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I. Premier chapitre –transgression des interdits religieu

4. L’interdiction de se présenter devant les dieu

1.3. L’élevage du bétail

Concernant le bétail, l’administration était organisée de façon interne et externe. L’élevage du petit bétail était administré par l’organisation externe ; celle-ci fournissait le bétail pour l’offrande régulière à l’organisation interne. D’après H. M. Kümmel, il y avait trois niveaux hiérarchiques dans cette organisation externe : rab būli234 – naqidu – re’u.

Le rab būli était le surveillant des bergers. D’après le document YOS 6 77, un rab būli

dénommé Innin-šar-uşur, fils de Nergal-ušallim, descendant de Sîn-leqe-unninni, comptait parmi erib bitati kinalti u mār banî, les personnes admises aux temples, les prébendiers et les

notables. Le rab būli semble originaire de la haute société. Conformément à YOS 7 39 et YOS 7 83, il est clair que le rab būli était à la tête du groupe des bergers ; cependant, l’organisation

est mal connue235. Le temple engageait les bergers (naqidu). Ils concluaient des contrats. Le

bétail était donné à chaque berger conformément aux contrats. D’après H. M. Kümmel, le

232 Jursa 1995 : 91.

233 Jursa 1995 : 103-105, 110.

234 Le titre exact est rab būli ša şeni ša Ištar ša Uruk. 235 Kozuh 2014 : 153.

69 niveau de re’u était différent de celui de naqidu. Le berger qui élevait vraiment le bétail était les re’u236.

D’après les contrats, en principe, les bergers (naqidu) devaient fournir 66 2/3 d’agneaux et d’agnelets pour 100 brebis fertiles, 66 2/3 de chevreaux et chevrettes pour 100 chèvres, 1,5 mine de laine par bélier et brebis, et 5/6 mine de toison par bouc et chèvre. 10 % de perte en bétail, par décès, di-ik-tum, était accepté237.

Le calendrier de gestion de l’administration de l’élevage du bétail n’est pas bien établi, à cause de la nature des sources qui nous sont parvenues. D’après les recherches de M. Kozuh, le calendrier de l’organisation devait être divisé en quatre périodes. La première période était constituée de trois mois, Simanu, Duzu, Abu. Durant cette période, les moutons paissaient dans le voisinage de la ville d’Uruk. Les inspections (amirtu) précédant la remise des bêtes avaient lieu plus tôt, en Du’uzu, et il semble que le moment de la tonte était celui où les redevances étaient perçues, d’après YOS 7 143, daté des mois de Du’uzu et Abu238. Pendant la deuxième

période, durant les mois de Ululu, Tašritu et Arahsamnu, certains moutons étaient en pâture autour de la ville d’Uruk. Cette période était le moment où les brebis mettent bas pour la deuxième fois. Le temple devait sûrement essayer d’apposer la marque d’appartenance du bétail avant le mois de Tašritu, car, le bétail partait ensuite chercher les pâtures d’hiver. La troisième période correspondait aux mois de Kislimu, Tebetu et Šabattu. Le bétail se déplaçait pour chercher les pâtures d’hiver. Si le propriétaire en avait les moyens, le bétail restait autour de la ville d’Uruk et pouvait survivre avec le fourrage. Cette époque marquait le commencement de l’accouchement des brebis. Mais, à cause de la rigueur des saisons, le taux de mortalité des agnelets et des agneaux était très élevé. La dernière période correspondait aux mois d’Addaru, Nisanu et Aiaru. À la fin de cette période, le bétail se rapprochait de la ville d’Uruk pour paître près des champs irrigués239.

Quatre documents témoignent des sanctions en cas de retard au moment du comptage du bétail : YOS 17 30, GCCI 1 15, TCL 13 137, PSBA 38 p. 26. Ces textes peuvent se regrouper en deux ensembles selon la nature des punitions, à savoir, la peine pécuniaire (YOS 17 30, GCCI 1 15) et la clause-hīţu (TCL 13 137, PSBA 38 p. 26.). Deux premiers documents sont

rédigés sous le règne de Nabuchodonosor II. YOS 17 30 a été rédigé le 26e jour du mois de

Duzu de la 26e année du règne de Nabuchodonosor II dans la ville d’Opis.

