un seul messie sacerdotal qui expiera les péchés du peuple62. Mais cette hypothèse est problématique pour deux raisons. Premièrement, le verbe peut être lu comme une forme D imp. mas. sg. de la 3e personne, cela suggère une lecture séparant

לארשיו̇ןרהא̇חישמ

de

רפכיו

, le sujet du verbe étant vraisemblablement «leur iniquité»63, d’où la traduction «et (alors) leur iniquité sera expiée» (supra p. 155). D’autres passages du Document montrent en effet que le pardon est exclusivement l’œuvre de Dieu (II 5, III 18, IV 6. 9. 10). Deuxièmement, si l’on pense que

לארשיו̇ןרהא̇חישמ

se réfère à un messie sacerdotal, il faudrait expliquer l’emploi du complément «d’Israël» parce que

ןרהא̇ חישמ

est suffisant pour désigner l’origine sacerdotale du personnage.

Pour certains chercheurs, même si les trois autres occurrences ne permettent pas de dissiper l’ambiguïté, le double usage de la préposition

-ןמ

en Ms B XX 1 suppose une construction sous-entendue

לארשימ̇ )חישמ(ו̇ ן רהאמ̇ חישמ

: messie issu d’Aaron et (messie) issu d’Israël. Cette seconde option est retenue par Starcky, qui s’appuie sur le fait que le Document de Damas distingue nettement les deux figures eschatologiques grâce à une exégèse disjonctive de Nb 24,17: «un astre s’est élancé de Jacob, un sceptre

61 Le verbe est absent sur la ligne 13 de 4Q266 frag 10 i.

62 G. Xeravits, King Priest, Prophet, 2003, p. 38. M. G. Abegg, «The Messiah at Qumran: Are We Still Seeing Double? », DSD 2, 1995, p. 125-144.

s’est levé d’Israël» (CD VII 18-20)64. Dans le sillagede F. M. Cross, S. Talmon analyse quelques passages bibliques où un nom singulier s’emploie comme pluriel (Gn 14,10; Jg 7,25) et propose qu’un sens distributif est grammaticalement soutenable65. J. J. Collins croit aussi que cette expression désigne deux personnages différents - le «messie d’Israël » concerne un agent laïque qui régnera sur le pays d’Israël, tandis que le «messie d’Aaron» jouera un rôle sacerdotal et sera à la tête du Temple purifié66.

Dans le Document de Damas, le sentiment messianique part de la perception que le «temps actuel» est l’époque du mal et qu’il précède la venue du messie; le pays, actuellement occupé par les impies, sera alors reconquis (idée d’un «retour»). Dans les quatre passages du Document, l’attente messianique se situe entre le «temps de la méchanceté» et «l’âge de la visite». La perspective est indiscutablement eschatologique. Les textes de CD XII 22- XIII 2 et XIX 33 - XX 1 établissent un lien entre la venue des messies et la structure et l’organisation du groupe vivant au temps de désolation; il faut donc respecter les règles actuelles pour qu’elles puissent s’appliquer durant les dernières années de la période d’impiété qui précèdent immédiatement l’eschaton. CD XIV 18-19 affirme que l’interprétation des règles proposée dans les lignes précédentes du texte est leur «interprétation exacte» qui vaut durant cette phase intermédiaire. CD XIX 10-11 souligne qu’au moment de la venue du «messie d’Aaron et (de celui) d’Israël», les fidèles et les apostats connaîtront un sort différent, salut pour les premiers, châtiment par l’épée pour les seconds.

