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Les bourgmestres de la Cité

Dans le document Charles de Méan, le Papinien liégeois (Page 79-82)

Etant donné que Charles de Méan (1604­1674) a exercé la magistrature mu­ nicipale, il nous a semblé nécessaire de consacrer quelques lignes de ces prolégo­ mènes à la fonction de bourgmestre de la cité. Après une courte introduction histo­ rique, il sera question de l’élection des bourgmestres et des compétences de ceux­ci à l’époque de Charles de Méan.

§ 1er : Considérations historiques

121. C’est dans un écrit de 1232 marquant la fin d’un conflit entre les églises et les bourgeois de Liège qu’on trouve la première mention attestée d’un bourg­ mestre. A partir de 1240, on cite fréquemment cette magistrature.

412 Pour plus de détails sur le sujet, voy. E. TOUSSAINT, " Conseil aulique (1497­1806) ", in S. DUBOIS, B. DEMOULIN et J.­L. KUPPER (sous la direction de), Les institutions publiques de la

principauté de Liège (980­1794), Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2012, pp. 109­

115. Dans la mesure où les informations mentionnées proviennent essentiellement de cet ar­ ticle, nous n’y ferons pas constamment référence. Voy. également E. ORTLIEB, Im Auftrag des

Kaisers, Die kaiserlichen Kommissionen des Reichshofrats und die Regelung von Konflikten im Alten Reich (1637­1657), Quellen und Forschungen zur höchsten Gerichtsbarkeit im Alten

Reich, 38, Köln ­ Weimar ­ Wien, 2001; W. SELLERT et E. ORTLIEB (éd.), Die akten des Kaiser­

lichen Reichshofrats, Serie I: Alte Prager Akten, Band 1: A­D, Berlin, 2009 ; W. SELLERT et E. ORTLIEB (éd.), Die akten des Kaiserlichen Reichshofrats,Serie I: Alte Prager Akten, Band 2: E­

J, Berlin, 2011 ; W. SELLERT et E. ORTLIEB (éd.), Die akten des Kaiserlichen Reichshofrats,Se­

rie I, Alte Prager Akten, Band 3: K­O, Berlin, 2012 et W. SELLERT et U. MACHOCZEK (éd.), Die

akten des Kaiserlichen Reichshofrats,Serie II: Antiqua, Band 1: Karton 1­43, Berlin, 2010 et

les comptes­rendus de P. Nève sur ces ouvrages (P. NÈVE, Compte­rendu de E. ORTLIEB, Im

Auftrag des Kaisers, Die kaiserlichen Kommissionen des Reichshofrats und die Regelung von Konflikten im Alten Reich (1637­1657), Quellen und Forschungen zur höchsten Gerichtsbar­

keit im Alten Reich, 38, Köln ­ Weimar ­ Wien, 2001, in Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis, t. 73, 2005, pp. 200­203 ; P. NÈVE, Compte­rendu de W. SELLERT et E. ORTLIEB (éd.), Die akten

des Kaiserlichen Reichshofrats, Serie I: Alte Prager Akten, Band 1: A­D, Berlin, 2009, in Tijd­ schrift voor Rechtsgeschiedenis, t. 78, 2010, pp. 461­462 ; P. NÈVE, Compte­rendu de W.

SELLERT et E. ORTLIEB (éd.), Die akten des Kaiserlichen Reichshofrats,Serie I: Alte Prager Ak­

ten, Band 2: E­J, Berlin, 2011, in Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis, t. 80, 2012, pp. 515­517

; P. NÈVE, Compte­rendu de W. SELLERT et E. ORTLIEB (éd.), Die akten des Kaiserlichen

Reichshofrats,Serie I, Alte Prager Akten, Band 3: K­O, Berlin, 2012, in Tijdschrift voor Rechts­ geschiedenis, t. 80, 2013, pp. 663­664 et P. NÈVE, Compte­rendu de W. SELLERT et U. MACHOCZEK (éd.), Die akten des Kaiserlichen Reichshofrats,Serie II: Antiqua, Band 1: Karton

1­43, Berlin, 2010, in Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis, t. 79, 2011, pp. 569­571).

413 Cette section est essentiellement basée sur un article de E. Toussaint (E. TOUSSAINT, " Bourg­ mestres de la Cité (XIIIe s.­1794) ", in S. DUBOIS, B. DEMOULIN et J.­L. KUPPER (sous la direc­ tion de), Les institutions publiques de la principauté de Liège (980­1794), Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2012, pp. 821­833). Nous n’y ferons dès lors pas constamment réfé­ rence. En outre, nous y renvoyons le lecteur qui souhaiterait avoir plus d’informations sur cette magistrature.

