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Chapitre V : Un outil d'évaluation de la capacité de représentation visuo-spatiale

5. EXPERIENCE 1 : évaluer l'aptitude spatiale

5.4. Contre validation

5.4.6. Contenu spatial de notre outil

Pour  analyser  le  contenu  spatial  de  notre  outil,  nous  suivons  les  recommandations de Dickes, Kop et Tournois (1997) qui suggèrent de recourir  à  un  modèle  dʹéchelonnement  multidimensionnel  (E.M.D.).  En  effet,  les  modèles dʹéchelonnement multidimensionnel ont pour principale finalité de  représenter  les relations entre des variables  dans un espace à plusiseurs  dimensions, en faisant en sorte que les variables soient dʹautant plus proches  quʹelles se ressemblent le plus. Ainsi, si tous les items évaluent la même  dimension, lʹorganisation graphique doit reflèter cette structuration. 

Figure 34 : représentation des items par rapport aux deux axes de lʹéchelonnement  multidimensionnel (EMD)

Pour lʹéchelonnement multidimensionnel,  nous avons utilisé, comme  mesure de proximité, la distance euclidienne au carré normalisée. La valeur  du stress de Kruskall est égale à 0.22 (R²=0.79) pour 2 dimensions. La figure 34  représente  les  items  par  rapport  aux  deux  axes  de  lʹanalyse  par  échelonnement multidimensionnel. 

La représentation des items par rapport à lʹaxe 1 met en évidence une  structuration suivant la difficulté de lʹitem. En effet, les items faciles, dont  lʹindice de difficulté est supérieur à 0.75, se trouvent à droite de la figure 34. 

Les items dont lʹindice de difficulté est situé entre 0.6 et 0.75 occupent une  position centrale. Les items plus difficiles,  dont lʹindice  de  difficulté  est  inférieur 0.6 sont situés à gauche de la représentation graphique.  

La  représentation  par  rapport  à  lʹaxe  2  apparaît  plus  difficile  à  interpréter. Néanmoins, il semble se dégager une structuration liée à au  contenu de lʹitem mais sans que celle‐ci ne soit complètement identifiée. En  effet, on retrouve 48 % des items qui ne comptent que des pliures dans la  moitié  inférieure  alors  70%  des  items,  composés  dʹenroulement,  sont  positionnés dans la moitié supérieure de la représentation graphique. Les  items  composés  de  pliures  ET dʹenroulement se répartissent  de  manière  homogène dans une position centrale.  

Notons ici que nous ne disposons pas dʹinformation sur le mode de  construction  des  items  dʹorigine. La  distinction  des  items  suivant  pliure  ET/OU enroulement se réfère au contenu de la consigne qui explique au sujet  que  ʺles pièces peuvent être pliées et/ou enrouléesʺ et que  ʺles traits noirs  indiquent une pliure et non une courbureʺ.  

Ici le mode de réponse se structure suivant les deux axes que nous  venons dʹévoquer. Toutefois, on retiendra que le second axe ne reflète pas  complètement le mode de construction des items lorsque lʹon sʹen tient aux  pliures ET/OU enroulement. Une première explication à ce résultat serait  vraisemblablement à rechercher dans les distracteurs qui sont proposés parmi  les 4 réponses possibles. En effet, nous avons noté que parmi les items, qui ne  requièrent  que  des  enroulements,  certains  sont  proposés  avec  trois  distracteurs qui ne contiennent que des enroulements alors que dʹautres, sont  proposés avec des distracteurs contenant des enroulements et des pliures. Il  en va de même pour les items qui ne requièrent que des pliures. En effet,  certains sont proposés avec trois distracteurs uniquement pliés, alors que  dʹautres sont accompagnés de trois distracteurs où figurent des pliages et des  enroulements. 

Par ailleurs, Laveault et Gregoire (1997) nous expliquent que si un test  mesure une caractéristique particulière alors il devrait être bien corrélé avec 

tout critère mesurant la même caractéristique. Il sʹagit ici dʹétablir la validité  congruente en corrélant les scores obtenus sur notre nouveau test avec ceux   dʹun test bien connu et dont on sait quʹil mesure la dimension qui nous  intéresse, à savoir cette dimension spatiale. Pour cette démarche, nous avons  retenu le test de rotation mentale de Vandenberg et Kuse (1978) proposé par  Albaret et Aubert (1996). 

Notre  outil  dʹévaluation  reprend  les  items  dʹun  test  existant  en  se  donnant pour objectif dʹen améliorer la qualité écologique. Il est ainsi peut  probable que le nouvel instrument construit évalue une autre dimension que  celle du test dont il est issu. Néanmoins, et comme nous lʹavons expliqué plus  avant, lʹamélioration écologique a pour principal objectif de  ʺgommerʺ  la  représentation graphique de type filaire et de lui substituer une présentation  des items plus proche dʹobjets réels. Ainsi lʹon peut sʹattendre à ce que les  nouveaux  items,  bénéficiant  dʹune  meilleure  qualité  graphique  et  dʹune  compréhension plus  aisée, impactent la  mesure de lʹoutil dʹorigine. Cʹest  pourquoi nous avons souhaité nous assurer de cette validité congruente.  

Il ne nous a pas été possible de proposer les deux évaluations, test visuo‐

spatial et test de rotation mentale à une large part des sujets que nous avons  rencontrés. Ainsi, seuls 37 participants ont réalisé les deux évaluations. Ce  relatif faible effectif impose de sʹentourer de toutes les précautions dʹusage  quant à lʹinterprétation du coefficient de corrélation. Néanmoins, on peut  observer que celui‐ci est tout à fait significatif. Ainsi, lorsque le score sur le  test visuo spatial est élevé, celui du test de rotation mentale lʹest également. Ce  coefficient  r(37)=.522  ;  p=.001,  indique  donc  un  lien  assez  fort  entre  la  performance observée sur les deux épreuves révélant une mesure dont on  peut légitimement penser quʹelle relève de la même dimension.  

 

Nous disposons maintenant dʹun outil dʹévaluation de la capacité de représentation  visuo‐spatiale. Nous pouvons dés lors le mettre en œuvre dans le cadre de lʹétude de  lʹimpact du geste coverbal de type illustratif sur les représentations imagées. 

   

Chapitre VI : Evaluer l’impact du geste