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1 Les convocations

1.4. Les autres personnes se portant garantes

1.4.1. Les gens se portant garants de produire les intéressés

À notre connaissance, un total de treize documents relate une garantie de présence des convoqués : PTS 2185, YOS 6 64, PTS 2840, YOS 6 194, YOS 6 206, YOS 6 213, BM 114471, YOS 7 111, Stigers, JCS 28, n. 43, TCL 13 157, YOS 7 137, YOS 7 170, YOS 7 178. Ces documents ne sont pas uniformes et ne correspondent pas à la même procédure judiciaire. Tableau 15 : Sanctions infligées aux garants de non-production des intéressés

Titre de la publication

Contenu Sanction en cas de

manquement PTS 2185489 Un prisonnier détenu pour le vol d’un

canard du repas-naptanu de la Dame d’Uruk a tenté de s’évader de prison. Au cours de sa tentative, il a tué le chef de la prison et s’est cassé la hanche. Amira, fils de Kurbanni, et Mannu-aki-Nabû, fils de Sum-Nabû, se sont portés garants de ce prisonnier, Nādin-ahi. Ils se sont portés garants de l’amener devant le

fonctionnaire-qīpu dès que Nādin-ahi serait

rétabli.

Paiement de 12 mines d’argent.

192 YOS 6 64 Marduk-mukīn-apli s’est porté garant

d’amener Nabû-uşur-šu, fils de Sîn-[ ], descendant de Nananarūtu, le jour de la convocation.

Absence de mention.

PTS 2840490 Muranu, fils de Nabû-ēţir, descendant de

Saggilia, s’est porté garant de Marduk-šum- iddin, fils de Nādinu, descendant de Suti491.

Encourir le châtiment du dieu et du roi.

YOS 6 194 Bibbea s’est porté garant d’amener Nabû- taddanna-uşur avant le mois de Tašritu.

Paiement de la part de dattes déclarée par Kalbaia à Nabû-mušētiq-uddê. YOS 6 206 Eribšu, fils de Ţab-uruk, et Mukīn-apli, fils

de Nabû-balāssu-iqbi, descendant de Mandidi, se sont portés garants d’amener le jour de la convocation un homme, dont le nom est illisible, auprès du šatammu et des scribes.

Paiement de 2 mines d’argent pour compenser le crédit appartenant à l’Eanna imposé au convoqué par la Dame d’Uruk.

YOS 6 213 Balāţu, fils de Nabû-ušallim, descendant de Sîn-leqe-unninni, s’est porté garant

d’amener Kalbi, fils de Nūrēa, et son père Nūrēa, fils d’Ahulap-Ištar, le jour de la convocation.

Encourir le châtiment du roi.

BM 114471492 Rēmūt-Bēl, fils de Bēl-uballiţ, descendant

de Gimil-Nanaya, et Marduk-šum-iddin, fils de Nabû-ahhē-uballit, descendant de

Encourir le châtiment de Cyrus.

490 Kleber 2017, n. 7.

491 Dans TCL 13 177 et deux documents similaires, YOS 6 232, AnOr 8 30, Marduk-šum-iddin a prêté serment à

l’occasion de l’estimation forfaitaire des récoltes avec des personnes habilitées, le 29e jour du mois de Tammuz de la 4e année de Cambyse. D’ordinaire, les assermentés se répartissent en deux groupes : celui des estimateurs, et

celui des scribes-comptables ; chacun d’eux a sa spécialité : les membres du premier groupe sont chargés d’apprécier l’importance de la récolte, et ceux du second groupe de l’enregistrer et de dresser, en conséquence, les reconnaissances de dettes : Cocquerillat 1968 : 53.) En fin de compte, Marduk-šum-iddin était un homme ayant réussi professionnellement et originaire d’une famille aisée, selon son nom d’ancêtre. Il n’était visiblement pas un subordonné du temple et n’avait pas l’air non plus d’être une escorte désignée par l’autorité du temple.

193 Balāţu se sont portés garants de Nabû-

mukīn-apli, fils de Marduk-šum-iddin, descendant de Balāţu, de l’amener le jour de la convocation.

