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L’individu comme « sujet-salarié »

Dans le document tel-00845413, version 1 - 17 Jul 2013 (Page 117-124)

L’extension des processus de brèche et de violation par la théorie du deuil

2.3. Une lecture analytique du modèle théorique

2.3.1. L’individu comme « sujet-salarié »

Notre commentaire analytique du modèle théorique appelle à interroger et dépasser l’acceptation même du terme « individu » auquel nous avons jusqu’à présent fait référence. En tant qu’unité interchangeable, sans histoire propre et du registre de l’homogénéité et de l’universalité, ce terme échappe à en faire apparaître l’identité à caractère unique et singulier.

De l’individu au « sujet divisé »

Nous aurions pu faire référence à la « personne ». Ce terme désigne un individu inscrit dans une temporalité, avec une histoire, qui, même si il peut être conflictuel, est toujours conscient et capable en cela d’arbitrer ses discordances derrière des masques et pour des rôles qu’il veut tenir dans ses interactions. Or, là encore, les problématiques inconscientes échappent à cette notion que celle de « sujet » permet de recouvrir. D’autres se déclinent en plus ou moins grande distance du

« sujet ». Tout d’abord, « l’agent », le plus distant, qui se définit par sa fonction, ses tâches et ses compétences ainsi que de sa place dans l’organisation. Ensuite, « l’acteur » 104 qui, comme le soulignent Ardoino et Barus-Michel (2004), est un agent humanisé, socialisé qui se rapproche du

« sujet » mais qui joue un rôle dans un scénario donné qui n’est pas le sien (Ardoino, 1996).

Enfin, « l’auteur » qui est quant à lui un sujet vu sous l’angle de la responsabilité c’est-à-dire qui

104 Notion largement discutée par Crozier (1977) et Touraine (1984)

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est capable de se reconnaître au long de son expérience et dans ses actes. Pourtant, même cette dernière notion échoue à appréhender d’une part la dimension du « sujet » qui prétend à l’unité et la continuité au sein même de sa division et, d’autre part, sa « subjectivité »105 nourrit par les affects et l’imaginaire. Seule « l’identité » paraît comme permanence du sujet, même si elle n’en constitue pas moins une construction incessante et fragile d’une représentation de soi prétendant à une unité singulière, continue et reconnue.

Dans une perspective clinique, la notion de « sujet »106, étayée par Freud lorsqu’il décrit le double destin pulsionnel du renversement et du retournement, a été employée pour désigner « la personne étrangère » chargée d’assurer le « rôle du sujet ». Dans cette perspective le sujet n’est pas le Moi mais, comme nous allons le voir, le lieu de « l’Autre » (avec une majuscule). Ce concept, introduit par Lacan, a pour fonction de désigner une altérité irréductible au rapport au semblable (les

« autres » en minuscule). Dans notre acceptation, le « sujet » désigne le « Moi étranger » mis en situation « d’objet actif » (Assoun, 1997). Freud (1932, p 64) évoquera les deux visages du Moi (objet/sujet) en affirmant « qu’il n’y a pas de doute que c’est possible ; le Moi peut se prendre lui-même comme objet, se traiter comme d’autres objets, s’observer, se critiquer, et faire Dieu sait quoi encore avec lui-même. Par là même une partie du moi se pose face à l’autre. Le Moi est donc fissile, il se clive en maintes de ses fonctions, ou du moins passe-t-il outre ». Les rapports entre concepts de Moi et de Sujet sont donc complexes mais nécessaires pour penser deux choses à la fois : qu’il y a « une part objet » et « une part sujet » du Moi. Cela fonde d’ailleurs la métapsychologie à parler de « l’objet du Moi » mais aussi de « sujet du Moi » c’est-à-dire que le Moi est sujet et qu’il a un Sujet. Le sujet est donc sujet (au sens de l’objet) de ses propres tensions au regard des différents rôles qu’il peut être conduit à assumer ou encore des discours qu’il est amené à tenir sur les différentes scènes (sociale, familiale, professionnelle, etc.) où il se joue.

