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Comparaison entre les deux groupes : non pratiquants et pratiquants de karaté

Introduction : rappel de la première partie et des questions de recherche

X5 NE REPOND PAS A CETTE PARTIE DU QUESTIONNAIRE

1.3.3. Comparaison entre les deux groupes : non pratiquants et pratiquants de karaté

Il ne s’agit pas de faire une comparaison quantitative puisque les deux groupes sont disparates. En effet, le groupe de non pratiquants est onze fois plus important que le groupe des pratiquants. Par contre, à ce stade de notre étude, il est intéressant de procéder à une comparaison des deux groupes en termes de hiérarchie des références, pour apprécier si celle- ci différencie. A la question 8, nous avions constaté dans le groupe des enseignants non pratiquants que l’ occurrence la plus citée était « sport de combat » (cf. tableau 11), soit une référence sportive majoritaire de l’activité. Nous avions ensuite l’ occurrence « maîtrise de soi », qui renvoyait à une référence plutôt didactique de l’activité. Les références historique et scolaire étaient à égalité de citation avec respectivement l’ occurrence « art martial » et « l’activité de combat ». Pour les pratiquants, huit enseignants sur neuf renseignent la référence historique avec cinq réponses qui concernent « l’art martial ». Puis cinq évoquent la référence scolaire avec des définitions plus pertinentes, ce qui est logique venant des pratiquants de karaté, comme par exemple Alain, qui définit l’activité comme un « outil d’éducation sur le plan de la gestion des émotions ». On constate une différence à ce niveau entre les deux groupes, les enseignants non pratiquants ayant des références sportive et didactique, les enseignants pratiquants, des références historique et scolaire. Cette dichotomie

peut s’expliquer par le fait que les enseignants non pratiquants ont deux sources d’influence dans leurs références :

- le karaté sportif, véhiculé par les médias, la télévision retransmettant en effet les grands événements du karaté, d’autant que la France est une nation élite en ce domaine.

- Une bonne connaissance des activités de combat en général, par le biais de leur formation initiale ou continue. Les enseignants pratiquants ont par contre une connaissance plus approfondie du karaté en tant qu’art martial et ont pu mener une réflexion didactique quant à son enseignement en EPS, d’où la prédominance des références historique et scolaire (cf. tableau 15).

A la question 9, qui concerne les savoirs à enseigner en EPS, rappelons que les non pratiquants ont répondu en premier lieu « la maîtrise de soi » ce qui renvoie plutôt à une référence didactique, puis « la sécurité » qui est une référence spécifiquement scolaire tant cet aspect représente effectivement la préoccupation première de l’enseignant d’EPS. Enfin la référence sportive vient en dernier avec « le respect des règles et de l’adversaire ». Il n’y a que peu d’écart entre les non pratiquants et les pratiquants du point de vue des savoirs à enseigner, car pour ces derniers la référence scolaire prédomine, avec des termes plus spécifiques comme « l’incertitude liée à l’affrontement » pour Giovanni ou encore des « formes variées de travail » pour Michel. On peut alors s’apercevoir que sur les deux questions étudiées, les écarts de référence entre les enseignants d’EPS pratiquants et les non pratiquants sont minimes. Ces écarts se situent en fait surtout au niveau de la richesse de la référence scolaire évoquée chez les enseignants pratiquantset d’une définition plus commune du karaté pour les non pratiquants. Si l’on en reste à la comparaison de la référence la plus citée, il est normal de trouver la référence sportive chez les non pratiquants, car c’est souvent l’image du karaté qui est véhiculée par les médias, puis la référence didactique, car de nombreux enseignants ont tout de même une bonne connaissance des activités de combat enseignées à l’école et peuvent généraliser leurs connaissances au karaté. Considérant la spécificité du traitement des données du groupe des pratiquants de karaté, où seule la référence scolaire a été envisagée, nous ne pourrons aller plus loin dans l’analyse comparative.

Compte tenu de l’avancée de notre travail au moment du dépouillement des questionnaires, nous avons choisi de ne pas risquer de perdre la possibilité d’observer l’enseignant stagiaire (Nicolas) susceptible en effet de partir loin de l’Académie de Toulouse pour sa première mutation. Afin de réaliser cette pré-étude de cas pour élaborer et tester nos

outils méthodologiques, nous lui avons demandé s’il pouvait collaborer à notre recherche en programmant un cycle de karaté au dernier trimestre de son année de stage, ce qu’il a accepté avec enthousiasme. Sur les huit enseignants restant dans notre vivier disponible d’enseignants collaborateurs pratiquants de karaté, Michel, Giovanni et Alain ont donné leur accord pour collaborer à notre recherche. Nous avons alors quatre enseignants pour notre étude didactique clinique, Nicolas constituera la pré-étude de cas. Pour les trois études de cas proprement dites, la seule priorité que nous avons donnée est la disponibilité des enseignants quant à la programmation d’un cycle de karaté en EPS. Le premier enseignant que nous pouvons observer est Michel. Il constituera la première étude de cas, longitudinale. Nous programmerons les deux autres observations, sachant que pour Alain, nous devrons nous déplacer à Limoges trois fois, une fois pour le recueil des données de la première séance, une autre fois pour le recueil de la séance d’évaluation, enfin une dernière fois pour l’entretien d’après-coup. Nous allons maintenant établir un profil de ces quatre enseignants, en termes d’expérience de l’enseignement du karaté et d’expertise dans l’activité, afin de les comparer.