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Histoire d’une culture disparate

Situation 4 dite des langues séparées

4.3. Allemagne : la langue comme identificateur de la nation

4.3.1. Histoire d’une culture disparate

Les tribus germaniques, en tant que branche indo-européenne différenciée des autres éléments de ce vaste groupe, sont avérées depuis le début du premier millénaire avant notre ère dans l’Europe septentrionale et centrale où elles côtoient les Celtes (Walter, 1994, p. 333). De même, les langues germaniques semblent se distinguer dès cette époque par un « supposé premier changement phonétique ou germanique100 » (Bär, 1999, p. 4771) qui modifie leur prononciation par rapport aux futurs groupes latin ou celtique. Il faut néanmoins attendre l’expansion de l’empire romain et les conquêtes de Jules César pour que la désignation apparaisse explicitement sous la plume du vainqueur des Gaules : « C’est César qui, le premier, a parlé des “ Germains” que, pour des raisons tactiques, il distingue nettement des “ Gaulois ”. C’est à partir de là seulement que les Germains existent dans la littérature latine comme dans la conscience des hommes politiques romains » (Werner, 2007, p. 55). Cette mention, à des fins strictement géostratégiques, marque le début de l’historiographie allemande d’une communauté ethnoculturelle réunie par une aire linguistique commune. L’œuvre de Tacite, l’historiographe romain du IIe siècle après J.-C., paraît, à ce propos, fondamentale dans l’émergence du concept de « germanité ».

« Sans Tacite, il est probable que jamais les Germains ni la “ Germanie ” n’auraient été érigés en éléments constitutifs, en entités de l’histoire européenne. Quant à savoir s’ils ont existé comme un groupe ethnique unitaire du genre que décrit Tacite, ayant en commun des coutumes, une religion, des structures sociales, etc., cela reste extrêmement douteux » (ibid., p. 39).

Circonscrits géographiquement, les Germains – l’origine étymologique du gentilé est à ce jour inconnue (ibid., p. 55) – le sont aussi linguistiquement puisqu’ils partagent un nombre élevé de traits identifiables dans la multitude de tribus qui composent ce peuple. Ainsi est identifié entre le Ve et le VIIIe siècle une deuxième grande modification phonétique qui séparera profondément les langues germaniques du nord de l’Allemagne actuelle de celles du nord de l’Europe (qui donneront naissance aux langues scandinaves) (Walter, 1994, p. 336). Cette modification affecte conjointement tous les différents dialectes de la région continentale et contribue à les entraîner dans un processus d’homogénéisation :

« Le haut allemand, qui résulte du deuxième changement phonétique, ne peut toutefois pas être présenté comme une langue unique. C’est plutôt la somme profondément hétérogène d’une série de dialectes qui, finalement, ne sont pas le résultat de la scission d’une unité originelle, mais au départ des langues indépendantes de tribus germaniques étroitement liées, qui ont été en tant que telles affectées par ce changement radical101 » (Bär, 1999, p. 4772).

Ce changement phonétique qui s’est diffusé à partir des tribus du sud, de manière totale dans les régions de la Bavière et de la Suisse orientale actuelles, puis partielle dans le reste de l’aire germanique, pour donner le moyen allemand et le bas allemand du nord, a consolidé et pérennisé les structures des différents dialectes affectés – à partir des Alamans et des Lombards pour toucher les Burgondes, les Francs et les Suèves et enfin atteindre plus légèrement les Angles, les Saxons, les Teutons ou les Vandales, pour ne citer que les plus connus –, tout en resserrant les liens entre les différents dialectes au sein d’une communauté de parenté linguistique : « en conséquence, est réalisée la structure du paysage dialectal allemand, qui est restée intacte jusqu’à aujourd’hui102 » (ibid.).