236 Van Driel 1997 : 225. 237 Van Driel 1997 : 223. 238 Joannès 1982 : 67. 239 Kozuh 2014 : 15-16.

70 YOS 17 30

01. i-na iti še Idnà-mu-mu a-šú šá [Ien]-ia

02. a-na unugki il-la-kám-ma níg-ka

9 šá ùz-me

03. níg-ga d15 u dna-na-a it-ti

04. Idmaš-[lugal-uri

3] lú qí-pi u Idnà-na-din-mu

05. lú šà-tam ip-pu-uš ki-i la it-[tal-ka]

06. 7 ma-na kù-babbar a-na níg-ga d[gašan unugki]

07. i-ţùr-ru ina gub-[zu] 08. šá Idmaš-lugal-uri

3 (cassé)

09. ù [Idnà-na-din-mu]

10. [……..]

11. lú mu-k[in-nu …..] 12. lú qí-i-pi šá uru ù-[pi-iá]

13. Idbe-numun-bašá a-šú šá Išu-[la-a]

14. I mar-duk a-šú šá Iku-na-a a Iki-din-damar-utu

15. Idùg-ga-damar-utu a-šú šá Ia-a a Ié-kur-za-kir

16. Igi-damar-utu a-šú šá Işil-la-a

17. Ien-šú-nu a-šú šá Iden-dù

18. Inad-na-a a-šú šá Iden-mu

19. u lú umbisag Iden-mu a-šú šá Idnà-[…]

20. uru ú-pi-iá iti šu u4 26-kám

21. mu 2-kám Idnà-níg-du-[pap] lugal tin-tir ki

01-05. Dans le courant du mois d’Addaru, Nabû-šum-iddin, fils de [Bēl]ia ira à Uruk. Il fera le compte des chèvres du Trésor d’Ištar et Nana avec Ninurta-[šar-uşur], fonctionnaire-qīpu et Nabû-nādin-šum, šatammu.

05-10. S’il ne [va] pas, il remettra 7 mines d’argent au Trésor de [la Dame d’Uruk]. Fait en présence de Ninurta-šar-uşur et Nabû-nādin-šumi.

11-18. Témo[ins…..], l’officier-qīpu de la ville d’Opis, Ea-zēri-iqîša, fils de Šu[la], Marduk, fils de Kunā, descendant de Kidin-Marduk, Tab-Marduk, fils d’Aplaya, descendant d’Ekur- zakir, Mušallim-Marduk, fils d’Aplaya, descendant d’Ekur-zakir, Mušallim-Marduk, fils de Şillā, Bēlšunu, fils de Bēl-ibni, Nadnā, fils de Bēl-iddin.

71 19. et le scribe, Bēl-iddin, fils de Nabû-[iddin]

20-21. la ville d’Opis, le mois de Dûzu, le 26ème jour de l’an 2 de Nabuchodon[osor II], roi de Babylone.

D’après ce document, Nabû-šum-iddin, fils de Belia, est obligé d’aller à la ville d’Uruk afin de justifier le compte des chèvres du Trésor d’Ištar et Nanaya avec l’officier-qīpu et

šatammu. S’il n’y va pas, il serait obligé de donner 7 mines d’argent. GCCI 1 15 décrit une

situation similaire. Dans ce document, trois hommes, Nabû-na’id, fils de Bēl-iddin, Ši-ilu, fils de Nanaya-karabi, et Bēl-ibni, fils de Nabû-iddin, se portent garants de Rēmūt, fils de Nabû- iddin, auprès du fonctionnaire-qīpu et du scribe de l’Eanna. Rēmūt a été convoqué au sujet du comptage du petit bétail. Si les garants ne le ramènent pas à l’autorité du temple, ils devront donner 5 mines d’argent. Contrairement à YOS 17 30, ce document est rédigé dans la ville d’Uruk elle-même. Les montants de la pénalité de retard sont variables : 7 mines d’argent pour YOS 17 30 et 5 mines d’argent pour GCCI 1 15. Cela montre que la pénalité de retard n’est pas une peine pécuniaire forfaitaire. L’autorité du temple prescrivait, semble-t-il, des pénalités différentes en fonction des cas. D’après les autres documents que nous mentionnerons plus loin, ces montants correspondent probablement à la compensation du petit bétail qui aurait dû être présent au comptage.

