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Chapitre 1. Méthodologie et terrains d’étude

1.2 La méthodologie

1.3.6 Les sujets hors partenariat

Les entretiens individuels

En dehors des personnes rencontrées (individuellement ou collectivement) dans le cadre de nos quatre terrains-partenaires, nous avons recruté 23 sujets disposés à participer à notre recherche et à exposer leurs expériences de travail et d’usages de drogue. 6 personnes ont été rencontrées par Renaud Crespin et 17 par nous-même.

Marc Éducateur spécialisé CSAPA* (88) M

Myriam Chargée de prévention CSAPA*(76) F

Pascale Chargée de mission Le siège national de la fédération (75) F

Patrick Directeur CSAPA* (41) M

Pauline Infirmière CH (84) F

Pierre Médecin addictologue Addictologue retraité Ancien président de la fédération (75) M

Valérie Infirmière Centre hospitalier (84) F

Virginie Chargée de prévention CSAPA* (77) F

Tableau 10 : Entretiens individuels hors partenariat

Les contributions au forum « Drogues et travail »

Entre 2014 et 2016, parallèlement à notre recherche-action a proprement parlé (entretiens individuels et collectifs et activités participantes de recherche) nous avons étudié les échanges de 32 contributeurs du Forum « Drogues et travail » du site Psychoactifs.org. Ce site internet est un espace où les usagers de drogues se rencontrent et se soutiennent dans une dynamique communautaire de soutien et de reconnaissance et de réduction des risques.

Prénom Emploi Age Sexe

Aline Chargée de mission 30 F

Béatrice Architecte 42 F

Catherine Dirigeante d’un cabinet de conseil 45 F

Didier Médecin 52 M

Emmanuel Intermittent du spectacle 49 M

Fabien Consultant-Formateur 31 M

Franck Directeur général 40 M

François Rédacteur en chef 51 M

Françoise Secrétaire de rédaction 51 F

Laurence Enseignante 50 F

Luc Conteur/ouvrier 35 M

Manuel Ouvrier 35 M

Marie Comédienne 28 F

Marie Infirmière du travail 43 F

Marjorie Chargée de mission 26 F

Martine Médecin addictologue 59 F

Matthieu Chef de travaux 35 M

Nathalie Assistante de direction 48 F

Patricia Médecin du travail 52 F

Paul Médecin du travail 47 M

Roberto Maquettiste 47 F

Sylvie Journaliste 47 F

Valérie Employée-caviste 30 F

(*) Nr : Information non renseignée

Tableau 11 : Contributeurs au forum « Drogues et travail » du site Psychoactif

Alias Emploi Sexe

Alcolox Nr* M

Babaji Nr M

Benoît Commercial M

Big horse Nr M

Drugstore Cowboy Nr M

El Tonio Couvreur, échafaudage M

Jahmali Employé M

Junkfood Webmaster M

Kozik Nr M

LLoigor Téléopérateur M

Mikykeupon Nr M

Miss Tique Infirmière F

MissTrip Nr F

Mister No Nr M

Mister X Bûcheron M

Mistouflette Nr F

Niglo Soignant en addictologie M

Onirik Nr M

Papajumba Nr M

Polo 187 Métier de la santé M

Prescripteur Médecin M

Psychodi Soignant en addictologie M

Raatus Infirmier M

Rico Le Sudiste Infirmier M

Ricozon Ingénieur - Modérateur Psychoactif M

Sativa Nr M

Shaolin Modératrice de Psychoactif M

Snoopy Infirmier M

Speedygonz Soignant en addictologie M

Stelli Nr F

Victor5fly Nr F

YourLatestTrick Métier du social M

ÉTUDE DE CAS : Miss Tique, infirmière

Miss Tique

« je ne sais pas exactement ce que j'attends en écrivant ce message, mais je ressent le besoin d'écrire pour poser un peu ma situation et ce qui me pèse..
 
je suis dans le milieu médicale, infirmière, mais aussi toxicomane.. deux choses incompatibles?? j'ai tjs réussi à faire avec, ça ne m'a jamais trop gêné jusqu'à il y a peu de temps.

j'ai commencé un ttt méthadone depuis plus d'un an. et ça se passe plutôt pas trop mal, sauf que j'ai commencé pour compenser à "piquer dans les charriots" et la je m'en veux bcp. je sais que je risque mon poste, mon diplôme, ma fierté dignité, mais j'ai fais l'erreur de piquer de l'hypnovel, midazolam (on en trouve qu'en milieu hospitalier en france) et j'ai bcp de mal à m'en débarrasser.

j'en ai honte, c'est qque chose qui me pèse bcp, je me fais peur, et quand j'ai commencé ce métier j'étais loin d'imaginer que j'en arriverai là
 
j'aime mon métier, j'y tiens et j'en ai besoin. le truc c'est que j'arrive à tenir quelques temps sans rien "piquer" mais au bout de quelques semaines je suis envahi, obsédée par l'hypnovel et je fini par en reprendre.
 