Ceci est capital car ce moment ouvre la voie à la pensée d’un « sujet clivé ». C’est parce que le Moi est fissile, c’est-à-dire qui tend à se fendre, à se diviser par feuillets, qu’il peut advenir comme objet pour lui-même et comme objet de connaissance. Il y a donc une possibilité pour le Sujet de se constituer en objet de connaissance, ce que nous entendons par « clivage du moi ». Par conséquent, le Sujet étant le « moi le plus propre » (le plus réel et objectivable), il doit être reconnu lui-même comme « clivable » ou, autrement dit, que le « Moi-sujet » est touché par cette propriété de clivage. C’est en cela que Lacan parlera de « sujet de l’inconscient » (Lacan, 1957) pour souligner la dimension « d’insu », d’excentricité de soi au sujet lui-même. Le sujet est aussi

105 C’est-à-dire qui est de l’ordre de l’expérience originale et unique (Ardoino & Barus-Michel, 2004) 106 Qui constitue le « point de fuite » de la métapsychologie

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énergétique, pulsionnel, dans la contradiction, la méconnaissance, l’illusion. D’ailleurs, cette vision pulsionnelle du sujet amènera Lacan, dès ses premiers Séminaires (1953, 1954), à le différencier catégoriquement du Moi (en passant par l’Autre). Il opère sur ce point une rupture manifeste avec le « Moi (Ich) » de Freud en spécifiant ce « Moi » davantage comme formation imaginaire dont le rôle essentiel est de conforter le vécu narcissique d’unité et de continuité du sujet (d’où le fait que le Moi ne soit pas le « je » mais lieu de la méconnaissance du sujet). Lacan retient surtout de cette vocation « moïque » (Penot, 2002) la nécessité qu’elle implique d’une lutte contre les registres pulsionnels.

Lacan (1966) nous apporte une compréhension supplémentaire au travers de « l’Autre » avec un grand « A » qui désigne l’ordre signifiant qui « trame » le Sujet. Cet Autre correspond au réel perçu par le sujet comme cause générale de ce qui lui échappe (ce « Moi étranger » ou cet « Un-visible ») et qu’il fera porter, par exemple, à la fatalité ou encore au destin. Aulagnier (1975) soulignera ainsi que « psyche et monde se rencontrent et naissent l’un avec l’autre, l’un par l’Autre » (cité par Guist-Desprairies, 2004, p 239). Ce que le sujet perçoit dans son existence des causes partielles (nommées par Lacan « objet a »107) sont le produit de l’Autre. Le sujet perd, par conséquent, en tant que lieu où l’Autre doit advenir malgré lui, sa marque « d’autonomie ». En ce lieu de l’Autre, le sujet est sommé d’exercer une activité ou dit autrement d’endosser le rôle de ce que l’Autre attend de lui. Aussi, face à l’altérité dans laquelle il sera plongé et les tensions ou conflits psychiques qui pourront le parcourir, le sujet tentera « l’unité » et aura recours, plus ou moins consciemment, à des mécanismes de défense (déni, dénégation, rejet, refoulement).

Reprenant la définition d’Ardoino et Barus-Michel (2004, p 261), « le sujet se manifeste donc comme sujet d’énonciation (il parle), d’intention (il veut) et s’inscrit dans un contexte spatio-temporel et social, trajet, filiation, cheminement, projet dont il prétend réunir les éléments pour se les approprier (au sens de rendre propre à soi) dans une singularité signifiante » sans toutefois, rajoutons-nous, y percevoir pleinement la marque de l’Autre. Lacan (1956) le confirmera en ramenant toujours le sujet au « sujet du désir inconscient » c'est-à-dire comme effet d’un langage non réduit à son énoncé grammatical mais en tant que « le sujet y est impliqué » (Lacoue-Labarthe et Nancy, 1973).

