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Analyse comparative du déjà là intentionnel des quatre enseignants collaborateurs

Introduction : rappel de la première partie et des questions de recherche

X5 NE REPOND PAS A CETTE PARTIE DU QUESTIONNAIRE

2. La pré-étude de cas

2.1. Comparaison en termes d’expérience, d’expertise et de référence du savoir à enseigner (SAE) des quatre enseignants collaborateurs

2.1.3. Analyse comparative du déjà là intentionnel des quatre enseignants collaborateurs

De la même manière que précédemment, nous extrayons le déjà-là intentionnel général de l’analyse des réponses des enseignants à la question 9 : « Quels sont selon vous les

contenus à privilégier pour enseigner cette activité en milieu scolaire ? » Les réponses à cette

question sont intégralement retranscrites dans le tableau suivant (tableau 19). Ce déjà-là intentionnel général correspond aux intentions de l’enseignant au niveau du SAE. Le tableau 20 par contre répertorie les réponses des enseignants au niveau d’intentions plus spécifiées concernant l’entrée dans l’activité, la situation de référence (que nous appellerons « situation mère » afin d’éviter tout quiproquo avec le terme de référence qui est l’objet de notre recherche) et l’évaluation, puisque c’était ce qui leur était demandé de décrire à la question 7.

Au niveau du SAE, Michel donne une orientation technique « grâce à des formes variées de travail » (cf. tableau 19) et sécuritaire, par la « gestion du couple risque-sécurité ». Giovanni énonce de nombreuses intentions, allant de l’incertitude liée à l’affrontement […] prise et reprise d’initiative » qui sont des savoirs stratégiques à la notion de « contrôle musculaire » qui est un savoir intéroceptif, ou encore le « respect de l’autre » qui renvoie à un savoir éthique. Son SAE est très diversifié. Alain souhaite orienter son enseignement sur « la gestion du couple action-réaction à travers une opposition sécurisée » afin de permettre « une

intégration progressive des critères de réalisation des techniques ». Son SAE est technique et stratégique. La notion d’ « opposition sécurisée » laisse penser qu’il intègre des savoirs sécuritaires à son enseignement. Enfin, Nicolas envisage un SAE varié, un peu comme celui de Giovanni, avec « l’apprentissage du premier kata » ce qui renvoie à des savoirs techniques et aussi « le respect des rituels, de l’adversaire » qui sont des savoirs éthiques.

En résumé, le SAE des quatre enseignants, au jour de l’enquête préliminaire est : - technique et sécuritaire pour Michel.

- Stratégique et éthique pour Giovanni. - Stratégique et technique pour Alain. - Technique et éthique pour Nicolas.

Trois enseignants sur les quatre intègrent au niveau du SAE des savoirs techniques, deux sur quatre des savoirs stratégiques et des savoirs éthiques. Nous noterons que Michel et Alain intègrent aussi des savoirs sécuritaires dès le SAE.

Thème des questions

Enseignants DEJA-LA INTENTIONNEL GENERAL

Michel

« Technique grâce à des formes variées de travail (kata, kihon, kumite) et la gestion du couple risque-sécurité grâce aux rapports de distance ».

Giovanni

« L’incertitude liée à l’affrontement ; la notion de distance de garde, d’affrontement, sociale ; contraction, décontraction musculaire, le kime ; la notion de contrôle musculaire et non articulaire ; la notion de tori / uke - dominant / dominé ; la notion de partenaire/adversaire – avec/contre ; prise d’initiative – reprise d’initiative – confusion ; aspect mécanique, énergétique, informationnel ; notion de respect de l’autre ».

Alain

« Au niveau collège, l’approche technique proposée à travers les outils de la méthode traditionnelles (kihon, kata et assauts traditionnels) ne sont pas concevables. J’ai tenté une entrée dans l’activité par les assauts conventionnels avec pour objectif : la gestion tactique du couple « attaque-défense » dans le respect des critères de réalisation des techniques employées (aller vers le jyu ippon kumite). Cela n’a duré que 3 séances, l’impérative obligation d’intégrer les critères de réalisation technique comme le prône la méthode traditionnelle a très rapidement été un frein au développement de l’activité. Période d’étude des gestes et donc de concentration, trop longue s’opposant au besoin que les élèves manifestaient : se dépenser. Au final, la gestion du couple action-réaction à travers une opposition sécurisée est un support d’enseignement qui permet une intégration progressive des critères de réalisation des techniques. En d’autres termes, cela oblige à définir la technique […] comme une action répondant à la gestion simultanée de plusieurs principes (d’action) ».

Q9. SAE

Nicolas

« Respect des rituels, de l’adversaire (éthique) ; maîtrise de quelques techniques pieds/poings et de leur terminologie ; apprentissage du premier kata ; ippon kumite, apprentissage de quelques blocages, logique d’esquive ».

