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exemplaire des Tang

1. Discours d’auteur et monde impérial

Le contraste le plus frappant entre les deux romans naît de la disparition, dans le Récit

Complet, du discours encadrant d’un auteur, qui se porterait garant de la valeur des héros du

roman, en ferait une image de lui-même, et de sa place au sein du monde impérial.

Cette première évolution en conditionne une seconde. Yuan Yuling nous demandait, dans sa préface notamment, de lire les héros du récit comme les analogues de personnes et de qualités réelles, qui ont été réelles dans le passé, comme elles le sont au moment où il écrit. Ainsi le préfacier nous annonçait-il compléter l’histoire officielle (zhengshi). L’idée était importante, parce que ces qualités chevaleresques avaient une valeur politique et cosmologique, qu’elles entraient en consonance avec les mouvements d’ordre qui régénéraient le monde.

Un tel discours a disparu du Récit complet des Tang. Dans le même temps, comme le discours critique l’a souligné, les héros qui sont ajoutés au récit par l’auteur du Récit complet n’ont plus la moindre origine historiographique169.

Ainsi, le poème d’introduction du roman de Yuan Yuling, que nous citions plus haut, et qui est repris dans le Récit complet, change-t-il absolument de sens170. Le qi, l’extraordinaire qui anime l’écriture du roman, n’y est plus celui de forces cosmiques qui se manifestent dans des émotions et des personnages historiques, c’est celui des plaisirs de la fiction.

Comme le remarque bien Hegel, tout se passe comme si le Récit complet jouait à souligner tout au long du texte la rupture entre la fable composée par le romancier et la réalité historique. Les chiffres qui apparaissent dans la narration sont outrés jusqu’au grotesque : les brèves altercations entre héros causent plus d’une dizaine de milliers de morts, le pays se franchit en un clin d’œil, etc.171 Le roman, ainsi, non seulement se présente comme une fiction, mais encore se met en scène comme tel.

Les héros du Récit complet sont désormais animés de mouvements violents et puérils

169 Voir Hegel, ibid., p. 166

170

Pour rappel, p. 1時危俊傑姑埋跡,運啟英雄早致君 怪是史書收不盡,故將彩筆譜奇⽂ (En temps de péril, les hommes de mérite ne sauraient rester longtemps sans accomplissements,/ Quand viennent les révolutions célestes, les héros au prince témoignent leur dévouement. /Injustice ! Cette histoire, les historiens ne savent que la taire. / De mon pinceau éclatant, je vais ici en restituer l’extraordinaire.)

171

(« childish » comme le formule Huang)172. Ce caractère à la fois monstrueux et fictionnel de ces créatures apparaît de manière éclatante au sein des passages qui reprennent des scènes qui étaient centrales dans le roman de Yuan Yuling.

Dans les Écrits oubliés de Sui, les banquets donnés pour les anniversaires de Dame Qin (la mère du héros Qin Shubao) étaient l’occasion d’une célébration des différents liens moraux noués entre ces esprits chevaleresques et leurs proches. Au cours de ces scènes, les personnages marquaient leur attachement mutuel, et reconnaissaient la valeur morale les uns des autres.

Dans le Récit complet, de tels passages réapparaissent pour devenir des scènes de non-reconnaissance – l’exemple qui suit est frappant, et était déjà relevé chez Hegel. La mère du héros entre dans la pièce, curieuse de rencontrer les amis de son fils :

秦母⾛到屏风后⼀张, 见众⼈⽣得异相,不觉⼼惊,不肯出来 叔 宝低声指道 :“那 青⾯的是单⼆员外,蓝脸的是程⼀郎,这⼀个是秀

才柴绍,乃唐公的郡马 其余众⼈,都是好朋友,出去不妨 173

” Dame Qin, ayant dépassé le paravent, regarda dans la salle : les visages de toute cette assemblée étaient si étranges qu’elle ne put retenir un mouvement de frayeur, et n’osa faire un pas de plus. Shubao, lui présenta à l’oreille l’identité de ses amis : « Celui dont le visage est verdâtre est le sieur Shan, celui avec le visage bleuté, est le damoiseau Cheng, celui-ci est le bachelier Chai Shao, écuyer-commandant du prince des Tang. Quant aux autres, ce sont tous de bons amis, n’aie crainte. »

C’est a contrario, évidemment, tout le jeu du texte, de nous rappeler que les héros du roman ne ressemblent pas à des damoiseaux, des sieurs, et des écuyers commandants, mais sont devenus des créatures monstrueuses dont la fictionalité est soulignée.

