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Comparaison des différentes éditions et cho

Dans le document Charles de Méan, le Papinien liégeois (Page 115-120)

Première partie : Analyse externe de l’œuvre de Charles de Méan

Section 2 Comparaison des différentes éditions et cho

Cette deuxième section comportera trois sous­sections : dans la première se­ ront expliqués les matériaux de travail ; la deuxième sera consacrée à la comparai­ son de ceux­ci ; enfin, la troisième expliquera brièvement le choix de l’édition sur la­ quelle nous travaillerons dans la suite de l’exposé.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient d’expliciter la terminologie que nous allons employer par la suite. Ainsi, par tome, il sera question de chacune des œuvres individuelles réalisées par Méan ou, dans la troisième édition, par les édi­ teurs. Méan a écrit cinq tomes d’observations, auxquels il faut ajouter un sixième, à savoir les Definitiones, œuvre posthume. A ces six tomes, les éditeurs de la troisième édition en ont ajouté deux. Quant à la notion de volume, elle sera employée pour dé­ signer un ensemble de documents reliés. Ainsi, en pratique634, dans la troisième édi­

tion des observations, les tomes 1 et 2 forment un volume, de même que les 3 et 4, les 5 et 6 et les 7 et 8.

631 Sur Louvrex, voy. également A. LE ROY, " Mathias­Guillaume de Louvrex ", in Biographie

nationale, t.,12, Les­Ly, Bruxelles, Bruylant, 1892­1893, pp. 512­516 et R. DEKKERS,

Bibliotheca Belgica Juridica, Een bio­bibliographisch overzicht der rechtsgeleerdheid in de Nederlanden van de vroegste tijden af tot 1800, Bruxelles, Paleis der Academiën, 1951, pp.

103­104.

632 Sur la présence d’étudiants liégeois à Pont­à­Mousson, voy. E HÉLIN, " Etudiants de Liège et

des Pays­Bas à la faculté de droit de Pont­à­Mousson ", in Bulletin de la Société royale Le

Vieux­Liège, t. 108­109, 1955, pp. 423­439.

633 Pour plus d'informations sur cet auteur, voy. R. DEKKERS, Bibliotheca Belgica Juridica, Een

bio­bibliographisch overzicht der rechtsgeleerdheid in de Nederlanden van de vroegste tijden af tot 1800, Bruxelles, Paleis der Academiën, 1951, p. 81.

Sous-section 1 : Les matériaux de travail utilisés

166. Nous ne pouvons taire ici la difficulté que nous avons eue pour nous pro­ curer des exemplaires des première et deuxième éditions de l’œuvre de Charles de Méan. En effet, si la troisième édition est présente dans pas mal d’endroits et est de loin la plus répandue, tel n’est pas le cas pour les deux autres635. Nous avons toute­

fois pu trouver et consulter un exemplaire de chaque ouvrage des deux premières éditions de Charles de Méan636.

Sous-section 2 : Comparaison des exemplaires retrouvés

A vrai dire, les différences que nous avons remarquées entre les différentes éditions sont assez minimes. Nous nous contenterons de relever ici les plus mar­ quantes et les plus significatives en commençant par celles extérieures au texte des observations des cinq premiers tomes avant de passer à une comparaison des textes des observations de ces tomes. Nous terminerons par une brève comparaison des exemplaires des Definitiones que nous avons eus à notre disposition.

§ 1er : Comparaison des textes " hors observations " des 5 premiers tomes

167. Sur la forme du volume, on remarque que le format des quatre premiers tomes de la première édition est plus petit que celui de tous les autres, y compris du tome 5 commun aux première et deuxième éditions. Ensuite, en ouvrant les diffé­ rents tomes, on trouve assez vite et ce peu importe l’édition une lettre dédicatoire à Maximilien­Henri de Bavière637, suivie de quelques écrits et poèmes à la gloire de

Charles de Méan, l’ordre de ceux­ci variant très légèrement d’une édition à l’autre. Après, les tomes de la première édition poursuivent par l’autorisation de publication accordée par le prince­évêque, que certaines autres éditions ne reprennent pas –

635 Pour la première édition, des exemplaires existent à l’Université de Liège, mais sont actuelle­

ment contaminés et mis en quarantaine ; nous n’avons dès lors pas pu y avoir accès. De même, il n'y a pas de trace de cette édition dans les moteurs de recherche de la Bibliothèque Royale de Belgique, de la Bibliothèque nationale de France, de la Bibliothèque du service pu­ blic fédéral de la Justice, de la Bibliothèque du Parlement fédéral, des bibliothèques du Palais de Justice de Liège et des bibliothèques publiques de la province de Liège.

