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Conclusions de l’étude des ronds-points (tableaux 1 et 2)

Il semble donc que l’idée exprimée dans ce rond-point soit la condition de l’homme dans le monde terrestre, rien ne montrant, comme à Saint-Nectaire ou à Notre-Dame-du-Port, une volonté de sacraliser cette partie de l’église. L’idée ici est plus générale qu’à Maringues, où la référence à un événement particulier semble probable, mais ces ensembles, comme à Volvic, nous ramènent au contemporain, sur terre, alors que les autres semblaient vouloir élever le discours au niveau de l’histoire sacrée. Conceptions différentes donc correspondant à des périodes différentes ? Il faudra repenser ce problème après plus d’exemples concrets.

Conclusions de l’étude des ronds-points (tableaux 1 et 2)

Au terme de l’analyse précise de l’iconographie des ronds-points des chœurs, on note qu’aucun n’est comparable à un autre. D’autre part, le fait qu’un rond-point comporte six ou huit colonnes n’est pas un critère de complexité ou de programme plus ambitieux, puisque celui qui contient le plus de personnages et d’éléments significatifs n’a que six colonnes : Saint-Nectaire. D’autre part, la diversité est telle qu’aucune idée conceptuelle de base ne peut être définie : en effet quel point commun peut-on trouver entre les soixante-quatre personnages qui encombrent les

chapiteaux de Saint-Nectaire et les huit oiseaux qui sont les seuls êtres vivants à Orcival ? Peut-on en déduire que chaque concepteur a cherché à se singulariser, à faire œuvre personnelle et unique ? C’est sans doute cet aspect qui nous amène à penser que c’est dans ces ronds-points qu’est la signature, si l’on peut s’exprimer ainsi, du concepteur. Il faudra évidemment revoir ce principe lors de l’étude des autres parties des édifices.

Le tableau récapitulatif des éléments repérables sur ces sculptures montre leur variété.

Seulement trois ronds-points contiennent des animaux, un seul en entier (cheval de Saint-Nectaire), les autres étant seulement vus en partie (une gueule à Mozac, une petite tête à Issoire et deux hybrides à Saint-Myon). Le nombre d’anges est très important, mais ne concerne finalement que quatre églises sur neuf, de même que les représentations du Christ. Les objets les plus représentés sont les croix mais, là aussi, c’est un seul rond-point qui monopolise le thème (Saint-Nectaire) alors que les représentations de bâtiments sont moins nombreuses mais concernent cinq églises. Notons encore le nombre important de livres et de phylactères concentré, là aussi, sur seulement deux églises. Quant à la végétation, seul le rond-point de Saint-Nectaire ne possède pas de chapiteau à feuillage, une feuille isolée est la seule verdure visible. Par contre, deux ronds-points sont totalement végétaux : Orcival (végétation incluant des fleurs, des entrelacs et des oiseaux) et Saint-Saturnin (végétation seulement constituée de feuilles).

Par rapport à la surface occupée, ce sont les personnages qui remplissent les surfaces les plus importantes de sculptures ; viennent ensuite les bâtiments qui, le plus souvent, occupent une face complète, et évidemment les feuillages. Seuls les oiseaux d’Orcival font exception et leur concentration est remarquable. Tous les autres éléments sont plus petits et fournissent soit une explication, soit des attributs aux personnages ou aux végétaux.

Si l’on essaie de déterminer une idée directrice à la base de chaque ensemble, il ressort qu’à Issoire c’est une illustration littérale de la Passion et de la Résurrection du Christ ; à Saint-Nectaire ce même sujet est amplifié et prolongé par une vision eschatologique, mais surtout complexifié et débouchant sur l’idée que c’est la foi qui sauve ; à Mozac c’est la résurrection et le monde futur ; à Orcival il semble que l’on puisse parler du calme paradisiaque qui se retrouverait encore simplifié à

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Saint-Saturnin ; à Notre-Dame-du-Port c’est la Vierge qui est au centre du programme. Quant aux trois églises de Volvic, Maringues et Saint-Myon, leurs ronds-points parlent surtout de l’homme : le

donateur ou l’homme soumis au diable. Les idées ainsi déclinées font émerger une graduation qui va du sacré au temporel, le sort de l’homme devenant la préoccupation majeure, une évolution que l’on aimerait bien voir coïncider avec la chronologie, mais rien n’est moins sûr pour le moment.

Il est également intéressant de faire la liste des sujets représentés dans l’ensemble de ces ronds-points, et de voir si les sujets se retrouvent ailleurs dans la région. On constate que, sur environ trente sujets, seulement une douzaine a été rencontrée ailleurs que dans un rond-point : péché originel, scènes de la vie du Christ (Annonciation-Visitation, Cène, Résurrection-femmes au tombeau,

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Chapitre 2 : Étude des chapiteaux des déambulatoires

On appelle généralement rond-point du chœur les colonnes, qui matérialisent la limite entre l’abside et le déambulatoire. L’abside, éventuellement les travées de chœur qui la précèdent, est entourée par un déambulatoire qui, lui-même, s’ouvre souvent sur des chapelles rayonnantes. On peut donc se représenter cet ensemble comme deux cercles concentriques entourant un cercle central. Ces cercles sont ornés de chapiteaux de plus en plus petits, si l’on va du centre vers la périphérie, et dont le nombre des faces visibles diminue : quatre faces pour les chapiteaux du rond-point, trois faces pour les chapiteaux de la première couronne (c’est-à-dire le déambulatoire lui-même), dont une face principale et deux faces latérales plus petite ; deux faces seulement pour les chapiteaux de la deuxième couronne, ceux qui encadrant les baies).

Cette différence dans la taille des chapiteaux et la surface utile pour les sculptures, forme une gradation qui, logiquement, devrait se retrouver dans les sujets représentés.

Pour refermer ce cadre mettant en valeur le rond-point et le séparer du transept et de la nef, les piliers formant l’arc absidial sont aussi ornés de chapiteaux qui semblent bien compléter le dispositif.

Il paraît donc nécessaire d’étudier ces trois ensembles (déambulatoire, chapelles rayonnantes et arc absidial) conjointement pour voir s’ils sont conçus, du point de vue des sujets traités sur les sculptures, par rapport au rond-point. Nous examinerons donc successivement les chapiteaux de la première couronne (ceux du déambulatoire et ceux de l’arc triomphal); puis ceux des chapelles

rayonnantes et des fenêtres qui alternent avec elles. Puis nous les confronterons avec les chapiteaux du rond-point lui-même.

Comme pour les ronds-points, nous adoptons ici un ordre en fonction du nombre de chapiteaux figurés. L’ordre de présentation ne sera donc pas le même.