Nous allons voir deux derniers documents qui témoignent la sanction définie par la clause-hīţu en cas de retard au moment de la vérification des comptes : PSBA 38 p. 26 et TCL

13 137. Dans le premier document, PSBA 38 p. 26, Iši-[Amurru], fils de Nuranu, est l’un des protagonistes de ce texte. Malheureusement, il n’est attesté jusqu’à présent dans aucun autre document. Par contre, nous trouvons un homme dénommé Nuranu, fils d’Harişu, dans un texte provenant des archives de l’Eanna240. Dans cette tablette, Iši-Amurru jure d’aller à la ville

d’Uruk avec l’obligation de compter, avec le šatammu de l’Eanna et le scribe de l’Eanna, du gros bétail appartenant à la Dame d’Uruk. La date promise indiquée était à compter de 15 jours après la date de rédaction.

Le dernier texte, TCL 13 137, fut rédigé le 24e jour du mois de Kislimu (IX) de la 5e

année du règne de Cyrus, roi de Babylone, roi des pays. Nergal-šum-ibni, fils d’Ahhē-ša et Anu-ah-iddina, fils d’Amēl-Nabû ont juré par (les noms) de Bēl, Nabû et adê du roi auprès de

72 Nidinti-Bēl, šatammu de l’Eanna, fils de Nabû-mukîn-zēri, descendant de Dabibi et Nabû-ah- iddin, officier royal, responsable de l’Eanna241.

73 Tableau 2 : Comparaison des clauses pénales dans PSBA 38 p. 26 et TCL 13 137

Tablette la clause de condition préalable la traduction

PSBA 38 p. 26 10-13. ki-i u4 7-kám šá iti še Ii-ši-d[kur-gal] níg-šid šá áb-

gu4-me it-ti lú šà-tam ù lú umbisag-meš šá é-an-na la i-

te-ép-šú hi-ţi šá lugal i-šad-da-ad

10-13. Si Iši-[Amurru] ]ne fait pas le compte du gros bétail avec le

šatammu et les scribes de l’Eanna le 7e jour du mois d’Addaru, il

encourra le châtiment du roi.

TCL 13 137 12-16. ki-i Idu-gur-dù(*) u Ida-nu-šeš-mu a-na a-dan- ni-šú-nu a-na u4 10-kám šá iti zíz a-na e-piš níg-ka9 šá

áb-gu4-há ù u8-udu-há níg-ga dinnin unugki šá ina pa-ni-

[šú-nu] [la] [il-la-ku]-ma níg-ka9 ina é-an-na la i-[pu-šu]

hi-ţu šá dingir u lugal i-šad-da-ad

12-16. Si Nergal-šum-ibni et Anu-ah-iddina ne [viennent] pas le jour fixé, (c’est-à-dire) le 10e jour du mois de Šabātu, pour faire le

compte du gros bétail et du petit bétail du Trésor d’Ištar de la ville d’Uruk qui est à leur disposition, et qu’ils ne [font] pas le compte dans l’Eanna, ils encourront le châtiment du dieu et du roi.

74 Le contenu du serment de TCL 13 137 est plus ou moins identique à celui de PSBA 38 p. 26. Les protagonistes furent convoqués pour amener petit et grand bétail (PSBA 38 p. 26 : du gros bétail, TCL 13 137 : le petit bétail et le gros bétail), le 10e jour du mois de Šabātu (XI)

de la 5e année du règne de Cyrus, devant le šatammu et le responsable bēl piqitti de l’Eanna. Le

décalage entre la date de rédaction et celle de la convocation était de 46 jours.