122. Le mode d’élection des bourgmestres a fluctué au cours du temps : après la Paix de Vottem de 1331, le Régiment de Jean de Heinsberg (1396­1459) de 1424 règle la question en instaurant le régime de l’élection indirecte des bourg­ mestres ; ce régime sera modifié en 1603 par Ernest de Bavière (1554­1612), ce qui engendrera des conflits entre la cité et Ferdinand (1577­1650)414, successeur

d’Ernest ; enfin, Maximilien­Henri de Bavière (1621­1688) adoptera deux règlements, respectivement en 1649 et en 1684.

§ 2 : Election des bourgmestres à l’époque de Méan

123. A L'époque de Charles de Méan, les conditions d’éligibilité à la fonction de bourgmestre étaient les suivantes : être bourgeois de Liège, jouir des droits poli­ tiques, résider à Liège avec sa famille au moins pendant la durée du mandat, être né de mariage légitime et, à partir de 1631, avoir au moins trente­cinq ans.

124. Concernant le mode d’élection proprement dit, nous n’aborderons ici415

que le régime prescrit par le règlement de 1603 édicté par Ernest de Bavière (1554­ 1612) : en effet, c’est celui­ci qui était en vigueur lors des élections de Charles de Méan à la charge de bourgmestre. Les élections se déroulaient alors comme suit : le 25 juillet, les métiers, à un desquels tout chef de famille devait s’inscrire, se réunis­ saient en chambres. Le sort désignait alors dans chacun de ceux­ci trois personnes, qui étaient chargées d’en nommer trois autres parmi lesquelles le sort, à nouveau, désignait l’une pour être un des Trente­Deux électeurs, les deux autres étant jurés de la Cité416. Ceci fait, les Trente­Deux électeurs choisissaient à la majorité les deux

maîtres, après avoir dressé une liste provisoire de candidats et l’avoir soumise aux vingt­deux commissaires417.

§ 3 : Compétences des bourgmestres

125. Les bourgmestres assuraient la présidence du Conseil communal418 ainsi

que de l’assemblée générale des bourgeois de Liège. En outre, depuis la fin du 17e

414 Voy. infra n° 130­138 et, en particulier, les n° 134, 137 et 138.

415 Pour les autres modes de scrutin, nous renvoyons le lecteur aux n° 134 et 138.

416 F. MAGNETTE, Précis d’histoire liégeoise à l’usage de l’enseignement moyen, 3e éd., Liège, H.

Vaillant­Carmanne, 1929, p. 204. Les jurés de la cité formaient avec les bourgmestres le Conseil de la Cité. A ce sujet, voy. E. Toussaint, " Conseil de la Cité ", ", in S. DUBOIS, B.

DEMOULIN et J.­L. KUPPER (sous la direction de), Les institutions publiques de la principauté

de Liège (980­1794), Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2012, pp. 801­820.

417 F. MAGNETTE, Précis d’histoire liégeoise à l’usage de l’enseignement moyen, 3e éd., Liège, H.

Vaillant­Carmanne, 1929, p. 204.

418 Le Conseil communal s'occupait de matières administratives et politiques. Ainsi, outre une

compétence en matière d'impôts et de gestion des finances de la ville, il possédait un pouvoir réglementaire et pouvait conclure des alliances avec d'autres cités. Par ailleurs, il intervenait dans les enquêtes criminelles. Voy. E. Toussaint, "Conseil de la Cité", in S. DUBOIS, B.

DEMOULIN et J.­L. KUPPER (sous la direction de), Les institutions publiques de la principauté

de Liège (980­1794), Bruxelles, Archives générales du Royaume, 2012, pp. 801­820, en parti­

siècle, la représentation du Tiers­Etat lors des Journées d’Etats leur incombait. Enfin, " ils participent (…) à la conclusion des traités et des paix, ainsi qu’aux missions di­ plomatiques419".

C’est ici que se termine le deuxième chapitre de nos prolégomènes qui était consacré aux institutions de la principauté de Liège et dans lequel, après avoir abor­ dé d’une part les principales instances décisionnelles et d’autre part les principales juridictions, il a été question brièvement des bourgmestres de la cité. Nous allons dé­ sormais nous intéresser à l’histoire de Liège lors de la vie de Charles de Méan, soit aux environs du 17e siècle et, plus précisément, lors des règnes d’Ernest, de Ferdi­

nand et de Maximilien­Henri de Bavière.

419 E. TOUSSAINT, " Bourgmestres de la Cité (XIIIe s.­1794) ", in S. DUBOIS, B. DEMOULIN et J.­L.

KUPPER (sous la direction de), Les institutions publiques de la principauté de Liège (980­

Chapitre 3 : Aspects historiques de la principauté de Liège

Dans le document Charles de Méan, le Papinien liégeois (Page 79-82)