YOS 7 111 Gimillu, fils d’Innin-šum-ibni, et Ardiya, fils de Nanaya-usalli, se sont portés garants d’amener Šamaš-mudammiq, Tattannu, fils de Nabû-kinu-uballiţ, Ištar-rişua et Šum- iddin, le jour de convocation. Les

convoqués sont accusés de crime d’atteinte aux biens du temple.

Absence de mention.

Stigers, JCS 28, n. 43

Les garants493 sont obligés d’amener

Šamaš-zēr-iddin, fils de Labaši, qui a été mis aux fers, à Adad-uballiţ et Lukin494, le

jour de la convocation.

Encourir le châtiment de Gobryas.

TCL 13 157. Anu-šum-ibni, fils de Nabû-ēţir, descendant de Nabû-šarhi-ili, et Šamaš-zēr-iddin, fils d’Ahulap-innin, descendant d’Ekur-Zakir, se sont portés garants d’amener Nanaya- ēreš, fils de Gimillu, et Šamaš-erib, fils de Nabû-ah-iddina, le jour de la convocation.

Paiement des dattes

imposées aux convoqués par l’autorité du temple.

YOS 7 137 Gimillu et Nabû-ikşur se sont portés garants d’amener les cinq prisonniers devant Nabugu à Babylone. Gimillu et Nabû-ikşur étaient oblats de l’Eanna. Cinq prisonniers sont convoqués pour crime de lèse-majesté.

Encourir le châtiment du roi.

493 À cause de la cassure de la tablette, on ne sait pas qui étaient les gardes choisis par l’autorité du temple. 494 F. Rachel Magdalène pense qu’Adad-uballiţ et Lukin pourraient être les enquêteurs.

194 YOS 7 170 Mušallim-Marduk, fils d’Arad-Nabû,

descendant de šangu de Nabû, Baniya, fils de Nabû-uşur, descendant de Nabû-šarhi-ili, Bēl-šum-[...], fils de Nergal-iddin,

descendant de Pappa, Innin-šum-uşur, fils de Gimillu, descendant de Kuri, se sont portés garants de Nabû-zēr-līšir, fils de Nabû-mukīn-apli, descendant de Sîn-leqe- unninni, et Anu-pir’u-uşur, fils de Šamaš- šum-iddin, descendant de Sîn-leqe-unninni, pour les amener quand Nabû-ah-iddin rentrerait à la ville d’Uruk. Il s’agit d’une affaire de vol d’un bol en argent

appartenant au dieu.

Paiment d’1 mine d’argent en remplacement du bol en argent sur le présentoir qui se trouvait dans le temple de Gula.

YOS 7 178 Ištar-zēr-ibni, fils de Širiqqi, descendant d’Ea-kurbanni, Innina-šum-uşur, fils de Gimillu, descendant de Kuri, Šamaš-šum- iddin, fils de Mušēzib-Bēl, fils de Nur-Sin et Šamaš-zēr-iddin, fils d’Ahulap-Ištar, descendant d’Ekur-zakir495, se sont portés

garants d’amener Ina-şilli-urdimmu, fils de Nabû-bān-ahi, descendant de portier496, qui

a été mis aux fers, le jour de la convocation.

Encourir le châtiment de Gobryas.

495 Il est impossible d’identifier tous les garants à cause du manque de sources, mais les professions de deux des

intéressés sont identifiées : Ištar-zēr-ibni est orfèvre et Šamaš-šum-iddin est joaillier.

496 La cause de l’inculpation d’Ina-şilli-Urdimmu n’est pas claire, mais, comme il était menotté, son cas était,

semble-t-il, associé à une affaire judiciaire. Le nom d’Ina-şilli-Urdimmu a été repéré dans certains documents. D’une part, il s’est présenté comme garant dans le document YOS 19 65. Il a été obligé de remettre Liširu, fils de Nādin, auprès de Zēriya, šatammu, sinon, il devait payer 5 mines d’argent avec un autre garant, dénommé Šamaš- ah-bîtšu, fils d’Amēl-Innin ?. D’autre part, il s’est présenté en tant que témoin dans TCL 12 117 et AnOr 8 25.

Tous les documents qui évoquent Ina-şilli-Urdimmu ont été rédigés avant le 22e jour du mois d’Ulûlu de la 5e

année du règne de Cambyse, à savoir la date de la rédaction de YOS 7 178. Cependant, l’on ne trouve pas de documents associables à YOS 7 178. Il est donc impossible de connaître le destin d’Ina-şilli-Urdimmu avec ce document de garantie.

