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I. Premier chapitre –transgression des interdits religieu

2. Les fautes dans le secteur agricole

2.1. Louer des bœufs de charrue aux paysans (errešu).

La charrue (epinnu) était un instrument indispensable aux laboureurs (ikkaru). Chaque équipe de charrue était constituée généralement par des animaux tirant la charrue (quatre bœufs et deux vaches) et des laboureurs (quatre travailleurs)267. Une équipe de charrue devait cultiver,

en général, 25 gur de terre. D’après M. Jursa, une équipe de charrue individuelle était liée à une localité et son activité et ses obligations étaient déterminées annuellement268. Les animaux

fournis par l’autorité du temple au moment du labourage étaient considérés comme non périssables, « façonnés en fer », et le preneur était tenu pour responsable de la mort éventuelle des animaux fournis269. Selon B. Janković, le labourage pour le temple est généralement déterminé par la pratique coutumière. Cependant, s’il y avait des obligations additionnelles, l’autorité du temple rédigeait un contrat avec ses dépendants afin que ces obligations soient bien réalisées270.

YBC 4000

01. Idnà-dù-šeš a-šú šá Iib-na-a <a> Ié-kur-za-kir lú en pi-qit-ti

02. šá Idnà-lugal-uri

3 lú sag lugal a-na Idu-gur-ina-sùh-šur [a]-šú [š]á

03. Iza-bi-[d]a-a lú gú-gal-lu

4Isi-lim-de[n] a-šú šá Ia-a

267 L’estimation faite selon YOS 6 103, YOS 6 150, TCL 13 182 : Janković 2013 : 34. Cependant, il semble ce

cette nombre était un modèle idéal. Dans la pratique, quatres boeufs, deux vaches et quatre laboureurs étaient rarement fournis : Jursa 1995 : 17.

268 Jursa 1995 : 13.

269 YOS 6 103 : l. 20. gu4-meš ul i-mut-ti šá an-bar šu-nu, les boeufs ne vont pas mourir ; ils sont faconné en fers. 270 Janković 2013 : 51.

84 04. Idù-d15 a-šú šá Idnà-mu-dù Idnà-šeš-meš-gi a-šú šá

05. Idnà-kal Idnà-mu-dù a-šú šá Išu-zu-bu lú gal 10-ti-meš

06. Iden-su a-šú šá Inad-na-a Imu-mu a-šú šá Ila-ba-a-ši

07. Idutu-šeš-mu a-šú šá Iìr-a Idnà-numun-mu a-šú šá Išá-dnà-šu-ú

08. Iden-dù a-šú šá Iden-mu Idin-nin-mu-[ur]i

3 a-š[ú] šá Iden-pap-me-su

09. Idin-nin-numun-dù a-šú šá Ilú-dna-na-a Id u-gur-šeš-mu

10. a-šú šá Idnà-mu-dù Idnà-mu-gin a-šú šá Ia-a Idnà-dù-šeš

11. a-šú šá Ibul-luţ-a Idnà-taq-bi-giš [a]-šú šá Iba-la-ţu I lú-d

12. a-šú šá Ibašá Iina-gišgi

6-dna-na-a a-šú šá {I}Iìr-a Iina-gišgi6-dna-na-a

13. a-šú šá Iden-papirIdnà-šur a-šú šá Iden-šeš-mu ù lú engar-me

14. šá dgašan šá unugki ma-la ba-šu-ú

15. lú gú-gal-lú gal 10-ti-meš ù lú engar-meš šá dgašan šá unugki

16. ki-a-am iq-bi um-ma Idnà-lugal-uri

3 lú sag lugal ina ukkin-ku-nu

17. ip-te-qid um-ma ú-ìl-tì ina ugu lú engar-meš te-e‘-el um-ma 18. šá qaq-qar ina še-numun-šú a-na lú er-re-šu i-nam-di-nu u gu4-me

19. a-na te-bu-tu i-nam-di-nu i-ma-a-ta en-na a-mur

20. ú-ìl-tì lìb-bu-ú a-mat šá lú sag lugal ip-q[í-d]a ina muh-hi-ku-nu 21. e-te-el šá qaq-qar ina š[e]-numun šá a-na u[g]u-hi-šú? ma[š]-hu a-na

22. lú er-re-šú i-nam-di-nu u g[u4]-meš a-na

23. te-bu-tu i-na[m]-di-nu ù še-numun ina m[i?-iš?]-ha-ti

24. a-na pa-ši-ri i-šak-ka-nu i-ma-[a]-[ti] 25. lú mu-kin-nu [I]dnà-mu-dù [a-š]ú šá [x x x x]

26. Idim-ú-š[e-zib] a-šú šá I[x]-bi?-[a?]-a [I x-x-x]

27. a-šú šá Idingir-a-[ha]-bu

28. lú umbisag Idna-na-a-šeš-mu a-šú šá Idnà-mu-dù garin na-ah-bu-tú

29. iti du6 u4 3-kám mu 34-kám dnà-níg-du-uri3 lugal tin-tirki

01-16. Nabû-bān-ahi, fils d’Ibnāya, descendant d’Ekur-zākir, chef de l’administration de Nabû-

