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Ensuite, il y a détermination du résultat analytique global de l’entreprise, en soustrayant le total des charges fixes générées au travers de l’entreprise considérée dans sa globalité hors de la somme

de l'objet de coût Compte de résultat analytique

2. Ensuite, il y a détermination du résultat analytique global de l’entreprise, en soustrayant le total des charges fixes générées au travers de l’entreprise considérée dans sa globalité hors de la somme

des marges sur coûts variables (donc des marges contributives) réalisées sur l’ensemble des objets de coûts.

La Figure 23 propose un cas d’application de cette approche.

Figure 23 : Un exemple d’application de la méthode du « Direct Costing »

La méthode du "Direct Costing":

un exemple

26.66 %

20 %

30 %

40 %

Taux de

Profitab.

100 000

Charges

Fixes

60 000

Résultat

160 000 60 000 60 000 40 000 Marge CV

440 000

240 000

140 000

60 000

Ch. Var.

600 000

300 000

200 000

100 000

C.A.

Total

Prod. C

Prod. B

Prod. A

Deux éléments en ressortent :

1. Si les produits B et C génèrent en volume (donc en unités monétaires) une contribution marginale identique, l’examen de leur taux de profitabilité respectif montre que le produit C génère, par unité vendue, une profitabilité bien inférieure à celle du produit B. L’examen des résultats d’une analyse basée sur une approche en coûts variables ne peut donc clairement pas se limiter au seul examen des contributions marginales en volume, mais doit aussi intégrer une analyse des taux de profitabilité, sous peine de donner une image réductrice de la réalité économique de la vie de l’entreprise.

2. Dans une perspective d’aide à la décision et de soutien à la préparation de décisions stratégiques futures, l’examen de ce tableau montre clairement que, lorsque tant le marché que les possibilités

techniques et commerciales de l’entreprise le permettent, l’entreprise a tout intérêt à pousser au développement du produit A, qui génère un taux de profitabilité bien supérieur à ceux des produits B et C, qui rapportent pourtant à l’heure actuelle un volume de contribution marginale supérieur. L’aide à la préparation des décisions futures se fait donc essentiellement sur base d’une analyse des taux de profitabilité respectifs des différents objets de coût, en ne perdant pas de vue toutefois que les choix sur lesquels une telle analyse débouche doivent encore être confrontés aux possibilités techniques et commerciales qui s’offrent réellement à l’entreprise.

3.1.5. Approche en coûts variables et analyse de profitabilité

L’approche en coûts variables s’avère donc particulièrement utile dans une perspective d’analyse de la profitabilité à court terme des différents objets de coûts essentiels de l’entreprise et s’avère, dans ce cas, bien plus utile qu’une approche en coûts complets qui, mal interprétée, peut en effet déboucher sur des conseils ou des décisions de gestion erronées.

Voyons cela sur base d’un exemple :

Wood Construct et sa filiale « La Verrerie des Ardennes » conçoivent, produisent et commercialisent deux produits, X et Y, vendus respectivement au prix de 2 000 € et 3 000 €. Le coût de revient direct généré par la réalisation et la distribution du produit X est de 1 500 €, alors qu’il est de 2 000 € pour le produit Y. Quant au coût de revient calculé selon l’approche en coûts complets, il est de 2 200 € pour le produit X et de 2 700 € pour le produit Y.

Figure 24 : Un exemple d’analyse de profitabilité : les données de base

Quantités vendues Prix de vente Coût de revient

direct Coût de revient complet

Produit X 1 000 Unités 2 000 € 1 500 € 2 200 €

Produit Y 1 000 Unités 3 000 € 2 000 € 2 700 €

Selon l’approche en coûts variables, un produit est profitable dès qu’il permet de couvrir les charges variables qui lui sont imputées ou allouées ; au vu de leur niveau de prix et de charges variables respectifs, tant le produit X que le produit Y sont profitables et peuvent donc être maintenus à court terme à l’intérieur du portefeuille de produits de l’entreprise.

Une analyse en coûts de revient complet conclurait quant à elle que l’entreprise perd de l’argent lors de la fabrication et de la distribution du produit X, puisque son prix de vente de 2 000 € est inférieur à son coût de revient complet, qui est de 2 200 € : de ce fait, le produit X est donc clairement non rentable et, puisqu’il détruit ainsi de la valeur, il doit être abandonné.

A court terme toutefois, l’abandon immédiat du produit entraîne une diminution de la profitabilité globale de l’entreprise (voir la Figure 24 pour les résultats de cette simulation), car en fait :

Ø lorsque les produits X et Y sont fabriqués et commercialisés, chacun de ces produits se voit attribuer une quote-part de frais fixes, à concurrence en l’occurrence de 700 € chacun ;

Ø si l’entreprise ne fabrique plus le produit X et ne commercialise plus que le seul produit Y, ce produit supporte seul la totalité des coûts fixes (à concurrence en l’espèce de 700 € * 2 = 1 400 €) et l’entreprise connaît alors des pertes.