De nombreuses conjectures peuvent expliquer la propagation du sud vers le nord de l’inflexion phonétique qui touche les dialectes germains (ibid.), il en résulte cependant que la population de cette vaste région de l’Europe centrale se considère dès le VIIIe siècle comme unie par des liens qui dépassent les simples alliances politiques et relèvent plutôt d’une conscience culturelle de parenté. La lingua theodisca est attestée dans une lettre de 786 de l’évêque George d’Ostie au pape Hadrien, comme langue parlée par le peuple (theot – du vieil allemand Diot / Diet « deutsch » / peuple, tribu) germano-franc (Bär, 1999, p. 4774). Plus tard, les Serments de Strasbourg, en 842, prononcés entre les descendants de Charlemagne sont un signe patent de la reconnaissance de vernaculaires représentatifs de ce que sont encore la Francia occidentalis (la future France) et la Francia orientalis (future Allemagne). Le roi de la première, Charles le Chauve, accompagné de ses barons prononce son serment en vernaculaire germain devant les armées germaniques de son frère, Louis II le Germanique, tandis que ce dernier fait de même en vernaculaire roman devant les armées de Charles (Cerquiglini, 1991, p. 79). Les deux

101 Das Hochdeutsche, das durch die zweite Lautverschiebung entsteht, darf man sich indessen keineswegs als einheitliche Sprache vorstellen. Es ist vielmehr die in sich durchaus inhomogene Gesamtheit einer Reihe von Dialekten, die im Übrigen auch nicht Resultat der Aufspaltung einer ursprünglichen Einheit sind, sondern von Anfang an eigenständige, wenngleich eng verwandte Sprachen germanischer Stämme waren, die als solche vom Lautwandel betroffen wurden.

« parlers » reçoivent leur adoubement politique officiel en même temps qu’ils manifestent la représentation nationale de deux peuples culturellement différenciés par leurs langues. Le processus d’agrégation autour d’un ensemble dialectal apparenté se poursuit avec le passage du nom de la langue commune à la désignation des locuteurs qui la parlent – gens theodisca en 860 – puis du territoire qu’ils habitent, la terra teutonica en 983 (Noël, 1976, p. 19).

L’histoire politique de la partie orientale de feu l’empire de Charlemagne suit une trajectoire qui explique le maintien de variétés dialectales de la langue allemande. Certes un empire se reconstitue en 962 sous la férule d’Othon le Grand sur un territoire allant du nord de l’Italie jusqu’à la mer Baltique et s’étendant de l’est à l’ouest du fleuve Oder à la Meuse, mais il se compose en réalité d’une multitude de domaines semi-indépendants aux prérogatives politiques très étendues et seulement fédérés par la figure de l’empereur à qui ils doivent quelques reversements de taxes ainsi que des services militaires limités (ibid., p. 25). Chaque petit royaume agrégé au sein de l’Empire Romain germanique possède son propre souverain et sa propre Diète. Il en sera ainsi jusqu’à la chute de l’Empire en 1806 (Droz, 1997, p. 14) où il comptera jusqu’à 350 entités politiques fédérales (Bled, 2015, p. 1). Aussi, les particularismes régionaux sont-ils entretenus sans, pour autant, altérer le sentiment d’unité de la population autour de la langue supranationale de la nation allemande. Si les différents sujets de l’Empire se désignent par leur origine territoriale : Bavarois, Franconien, etc., ils recourent au mot « Theodisk » puis « Deutsch » pour évoquer leur langue vernaculaire (Bär, 1999, p. 4774103).

103 Noch Jahrhunderte später, im Mittelhochdeutschen, als das Wort deutsch längst « deutsch » bedeutet, wird dadurch nur sprachliche Gemeinsamkeit, keine sprachliche Einheit zum Ausdruck gebracht : Wo es sich auf Sprache bezieht, wird es ausschließlich zur Unterscheidung von fremden Sprachen (v. a. Latein und Altfranzösisch) verwendet. Untereinander bezeichnen sich die Autoren nicht als 'deutsch‘, sondern als 'fränkisch‘, 'bairisch‘ usw. Schreibende.