Ce qui importe donc, nous dit Lacan (1966), n’est pas le contenu du dire mais le processus qui le génère. La formule de « parlêtre », de ce qui se parle de l’être par le sujet, renvoie à cette parole qui échappe toujours. L’Autre se réfère précisément à l’hétérogénéité de ce lieu qui fait parler le

107 C’est en tant que résidus de l’opération par laquelle l’Autre se reconnaît soumis aux règles de l’échange symbolique que vont s’en détacher les objets partiels (réels) appelés « petit a » (objet cause du désir), avec lesquels le sujet, dans son fantasme, pourra se représenter entretenant un rapport de désir

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« Moi » par le « Je » du sujet c'est-à-dire d’un « ailleurs » (Nobus, 2003) d’où vient sa parole à un locuteur qui par là se découvre sujet. L’Autre fait donc du sujet un « parleur » : ce « il » dont parle le « Je ». Le sujet est donc la division même entre ce « Je » et ce « il » que Lacan (1960) matérialisera par $ (S barré)108. Cette « aliénation » à l’Autre qui parle dans le « Je » montre à quel point le sujet est inséré dans le symbolique. Le sujet, ainsi parlé et pris dans le réseau du langage, se constitue dans la relation à l’Autre. Il devient réalité à travers ce que lui renvoie l’autre (le semblable) par son regard ou encore sa parole c’est-à-dire que sa réalité lui est garantie par les autres. Comme le souligne Giust-Desprairies (2004, p 111), « parlé par les autres, pris dans leurs discours à son insu, le sujet est aussi agité par ses fantasmes, eux-mêmes suscités par le jeu contrarié de ses désirs et de ses angoisses ». Le sujet n’est donc pas cet être lucide, unifié, à la personnalité intégrée mais « sujet de l’inconscient » c'est-à-dire le lieu où se rejoue l’opposition du sujet de l’énoncé (identité consciente) au sujet de l’énonciation (sujet inconscient).

Les registres du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique (RSI)

Lacan (1966) distinguera ainsi trois registres distincts et interdépendants de la réalité humaine du sujet (entre lesquels il oscillera) à savoir le « Réel (R)», l’« Imaginaire (I) » et le « Symbolique (S) ». Le Réel n’est pas la « réalité »109 mais une catégorie de l’impossible, de l’innommable, de l’insaisissable. Il est ce qui s’oppose à toute reconnaissance c'est-à-dire qu’il est cette butée qui résiste à la symbolisation. Irréductible au sens, le Réel ne se prête pas davantage à une représentation imaginaire univoque mais bien partiellement représentable. Le maillage du Réel avec l’Imaginaire et le Symbolique a donc pour enjeu essentiel le deuil, le renoncement à une toute-puissance illusoire à partir de la recherche de compensations socialement acceptables. Le sujet s’écarte ainsi progressivement du « narcissisme primaire », caractérisé par l’illusion de toute-puissance, « à mesure que son rapport au réel s’émaille de manques compensés, de deuils possibles et des processus imaginaires et symboliques qui se mettent en place au gré de ses expériences » (Muller, 2003, p 23) c’est-à-dire à mesure qu’il découvre les règles d’échange qui enchâssent son désir dans un cadre social et temporel. Le Réel se spécifie donc non seulement par son lien au symbolique, mais aussi par la manière singulière dont un sujet s’y trouve accroché110.

108 Ceci fera dire à Lacan que le sujet est « représenté par un signifiant pour un autre signifiant »

109 Celle-ci se définit comme « ce qui s’est détaché du réel en devenant pensée que le sujet pouvait soutenir. Ce qui du réel est soutenable pour le sujet devient donc sa réalité, entrant dans le registre de l’imaginaire, tandis que le reste demeure immédiat, innommable. » (Muller, 2003, p 23)

110 Dans une lecture détaillée du rêve de Freud de l’injection faite à Irma, Lacan (1955) souligne que l’image terrifiante (vue au fond de la gorge d’Irma) révèle un Réel irréductible et qui désigne ce point limite où la parole est suspendue. Ce point limite, Lacan (1975, p 388) y repère le point d’accrochage du Réel avec le Symbolique. « Ce qui n’est pas venu au jour du symbolique réapparaît dans le réel », affirmait Lacan (1966) en développant le concept de « forclusion », nous laissant, nous

« autres », aux « entours du trou » de la vérité du sujet.

