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Ø Y = b si x ≤z

Ø Y = c si x ≥z, avec z

étant le niveau d'activité pivot qui implique un réinvestissement

Coût fixe total

0 5000 10000 15000 20000 25000 500 1500 2000 3000 Niveau d'activité FB

2.2.3.2.4.3. Coût fixe, coût variable et flexibilité de l’entreprise

Des éléments qui précèdent, il ressort assez clairement que les charges fixes résultent de facto de décisions de gestion qui lient l’entreprise pour une période de temps relativement longue et sont de ce fait assimilables à des décisions d’investissement qui génèrent essentiellement des coûts fixes liés d'une part aux engagements à durée indéterminée que ces investissements induisent (engagement de personnel, frais d'entretien récurrents, …) et d'autre part à l'amortissement du coût de réalisation de ces investissements, qu’il s'agisse de décisions d'investissement traditionnel en outil de production (comme par exemple la décision d'acquérir un parc de machines complémentaires pour faire sauter le goulot d'étranglement qui limite la production à un niveau déterminé), ou qu'il s'agisse de l'engagement de personnel additionnel, engagé dans le cadre d'un contrat de travail à durée indéterminée pour s'occuper de tâches nouvelles induites par le développement de l'entreprise.

115 Par exemple, par le biais d'un indicateur statistique tel que l'écart-type ou le coefficient de variation, rapport de

Une fois prises, ces décisions prennent un caractère irréversible. Psychologiquement en effet, un investissement réalisé a priori pour une durée de 10 ans par exemple est difficile à abandonner après 5 ans, sauf à admettre que :

Ø soit de mauvaises décisions de gestion ont été prises, ce qui remet en cause d'une part les capacités managériales de l'équipe dirigeante et d'autre part le système de gestion - information, pouvoir, contrôle - qu'elle a mis en place ;

Ø soit l'entreprise n'a pas été capable d'anticiper ou de gérer les changements éventuels survenus dans son environnement, tels que le plus souvent une évolution technologique décisive ou un mouvement stratégique majeur effectué par un concurrent puissant de l'entreprise.

Sauf cas de désinvestissement (qui se traduit alors d'une part par le licenciement des personnes dont l'engagement à durée indéterminée est lié à cet investissement et d'autre part par la revente sur le marché de l'équipement ainsi acquis ou, à défaut, son élimination pure et simple), l’entreprise doit assumer pour toute la durée de vie de l’investissement les conséquences financières de celui-ci et notamment les charges fixes qu’il induit. En termes financiers et opérationnels, l’entreprise perd donc de sa flexibilité lorsque la part des charges fixes qu’elle s’est engagée à assumer (et qui proviennent donc de fait d’engagements de long terme) augmente plus que proportionnellement par rapport à la part de ses charges variables (qui résultent quant à eux pour l’essentiel d’engagements de court terme).

Mais dans un contexte où la capacité à anticiper ou, au pire, à réagir rapidement aux évolutions qui surviennent dans l’environnement de l’entreprise est un facteur-clé essentiel de son succès, la flexibilité de l’entreprise devient quasiment une contrainte qui pèse sur l’ensemble de ses décisions de gestion et cette contrainte amène dès lors de plus en plus fréquemment les entreprises à privilégier les solutions managériales à un problème qui se traduisent par une augmentation des charges variables plutôt que par une hausse quasi irréversible de ses charges fixes.

Il n’est dès lors pas étonnant que, pour rencontrer cet impératif de fle xibilité, de nombreuses pratiques de gestion se soient tout particulièrement développées au cours des dernières années :

§ En matière d’investissement, la décision de procéder soi-même à un investissement et de devenir ainsi propriétaire de l’outil de production auquel l’investissement aboutit (d’où l’engagement d’assumer à long terme les charges fixes que cet investissement induit) est de plus en plus fréquemment remplacée par la décision de louer cet outil de production, de sorte que l’entreprise n’assume plus qu’une charge variable de location qui lui donne accès au droit d'utiliser l'outil de production ou qui lui donne accès à l’exploitation de l’output (matériel ou immatériel) produit par cet outil de production. Cette charge variable peut prendre par exemple la forme d'un loyer, d'une redevance, d'une licence d'exploitation de logiciels, d'une charge financière de leasing, … , bref une des multiples formes auxquelles le développement de cette recherche de flexibilité aboutit aujourd'hui. Quant au droit de propriété, il reste alors à l’entreprise de leasing, de renting, de financement ou autre qui assume l’acquisition de l’outil de production et les conséquences du droit de propriété qui en découle.