V. Carte du morcellement du Saint-Empire romain germanique à la fin du XVIIIe siècle.

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Les particularismes régionaux concernent la langue orale. Un système écrit harmonisé se développe à partir du XIe siècle (ibid.) qui fait la synthèse entre les différentes pratiques couramment employées dans l’Empire à l’image de celle opérée avec le français des chancelleries harmonisant au XIIe siècle les dialectes franco-romans de l’Angleterre à l’Italie du nord (Glessgen, 2012, p. 101). Il répond aux besoins des administrations des nouveaux territoires conquis et administrés à l’Est, sur des terres baltes et slaves qui entretiennent des contacts politiques avec le reste de l’Empire. Se met en place une « alliance d’écriture » (Schreiballianz) (ibid., p. 4777) entre les territoires du nord-ouest et ceux du centre. Cette langue écrite connaît un essor considérable à partir du XIVe siècle sous la pression de phénomènes concomitants :

- le déclin de la chevalerie et le renforcement économique des villes qui s’associent parfois en puissantes ligues commerciales telle la Ligue hanséatique. Y apparaît une nouvelle bourgeoisie lettrée et gourmande de culture ;

- l’introduction du papier au XIVe siècle qui réduit considérablement le coût de production des livres et démocratise leur diffusion ;

- l’innovation de Johannes Gutenberg concernant les caractères mobiles d’impression favorisant l’éclosion de nouvelles imprimeries ;

- l’avènement de la Réforme du moine augustin Martin Luther (ibid., p. 4776).

L’impact de la révolution confessionnelle du moine a un retentissement profond sur la représentation symbolique de l’identité allemande. Luther n’est pas seulement perçu comme le réformateur du christianisme, mais aussi comme le réformateur de la langue elle-même (Chaix, 2007, p. 97). L’allemand écrit acquiert ses lettres de noblesse à partir du placardage de ses 95 thèses à Wittemberg en octobre 1517 et surtout de sa traduction de la Bible et des Évangiles en allemand entre 1523 et 1534. Pourtant, et de son propre aveu, il n’a pas « inventé » (erfunden) cette langue mais l’a adaptée de la langue des juristes orientaux, notamment saxons, pour ses propres besoins :

« La Réforme n'enseignait pas seulement de nouvelles croyances, mais aussi une nouvelle langue. Luther n'utilisait pas un dialecte purement régional, mais une langue d'équilibre suprarégionale est-allemande centrale, compréhensible d'un côté par un grand nombre de personnes, modelée sur le prestige du réformateur et imitée à maintes reprises104 » (Bär, 1999, p. 4777).

À partir de la Réforme luthérienne, l’Empire se déchire politiquement entre les fidèles du Catholicisme romain et les promoteurs du Protestantisme. L’acmé de la dissension est atteinte durant la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui voit le pays s’entre-déchirer dans une guerre civile entre les loyalistes impériaux et les États protestants rebelles. Elle ne prend fin qu’à la signature des Traités de Westphalie le 24 octobre 1648 par les représentants de seize États européens, mais aussi cent quarante États de l’Empire (Gantet, 2007, p. 123). Les Traités confirment le morcellement politique de l’Empire et provoquent un profond traumatisme dans la population qui se lance dans une introspection sur la nécessité d’une langue commune qui

104 Durch die Reformation wurden nicht nur neue Glaubensinhalte vermittelt, sondern auch eine neue Sprachform. Luther verwendete keinen reinen Regionaldialekt, sondern eine überregionale, ostmitteldeutsch-ostoberdeutsche Ausgleichssprache, die einerseits für eine große Anzahl von Menschen verständlich war, andererseits durch das Prestige des Reformators bekam und vielerorts nachgeahmt wurde.