Le Document de Damas ne mentionne pas explicitement le rôle proprement sacrificiel d’un messie sacerdotal, ni sa présidence rituelle aux repas eschatologiques. L’attente messianique paraît caractérisée par l’attention particulière qu’il portait à l’interprétation de la Loi et des ordonnances communautaires et à la proximité des derniers temps: c’est probablement la perception d’une telle proximité qui a conduit à la quête d’un accomplissement plus strict des exigences de la Loi et des règles communautaires. Dans les deux copies du Caire du Document de Damas, le singulier de

64 J. Starcky, «Les quatre étapes du messianisme à Qumran», RB 70, 1963, p. 481-505; voir aussi J. Duhaime, « Les messies dans les textes de Qumrân », dans R. David (dir), Faut-il attendre le Messie? (Sciences Bibliques, 5), Montréal: Médiaspaul, 1998, p. 57-76.

65 S. Talmon, «The Concepts of Māšîah and Messianism in Early Judaism», in J. H. Charlesworth (ed),

The Messiah: Developments in Earliest Judaism and Christianity, Minneapolis: Fortress, 1992, p.79-115.

הישמ

, employé à quatre reprises dans un sens messianique eschatologique, témoigne des deux fonctions que l’oint de Dieu assumera: l’une à caractère sacerdotal et l’autre laïque et temporel. Se pourrait-il que CD XIX 10-11 envisage le châtiment des apostats par l’épée comme un rôle pour le messie d’Israël, alors que le messie d’Aaron contribuerait à l’expiation en CD XIV 19? Il se peut aussi que la doctrine sur la question du messianisme n’ait pas été rigoureusement uniforme et qu’elle se soit manifestée en deux tendances, l’une attribuant à deux messies distincts la fonction sacerdotale et la fonction royale (1QS IX 11), l’autre reportant ces deux fonctions sur un seul et même messie (CD XIX 10-11, XIX 33-XX 1, XII 22-XIII 2, XIV 18-19).

En plus du choix de singulier

חישמ

, on constate une autre différence du Document par rapport à la formule messianique de la Règle de la communauté (1QS IX 11): il n’est apparemment plus question du «prophète» eschatologique. Mais cette absence peut s’expliquer par l’attente d’un Interprète de la Loi qui enseignera la justice durant les derniers jours (VI 11). La représentation de cet «Interprète» est modelée sur l’idéalisation d’un personnage historique - Maître de justice; il s’agit d’une figure prophétique, considérée probablement comme un nouveau Moïse qui a établi les lois de la nouvelle alliance. Si le prophète eschatologique en 1QS IX 11 réfère à celui semblable à Moïse selon la promesse de Dt 18,15 (supra p. 70-71), il est possible que, dans le Document de Damas, l’Interprète de la Loi remplace cette figure prophétique attendue avant la venue du messie.

On peut aussi avancer l’hypothèse que le «Maître de justice» sert de modèle pour imaginer l’Interprète de la Loi, plutôt que le messie d’Aaron et d’Israël. Le Document contient un calcul précis pour l’eschaton - 40 ans après la mort du Maître de justice (CD XX 14; 4Q171 frag.1-10 II 7-12). Si l’on place vers -100 la mort du Maître de justice, cela nous reporte vers -63, date de la prise de Jérusalem par Pompée: les partisans d’Aristobule II furent massacrés, Pompée enleva la dignité royale à Hyrcan II et ne lui laissa que le souverain pontificat (Ant. XIV IV § 4-5). Si un tel châtiment est prévu dans le texte (CD XX 13b-15), Dieu se prépare toutefois à donner aux pénitents d’Israël toute la gloire promise à l’humanité (ou à Adam? III 20). Tout en mettant l’accent sur l’application concrète de la Loi selon l’exégèse particulière de la communauté, le long développement sur le sort opposé des fidèles de l’alliance et des apostats (VII 9-VIII 20;

XIX 5-XX 34) ne peut s’expliquer que par la nécessité de raffermir le courage des sectaires, en espérant que la plénitude des rites et des règles soit réalisée dans la vie quotidienne d’une (des) communauté(s) eschatologique(s).

3.2 Interprétation eschatologique sur 2S 7,10-14 dans 4Q174 (4QFlorilège)