636 Ceux­ci se trouvaient à l’Université de Gand et à la Katholieke Universiteit van Leuven. No­

tons que l’Université de Gand a numérisé les ouvrages dont elles disposaient. Ceux­ci, à sa­ voir les deux premiers tomes de la première édition, les quatre tomes de la seconde et le tome cinq commun aux deux éditions, sont ainsi disponibles via Google Books. Quant à la troisième édition des observationes de Charles de Méan, elle est présente dans beaucoup plus de bibliothèques, universitaires ou non. Ainsi, on peut la trouver notamment à la Biblio­ thèque Royale de Belgique, à la Bibliothèque du Parlement fédéral, à la Bibliothèque Ulysse Capitaine à Liège ainsi que dans les universités de Gand, Anvers, Leuven, Namur et Liège. Elle est également disponible sur Google Books. Par ailleurs, l’Université de Liège a égale­ ment une version numérisée de cette édition via la plateforme Donum (http://donum.ulg.ac.be/).

637 Ces lettres dédicatoires contiennent essentiellement des louanges à l’égard du prince­

évêque. On y trouve toutefois également une partie du plan de l’œuvre, mais ce dernier se trouve essentiellement dans les différentes préfaces.

mais alors elles contiennent bien entendu une autorisation de publication en ce qui les concerne – tandis que d'autres la mentionnent, mais à la fin de l’ouvrage. Pour le surplus, on remarquera d’une part que, dans le deuxième tome, seule la première édition comprend une table des chapitres du Recueil des points marqués et d’autre part qu’on trouve des différences uniquement de localisation en ce qui concerne l’index des lois, chapitres et des paragraphes, l’index des observations et l’index des choses jugées. Le contenu est en effet identique pour ce que nous avons pu consta ­ ter, si ce n’est que deux ouvrages sont accolés au tome 4 de la première édition ­ en tout cas de l'exemplaire que nous avons consulté ­ et non aux autres. Nous termine­ rons par noter que, outre ces quelques petites différences, le plan est identique. Ain­ si, les trois éditions reprennent à la fin de la deuxième partie la Réformation de Gé ­ rard de Groesbeeck et le Recueil des points marquez.

§ 2 : Comparaison des textes des observations des 5 premiers tomes

168. Tout d’abord, il nous faut constater une similitude de taille : dans les trois éditions, avant le texte proprement dit des observations, on trouve un sommaire et un plan de celles­ci.

169. Après ce sommaire et ce plan, on trouve, dans certains tomes seule­ ment, un renvoi à différentes sources, soit les Institutes de Justinien, le Digeste, le Code, les Novelles, les Authentiques638, les différentes décrétales, souvent le décret

de Gratien, la coutume de Liège – soit le Recueil des points marquez­, la Réforma­ tion de Groesbeeck, la coutume de Stavelot, le concile de Trente, mais, de ce que nous avons pu constater par des sondages, pas le concile de Latran, le Paweilhar – dénommé Pauvillart­, les traités et les Paix. Pour être plus précis, seuls les premiers tomes de la première édition – contrairement donc aux autres tomes de la même édi ­ tion – n’ont pas cette indication. Dans le même ordre d’idées, il convient de signaler que les quatre premiers tomes de la première édition ne comprennent pas deux co­ lonnes, contrairement à tous les autres et aussi au tome 5 de la première édition.

170. L’évolution se marque aussi parfois dans le même tome : ainsi, le t. 1 de la première édition commence par indiquer le numéro de l’observation en toutes lettres jusqu’à la onzième, avant de l’indiquer en chiffres romains. Par contre, en haut de page, elle maintient l’appellation en toutes lettres.