195 Dans certains documents (YOS 6 206, YOS 6 213, YOS 7 115, TCL 13 157, YOS 7 170), on peut constater que les garants sont issus de familles aisées, parce qu’ils portent des noms d’ancêtres. On peut aussi attester la présence de gens modestes, plus précisément des oblats du temple (YOS 7 137), parmi les garants ; il n’y avait donc pas de limite sociale pour devenir garant. Il est difficile d’établir des liens entre les garants et les garanties, parce que les documents sont dans la plupart des cas des documents isolés.

Malgré les limitations dues aux sources, on peut déduire plusieurs éléments à partir de certains documents :

1) Les garants peuvent être désignés par l’autorité du temple, comme dans YOS 7 137, qui concerne une affaire de lèse-majesté dans laquelle un détenu a prononcé une mauvaise parole contre le roi ; les prisonniers qui étaient avec lui sont devenus témoins de cette affaire. Comme il s’agit d’un crime grave, parce qu’il touche le roi, l’affaire est transférée à la cour suprême497. L’autorité du temple prend en charge le convoyage des prisonniers, et Gimillu et Nabû-ikşur sont choisis comme escortes. Le choix des garants dépend ici de la volonté de l’autorité du temple.

2) Dans PTS 2185, les garants sont deux personnes dénommées Amira, fils de Kurbanni, et Mannu-aki-Nabû, fils de Sum-Nabû. Le garant est Nādin-ahi, fils de Sum-Nabû. On voit qu’un des garants est le frère de la personne garantie. Un autre garant aurait pu être un proche de la garantie, parce qu’Amira est un nom ouest-sémitique. D’après la suggestion de K. Kleber et E. Fahrm, en considérant le père de Nādin-ahi, Nādin-ahi pourrait aussi être un homme d’origine ouest-sémitique498. Dans cette affaire, les garants étaient des proches de la personne mise en

cause.

3) YOS 7 170 : il s’agit d’une affaire de vol d’un bol qui se trouvait dans le temple de Gula. Les garants sont quatre personnes : Mušallim-Marduk, fils d’Arad-Nabû, descendant de šangu de Nabû, Baniya, fils de Nabû-uşur, descendant de Nabû-šarhi-ili, Bēl-šum-[ ], fils de Nergal- iddin, descendant de Pappâ, Innin-šum-uşur, fils de Gimillu, descendant de Kuri. On ne retrouve pas les noms des garants par ailleurs, mais l’étude d’autres documents concernant le vol de biens sacrés des dieux montre que les garants mentionnés dans ce document YOS 7 170

497 La présence de la clause ina pani devant le nom de Nabugu démontre que la demande de transport a été faite

pour continuer une enquète.

196 pourraient être des personnes admises dans le temple499. Comme la cella des dieux, lieu où l’on

trouve les objets appartenant aux dieux, n’était accessible qu’aux personnes admises au temple (ērib bīti), ces derniers avaient la responsabilité de rechercher les coupables en cas de disparition des objets du culte. Les choix des garants étaient cette fois associés à la nature du délit.

Ces trois exemples nous montrent que les garants peuvent être choisis selon divers critères en fonction du contexte.

Selon les pénalités attestées dans les documents mentionnés supra, les garants peuvent être punis par diverses sanctions, depuis la peine pécuniaire jusqu’à la peine définie par la clause-hīţu. Il semble que les garants doivent encourir la même peine que celle que risquaient de se voir infliger les garanties. On ne peut pas citer tous les documents, car ils sont souvent isolés et ne contiennent pas suffisamment de données pour confirmer cette particularité. Cependant, dans quelques documents, le principe de l’application de la même peine pour le garant à la place de la garantie est attesté. Par exemple, dans le document YOS 6 206, les garants risquent d’être punis de la peine pécuniaire de 2 mines d’argent. Cette somme représentait l’argent correspondant au crédit de l’Eanna imposé sur le convoqué par la Dame d’Uruk500.

Dans YOS 7 137, les escortes qui se sont portées garantes d’amener cinq prisonniers encouraient le châtiment du roi en cas de non-accomplissement de leur tâche, car il s’agissait d’une affaire lèse-majesté, donc touchant le roi.

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