Un tel passage apparaît incompréhensible s’il n’y a pas un jeu de contraste entre les attentes et les représentations qui sont associées à ces héros, et la valeur qui leur est donnée dans le roman. Si l’on ne peut savoir avec quel texte l’auteur joue ici, une telle scène parodie du moins un certain imaginaire, et une certaine figuration littéraire des héros.

172

Huang, ibid., p. 75.

173

Essayons de comprendre ces effets. Hegel parle de parodie des formes de vraisemblance des romans lettrés, on l’a vu. Il souligne à cet égard le lien des personnages avec le théâtre : " its brisk pace, its earthy and overblown caracters, its wildly exaggerated battles between titans, its exoticism, all parallel the standard features of a theatrical performance"174.

Huang propose, quant à lui, une autre lecture, qui prend son sens par rapport à son objet d’étude (les formes de construction de la masculinité), et au sein d’un corpus romanesque : il lit dans ces héros, de manière d’ailleurs très justifiée, le retour, après leur confucianisation au sein du roman de Yuan Yuling, des figures violemment viriles des gaillards (haohan好漢) du Bord de l’eau. Ce type de modèle de masculinité serait repris ici, pour mieux souligner son caractère impossible et intenable au sein du monde réel175.

Complétons ce tableau du roman. Xu Yan (comme Huang d’ailleurs) soulignent un phénomène nouveau qui n’a rien de parodique176. Alors que, dans les Écrits oubliés de Sui, Shimin, le futur empereur Taizong était un homme imparfait, capable de garder des rancœurs égoïstes (si), et de manquer de clémence, tous ces défauts ont disparu dans le Récit complet. Cette figure de Li Shimin, apparaît dans le Shuo Tang plus tard que dans les Ecrits oubliés des

Sui (où elle était présente dès le premier chapitre), uniquement au chapitre 28. Elle prend une

importance progressive, jusqu’à passer au cœur du discours narratif ; le poème final du roman lui est consacré, et loue sa vertu.

Il nous faut donc dire ici, que c’est plus généralement une économie des affects (et on va le voir, de la langue) qui se transforme, d’un texte à l’autre. Nous pouvons préciser ce point à partir des deux catégories de qing (情spontanéité affective) et de su (俗vulgarité).

Ces énergumènes que sont devenus les héros ont bien, à travers toutes leurs passions violentes et leurs mouvements puérils, un problème de qing, d’affects. Le héros Shan Xiongxin (單雄⼼), est particulièrement frappant à cet égard177

. À plusieurs reprises, Shan

174 Hegel, ibid., p. 181

175 Huang, ibid., p. 134-135.

176 Voir Xu Yan, ibid., p. 254-256 et Huang quant à la figure de Li Shimin dans les Ecrits oubliés de Sui, ibid., p. 119-120

177

Xiongxin, mu par une susceptibilité qui ignore toute mesure et toute censure, brandit une hache, et menace de mort ses frères jurés. Sa dernière apparition au sein du roman, aux chapitres 56 et 57 prend une telle forme et nous donne sans doute un des enjeux clés de cette réécriture.

Il surgit, vociférant, au sein du camp du futur Taizong des Tang, pour se venger de ses anciens frères jurés qui sont partis rejoindre ce prince. Cette scène qui clôt le chapitre cinquante-six ne parle jamais de loyauté (zhong忠), mais au contraire, ne cesse de parler de

qing, de la trahison, qui est un faux qing, ou un manque, une absence de qing (wuqing無情). Ce sont là les accusations que lance Shan Xiongxin à ses anciens compagnons, qui protestent du contraire178.