D’après la suggestion de M. Kozuh, l’inspection précédant la remise des bêtes avait lieu plus tôt, en Du’uzu, et le moment de la tonte était celui où les redevances était perçues, aux mois de Du’uzu et Abu. Mais les documents en question ne sont pas en relation directe avec le moment de la tonte (IV-VI), si l’on considère les dates mentionnées : PBSA 38 p. 26, mois d’Addaru – XII ; et TCL 13 137, mois de Šabattu – IX242.

Ces convocations auraient donc pu être rédigées uniquement avec le but de compter le bétail exceptionnel en présence de l’autorité du temple, à savoir le šatammu de l’Eanna et le responsable - le bēl piqitti de l’Eanna243.

Tableau 3 : Comparaison des dates et des lieux inscrits dans PBSA 38 p. 26 et TCL 13 137

Nous pouvons nous demander pourquoi les personnes concernées étaient obligées de vérifier les comptes avec deux hauts fonctionnaires du temple. En effet, les documents ne précisent pas leur objectif. D’ailleurs, il s’agit de documents isolés : il est difficile de comprendre le contexte dans lequel ils ont été rédigés. Toutefois, les lieux de rédaction des documents ont attiré notre attention. Deux des documents n’ont pas été rédigés dans la ville

242 La date de convocation n’était pas celle de la rédaction.

243 En voir le tableau en haut. D’après F. Joannès, il peut s’agir aussi d’une clȏture annuelle des comptes, en fin

d’année.

le document Serment la date le lieu

PBSA 38 p. 26

serment d’engagement Nbn 12/12-dis/22 → Nbn 12/12/7

Ville de Mahra

TCL 13 137 serment d’engagement Cyr 5/9/24 → Cyr 5/11/10 Ville de Kar-

75 d’Uruk : PBSA 38 p. 26 fut rédigé dans la ville de Mahra et TCL 13 137 fut écrit dans la ville de Kar-dNinurta. En réalité, l’inspection ne se déroulait pas uniquement en ville mais pouvait

être réalisée sur le lieu de pâturage du bétail. C’était le rab būli qui prenait alors en charge le rôle de l’inspection244. Contrôler le berger-naqidu n’était pas une affaire facile même pour quelqu’un qui avait une position supérieure comme le rab būli. YOS 7 163 peut être un excellent exemple pour démontrer cette réalité.

Le document, YOS 7 163 fut rédigé le 13e jour du mois d’Ulûlu de la 4e année du règne

de Cambyse. Arad-Bēl, un rab būli, avait ramené un berger-naqidu dénommé, Arrabi, fils de Gudada, qui était sous sa responsabilité, devant le šatammu de l’Eanna et l’officier-royal, le responsable de l’Eanna. D’après le discours d’Arad-Bēl, Arrabi, fils de Gudada, n’avait pas fourni l’offrande régulière :

05-06. udu-me a-na šá-dug4 [šá] dgašan šá unugki li-bu-kám-ma lid-di-in, (Il faut qu’il) ramène

le bétail pour l’offrande régulière, et qu’il (le) donne !

A la suite de cette déclaration, l’autorité de temple avait ordonné à ce berger de donner 6 moutons mâles provenant du petit bétail de la Dame d’Uruk afin de les tondre pour l’offrande régulière au temple.

