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CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE

3.3 Le contexte et les participantes

3.3.1 Le recrutement

3.3.1.2. Le profil des participantes

Deux enseignantes et trois élèves provenant de deux écoles du primaire participent à la recherche, comme l’illustre le tableau IV.

Tableau IV Profil des deux cas

Cas Enseignante École/classe Élève Séjour en classe d’accueil

1 Carla É1/6e année Jana Un an

2 Sophie É2/3e année Windy Deux ans

Tina Aucun

Les élèves

Les trois sont nées à l’extérieur du Canada. Deux, Jana et Windy, sont passées par une classe d’accueil avant d’être intégrées dans une classe ordinaire alors que Tina est arrivée au Québec avant l’âge scolaire et n’est pas passée par la classe d’accueil.

Jana

Jana est née en Afrique du Nord. Elle est arrivée au Québec en septembre 2011. Elle a fait un an en classe d’accueil à l’É1 et a été intégrée en septembre 2012 en classe ordinaire, en 6e année du primaire à la même école. Elle a fréquenté une école internationale catholique pour les filles dans son pays d’origine où elle a appris à lire et à écrire dans sa langue maternelle. Elle a aussi appris l’anglais et un peu le français. Elle signale qu’elle était une très bonne élève dans son pays d’origine. À la maison, elle parle sa langue maternelle et le français, car ses parents se débrouillent bien dans cette langue. Elle a une seule sœur plus âgée qu’elle qui l’aide en français. Son père l’aide en mathématiques et sa mère, en sciences. Elle a des amis dans son entourage et parle avec eux en français et dans sa langue maternelle. En classe, elle a deux amies, mais elle parle avec les autres élèves de la classe quand elle veut demander quelque chose.

Jana pense que les leçons et les examens étaient plus difficiles dans l’école de son pays d’origine, car il y avait beaucoup d’examens, pas beaucoup de récréation, plus de devoirs, les élèves ne restaient pas avec la même enseignante et il y avait une salle d’ordinateurs. Elle aime l’idée d’entrer au secondaire l’année prochaine, mais pas l’idée de changer d’enseignant. Elle mentionne qu’elle est bien préparée en mathématiques pour le secondaire, mais pas en français.

Windy

Windy est née dans un pays de l’Asie. Elle est arrivée au Québec il y a trois ans et retourne visiter son pays chaque année. C’est sa première année à l’É2. Avant, elle a passé deux ans en classe d’accueil à l’É1. Windy lit, écrit et parle dans sa langue maternelle, la langue parlée à la maison. Elle connaît aussi bien l’anglais. Elle a une sœur plus vieille et n’a pas beaucoup de famille au Québec. Ses parents ne parlent pas français. Ses amis sont tous de la même origine qu’elle et elle parle avec eux dans sa langue maternelle. Elle signale aussi qu’elle a deux amies de la même origine qu’elle en classe avec qui elle parle français. Windy ne fait aucune activité parascolaire. Elle mentionne qu’elle aime tout dans son école actuelle, mais elle trouve qu’à son ancienne école, dans son pays d’origine, c’était plus simple, parce que ce qu’il était plus

facile de s’exprimer. Windy insiste sur le fait qu’elle n’éprouve aucune difficulté en classe, même au sujet de la langue et quand elle se heurte à une difficulté, elle demande à ses amis et à l’enseignante. À l’école, elle aime surtout les activités physiques et les mathématiques. Elle signale qu’elle fait toujours ses devoirs.

Tina

Tina est née en Asie. Elle est arrivée au Québec à l’âge de deux ans. Elle est à l’É2 depuis la maternelle. Elle lit et écrit dans sa langue maternelle. Elle a une enseignante qui lui enseigne sa langue maternelle deux fois par semaine. Elle a une petite sœur et une demi-sœur. Ses cousins et ses grands-parents vivent au Québec. Ils parlent sa langue maternelle à la maison; ses parents ne connaissent pas le français, mais sa mère l’oblige à regarder des émissions en français. Elle a une amie de même origine dans son entourage et elles se parlent dans sa langue maternelle et en français. En classe, elle a deux amies avec qui elles parlent en français. Après l’école, elle pratique la natation, le ballet et le patinage.