Ce discours sur l’authenticité des affects est repris immédiatement ensuite, au début du chapitre cinquante-sept, par Cheng Yaojin, qui seul parmi les héros, comprend la fureur de Shan devant ces amis qui n’ont « pas d’affects » (meiqing沒情). Ce propos des deux frères jurés se heurte au sein du roman à un verdict sans appel, formulé par la foule des spectateurs (zhongren眾⼈) qui assistent à cette scène d’hystérie. Ce discours du héros, et l’écho qu’il trouve chez son ancien compagnon d’arme est, déclare l’assemblée, rouma (⾁ 麻 ), « révoltant », « moralement répugnant »179. Les vociférations de Shan Xiongxin, enfin, non seulement sont condamnables ou irresponsables, elles excitent aussi la colère d’un ancien frère d’arme qui l’abat brutalement d’un coup d’épée.

On se souvient de la préface de Yuan Yuling : la capacité des héros à passer en un instant de la colère aux rires (hu yan nu fa, hu yan ge xiao忽焉怒发,忽焉咯笑) signait leur

authenticité morale, et garantissait leur valeur180. Que l’auteur du Shuotang ait ou non une connaissance directe de ce texte, ce discours s’inverse exactement ici. Les héros sont devenus des figures de fiction, et en même temps l’image et le lieu d’une forme d’instabilité affective, qui demande à être expulsée du monde réel.

Nous avons là sans doute un des enjeux de cette réécriture : l’étonnement ou la gêne d’un auteur, devant ce discours sur la spontanéité des affects, et leurs figurations narratives. Nous allons pouvoir préciser cette réécriture à travers la catégorie de vulgaire.

178 Chapitre 56, ibid., p. 1005-1006.

179 Chapitre 57, ibid., p. 1010-1011.

2.Du su et du ya

Qi Yukun lit dans la langue du roman la manifestation d’une voix populaire, brutale et simple181. R. Hegel quant à lui, souligne la profonde vulgarité des insultes que manient désormais les héros. En effet, elles apparaissent particulièrement fleuries, beaucoup plus en tout cas, qu’elles ne l’étaient dans les Écrits oubliés de Sui. Le discours est désormais ponctué d’adresses du type « sales clébards increvables », (shabujin de goutou 杀不尽的狗头), « cliques de chiens borgnes » (ni zhe xiayan goutou你这班瞎眼狗头), « bâtards incestueux » (runiang zei入娘贼), « sales chiens de tapettes » (kehen zhege gou nannü 可恨这个狗男女),

etc.182

Ce goût nouveau pour les insultes les plus colorées s’accompagne d’autres évolutions qui nous semble transformer la valeur qu’avait la notion de su, et son rapport aux hiérarchies sociales et linguistiques.

Il y a en premier lieu une évolution dans la référence aux statuts sociaux. Nous ne trouvons plus dans la voix narrative de « Shimin » seul ; le futur souverain des Tang a désormais, en chaque circonstance, un titre. Chez Yuan Yuling, les souverains étaient

toujours des wo (我)ou des an (俺). L’auteur du Récit complet, quant à lui, ajoute méthodiquement, à chaque fois qu’un empereur ou un prince se désigne dans le roman, les pronoms de majesté gujia (孤家) et zhen (朕).