171. Concernant le texte proprement dit des observations, nous avons remar­ qué quelques petites différences, qui semblent parfois plus être des corrections qu’autre chose. Ainsi, tandis que certains mots commencent par une majuscule dans la première édition, tel n’est pas le cas dans les autres. On peut citer par exemple le mot " Nepotum " se trouvant au point 5 de l’observation n° 4. En outre, parfois, les abréviations diffèrent très légèrement ou bien il y en a d’un côté ou pas de l’autre. Enfin, on trouve quelques changements de graphie, comme consanguineis dans la

638 Notons qu'il convient de bien distinguer les Novelles, qui sont des constitutions de l'empereur

Justinien édictées après la publication du Digeste et du Code, l'Authenticum, qui est un re­ cueil de Novelles de l'empereur Justinien d'origine privée et les Authenticae, qui sont "soit des résumés de Novelles contenant une modification du droit exprimé dans le Code, soit des frag­ ments de législations des empereurs Frédéric I et Frédéric II" (A. WIJFFELS, Introduction histo­

rique au droit, France, Allemagne, Angleterre, 2e éd., Thémis droit, PUF, 2014, pp. 204­205).

troisième édition pour cosanguineis dans la première, ce qui constitue une correction orthographique selon nous, ou des changements de mots, comme, entre la deuxième et la troisième édition au point 11 de l’observation 489, la deuxième écri­ vant " cum tamen ideo legitima aliorum bonorum non minatur per filium exhaereda­ tum " et la troisième " cum tamen ideo legitima aliorum liberorum non minatur per fi­ lium exhaeredatum ", ce qui est beaucoup plus logique et nous permet d’affirmer qu’il s’agit d’une simple correction639.

172. Enfin, il nous faut souligner un point : dans la troisième édition, on trouve parfois une lettre alphabétique entre parenthèses dans le texte, renvoyant à une note de bas de page. Il faut savoir que celles­ci sont des ajouts de la troisième édition. On ne les retrouve en effet pas dans les deux premières. Il s'agit en fait de commen­ taires de Louvrex.

§ 3 : Comparaison des exemplaires des Definitiones

173. Les remarques constatées ci­dessus valent également ici : les différents documents que l’on trouve sont les mêmes, mais la place change parfois, notam­ ment pour l’autorisation de publication de Maximilien­Henri. Notons également que la troisième édition ne comprend pas d’index rerum, verborum et materiarum contraire­ ment au tome commun aux première et deuxième éditions. En fait, dans la troisième édition, cet index se retrouve dans le tome 7. Il faut également relever que tous les exemplaires des Definitiones sont suivis du Nomenclator idiotismi leodiensis, soit une explication en latin de termes liégeois. Une différence de taille doit toutefois être mentionnée : l’édition de 1741 ne comprend pas la préface réalisée par Pierre de Méan, le fils de Charles, contrairement à celle datant de 1678. Le contenu de celle­ci ne présente toutefois pas beaucoup d’intérêt.

Sous-section 3 : Choix de l’édition de travail

174. De la comparaison que nous avons effectuée et que nous avons tenté d’expliciter au mieux ci­dessus, il ressort qu’il est opportun de prendre comme maté­ riel de travail la troisième édition et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est celle qui est la plus répandue de nos jours. Ensuite, les différences formelles entre les trois éditions sont minimes et constituent plus des corrections qu’autre chose, ce qui justifie aussi le choix de la troisième édition. Enfin, la troisième édition a une valeur ajoutée : elle contient des notes de bas de page qui, certes, ne sont pas de la main de Charles de Méan, mais qui pourront permettre de mieux la comprendre le cas échéant et aussi des tomes 7 et 8 contenant certaines indications non présentes dans les premières éditions, à savoir les notes de Stéphane de Bastin, l’index des at ­ testations des échevins, du Conseil ordinaire et de la Cour féodale, l’index des au­ teurs cités par Charles de Méan, classés par ordre alphabétique et l’index des choses jugées, classées par juridiction. En effet, les autres index et les privilèges im­ périaux se trouvent dans les deux premières éditions. Toutefois, ils le sont à diffé­ rents endroits et donc en différentes parties et seule la troisième édition comprend un

639 Faute d’indication, nous ne connaissons pas l’identité du correcteur. Peut­être s’agit­il de Lou­

index général, soit un index pour l’ensemble des parties, autrement dit une compila­ tion des index des différentes parties qui se trouvaient dans les premières éditions.

Dans le document Charles de Méan, le Papinien liégeois (Page 115-120)