• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE

3.3 Le contexte et les participantes

3.3.1 Le recrutement

3.3.1.1 La description du contexte

Les écoles dans lesquelles nous avons réalisé notre collecte de données font partie de la même commission scolaire située sur la rive sud de Montréal. Toutes deux sont situées dans une région qui compte un grand nombre de communautés culturelles, majoritairement en provenance de l’Asie, ce qui explique le taux élevé d’élèves allophones dans les deux écoles.

contexte de la classe et de la disponibilité des enseignantes. Par exemple, nous avons passé plus de temps dans les classes qui contiennent des élèves d’origine immigrante surmontant des défis linguistiques, ce qui nous a permis de vérifier si le contexte du travail correspond à notre recherche et à nos critères. Nous avons validé, entre autres, la pédagogie adoptée par ces enseignantes en classe (pédagogie interactive ou non), les pratiques de soutien et la présence en classe d’élèves d’origine immigrante qui éprouvent des défis linguistiques. Dans le but de mieux comprendre le contexte de travail de l’enseignante observée, nous lui avons posé des questions informelles sur la situation des élèves d’origine immigrante en classe, la durée de leur séjour en classe d’accueil, le niveau linguistique, le soutien linguistique offert par l’école et la collaboration avec les enseignants du même niveau. En plus, au début de l’observation, nous avons demandé à l’enseignante de nous montrer les places qu’occupent les élèves d’origine immigrante qui ont un défi linguistique. Nous avons sélectionné les enseignantes qui, d’une part, répondaient aux critères d’inclusion et, d’autre part, acceptaient de participer à la recherche. Deux enseignantes œuvrant dans deux écoles différentes ont finalement été sélectionnées. Elles enseignaient en 3e et en 6e année de l’ordre primaire. Nous avons convenu avec elles de faire la collecte de données au début de l’année scolaire 2012-2013, à la condition de vérifier avec elles, à cette période, la présence d’élèves d’origine immigrante récemment arrivés dans leur classe.

Nous avons mené nos observations dans deux classes du primaire. À l’école É1, nous avons observé dans une classe de 6e année et à l’école É2, dans une classe de 3e année. Nous

décrivons, pour chaque cas, l’école et la classe dans laquelle nous avons fait les observations. Le tableau II donne un aperçu général du contexte.

Tableau II

Aperçu général du contexte de la collecte de données

Cas Enseignante École Classe Élèves

1 Carla É1 6primaire e année, Jana, nouvellement intégrée en classe ordinaire

2 Sophie É2 3primaire e année,

Windy, nouvellement intégrée en classe ordinaire

Tina, qui fréquente cette école depuis la maternelle

Premier cas, enseignante Carla

École É1

Située sur la rive sud de Montréal, l’école É1, qui compte 475 élèves, est composée de classes de la maternelle à la 6e année du primaire. À la différence des autres écoles de la commission scolaire, elle compte six classes d’accueil, dont le mandat est d’enseigner aux nouveaux arrivants le français, les mathématiques, les arts, la musique et l’éducation physique. Le SFR27

de l’école est de 9 tandis que l’IMSE28 est de 6 et représente un pourcentage élevé

d’allophones. Selon les propos de l’enseignante, l’école a « une belle clientèle »; les enfants sont polis et « c’est rare qu’on ait des problèmes de violence, des problèmes d’intimidation ». Concernant les projets de l’école, elle considère que la direction de l’école veut promouvoir seulement la culture québécoise pour intégrer les élèves d’origine immigrante. Des projets comme l’épluchette de blé d’Inde, la cabane à sucre et autres sont mis en place. Elle ajoute

27 Le SFR correspond à la proportion des familles avec enfants dont le revenu familial est situé près ou sous le seuil de faible revenu.

28 L’IMSE est constitué de la proportion des familles avec enfants dont la mère n’a pas de diplôme, certificat ou grade (ce qui représente les deux tiers du poids de l’indice) et la proportion de ménages dont les parents n’étaient pas en emploi durant la semaine de référence du recensement canadien (ce qui représente le tiers du poids de l’indice).

qu’il y a toujours des modifications de projets pour répondre à la réalité de certains élèves, comme les musulmans qui ne mangent pas de porc.

Classe de 6e année primaire à l’école É1

Cette année, la classe compte seulement 23 élèves, dont 16 sont d’origine immigrante. Dans cette classe, 12 sont allophones nés au Québec et quatre sont nés ailleurs. On retrouve deux élèves qui sont passés par la classe d’accueil : Jana (la participante) a été en classe d’accueil en 2011 et a été intégrée au ordinaire en septembre 2012 alors que l’autre élève a été en classe d’accueil en 2010. Il y a aussi quatre élèves qui ont doublé une année scolaire : deux leur 6e année, un autre sa 4e année et le dernier sa 1ère année. Selon les dires de l’enseignante, de 10 à 12 élèves allophones doivent surmonter des défis linguistiques, dans le sens qu’ils ont des problèmes avec la prononciation, le masculin et le féminin ainsi qu’avec la structure de la phrase. De plus, 8 élèves sur 23 ont un plan d’intervention, soit à cause du comportement ou encore à cause de difficultés scolaires. Jana ne fait pas partie de ces élèves.

Deuxième cas, enseignante Sophie

École É2

Située également sur la rive sud de Montréal, l’école est composée de classes allant de la maternelle à la 6e année du primaire, sans classe d’accueil. Elle compte 569 élèves. Elle reçoit les élèves qui ont séjourné dans les classes d’accueil de l’école É1. É2 est une école de milieu favorisé et jouit d’une bonne réputation dans le secteur. Le SFR de l’école est de 729 et l’IMSE de 4. Il y a plusieurs années, l’école était plus favorisée, mais depuis deux ans, elle accueille des élèves d’autres quartiers plus défavorisés et le nombre d’enfants en difficulté a augmenté. Selon les dires de l’enseignante participante, la direction de l’école est ouverte aux projets qui touchent davantage la réalité des élèves d’origine immigrante, comme un projet sur les costumes du monde et un autre sur les différents pays.

Classe de 3e année primaire à l’école É2

La classe de 3e année compte 25 élèves, dont 15 sont d’origine immigrante. De ce nombre,

huit sont nés à l’étranger. Seule Windy, la participante, est passée par une classe d’accueil avant d’être intégrée en classe ordinaire. De six à sept élèves ont un défi linguistique, dont deux éprouvent des difficultés d’apprentissage. Une seule élève a un plan d’intervention. Le tableau III résume les caractéristiques des deux classes.

Tableau III

Caractéristiques des deux classes

Classe Nombre d’élèves Nombre d’allophones Plans d’intervention

Élèves avec des défis linguistiques Élèves en difficultés d’apprentissage 6e 23 16 (70 %) 8 10 à 12 1 3e 25 15 (60 %) 1 5 2