Il ressort dès lors clairement de cette analyse qu’un prix de vente qui couvre la totalité des charges variables engendrées par la fabrication et la distribution d’un objet de coût est acceptable, car il permet d’absorber une partie des charges fixes de l’entreprise : lorsque le nombre de produits ou d'objets de coût augmente et que, suite à la décentralisation du pouvoir de gestion qui caractérise de plus en plus de

moyennes et de grandes entreprises, le nombre de décideurs s'accroît, le problème devient alors de s'assurer que la somme des marges sur coûts variables générées au travers de toute l'entreprise et qui résultent de décisions locales décentralisées basées sur des coûts de revient direct, permet bien de couvrir l'ensemble des charges fixes générées aux différents niveaux de l'entreprise et dont le contrôle général est généralement assuré au sein du cœur décisionnel de l'entreprise (le "sommet hiérarchique").

Mais cette situation n’est cependant admissible qu’à court terme, car à long terme, compte tenu de l’impératif global de création de valeur qui s’impose au travers de toute l’entreprise, il faut impérativement s’orienter vers des niveaux de prix de vente qui permettent réellement de couvrir à la fois les charges variables et les charges fixes de l’entreprise : il faut donc impérativement chercher à maximiser constamment la marge sur coût variable générée par chaque objet de coût.

Figure 25 : Un exemple d’analyse de profitabilité : les résultats comparés d’une approche en coûts complets et en coûts variables

"Direct Costing"et

analyse de profitabilité

- 400

100

Résultat

1 400

1 400

1 400

CF

1 000

1 000

1 500

1 000

500

Marge

sur CV

2 000

2 000

3 500

2 000

1 500

CV

3 000

3 000

5 000

3 000

2 000

CA

Total

Prod.

Y

Total

Prod.

Y

Prod.

X

3.1.6. Approche en coûts variables et analyse du seuil de

rentabilité

L’impératif de création continue de valeur qui s’impose à l’entreprise au vu des arguments que nous avons développés tout au long du présent ouvrage est clairement le critère à l’aune duquel les décisions de gestion de l’entreprise sont évaluées et à l’aune duquel sont évaluées les principales alternatives de choix possibles généralement associées à ces décisions.

Cet impératif de création de valeur peut difficilement ignorer le fait que la mise en oeuvre et le déploiement de la plupart des décisions stratégiques majeures (décisions d’investissement, de développement de nouveaux produits, de pénétration de nouveaux marchés, de recentrage sur ses activités de base,…) nécessite du temps et qu’il faut généralement consommer un volume important de ressources rares (techniques, humaines, immatérielles, financières) et donc générer un volume important de coûts avant que les produits et services qui émergent in fine du processus de transformation de ces ressources n’engendrent réellement des recettes pour l’entreprise et matérialisent enfin son processus de création de valeur.

Dans l’optique d’aide à la décision qui est la préoccupation essentielle de la comptabilité de gestion, il n’est dès lors pas étonnant :

§ que l’examen de la rentabilité à long terme des principales décisions de gestion,

§ et que l’étude de la nécessité de mettre un terme à court terme aux effets de certaines autres décisions de gestion,

soient devenues des applications opérationnelles majeures, avec leurs concepts propres et notamment le concept de seuil de rentabilité (ou de « point d’équilibre ») et approches dérivées, qui permet tout particulièrement d’évaluer l’intérêt de projets ou de décisions de gestion particulières en mettant en avant l’impératif de création de valeur : dans la mesure où ce type d’analyse se focalise souvent sur l’étude des liens qui unissent le niveau d’activité de l’entreprise, le niveau de coûts qui en résulte et le profit qui en découle, il est souvent référencé, dans la littérature spécialisée, sous le vocable « Analyse Coût – Volume - Profit » ou « Cost-Volume-Profit Analysis – CVP Analysis ».

3.1.6.1. Le concept de seuil de rentabilité

La mise en oeuvre du concept de seuil de rentabilité repose fondamentalement sur la distinction opérée entre charges fixes et charges variables au sein de l’entreprise.

Dans la plupart des cas en effet, pour une structure donnée 120, les charges fixes (de structure) sont

supportées en totalité par l’exploitation de l’entreprise 121, quel que soit le niveau d’activité atteint.

En conséquence, il faut que les ventes atteignent un certain volume et se matérialisent en un certain niveau de chiffre d’affaires pour que ces charges fixes soient couvertes : le niveau de chiffre d’affaires qui

permet à l’entreprise de supporter à la fois les charges variables directement induites par la réalisation de ce chiffre d’affaires et les charges fixes de structure correspond au seuil de rentabilité de l’entreprise.

Une entreprise est donc rentable dès que :

Chiffre d’affaires = Charges Variables + Charges Fixes FF CA = CV + CF

et le seuil de rentabilité de l’entreprise peut donc être défini comme le niveau de chiffre d’affaires à

atteindre pour couvrir la totalité de ses charges, ne réalisant de ce fait ni bénéfice, ni perte. Ce

concept de "seuil de rentabilité" se voit associer une série de synonymes dans la littérature comptable, tels que "chiffre d'affaires critique", "point-mort", "point d'équilibre" et surtout, dans la littérature anglo- saxonne, "Break-Even Point".

