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Le calcul des coûts hors production

Principe d'affectation des charges indirectes

4.3.7. Le calcul des coûts hors production

Par définition, les coûts hors production sont des coûts qui ne peuvent être imputés qu’aux coûts de revient des produits vendus ou fabriqués en retenant généralement pour assiette de frais le coût de production de ces produits vendus ou fabriqués, car :

o ils sont indépendants de fait du processus dominant d’achat, de production et de distribution des produits et services qui constituent la raison d'être économique de l'entreprise,

o et qu’ils sont relatifs à des activités exercées au profit de l’ensemble de l’entreprise considérée globalement, sans qu’il soit techniquement ou conceptuellement possible de mesurer quels centres d’activité, au sein de l’entreprise, bénéficient exactement des activités dont les coûts sont accumulés au sein de ces centres comptables hors production.

Dans la très grande majorité des cas, ces centres comptables hors production sont associés à des centres de responsabilité reconnus formellement au sein de l'organigramme de l'entreprise et qui y jouent même un rôle essentiel en termes de pouvoir et de contrôle, comme la Direction Générale, la Direction Financière, la Direction des Relations Publiques ou le Secrétariat Général de l'entreprise. Indispensables à la vie de l’entreprise, car liés intimement à ses fonctions de gestion stratégiques et à son image de marque, ces centres consomment des ressources, dont le coût est à l’origine de ce qui est communément appelé dans la vie de la plupart des organisations des « Frais généraux » mais qui s’avèrent en pratique difficilement imputables à l’un ou l’autre objet de coût bien particulier.

Conceptuellement, l’existence des centres « Hors Production » permet dès lors de matérialiser le fait que la fabrication ou la production de tel produit génère X % de frais "généraux" supplémentaires par rapport au coût de production total du produit du fait que l'activité de production n'est réellement possible que si l'entreprise est par ailleurs gérée administrativement, financièrement, statégiquement … :

v Les charges liées à la gestion financière en sont un exemple, car le financement de l’entreprise bénéficie globalement à l’ensemble de l’entité et que les ressources financières dont le centre « Gestion Financière » assure la gestion ont un caractère de fongibilité qui rend impossible conceptuellement le suivi de l’utilisation de ces ressources au sein de l’entreprise 179.

179 Il est par exemple impossible, le plus souvent, de savoir quelles activités exercées par quel centre comptable vont

consommer les ressources financières obtenues via tel crédit de caisse particulier dont le coût exact est de 14 % du montant utilisé.

Ø Il s'agit en fait de l'ensemble des charges liées à la recherche des capitaux propres et des capitaux empruntés et à leur gestion, en ce compris les frais induits par la gestion de la trésorerie de l'entreprise.

Ø Elles englobent à la fois des charges de personnel et de fonctionnement, mais aussi, et surtout, des charges financières au sens strict (intérêts, solde de TVA, …).

Ø Du point de vue d’une comptabilité de gestion tenue dans une perspective d'activité et d'exploitation normale de l'entreprise, le comptable de gestion doit essentiellement :

§ veiller à ne pas intégrer de charges exceptionnelles ou anormales, non liées au financement des activités d'exploitation normale de l'entreprise (par exemple, les charges financières liées à une opération de rachat d'un concurrent),

§ traiter avec prudence les plus-values ou les moins-values boursières réalisées par l'entreprise lors d'opérations de couverture de risque (sur taux d'intérêt ou sur taux de change en général) ou lors d'opérations de placements de trésorerie ou de placements financiers à long terme : seules les opérations qui reposent sur des pratiques de saine gestion courante des opérations de l'entreprise (par exemple, les opérations de couverture des risques financiers directement induites par des contrats d'exploitation normaux passés avec des clients ou des fournisseurs de l'entreprise) voient normalement leurs coûts incorporés aux charges de la comptabilité analytique.

v Autre exemple : les charges d’administration générale générées par les consommations de ressources, essentiellement humaines et financières, imputables à l'exercice des activités de direction générale, de secrétariat central, de comités d'audit, de conseils d'entreprises, … et qui bénéficient globalement et indistinctement à l’ensemble de l’entreprise. Elles englobent notamment les coûts liés à :

Ø la direction générale et les services centraux,

Ø la prévision, la planification, le contrôle de gestion, …, bref l'ensemble des activités liées à la gestion stratégique à long terme de l'entreprise,

Ø la tenue et la mise en oeuvre de la comptabilité générale, de la comptabilité analytique et de la comptabilité de gestion,

Ø aux moyens et modes de communication en général (courrier, fax, téléphonie, …),

Ø aux services généraux d'informatique, qui gèrent globalement l'infrastructure matérielle et logicielle de l'ensemble de l'entreprise, en assurent la maintenance et la cohérence.

v D’autre frais relèvent encore des centres hors production, tels que les frais liés aux relations publiques ou à la communication externe destinée à véhiculer une bonne image de l’entreprise au sein de son environnement.

Ces activités doivent bien être distinguées des fonctions exercées en « staff » et dont le suivi de la consommation des activités est techniquement ou conceptuellement réalisable au sein de l’entreprise :

o Les fonctions exercées en « staff » sont les fonctions de gestion informatique de l'entreprise, de gestion des ressources humaines, de gestion des bâtiments, d'entretien et de sécurité, … , dont les activités sont généralement clairement identifiables et identifiées et dont on peut donc savoir, avec un degré de certitude raisonnable et en mettant en place les procédures administratives adéquates, qui en a bénéficié, à quel moment et pendant combien de temps.

o Ces fonctions exercées en « staff » génèrent de facto des charges indirectes dont une partie est imputable de manière claire et non ambiguë aux fonctions dominantes car elles sont consommées

par ces fonctions et dont une autre partie est imputable aux autres centres auxiliaires de l’entreprise, en ce compris les centres hors production

o En pratique, la distinction entre centres « Hors production » et fonctions exercées en « staff » pose souvent de nombreuses difficultés de perception et d'application, car la frontière entre les activités et fonctions d'administration générale et les fonctions exercées en "staff" au profit des autres fonctions de l'entreprise est souvent mince et ténue.

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