Nous retrouvons dans les discours directs de personnages qui apparaissent au sein du

Récit complet le titre de xiongwang (兄王« frère roi »), qui pouvait être utilisé par les héros (Li Shimin compris) dans les Écrits oubliés de Sui pour s’interpeller. Que l’on ne s’y trompe pas pourtant, ce titre est ici une bouffonnerie. Au sein du roman, si Cheng Yaojin se proclame roi (wang王) depuis le campement des héros de Wagang (瓦岗) et règne pendant trois ans, c’est le règne d’un démon dans un monde en chaos (hunshi mowang, 混世魔王) qui apporte le désordre183. C’est surtout un rôle qui ne lui convient pas, nous dit Cheng Yaojin, au moment d’abdiquer 184 : « J’en ai marre de faire l’empereur ; c’est trop fatigant » (我这皇帝做

181 Qi Yukun, ibid., p. 66

182 Voir la compilation proposée par Hegel, ibid., p. 180.

183 Chap. 28, ibid., p. 494.

得厌烦,⾟苦不过). La langue est évidemment révélatrice. Cheng Yaojin « fait l’empereur » (zuo huangdi) , et continue, au contraire des souverains des Sui et des Tang qui apparaissent dans le récit, à utiliser les pronoms associés aux sujets (« wo »), à utiliser un vocabulaire relâché et presque enfantin, qui contraste avec le discours attendus d’un souverain.

Dépassons ce premier constat. L’impression de vulgarité que donne la langue des héros dans le Récit complet, tient aussi à un jeu de contraste, entre deux niveaux de langue, et deux sociologies, que l’on ne trouvait guère dans les Écrits oubliés de Sui, et qui occupe le dernier tiers du Récit complet.

L’ouverture du chapitre soixante-huit est éloquente à cet égard. Le texte s’ouvre sur une missive envoyée par l’empereur dont la langue classique tranche de manière brutale, à la fois avec la voix des héros, et avec celle du narrateur-conteur :

朕深处⽔晶宫,尚且不胜盛夏之酷暑,想尔等众卿同居天策府,必

然烦热更甚185

Dans les profondeurs mêmes du palais du cristal, l’ardeur de la canicule nous cause moult souffrances, et avons pensé à vous autres sujets, qui vous trouvez en la résidence du Stratagème céleste, et devez en pâtir plus encore, etc.

Cette langue classique, au sein du roman est de toute manière celle du pouvoir ; de ceux qui sont en haut (par opposition au su, qui est « en bas » dans la définition du dictionnaire Kangxi).

Cette langue, au sein du roman, peut être associée à la tromperie, comme chez les frères de Li Shimin (dont le courrier ci-dessus, est d’ailleurs une manœuvre, dans un épisode qui évoque le chapitre final du Bord de l’eau).

Cette langue classique écrite, notamment administrative, est la langue que les héros du

Récit complet ne comprennent pas, et sont incapables de déchiffrer. Wei Chigong(尉迟恭), et Cheng Yaojin, au chapitre 68, sont incapables de reconnaître le moindre caractère (yigezibushi⼀个字不识) aussi menacent-ils, et insultent-ils un fonctionnaire pour qu’il leur lise un texte186. Le fait que Cheng Yaojin soit incapable de lire des missives est un sujet

185

Chapitre 68, ibid., p. 1205

186

abordé de manière récurrente alors qu’il est souverain, aux chapitres 28 et 29187. Ce motif de l’illettrisme de (certains) héros apparaissait bien déjà dans un passage des Écrits oubliés des

Sui. Il ne concernait, de manière révélatrice pas un texte administratif, mais la lecture du nom

d’un temple ; le comique résidait moins dans l’ignorance des héros que dans les effets du quiproquo188.

La langue classique de l’administration qui a désormais, dans le Récit complet de Tang pénétré dans le roman apparaît associée à la vertu, puisque le Li Shimin des derniers chapitres du roman s’exprime dans un discours qui associe à des traits oraux des éléments de langue classique écrites, ses mots se distinguant ainsi de ceux des héros. Nous pouvons reprendre le discours de Li Shiming, alors qu’il s’inquiète de la diarrhée qui afflige les héros, après qu’on eut tenté de les empoisonner. En effet, au contraire des gaillards du Bord de l’eau, qui mourraient sous l’effet d’un poison, ici, les héros souffrent simplement de problèmes intestinaux. Voilà qui est trivial comme les personnages et donne une bonne image de l’incontinence affective et verbale qui les affecte

诸将中毒受泻,未能痊愈,军师何以治痊为妙189

Les généraux à l’unisson sont tombés victimes d’un poison qui leur cause douloureuses coliques. Nul remède ne parvient à les guérir. Par quel expédient les soigner ?

