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1. PORTRAIT DE LA LITTÉRATURE SUR L’ENTREPRENARIAT COLLECTIF DANS LA

1.5. Conclusion

En revenant sur la définition de l’entrepreneuriat collectif (1.3.), sur la place et le rôle de l’économie sociale du secteur des coopératives et des mutuelles dans la nouvelle économie (1.3.3.) et sur quelques enjeux que nous considérons comme cruciaux (rôle de l’État, financement, nouveaux champs de l’économie sociale, création d’un patrimoine technologique collectif, modification de l’organisation du travail) (1.4.4.), nous avons avant tout cherché à tracer un portrait juste et global de « l’entrepreneuriat collectif » dans la nouvelle économie.

La nature de ce travail étant ce qu’elle est, une recension d’écrits, il n’est pas dans notre mandat, ni dans notre intention, de proposer des recommandations ou des politiques suggérées en conclusion de ce document. Tout au plus, nous en profiterons pour émettre des commentaires et opinions sur les différents thèmes abordés dans les pages de ce document ainsi que quelques pistes de réflexion supplémentaires.

En ce qui concerne la question de la définition de l’entrepreneuriat collectif à laquelle nous nous sommes intéressés dans la première partie de ce document, l’on se doit de constater la faible ampleur de la recherche théorique à son sujet. Des auteurs tels Lévesque et Connell ont amorcé la réflexion et nous conduisent à des propositions satisfaisantes, mais sommaires. Il serait intéressant que d’autres prennent « la balle au bond » et poursuivent le travail.

Nous ne reprendrons pas ici, l’ensemble des thématiques abordées dans la seconde partie du document. Cependant, soulignons, comme nous l’avons déjà maintes fois répété, que le milieu de la recherche est à la remorque du milieu de la pratique en ce qui concerne la production d’information au sujet de la place et du rôle que pourrait jouer l’ensemble des acteurs de l’économie sociale dans la nouvelle économie. À ce sujet, nous notons également que la réflexion, bien que limitée, est plus avancée en France qu’au Québec (Rapport Jeantet, Livre Blanc, etc.).

Le milieu coopératif est certainement un pionnier dans le virage « technologique » amorcé par les acteurs de l’économie solidaire et cela est certainement démontré par le volume et l’historique de la littérature produite par les acteurs du monde coopératif en ce qui concerne l’entrepreneuriat collectif

dans la nouvelle économie. Les entreprises d’économie sociale, les associations sans but lucratif et les mutuelles occupent également une place, plus marginale peut-être, mais certainement notable et en effervescence dans des secteurs de pointe de la « nouvelle économie ». Nous espérons que les travaux et les initiatives recensées tout au long de cette seconde section auront convaincu le lecteur de cet état de fait.

La dernière partie de ce document cherchait à présenter quelques débats sur les enjeux et les perspectives de l’entrepreneuriat collectif dans la nouvelle économie. On y a constaté l’importance des rôles joués par l’État, notamment en ce qui concerne la question du financement et celle de la création d’un patrimoine technologique (dans ce cas, il faut plutôt souligner l’absence de l’État qui pourrait bien être néfaste à long terme).

De plus, cette dernière partie du document nous a permis d’explorer, un peu plus longuement, la diversité et l’éventail des initiatives dans des nouveaux champs (coopératives Internet, Hébergement web, traitement de l’information, diffusion de contenu, technologies de la santé, etc.). Sur cette thématique, la littérature est certainement un peu plus abondante et cela semble porter fruit puisque cela a pu aboutir, en Europe du moins, à quelques innovations réglementaires en ce qui concerne le statut des coopératives d’intérêt général, notamment suite au rapport Jeantet.

Enfin, nous en sommes conscients, la dernière section 1.4.5. est passablement sommaire et aurait intérêt à être développée plus abondamment en ce qui concerne l’organisation du travail dans une nouvelle économie flexible et mondialisée, il nous paraît évident que l’entrepreneuriat collectif peut s’avérer une réponse efficace et plus humaine aux bouleversements et mutations causés par la mise en place du nouvel environnement économique.

En ce qui concerne les thématiques que nous n’avons pas abordées dans les pages de ce document, nous retrouvons, bien sûr, toute la question de la relation entre la nouvelle économie, l’entrepreneuriat collectif et la revitalisation de territoires marginalisés par l’émergence d’un nouvel environnement économique et les nouvelles pratiques de localisation des firmes du secteur privé de l’économie. La question de la relation communauté/entrepreneuriat collectif est donc une piste de recherche dont nous soulignons l’importance.

La question du leadership des acteurs sociaux nous apparaît également intéressante tout comme nous le semble aussi la question du danger de la sous-traitance et du « cheap-labour » (nous en avons traité brièvement) inhérent à la prestation de services d’intérêt général (souvent de proximité) dans un contexte ou les bouleversements entraînés par le nouvel environnement économique augmentent les besoins sociaux à ce niveau.

Cela conclut donc notre travail de recension de la littérature concernant l’entrepreneuriat collectif dans la nouvelle économie. Nous espérons avoir dressé un portrait objectif et dynamique de la

situation actuelle. Cette situation est en constante mutation et l’évolution de l’entrepreneuriat collectif dans la nouvelle économie est appelée à se dérouler tout aussi rapidement que pour les entreprises traditionnelles du secteur privé. Les acteurs de l’économie sociale peuvent clamer avoir réussi à prendre le virage de la nouvelle économie avec succès, le défi sera de rester au-dessus de la vague, de continuer à innover plutôt que de simplement « surfer » sur celle-ci comme c’est le cas de nombreuses « start-up », trop souvent devenues des « runner-up ».

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