Il est regrettable que l’on n’ait pas beaucoup de documents associés à ce sujet. Au moins, YOS 7 163 démontre que si le rab būli n’arrivait pas à bien gérer les bergers-naqidu, il pouvait alors demander l’aide de l’autorité du temple. On ne peut pas interpréter TCL 13 137 et PBSA 38 p. 26 de manière sûre et certaine comme ayant été écrits dans la même situation. Mais on ne peut écarter cette possibilité parce que TCL 13 137 et PBSA 38 p. 26 n’ont pas écrits dans la ville d’Uruk. Le contrôle des bergers de bétail aurait pu être ainsi totalement sous la responsabilité du lú rab būli. Si lú rab būli n’arrivait pas à bien gérer ces gens, il fallait que l’autorité du temple, le šatammu et le bēl piqitti, soit en mesure d’intervenir. Il est possible que ce soit la raison pour laquelle le document souligne l’importance du compte en présence du

šatammu et du responsable de l’Eanna. La clause-hīţu aurait pu alors avoir la fonction d’obliger

les bergers à être vigilants sur leurs tâches et obligations. Cependant, cette explication doit rester une hypothèse. M. Kozuh a supposé que la clause-hīţu employée dans le contexte administratif

en ce qui concerne l’élevage du bétail était utilisée pour punir le personnel appartenant au temple, à savoir les dépendants des grands organismes245. Cependant, d’après les exemples de

244 Peek 3

76 détournements et d’autres crimes commis par les dépendants du temple et leurs conséquences, son hypothèse pourrait ne pas être correcte. En considérant l’utilisation de la clause-hīţu à d’autres occasions, celle-ci ne se limitait pas aux dépendants des grands organismes. D’ailleurs, les crimes commis par les dépendants du temple étaient punis diversement, selon les crimes commis. Les documents TCL 13 137 et PBSA 38 p. 26, qui évoquent la sanction de la clause- hīţu, restent des cas exceptionnels, étant donné que les autres documents relatifs au traitement des retards mentionnent dans la plupart des cas la peine pécuniaire, à savoir le remboursement de la dette.

YOS 7 43 explique un cas de retard par le marquage du bétail en tant que propriété du temple. Bēl-ibni, fils de Kabtiya, s’est porté garant de Nabû-ahhē-uballiţ, fils d’Ibnaia, Rēmūt, fils de Marduk-Bēl-ili, et Anu-ban-ah, fils de Šulaia, auprès de Nabû-ah-iddin, l’officier royal, le responsable de l’Eanna. Jusqu’au quinzième jour du mois d’Aiaru, Nabû-ahhē-uballiţ, Rēmūt et Anu-ban-ahi devaient rapporter le reliquat (rehu)246 du grand et du petit bétail appartenant

au Trésor de l’Ištar d’Uruk afin qu’ils marquent (de l’étoile) le bétail dans le temple d’Eanna. En cas de retard, le garant, à savoir Bēl-ibni, était obligé de payer le reliquat du grand et du petit bétail de l’an 6. On ne connaît pas la sanction qui aurait été imposée à Nabû-ahhē-uballiţ, Rēmūt et Anu-ban-ahi. Il faut noter que Nabû-ahhē-uballiţ, Rēmūt et Anu-ban-ahi ont juré devant l’autorité ne pas être en retard. Le serment est utilisé afin de prévenir le retard.

S’agissant de notre sujet, les bergers devaient fournir au temple les nouveau-nés du bétail et des sous-produits, à savoir la laine et la toison des brebis. Des retards dans le versement des nouveau-nés du bétail et des sous-produits pouvaient durer des années ; nous allons voir comment le retard était alors traité par l’autorité du temple. Tout d’abord, d’après YOS 7 103247,

le retardataire pouvait être convoqué par l’autorité du temple. Dans ce document, c’est un surveillant des bergers, lú rab būli, Arad-Bēl, fils de Šar-ukīn, qui prend en charge son convoi,

se portant garant d’amener Innin-ah-iddin, fils de Bēl-ahhē-ušallim, et Nanaya-karib, fils d’Ardiya, jusqu’au 10e jour du mois d’Ululu-second-intercalaire auprès de Nabû-mukīn-apli,

šatammu de l’Eanna, fils de Nādin, descendant de Dabibi et Nabû-ah-iddin, officier royal, le

responsable de l’Eanna. S’il ne le ramène pas, il est obligé de donner lui-même les reliquats imposés à Innin-ah-iddin. Selon la suggestion de M. Kozuh248, le rab būli n’était pas

responsable des reliquats du bétail, qui étaient à la charge des bergers sous son contrôle par son

246 Afin de connaître ce terme, voir : Kozuh 2014 : 92-120. 247 Pour l’édition de ce document, voir: San Nicolò 1956 : 31. 248 Kozuh 2014 : 156.