Chaque choix lexical ici tranche avec la langue associée aux héros. Evidemment, ceux-ci, au sein du passage qui entoure cette prise de parole190, ne « subissent pas des coliques », mais ont des « diarrhées à s’étaler par terre » xiedao (瀉倒), ils ne « se relèvent » pas d’une mal, mais « se remettent d’aplomb » pingfu rujiu (平复如旧), à l’heure de formuler des phrases négatives, ils privilégient les bu (不) et mei (沒) au wei (未)︔ leurs interrogations sont marquées par des zenme (怎麼) plutôt que des heyi (何以).

Nous pouvons prendre un dernier exemple de cette rupture linguistique, qui apparaît au même chapitre, alors que le roi de Qin (Li Shimin, le futur Gaozong), qui n’est que le cadet

187

Chapitre 28, ibid., p. 490 et p. 495 ; chapitre 29, p. 513-514.

188 Chapitre 19, ibid., p. 490. 189 Chapitre 68, ibid., p. 1209. 190 Chapitre 68, ibid., p. 1206-1210.

de sa fratrie, s’insurge, dans un mouvement vertueux, de ce qu’un de ses conseillers lui suggère de prendre la place de son frère :

秦王道:“军师差矣!⾃古国家⽴长不⽴幼,今殷王建成既為長兄又

⽴東宮太⼦⾃然掌山河主社稷,⾃然九五之位是他的 191

Vous vous fourvoyez général ! Depuis les temps anciens, les puînés n’accèdent jamais au trône. Mon frère Jiancheng le Roi de Yin, outre qu’il est mon aîné, a été nommé dauphin. Aussi est-il naturel qu’il gouverne ces contrées, et préside au pays. La royauté du Yang lui revient de droit.

La langue du souverain, comme celle des autres personnages du récit, est bien marquée par des tournures orales : on retrouve ici la tournure de focalisation (shi…de, ou l’adverbe ziran). À ces éléments d’oralité se mêlent aussi qui distinguent désormais la parole du prince des éléments de langue classique, aussi bien les termes monosyllabiques qui sont associés à celle-ci, que ses interjections (ici yi ; quand les héros s’exclament, peu après, par contraste c’est avec des Ayu !啊唷)192

. Le vocabulaire, de même, se démarque par son registre ( le terme

Jiuwu zhi wei, un mot qui associe un des hexagrammes du Yijing, à l’idée de souveraineté), et

par sa forte association avec une langue administrative : désormais le souverain parle de titre, alors que sa langue connote son statut et le distingue des héros vulgaires du roman.

Nous pouvons relire l’apparition finale de Shan Xiongxin, son arrivée fracassante dans le camp du futur souverain des Tang aux chapitres 56 et 57, dans ces termes, comme le moment d’un conflit entre deux langues. Shan Xiongxin, qui privilégie, pour se désigner, le pronom an (俺), associé à l’oral, multiplie les interpellations insultantes « môme Tang » (Tang tong唐童) pour le souverain, « gros bœuf incapable » (niupi daoren ⽜⿐道⼈) pour ses anciens frères jurés193) et les menace de « décapiter » ses ennemis, de les « manger en pâté » et/ou de « revenir aspirer leur âme par-delà la mort »194. Sa logorrhée prend son plein relief, par rapport à la retenue du prince, qui l’écoute en souriant (Qinwang manmian peixiao 秦王满⾯赔笑) ; ici, manifestement, la langue même qu’emploie le héros signe déjà sa défaite dans l’économie du roman.

191 Chapitre 68, ibid., p. 1216. 192 Chapitre 68, ibid., p. 1217. 193 Chapitre 56, ibid., p. 1006. 194 Ibid., p.1005.