Au niveau du déjà-là intentionnel spécifique, qui entend que les enseignants spécifient dans leurs réponses à la question 7 du questionnaire préliminaire, l’entrée dans l’activité, la situation mère, et enfin l’évaluation prévue, Michel distingue d’emblée deux entrées suivant les caractéristiques de la classe. Ainsi, dans le cas d’une classe « difficile » (cf. tableau 20), Michel prévoit une entrée stratégique, par le combat (« kumite »), tandis que dans le cas d’une classe « scolaire », il envisage plutôt une entrée technique (« kihon, kata ») sans omettre la dimension stratégique (« combat ») mais il définit cette dernière entrée de « traditionnelle », car il reprend en effet les trois domaines de l’entraînement en karaté que nous avons développés en fin de première partie de la thèse sur la connaissance de l’activité. Sa situation mère est « un bunkaï » ou autrement dit une situation de travail en duo d’application d’une partie d’un kata. Cette situation met en jeu des savoirs techniques. Enfin, en ce qui concerne l’évaluation, Michel l’envisage dans la même optique que son entrée « traditionnelle », centrée sur les trois domaines de l’entraînement en karaté. Les savoirs évalués seraient alors techniques et stratégiques.

Giovanni envisage une entrée « par l’affrontement défini », soit en duo et duel, et ce qu’il souhaite définir est sans doute les armes et les cibles autorisées. Sa situation mère est une situation de ippon kumite, où l’attaquant délivre une attaque, le défenseur se protège et contre-attaque. L’évaluation « formative » que Giovanni décrit est dans la continuité de cette situation qu’il va utiliser tout au long du cycle, la complexifier en jouant sur les variables de l’opposition, pour l’évaluer au degré complexité (niveau) atteint par les élèves.

Alain compte rentrer dans l’activité karaté en EPS par le « combat aménagé » ce qui renvoie à des savoirs stratégiques. Notons que Giovanni parle lui « d’affrontement défini », ce qui peut représenter la même entrée pour ces deux enseignants. Comme dans le cas de Giovanni, Alain utilise une situation mère pour entrer dans l’activité, qui est précisément la situation de combat aménagé qu’il précise. En ce qui concerne l’évaluation, Alain n’évoque que son organisation, « par poules », ce qui laisse penser qu’il compte évaluer ses élèves dans la même situation de combat aménagé.

Nicolas, enfin, compte entrer dans l’activité par des savoirs techniques « le kata et l’application simple de ce kata ». Sa situation mère reste aussi technique avec « des séries de kihon à exécuter », ce qui correspond, rappelons-le, à des techniques d’attaque et de défense que les élèves réalisent « dans le vide », sans partenaire. Nicolas compte évaluer son

enseignement sur le kata et son application par deux en duo, ce qui correspond à une évaluation techno-centrée.

Thème des questions

Enseignants DEJA-LA INTENTIONNEL SPECIFIQUE

Michel

- « Si classe difficile entrée par le kumite et le bunkaï ; si classe scolaire entrée traditionnelle, kihon, kata, combat ».

- La situation de référence est « un bunkaï ».

- L’évaluation est « tri partite : respect de la tradition avec un kata, du kihon sur les techniques vues et du combat libre ou dirigé en fonction du niveau de classe ».

Giovanni

- « Entrée dans l’activité par l’affrontement défini. Travail de situations à deux, tori/uke puis mise en situation réelle. Le kata en fin de séance pour détendre ».

- « La situation de référence est une situation d’affrontement, savoir se protéger avant de contre-attaquer ».

- Evaluation : « formative, la capacité à ne pas reculer, à se protéger et saisir les opportunités de la situation ».

Alain

- Entrée « par l’opposition (combat aménagé) ».

- La situation de référence : « par deux face à face, atteindre en un temps donné (1 minute temps plein) plus de cibles que l’adversaire dans le respect des critères de réalisation des techniques employées ». - Evaluation : « par poules de 5 minimum avec arbitrage. Perf : nombre de victoires/nombre de combats. Maîtrise : nombre de points marqués/nombre de combats ». Q7. Spécification de l’entrée dans l’activité, la « situation de référence » et l’évaluation Nicolas

- « Entrée par le kata et l’application simple de ce kata type bunkaï en ippon kumite. C’est seulement ensuite que j’aborderai le pôle combat ».

- « Ma situation de référence serait certainement une ou des séries de kions à exécuter ».

- L’évaluation : « réalisation du kata à 2/3 puis application en ippon kumite ».

Au regard des analyses des différents déjà-là, expérientiel, conceptuel et intentionnel des quatre enseignants, et avant de présenter la pré-étude de cas Nicolas, nous allons proposer une synthèse du déjà-là de Michel, Giovanni et Alain.