Pratiquement, lorsqu’une entreprise atteint ce seuil de rentabilité, elle dégage des ressources financières

(matérialisées par son chiffre d’affaires) grâce à son activité d’exploitation courante et ces ressources financières sont juste suffisantes pour couvrir l’ensemble des charges fixes induites par la structure productive de l’entreprise et l’ensemble des charges variables induites par la réalisation du niveau d’activité à l’origine du chiffre d’affaires :

Ø Au niveau du seuil de rentabilité, le niveau de ressources créées (donc la valeur créée) est tout juste suffisant pour couvrir le coût des ressources consommées (donc la valeur consommée) et donc, conceptuellement, on peut considérer que, au niveau de seuil de rentabilité, l’entreprise crée une

120 Donc pour une plage déterminée, plus ou moins large, de niveaux d'activité différents.

121 Sauf si, évidemment, l'entreprise a accumulé au fil du temps des actifs de trésorerie et des placements financiers

divers dont l'existence n'est plus justifiée réellement par la volonté de gérer au mieux les actifs financiers de l'entreprise dans l'attente d'une affectation à des fins d'exploitation traditionnelles (par exemple dans l'attente d'un investissement majeur) : dans ce cas, l'apparition d'une activité financière au sens strict du terme justifie la présence de ces actifs financiers et justifie le fait que les revenus qu'ils permettent de dégager supportent également une partie des charges fixes de l'entreprise (ces revenus financiers deviennent conceptuellement assimilables à des revenus d'exploitation courants).

valeur nulle : donc, logiquement, en dessous de ce seuil, la valeur créée est négative et il y a destruction de valeur et, et au-dessus, la valeur créée est positive et il y a création de vale ur.

Ø Le fait de ne prendre en considération que les activités opérationnelle courantes de l’entreprise implique que, conceptuellement, les ressources financières exceptionnellement dégagées au terme d'activités qui ne ressortent pas du "métier" de l'entreprise (par exemple lors de la revente de certains actifs non stratégiques ou de la revente de certaines participations financières) ne peuvent en aucun cas être considérées comme contribuant à la création de valeur à long terme de l'entreprise. Leur caractère exceptionnel, donc par nature impliquant qu'elles ne se reproduiront plus à l'avenir, fait de ces ressources financières exceptionnelles des ressources financières additionnelles destinées uniquement à venir gonfler la trésorerie ou apurer des déficits de trésorerie passés et ne peuvent donc pas être intégrés, en comptabilité de gestion, dans un quelconque raisonnement en termes de seuil de rentabilité.

Enfin, rappelons avec insistance que fondamentalement, à long terme , vu l’impératif de création de

valeur déjà largement évoqué, l’entreprise doit impérativement être rentable pour créer de la valeur !

3.1.6.2. Marge sur coût variable et seuil d’arrêt des activités

Dans le même temps, il apparaît aussi évident qu’une activité peut être poursuivie à court terme tant qu’elle permet de couvrir au moins les charges variables qu’elle engendre : apparaît ici le concept de seuil d’arrêt d’une activité.

Ce seuil d’arrêt d’une activité apparaît lorsque le niveau de chiffre d’affaires (donc de ressources financières) qu’elle engendre ne permet pas de couvrir le niveau de charges variables (donc le coût des ressources qu’elle consomme directement) qu’elle induit : mathématiquement, le seuil d'arrêt apparaît lorsque CA < CV.

En effet, dès que l’entreprise dégage un niveau de chiffre d’affaires qui permet de couvrir ses charges variables, elle dégage une « marge sur coûts variables » positive (MCV) (aussi appelée « marge contributive »), qui permet de supporter ne fut-ce qu’une petite partie de ses charges fixes.

La marge sur coûts variables s’exprime donc comme la différence entre le chiffre d’affaires réalisé et les charges variables y afférentes : mathématiquement, MCV = CA - CV.

En conséquence, pour un chiffre d’affaires égal au seuil de rentabilité, nous avons :

CA = CV + CF, donc CA - CV = CF, donc MCV = CF 122,

ce qui implique que, au niveau du seuil de rentabilité, il y a égalité entre la marge sur coûts variables et les charges fixes : le seuil de rentabilité de l’entreprise peut donc être alternativement défini comme étant le niveau d’activité engendrant un niveau de marge sur coût variable permettant de couvrir l’ensemble des charges fixes de l’entreprise.

Le taux de marge sur coût variable (TMCV) peut alors être défini comme le rapport de la marge sur coût variable sur le chiffre d’affaires et le seuil de rentabilité peut enfin s’exprimer comme :

122 Si l'on suppose que les charges variables sont proportionnelles au chiffre d'affaires au niveau de proportion a,

alors on a les expressions suivantes :

CA = X (niveau d'activité) Charges Variables CV = a * x

Marge sur coût variable MCV = (x - a * x) = x * (1 - a)

SR apparaît quand CA = CV + CF F F (CA - CV) = CF F F MCV = CF F F SR = CF / MCV 123

Graphiquement, l’analyse se schématise comme sur le graphe reproduit à la Figure 26.

Figure 26 : La représentation graphique du seuil de rentabilité (modèle linéaire pur)

La représentation graphique

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