j'ai finis par en parler à mon medecin qui me suit pr la métha (chose très difficile à avouer) et heureusement il n'est pas du tout dans le jugement, et je dois commencer une thérapie pr régler le fond. 


en attendant je galère. je vis dans la peur d’être découverte par mes collègues et la honte de faire ce que je fais et d'en arriver la. aujourd'hui ça doit faire 2 semaines que je n'ai rien pris (mais du coup conso d'héro à coté) et je vais essayer de tenir...
 
je viens de lire le témoignage de mandraguore, aussi IDE et rien que ça ça me rassure un peu, et ouai je comprends faire une OD en plein boulot ça doit pas être facile de rebondir après ça, surtout que bcp de soignants sont quand même catégorique en ce qui concerne les UD (dans les services techniques du moins, mais faut pas généraliser non plus). Mais d'un autre coté, c'est peut être quelque part un soulagement, tes collègues sont au courant, et tu peux leur prouver que ça ne fais pas de toi une mauvaise IDE au contraire. et pas obligé de cacher tes cicatrices sur les bras? d'un coté c'est peut être un peu libérateur non? et les connards qui te jugent, ba laisse les parler, ce sont des connards ! la base du soignant c'est la tolérance ...
 
voila, encore une fois je ne sais pas ce que j'attends en écrivant ce message, peut être d'autre témoignage de soignant qui sont dans le même cas, ça me rassurerais de savoir que je ne suis pas seule
 


Réponse de Fabrice à Mis Tique

Le jeu qui n'en ai pas un n'en vaut pas la chandelle. A te lire, Miss Tique j'imagine bien le merveilleux effet qui pro cure l'hypnovel, mais les risques d'être découverte sont rééls, tu risques ta carrière professionnelle et peut-être aussi je suppose une interdiction d'exercer.
Tu as choisi une profession qui manipule du vivant, des être humains qui mettent leur vie entre les mains des personnels soignants, aussi tu te dois d'avoir une étique irréprochable et être aussi lucide que faire ce peut.
Il y a un temps pour les drogues, le temps de la récréation et un temps pour l'exercice de ta profession.
Je ne saurais que trop te conseiller de perdre de vu en effet ce produit.

Réponse de Nurse à Mis Tique

soignant moi aussi (eide en 3e année) j'ai a faire face aux même tentations que toi. La solution que j'ai choisi c'est de ne pas travailler dans des lieux où la gestion des médicaments et de la pharmacie n'est pas informatisée.
Evite toute allusion de près ou de loin a tes consommations, mais aussi sur les effets en général. Des fois ça plaisante la dessus, écoute, mais ne dis rien. Ca peut attirer les soupçons.
 
 Mon addictologue m'a dit un jour que la toxicomanie médicamenteuse n'était pas quelque chose de rare chez les infirmier(e)s. Le plus souvent ce sont des hypnotiques qui sont consommés.
Ne pense pas que le midazolam n'a pas de conséquence sur ton travail parce que tu vas le consommer le soir. Il est très amnésiant et cet effet est cumulatif. Plus tu en consommes souvent, plus tu vas de flinguer la mémoire immédiate. J'ai du changer de voie d'aministration (de iv à intrarectal) pour pas me laisser de marques. Je n'ai plus jamais refait d'iv au boulot après qu'avoir poussé 2 ampoules de topalgic ça a saignoté et j'ai du resté le bras croisé tout le temps que la cadre nous faisait son speech dans le poste de soin. Un tel mélange de honte et de trouille. Je te souhaite de ne pas avoir à t'approcher trop de la ligne rouge pour réagir. J'ai eu beaucoup de chance et je ferai tout pour que ces histoires appartiennent au passé. Si comme moi ce métier t'est quelque de chose de très précieux, précieux au-délà d'un simple travail, mets toi cette barrière infranchissable. Bisou et bon courage !!

Miss Tique

rien au boulot, à part ma méthadone que je prends le matin. j'insiste la dessus parce que c'est pas parce que je suis UD que je suis complètement irresponsable et que je suis une mauvaise soignante! je maitrise mon boulot sans vouloir prendre la grosse tête non plus je ne suis pas parfaite mais jusque là je n'ai eu que des retours positifs de la part de ma cadre...


pour nurse, je n'envisage absolument pas de parler de mes addictions à mes collègues!! loin de là ! je ne veux pas être étiquetée "toxico" même si je pense que certains collègues ne seraient pas dans le jugement mais je ne prendrais pas le risque c'est claire. je parlais pour mandragore, qui est dans un cas différent ou ses collègues sont au courant de ses addictions, et je pensais que quelque part, cela peut être un soulagement, il faut essayer de voir le bon coté des choses!!

je suis d'accord avec toi seba59, mon médecin m'a prescrit du xanax... je suis un peu réticente mais si ça peut m'aider à éviter d'en piquer je suis preneuse... et la prochaine fois que je le voit je vais lui demander les coordonnées d'un psy pr entamer le vrai problème de fond
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