agrègerait tout le peuple allemand dans une paix perpétuelle. Les lettrés deviennent les partisans d’un patriotisme d’Empire devant, en premier lieu, faire un travail sur la langue maternelle et son épuration de tous les mots d’origine étrangère, perçus comme stigmates de l’invasion du territoire impérial par des troupes internationales. Une idéologie linguistique s’insinue alors autour du concept d’une langue pure parlée par un peuple d’exception (ibid.). Paradoxalement, l’autre conséquence de la signature de ces traités est l’élévation du particularisme régional au rang de « dogme » (Droz, 1997, p. 6). La culture et la politique sont désormais totalement disjointes dans l’Empire. La nation ne se fonde pas, comme en France, sur la délimitation politique stricte d’un territoire au pouvoir centralisé, mais sur une communauté ethnolinguistique dont elle s’efforce de constituer une historiographie hagiographique qui compense le désespoir des échec militaires (face, notamment, à l’invasion des troupes révolutionnaires françaises en 1795, puis l’annexion napoléonienne (ibid., p. 12)) par l’émergence d’un romantisme culturel centré sur l’idée de l’imminence d’un Reich régénérateur et inéluctable. Cette idéologie est défendue par le philosophe Johann G. Fichte. Dans ses

Discours à la nation allemande de 1807, il affirme la supériorité « de la langue allemande, seule

capable de s’élever aux vérités philosophiques » (Philonenko, 1984, p. 932). Le peuple allemand est le peuple élu car sa langue est pure de toute contamination étrangère, il est donc appelé à un « destin formidable » (ibid.). Fichte érige le pangermanisme contre le cosmopolitisme porté par les idées de la Révolution française. Cette idée provient en partie des travaux entrepris au XVIIIe siècle par les lexicographes et grammairiens Johann C. Gottsched puis Johann C. Adelung avec son dictionnaire grammatical complet d’un dialecte « haut allemand pur et correct105 » (Bär, 1999, p. 4778). Ce dictionnaire aura une forte influence sur les auteurs de la fin du XVIIIe siècle (notamment Goethe et Schiller) dont les œuvres étaient déjà considérées de leur vivant comme « propriété nationale 106 » (ibid.), modèles paradigmatiques d’une langue de culture.

L’idéologie linguistique allemande du XIXe siècle mène à l’exhumation d’un folklore ancestral exaltant les qualités germaniques, telle que La Chanson des Nibelungs, vieux poème épique du XIIe siècle promue « épopée nationale allemande » (Wapnewski, 2007, p. 65), emblématique de l’« identité » allemande, largement popularisée par Richard Wagner dans sa Tétralogie de

l’Anneau à l’opéra dès 1869. Elle fut traduite par un juriste nommée Friedrich von Hagen qui

fut par ailleurs le premier titulaire d’une chaire d’études germaniques, de « Germanistik », à la

105 von reinem und richtigem Deutsch

Friedrich-Wilhelm-Universität en 1810 (ibid.). Les historiens allemands du XIXe siècle présagent également des théories ethno-raciales du IIIe Reich hitlérien en isolant les Germains des autres peuples indo-européens dans une branche spécifique, les « indogermains », tronc commun des ethnies germaniques vues comme chefs historiques de la race « aryenne » (Werner, 2007, p. 52).

Mais l’idéologie linguistique germanique ne repose pas sur une vision centralisatrice, exclusiviste et unitaire de la langue. L’histoire politique allemande, porteuse d’un fédéralisme multiséculaire depuis la reconstitution de l’Empire au Xe siècle, a façonné une conception pangermaniste très étendue de la nation puisque, par exemple dans l’ethnologie nazie, toutes les cultures issues du tronc germanique (Allemands, Anglo-Saxons, Scandinaves, Néerlandais) sont finalement inclues dans le grand ensemble de la « race pure du Nord » (Conte & Essner, 1994, p. 165). La diversité dialectale n’est donc pas un obstacle à une appartenance nationale allemande, pour autant que le dialecte provienne du tronc germanique. La fragmentation de l’Empire en de multiples États a, par ailleurs, favorisé l’hétérogénéité des systèmes pédagogiques et la survivance des variétés locales. Il faut attendre 1876 pour qu’une standardisation de l’écriture voie le jour au sein du IIe Reich sur recommandation du ministre prussien de l’Éducation (Bär, 1999, p. 4777). Enfin, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, « la grande majorité des Allemands parlaient leur langue maternelle, la langue standard était apprise plus tard ou n’était même jamais apprise du tout107 » (ibid., p. 4778). L’après-guerre a été marquée par deux phénomènes influents au niveau des comportements linguistiques :

- la défiance vis-à-vis de toute forme de nationalisme ; - la généralisation de l’étendue de la scolarisation.