§ En matière de gestion des ressources humaines, la volonté de privilégier la flexibilité de l’entreprise et de la structure de ses coûts explique quant à elle pour une bonne part le développement important du recours au travail intérimaire. Au plan opérationnel, celui-ci permet en effet à l’entreprise d’adapter rapidement, en fonction des évolutions du marché et des exigences de ses clients, son portefeuille de ressources humaines et de compétences, en termes de quantité de personnel et de savoirs disponibles ; au plan financier, cette flexibilité à l’égard de l’évolution de son environnement se traduit, outre naturellement les rémunérations versées aux intérimaires. par une augmentation des charges variables induites par les indemnités dues aux agences d’interim et non par une augmentation des charges fixes qu’induirait l’engagement de ces intérimaires dans les liens d’un contrat de travail, qu’il soit à durée déterminée ou, a fortiori, à durée indéterminée.

Notons toutefois que le recours à ces pratiques managériales qui favorisent la flexibilité de l'entreprise induit toujours, à court terme, un sur-coût (lié au fait que d'autres - sociétés de leasing, sociétés d'interim, …- assument les engagements à long terme de ces décisions et qui se traduit par exemple dans l'indemnité versée à l'agence d'interim ou le droit versé à la société de leasing) et ce sur-coût doit évidemment être mis en balance, dans une perspective de décision stratégique à long terme, avec les avantages de la propriété qu'induirait la réalisation de l'investissement par l'entreprise elle -même.

2.2.3.3. Le concept de coût complet et ses deux axes de lecture

Ayant présenté la classification des coûts de l’entreprise à la fois selon la dimension temporelle « coût fixe / coût variable » et selon la dimension de traçabilité « coût direct / coût indirect », nous sommes à même de définir à présent le concept de coût complet d’un objet de coût particulier, généralement considéré comme synonyme du terme « coût total ».

Le coût complet d’un objet de coût particulier englobe, par définition, l’ensemble des coûts relatifs à l’ensemble des ressources consommées pour la conception, la production et la commercialisation de cet objet de coûts, jusqu’au stade final du paiement par le client et jusqu’à l’extinction de la période de garantie de cet objet de coûts.

Le lecteur le conçoit dès lors aisément, ce concept théorique de coût complet ou de coût total est particulièrement difficile et illusoire à mettre en œuvre, dans la mesure notamment où la période durant laquelle un objet de coût peut encore générer des consommations de ressources 116 peut différer fortement

d’objet de coût à objet de coût.

En pratique donc, ce concept de coût complet ou coût total s’entend généralement jusqu’au moment du paiement final par le client, ce qui rend toutefois fréquemment ce concept plus utile dans une perspective de contrôle des résultats des décisions passées prises dans l’entreprise que dans une perspective de planification ou d’aide à la décision : dans la majorité des cas, en effet, le délai séparant le début de la conception d’un objet de coût du moment de son paiement final est long de plusieurs semaines, voire mois ou même années. Attendre aussi longtemps d’obtenir une information précise et rigoureuse relative au coût complet d’un objet de coût particulier avant de prendre une décision de gestion particulière n’aide clairement pas à améliorer l’efficience du processus de décision, quelle que soit l’organisation confrontée à cette prise de décision, et ce d’autant plus que la rapidité d’évolution de l’environnement de toute organisation implique justement qu’elle soit capable de réagir rapidement en termes de prise de décision à toute menace ou toute opportunité qui se présenterait à elle.

Par ailleurs, deux modes de calcul du coût complet apparaissent si l’on fait référence explicitement aux deux axes d’analyse présentés ci-avant : le coût complet ou coût total d’un objet de coût particulier et calculé sur une période de temps déterminée correspond à la somme des coûts fixes et des coûts variables qu’il a induit sur cette période et correspond simultanément à la somme des coûts directs et des coûts indirects générés par les ressources qu’il a consommées durant cette période.

De la sorte, nous retrouvons l’équation de base :

CI

CD

CV

CF

CT=

+

=

+

avec :

CT = le coût complet ou coût total d’un objet de coût sur une période de référence donnée

CF = l’ensemble des coûts fixes induits par la réalisation de l’objet de coût sur la période considérée

116 Il suffit par exemple de penser au principe de la garantie décennale ou trentenaire en vigueur dans certains

CV = l’ensemble des coûts variables induits par la réalisation de l’objet de coût sur la période considérée CD = l’ensemble des coûts générés par les ressources directement consommées par la conception, la production et la commercialisation de l’objet de coût sur la période de temps considérée

CI = l’ensemble des coûts générés par les ressources indirectement consommées par la conception, la production et la commercialisation de l’objet de coût sur la période de temps considérée

U n v o y a g e a u p a y s d u v é c u : l e c a s W o o d C o n s t r u c t U n v o y a g e a u p a y s d u v é c u : l e c a s W o o d C o n s t r u c t

Lors de sa reprise, la Menuiserie des Ardennes a fait l'objet d'un audit soigné de sa structure de coûts. A cette occasion, la mise en évidence des inducteurs de coûts propres aux différents outils et lieux de production a suscité une attention particulière.

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