šarru-uşur, officier royal, a fait la déclaration à Nergal-ina-teši-eţir, fils de Zabīdāya, officier-

gugallu (lú gú.gal-lu4), silim-bēl, fils d’Aplāya, Ibni-ištar, fils de Nabû-šumu-ibni, Nabû-ahhē-

šullim, fils de Nabû-udammiq, Nabû-šumu-ibni, fils de Šûzubu, Rab ešertis, à Bēl-erība, fils

d’Iddināya, Šumu-iddin, fils de Labaši, Šamaš-ahu-iddin, fils d’Ardāya, Nabû-zēru-iddin, fils de Ša-nabû-šû, Bēl-ibni, fils de Bēl-iddin, Innin-šumu-uşur, fils de Bēl-ahhē-erība, Innin-zēru- ibni, fils d’Amīl-Nanāya, Nergal-ahu-iddin, fils de Nabû-šumu-ibni, Nabû-šumu-ukīn, fils

85 d’Aplāya, Nabû-bān-ahi, fils de Bulluţāya, Nabû-taqbi-līšir, fils de Balāţu, Amīl-nabû, fils d’Iqīša, Ina-şilli-nanāya, fils d’Ardāya, Ina-şilli-nanāya, fils de Bēl-upahhir, Nabû-ēţir, fils de

Bēl-ahu-iddin, et ikkaru-paysans de la Dame d’Uruk, autant il y en a, les gugallu, les rab ešertis,

et les ikkaru-paysans de la Dame d’Uruk (suivante) :

16-19. « Nabû-šar-uşûr, l’officier royal, (m)’a demandé (de transmettre ce message) à votre assemblée : "Vous devez rédiger un contrat (où l’on trouve les clauses) obligeant les paysans- ikkaru (suivant) : Quiconque donne son attribution de terre arable au paysan-errešu, donne des bœufs pour pousser (une charrue) ou cache la terre arable dans sa dimension?, sera tué." »

19-24. Maintenant vois ! Je rédige un contrat où se trouve l’ordre de l’officier royal qu’il (m)’a [confié] à propos de vous ! : Quiconque donne son attribution de la terre arable distribuée au paysan-errešu ou quiconque donne des bœufs pour pousser (une charrue) ou quiconque cache la terre arable dans sa dimension, sera tué.

25-27. Témoins : Nabû-šum-ibni, [fils de…..], Adad-uš[ezib], fils de […. ], fils d’Ili-a[ha]bu

28. le scribe, Nanā-ah-iddin, fils de Nabû-šum-ibni, l’étang-nahbutu

29. le mois de Tašrîtu, le 3e jour de l’an 34 de Nabû-kudurri-uşûr, roi de Babylone.

Le document YBC 4000271 a été rédigé dans ce sens ; il est unique dans ses contenus. Il s’agit

d’un contrat conclu entre l’autorité du temple et ses dépendants (ikkarus). Dans ce contrat, l’officier royal a interdit à ses dépendants trois actions :

1) Si un laboureur (ikkaru) donne la terre qui lui a été attribuée, à un autre paysan (errēšu) 2) si un laboureur (ikkaru) donne des bœufs pour utilisation par un paysan (errēšu)

3) si un laboureur (ikkaru) dissimule une partie de la terre qui lui a été attribuée

La sanction envisagée était la peine de mort ; c’est un exemple unique en son genre. Nous allons ici seulement étudier la deuxième clause. Les bœufs décrits dans cette clause étaient sûrement les animaux distribués à l’équipe de charrue par l’autorité du temple. À mon avis, la sanction prévue par le contrat en cas de sous-location aux paysans errēšu est une peine

exceptionnelle. On peut le déduire pour deux raisons. Premièrement, le vol du bétail appartenant au temple, y compris de bœufs, n’était sanctionné que par la peine pécuniaire de 30 pour 1. Or, le vol est un acte de privation total du droit de propriété. En revanche, l’acte de sous-location du bétail du temple est une privation temporaire du droit de propriété. L’acte consistant à sous-

86 louer des bœufs devrait donc être puni moins sévèrement que le vol. Deuxièmement, s’il s’agissait d’une sanction appliquée relativement souvent, on devrait disposer d’autres exemples montrant la même réalité. Or, ce document est l’unique cas prévoyant une sanction pour ce type de transgression. Il est possible que, au moment de la rédaction de ce contrat, la différence entre les laboureurs (ikkaru) et les paysans (errēšu) s’était amoindrie. Les laboureurs avaient, semble- t-il, diminué intentionnellement les terres qu’on leur avait distribuées pour réduire leur quantité de travail, car ils étaient rémunérés par un système de rations, et non pas par un salaire en rapport avec leur quantité de travail. Afin de recevoir de l’argent, ils avaient alors loué les animaux fournis par l’autorité du temple aux paysans, qui n’avaient en principe pas le droit d’utiliser ces animaux. L’autorité du temple voulait interdire ce type de crimes en menaçant les laboureurs de la peine de mort. Comme cette peine n’était pas infligée habituellement, un document spécial a été rédigé pour le stipuler. D’ailleurs, ces contrats ont été rédigés devant tous les supérieurs des laboureurs, à savoir, gugallu272 et rab ešerti. Cela montre aussi que

l’autorité du temple avait l’intention de supprimer la possibilité de commettre des délits dans toute cette hiérarchie.

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