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Les différentes éditions et émissions

Dans le document Charles de Méan, le Papinien liégeois (Page 113-115)

Première partie : Analyse externe de l’œuvre de Charles de Méan

Section 1 Les différentes éditions et émissions

163. L’œuvre de Charles de Méan que nous appelons Observationes com­ prend en réalité six parties, les cinq premières comprenant un total de 725 observa­

tiones, tandis que la dernière, œuvre posthume, comporte 106 Definitiones. Toute­

fois, celles­ci ne semblent différer en rien des premières. Autrement dit, le change­ ment de nom ne s’explique pas par une différence de forme ou de contenu621. Nous

reviendrons sur ce point, ainsi que, plus généralement, sur le plan de l’œuvre de Charles de Méan, dans le chapitre suivant. Le présent chapitre a en effet un autre objet, à savoir le choix du matériel de travail pour l’analyse de l’œuvre de Charles de Méan. En effet, il y a eu trois éditions de son œuvre622.

164. Les cinq tomes de la première furent publiés entre 1652 et 1669 : le pre­ mier tome parut ainsi en 1652, le deuxième en 1654, le troisième en 1658, le qua ­ trième en 1663 et le cinquième en 1669623. Toutefois, de Theux de Montjardin nous

apprend qu’une nouvelle émission a eu lieu en ce qui concerne les quatre premiers volumes, celle­ci s’étendant entre 1654 et 1664624. En 1670, soit seulement une an­

née après la parution du cinquième volume des observationes, eut lieu une seconde

621 En ce sens, voy. A. MEYERS, Cour d’appel de Liége : Charles de Méan jurisconsulte liégeois :

sa vie et ses œuvres : discours de M.A. Meyers, procureur général, prononcé à l’audience so­ lennelle de rentrée du 15 septembre 1926, et dont la cour a ordonné l’impression, Cour

d’appel de Liège, 1926, p. 43 qui écrit : " On ne sait trop pourquoi le terme " Observationes " a été abandonné, car il s’agit d’un travail du même genre que les précédents ".

622 Ces données sont tirées d’une part de constats personnels et d’autre part de l’œuvre sui­

vante : X. DE THEUXDE MONTJARDIN, Bibliographie liégeoise, 2e éd., Bruges, Desclée de Brou­

wer, 1885, colonnes 195, 296 et 526.

623 M. FALLOISE, " Méan (Charles de) ", in Biographie nationale, t. 14, Bruylant­Christophe & Cie, 1897, p. 191. Notons que J.­J. Raikem et M.J. Britz (J.­J. RAIKEM, Discours prononcé à

l’audience de rentrée le 15 octobre 1845 [sur Charles de Méan], Liège, H. Dessain, 1845, p.

19 ; M.J. BRITZ, Code de l’ancien droit Belgique, ou Histoire de la jurisprudence et de la légis­

lation, suivie de l’exposé du droit civil des provinces Belgiques, Bruxelles, A. Van Daele, 1847,

p. 192) signalent la date de 1668. Pourtant, notre consultation de deux exemplaires du tome 5 de la première édition est sans appel : la date mentionnée est celle de 1669.

624 X. DE THEUX DE MONTJARDIN, Bibliographie liégeoise, 2e éd., Bruges, Desclée de Brouwer,

édition pour les quatre premiers volumes625. Enfin, Charles de Méan étant mort en

1674, son fils, Pierre, publia en 1678 à titre posthume la sixième partie de son œuvre, intitulée, comme nous l’avons déjà indiqué, Definitiones ad jus civile Roma­

norum, Leodiensium, aliarumque gentium, canonicum et feudale. La troisième et der­

nière édition de l’œuvre de Charles de Méan eut lieu en 1740­1741 et est complétée par un septième et un huitième tome. Le septième comprend (i) des privilèges impé­ riaux (ii) des notes de Stéphane Richard de Bastin, avocat liégeois, sur les Observa­

tiones et les Definitiones de Charles de Méan (iii) une table alphabétique du contenu

de la Réformation de Groesbeeck et du Recueil des points marquez (iv) un Index ge­

neralis legum, capitulorum, paragraphorum et articulorum in operibus D. de Méan ex­ plicatorum (v) un Index attestationum reprenant des attestations ou records de diffé­

rentes juridictions (vi) un index alphabétique des auteurs cités par Charles de Méan (vii) un index des choses jugées auxquelles se réfère cet auteur626. Quant au hui­

tième et dernier tome, il contient un Index generalis rerum, verborum et materiarum

in operibus D. de Méan contentarum, suivi d’un index de cet index.