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L’Imaginaire est le champ propre au Moi où la fonction imaginaire a le caractère d’un leurre111. Le sujet en fait d’ailleurs l’expérience première dès les premiers mois de sa vie par ce que Lacan (1949) nomme « stade du miroir » c’est-à-dire de « l’assomption jubilatoire de son image spéculaire ». Alors que celui-ci est encore dans l’impuissance motrice, l’image visuelle de l’unité de son corps dans le miroir lui fait anticiper sa propre identité de façon illusoire. L’Imaginaire va dès lors permettre au sujet de croire intimement que le champ de son désir est illimité et donc le faire passer au stade du « narcissisme secondaire » en « décollant » le sujet de son image et de ses attributs pour faire de lui « quelqu’un ». Du Réel impensé du sujet s’est ainsi détaché une image repérée à l’extérieur dans les miroirs (Lacan, 1949) physiques (image corporelle) et psychiques (ce qui se dit du sujet, de son corps et de son comportement) qu’il intériorise et investit comme

« Moi » (Muller, 2003). L’Imaginaire est donc conçu comme « l’ensemble des productions d’une fonction mentale appelée imagination, de l’ordre à la fois de la reproduction, par le pouvoir qu’elle a de faire revivre des perceptions déjà éprouvées, et créatrice dans sa capacité à former des images selon des combinaisons inédites » (Giust-Desprairies, 2004, p 240). Pour Ardoino (1984) cité par Giust-Desprairies (2004, p 241), ce substantif désigne, au sens psychanalytique, « un lieu, une place, un volume, un terrain, un ensemble figuré d’où procéderaient les structures et les contenus mis en scène par l’imagination » où le sujet développe une représentation du Réel à partir des processus d’intériorisation imaginaire des objets investis affectivement. Pourtant, ce registre Imaginaire échoue à représenter ce que le sujet est socialement et qui existe hors de son image et de son regard. La reconnaissance de ce qui échappe au registre de l’image, de ce qu’il y a au-delà d’elle, ce qui la définit et la possibilité de la partager dépend donc de conventions, d’un système de références symboliques (Muller, 2003).

C’est l’ordre du Symbolique qui va donner du sens à cette image unifiée (c’est-à-dire que le symbolique organise l’imaginaire) et qui va instituer progressivement le sujet dans l’ordre du langage. De cette dépendance résulte une « dette » symbolique à l’égard des processus de socialisation qui permettent ces différenciations et un partage de sens. Cette reconnaissance de la différence entre registre Imaginaire et Symbolique/socialisé permet à la personne de se voir comme unifiée dans le registre Symbolique : elle est quelqu’un, une personne, plus qu’un ensemble d’attributs toujours insatisfaisant pour soi et les autres. La différenciation du registre symbolique et de l’imaginaire conduit à distinguer le sujet par ses attributs (vision morcelée du sujet, toujours incomplète) et par ce qu’il est c’est-à-dire quelqu’un. Ce qu’il intériorise dès lors dans le processus imaginaire est la limite de ce qui se représente. Le registre symbolique se

111 Lacan, pour l’illuster, cite d’ailleurs l’exemple de l’épinoche chez qui la danse de copulation se met en route à la vue d’une certaine couleur sur le dos du mâle mais dont l’effet sera identique dès lors que l’on fait apparaître un découpage de même couleur avec certaines marques

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différencie donc du Réel par une intériorisation de ces limites sociales au travers de la « castration symbolique » c’est-à-dire à se passer de « la conquête de narcisse » pour exister112. Le Symbolique est donc un ordre du langage qui se définit par l’usage de signes conventionnels et le respect de règles ou codes qui les associent de manière à faire et transmettre du sens. En cela, celui-ci est assimilé au registre social où se constituent les conditions de désignation du Réel (évolution du langage, délimitation entre possible et impossible, etc.). Il interviendra ainsi comme