Le traumatisme provoqué par le nazisme a rendu toute forme de revendication nationale suspecte en Allemagne ; la défense de la langue allemande est même, selon Jürgen Trabant, devenue un point épineux dans toute son aire historique de diffusion : la Teuthonia (Allemagne, Suisse alémanique, Autriche) (Trabant, 2007, p. 70). Depuis, une place a été largement réservée à l’anglais dans les sphères académique, médiatique (presse audio-visuelle et publicité), politique et officielle afin d’éviter toute forme de suspicion de revendication nationaliste et dans

107 Bis 1945 für die überwiegende Mehrzahl aller Deutschen ihre jeweilige Mundart die erste Sprache war und die Standardsprache erst später oder sogar nie gelernt wurde.

le but de se faire « ré-admettre dans la communauté internationale et de se distancier de la communauté nationale coupable » (ibid., p. 71). L’allemand standard a donc une tendance à se faire plus rare dans les domaines prestigieux et d’élite au profit de l’anglais. Sa méconnaissance peut même être source de fierté par l’affirmation ostensible du mépris qu’on éprouve légitimement pour cette langue (ibid., p. 74).

De manière contradictoire, la généralisation et l’extension de la scolarisation à une grande majorité de la population depuis 1945 a symétriquement généralisé l’usage de l’allemand standard aux dépens des variétés dialectales et régionales. L’allemand standard n’est plus seulement la langue de l’écrit (Schriftdeutsch) ou de la culture, à côté d’un vernaculaire dialectal à usage local ou familial (Familiensprache), il est devenu, pour nombre d’Allemands, la langue de tous les jours (Alltagssprache) (Bär, 1999, p. 4778). Mais, rejoignant les observations de J. Trabant, l’allemand standard (Hochdeutsch) a perdu de son prestige dans ces circonstances et il s’est abondamment mâtiné d’anglais. La part grandissante de la place des médias audio-visuels dans les foyers, l’apport de la culture de masse anglo-saxonne et le poids grandissant d’internet ont modifié l’aspect de la langue standard en la métissant d’emprunts majoritairement à l’anglais. Le déclin de son statut social au profit de sa généralisation tend à réactiver les dialectes locaux pour leur valeur d’identificateur à un groupe social précis :

« La langue reflète également les changements dans le tissu social. La façon de parler et d’écrire n’est plus considérée comme propre à une classe sociale ou un groupe avec un prestige particulier. Il existe désormais un langage standard avec lequel différentes couches sociales et groupes sociaux participent, dans différentes couleurs régionales, dans différents contextes et selon différentes situations ponctuelles108 » (ibid., p. 4779).

Il existe donc en Allemagne contemporaine une diglossie de fait qui voit se juxtaposer une langue des médias et des communications à côté de variétés régionales, dialectales ou de groupes plus restreints qui offrent à leurs locuteurs l’opportunité d’affirmer des liens d’appartenance plus spécifiques. C’est la raison pour laquelle la carte des différents dialectes pratiqués en l’Allemagne est encore d’actualité.

108 Auch in der Sprache spiegeln sich die Veränderungen im sozialen Gefüge. Nicht mehr eine bestimmte, einer sozialen Schicht oder Gruppe mit besonderem sozialem Prestige zugeordnete Art des Sprechens und Schreibens wird für die beste gehalten, sondern es existiert eine Standardsprache, an der unterschiedliche soziale Schichten und Gruppen teilhaben und die in verschiedenen regionalen Färbungen, in verschiedenen funktionalen und situativen Varianten erscheinen kann.

VI. Carte des dialectes régionaux allemands

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Du sud au nord, les zones bleues et rouges représentent les aires de diffusion des dialectes haut allemands de l’est et de l’ouest. Les zones vertes signalent les moyen-allemands franciques ; les orange les moyen-allemands orientaux. Les zones grises du nord montrent les aires des bas allemands.