165. Mais qui sont Stéphane de Bastin, Mathias­Guillaume de Louvrex et Ma­ thieu Gordinne ? Dans le plan de la septième partie de la 3e édition des Observa­

tiones de Charles de Méan publiée en 1741, il est indiqué que Stéphane de Bastin

est un avocat liégeois, que Mathias­Guillaume de Louvrex est seigneur de Ramelot et qu’il a été échevin de Liège et que Mathieu Gordinne est un avocat liégeois. Il nous a néanmoins paru important d’effectuer des recherches complémentaires et de voir ce que Britz627 a écrit sur eux. Cet auteur nous apprend en réalité peu de choses

sur de Bastin (1672­1726)628 – et Gordinne (?­1740)629 puisqu’il dit qu’ils ont été deux

avocats de mérite qui ont contribué à enrichir et compléter l’ouvrage de Charles de Méan sur le droit liégeois, le premier vers 1720, le second aux alentours de 1740. Et d’ajouter que le quatrième volume de la troisième édition des Observationes com­ porte des notes de Bastin et cinq index généraux de Gordinne. Il précise néanmoins que le travail de Bastin " est loin d’être mécanique et prouve l’étude profonde qu’il avait faite du livre de son maître630". Britz se montre plus prolifique à propos de Ma­

625 X. DE THEUX DE MONTJARDIN, Bibliographie liégeoise, 2e éd., Bruges, Desclée de Brouwer,

1885, colonne 296.

626 Nous nous attarderons un peu plus longuement sur ces différents outils dans la suite de notre

exposé.

627 M.J. BRITZ, Code de l’ancien droit Belgique, ou Histoire de la jurisprudence et de la législa­

tion, suivie de l’exposé du droit civil des provinces Belgiques, Bruxelles, A. Van Daele, 1847,

pp. 293­296 pour Louvrex et p. 312 pour de Bastin et Gordinne.

628 Sur de Bastin, voy. également, R. DEKKERS, Bibliotheca Belgica Juridica, Een bio­bibliogra­

phisch overzicht der rechtsgeleerdheid in de Nederlanden van de vroegste tijden af tot 1800,

Bruxelles, Paleis der Academiën, 1951, p. 9.

629 Voy. également R. DEKKERS, Bibliotheca Belgica Juridica, Een bio­bibliographisch overzicht

der rechtsgeleerdheid in de Nederlanden van de vroegste tijden af tot 1800, Bruxelles, Paleis

der Academiën, 1951, p. 64.

630 M.J. BRITZ, Code de l’ancien droit Belgique, ou Histoire de la jurisprudence et de la législa­

tion, suivie de l’exposé du droit civil des provinces Belgiques, Bruxelles, A. Van Daele, 1847,

thias­Guillaume de Louvrex (1665­1734)631. Il affirme qu’il fut seigneur de Ramelot,

bourgmestre de Liège, conseiller au Conseil privé du prince­évêque de Liège. Mais il indique également qu’il a été un avocat renommé et un canoniste savant. Il nous ap­ prend aussi qu’il a étudié le droit à Pont­à­Mousson632. Ensuite, Britz parle des

œuvres de Louvrex. Il commence par évoquer son Recueil qui reprend les lois du pays de Liège, travail qui a été poursuivi par Hodin633. Il commence par le critiquer en

disant que Louvrex a omis des documents importants, en a tronqué certains et mal compris d’autres. Toutefois, il ajoute que ce recueil est très utile. Ensuite, il men­ tionne les notes et l'index de la coutume de Liège et de la Réformation de Gérard de Groesbeeck que Louvrex a ajoutées à la troisième édition de l’œuvre de Charles de Méan. En outre, il mentionne les dissertationes canonicae de Louvrex, qui est un livre comportant vingt­cinq dissertations. Enfin, il mentionne quelques autres ou­ vrages plus accessoires.

Cette présentation des différentes éditions terminées, il est temps de passer à la comparaison de celles­ci.

Dans le document Charles de Méan, le Papinien liégeois (Page 113-115)