« un guide au-delà de l’imaginaire » par l’intermédiaire de l’Idéal du Moi qui, selon Lacan, est l’Autre en tant que parlant. Aussi, l’ordre du langage (l’ordre symbolique) gardera-t-il une pré-éminence de valeur sur l’ordre imaginaire renvoyé à son caractère leurrant113 ce qui fera dire à Lacan que « le symbolique domine l’imaginaire ».

Le Symbolique est donc une structure universelle englobant la totalité du champ d’action et d’existence de l’homme qui tient à la fonction de la parole et du langage, et plus précisément à celle du « signifiant » qui s’élabore autour de trois notions :

 Le « vacillement » c’est-à-dire que le signifiant ne remplit sa fonction d’engendrer la signification qu’en s’éclipsant pour faire place à un autre signifiant avec lequel il fera chaîne (Kristeva, 2002). Un signifiant n’est jamais seul, il est toujours un parmi d’autres, ce que Lacan spécifiera par le fait « qu’un signifiant n’est signifiant que pour d’autres signifiants ».

 Le « sujet » qui voit à l’endroit de son « manque » la valse des signifiants c’est-à-dire l’occupation successive des signifiants (dont la chaîne fait sens) plaçant le sujet lui-même en tant que signifiant de l’énonciation de cette chaîne de signifiants114 d’où les formules lacanienne : « un signifiant est ce qui représente le sujet pour un autre signifiant » ou encore « le sujet comme effet du signifiant » (Lacan, 1966 cité par Nasio, 1988, p 185).

 « L’objet » qui est ce vers quoi le discours (conscient ou inconscient), en tant que désir, se porte et conditionne la chaîne signifiante.

Le symbolique se présente donc comme un ensemble latent essentiellement inconscient de conventions sur ce qui est socialement acceptable, sur les limites nécessaires à la régulation notamment de la violence. Le sujet se situe donc dans un système de montages culturels et

112 L’imaginaire est, quant à lui, le registre de la pensée, construit d’abord sur le détachement spéculaire entre corps et image intériorisée, puis à partir de l’acceptation d’un endettement à l’égard d’un système de références externes, symboliques.

113 Ce n’est pas tant l’image qui est importante à déchiffrer mais le sens que cette image a pour un sujet ou un groupe mis en rapport avec l’objet d’investissement psychique

114 En effet, la signification d’une même chaîne signifiante sera différente selon le sujet qui l’énoncera c’est-à-dire que le sujet lui-même constitue un signifiant

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institutionnels (Legendre, 1989) dont la cohérence détermine la capacité du sujet de raisonner, de distinguer les registres d’expression (réelle, imaginiare, symbolique), le sujet et l’objet, les objets personnels et publics (Muller, 2003). Le Symbolique a donc une fonction « d’opérateur logique » qui classifie tout en signifiant au regard des interdits fondamentaux et des relais culturels qu’il développe c’est-à-dire qu’il institue des garanties de reconnaissance des différences. Notons que ce registre ne devrait pas pour autant supprimer la liberté imaginaire (qui opère un travail de médiation subjective), mais bien de contribuer à la représentation de limites du possible et de l’impossible ou dit autrement des limites de l’acceptable (socialement)115. C’est par le « nouage » entre les trois registres que le manque passe de l’inacceptable (Réel) à la représentation socialisée (Symbolique) de compensations (Imaginaire) : « parce que dans le nouage entre Réel, Symbolique et Imaginaire se joue l’acceptation des limites, de l’impossible, que la violence narcissique se voit orientée et sublimée » (Muller, 2003, p 27).

115 Un Symbolique en référence absolue (évideur de l’Imaginaire) ne laisserait au sujet qu’une possibilité de conformité ou de contournement

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