Tina trouve que les mathématiques sont difficiles, entre autres la multiplication, et en français, il y a des mots dont elle ne peut prononcer le « r ». Elle préfère les sciences, bien qu’il y ait des mots qu’elle ne comprenne pas. Elle n’aime pas le cours d’arts plastiques, car elle n’est pas intéressée par les bricolages et le dessin. Elle préfère l’éducation physique. Elle dit qu’elle aime un peu lire et s’il y a des mots en français qu’elle ne connaît pas, elle va demander à l’une de ses amies qui sait parler anglais ou dans sa langue maternelle

Les enseignantes

Carla

La première enseignante, Carla, est dans une classe de 6e année du primaire. D’origine

immigrante, elle est née au Québec. Elle parle, écrit et lit dans sa langue maternelle. Elle a obtenu son baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire à l’Université de Montréal en 2003 et depuis elle enseigne. C’est sa troisième année à l’É1 où elle est contractuelle à temps plein. La première année, elle a enseigné à un groupe mixte de 5e et de 6e année, et depuis deux ans, elle enseigne en 6e année. Auparavant, elle avait enseigné dans

plusieurs milieux, défavorisés ou aisés. Elle a suivi quelques formations à l’école. Au début de sa carrière, elle a suivi une formation sur l’utilisation de Défis, le livre de mathématiques. De plus, depuis 2011-2012, elle est inscrite à une formation qui porte sur les pratiques gagnantes pour l’écriture.

Carla travaille en équipe avec les autres collègues de 6e année pour planifier les unités de français. En mathématiques, les enseignantes suivent le manuel. Son plan de travail est préplanifié et elle essaie de ne pas le changer pour ne pas confondre les élèves et pour qu’ils sachent ce qu’ils feront pendant la journée. La récupération fait partie de sa tâche. Elle donne une heure par semaine aux élèves au besoin. Le budget scolaire couvre tous ses besoins en ressources et la direction est ouverte à l’achat de livres ou à un changement de manuels scolaires.

Sophie

Sophie œuvre dans une classe de 3e année du primaire. Elle est canadienne de souche et a obtenu son baccalauréat en enseignement primaire et préscolaire de l’Université Laval à Québec. Par la suite, elle a suivi d’autres formations, comme l’enseignement par la littérature jeunesse et un cours sur l’enseignement des stratégies Réfléchir avant d’agir et Méthode de travail qu’elle inclut dans son enseignement. Selon elle, la lecture jeunesse fait partie du continuum en lecture et des changements de la réforme, elle ne se démode pas en comparaison aux manuels qui coûtent cher et qui se brisent. Elle enseigne depuis 14 ans. Elle a commencé dans d’autres écoles, favorisées et défavorisées, et depuis 2000, elle enseigne à l’É2. Elle a travaillé quatre ans à temps plein, puis à temps partagé. Elle a enseigné un an en 1re année puis

est passée en 3e année, car elle ne peut pas prendre de temps partagé en 1re année.

Sophie enseigne seulement les trois premiers jours de la semaine. Comme nous l’avons déjà mentionné, elle travaille à temps partagé avec une autre enseignante. Elle assure les activités de français, sauf la dictée, l’univers social et une partie des mathématiques. Elle est la tutrice de la classe. Pour cette raison, elle tient à collaborer avec sa partenaire et essaie de rester au courant de ce que cette dernière fait en classe. Sophie a une planification annuelle déjà faite en collaboration avec d’autres enseignantes et elle laisse place aux ajustements. Elle trouve que le

budget scolaire ne couvre pas tous ses besoins. Elle voit que, d’une part, l’école lui fait confiance et, d’autre part, elle mentionne que ce n’est pas facile d’acheter ce qu’elle veut et que la plupart des livres de la classe lui appartiennent.