77 statut. Arad-Bēl, fils de Šar-ukīn, était responsable des reliquats d’Innin-ah-iddin car il s’était porté garant de lui.

D’après les sources, les reliquats d’animaux pouvaient être payés selon diverses méthodes : argent, personnes, maisons, terre, autres animaux, voire vêtements. Dans le document YOS 7 164249, Nabû-mukīn-apli et Bēl-šar-uşur, fils d’Ahi-jalidu, ont vendu deux

garçons, les esclaves Ki-Šamaš et Ištar-ah-iddina, au temple de l’Eanna. Le prix de ces deux garçons était de 2 1/2 mines d’argent. Ce montant était l’équivalent des reliquats de moutons et chèvres, de laine et de toison de chèvre de la première à la quatrième année de Cambyse. Ce document a été rédigé le 22e jour du mois de Du’uzu de la 4e année de Cambyse. Si l’on suit la

déclaration figurant dans ce document, il y avait des reliquats à rendre au temple depuis la première année de Cambyse chez Nabû-mukīn-apli et Bēl-šar-uşur. Il s’agit de trois années de retard, mais, malgré la durée de ce retard, ce document ne mentionne pas de pénalités particulières sanctionnant ce retard. D’après la suggestion de M. Kozuh, ce document signifiait la fin de la relation contractuelle entre le Temple, d’une part, et Nabû-mukīn-apli et Bēl-šar- uşur, d’autre part. Cet événement est probablement dû à l’implication de Nabû-mukīn-apli dans une vente illégale de bétail appartenant au temple250. On peut constater une histoire similaire

dans le document TCL 13 179. Dannu-ahhēšu-ibni, fils de Nanaya-šininni, esclave de Nanaya- ah-iddin, fils de Nergal-ina-tēši-ēţir, a été pris en gage à la place du reliquat de moutons et de chèvres, biens de l’Ištar d’Uruk, par Nabû-ah-iddina, l’officier royal, le responsable de l’Eanna. Comme le document est cassé, on ne connaît pas la durée du retard. Mais il faut noter la volonté de l’autorité du temple de récupérer ses biens, parce que l’officier royal a confisqué cet esclave, qui avait été donnée à la fille de Nanaya-ah-iddin, Ubartu, plus précisément la fille mariée. Ainsi, l’autorité faisait des recherches auprès de toutes les familles de retardataires en cas de nécessité, même s’agissant d’un bien mobilier, en l’espèce un esclave, donné au moment du mariage.

D’après trois documents, AnOr 8 57, AnOr 8 58 et AnOr 9 15, les maisons pouvaient aussi être confisquées par le temple à la place des reliquats non payés. Les deux premiers documents sont des contrats de location ; le dernier est un contrat de vente. Malheureusement, la nature de ces documents ne permet de connaître ni la durée du retard, ni la procédure. Une maison d’Innin-apla-iddina, fils d’Innin-mukīn-apli, et d’Innin-zēr-iddina, fils de Zērûtu, a été

249 San Nicolò 1932 : 182. 250 Kozuh 2014 : 109.

78 transférée à l’Eanna à cause d’un reliquat de boucs, chèvres et peaux du Trésor d’Ištar d’Uruk à leur charge et à la charge de Zērûtu dans AnOr 8 57. Cela nous montre que la dette était héritée depuis la génération du père jusqu’au fils. Quant à AnOr 8 58, on y voit le transfert d’une maison de Bēl-ahhē-iddin, fils de Gudadu, à l’Eanna en échange du reliquat de moutons à sa charge. AnOr 9 15 est un contrat de vente qui a été réalisé pour payer au temple des reliquats de petit bétail et de laine équivalant à 1 mine d’argent. Nergal-ēpuš, fils de Nabû-iqīša, le

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