• Aucun résultat trouvé

des territoires

Hypothèse 19. A l’échelle d’un territoire(-industrie), la concordance de repré- repré-sentation des minorités culturelles au sein des organisations et des institutions par

5.3.2 Cohésion et capacité d’innovation

A l’échelle des territoires, plusieurs travaux ont également souligné l’impact de dif-férents aspects cohésifs des structures sociales sur la capacité d’innovation. Dans une analyse économétrique menée sur un échantillon de 102 régions Européennes, S. Akçomak et B. Ter Weel testent par exemple l’impact d’un aspect cohésif du ca-pital social de ces régions, la confiance, sur leur niveau moyen de dépôt de brevets, puis par suite, sur leur croissance économique (Akçomak et Ter Weel, 2009). Une des originalités de cet article est d’avoir recours à un système d’équations simulta-nées, en vue de limiter les problèmes de causalité inverse. Le niveau de confiance est donc lui-même estimé à travers une régression comportant trois variables expli-catives : le taux d’alphabétisation dans la région à la fin du XIXe siècle, un indice composite relatif à l’ancienneté des universités de la région et à leur densité en 1850, et un indice de « contraintes imposées au pouvoir exécutif » et permettant de limiter ses potentielles tendances autocratiques entre 1800 et 2002. Les résultats de ce travail montrent qu’il existe bien un impact positif de cette mesure du capi-tal social sur la capacité d’innovation des territoires étudiés. L’argument théorique sur lequel repose ce travail tient dans le fait que cette forme de capital social fa-vorise une certaine confiance entre les acteurs du territoire, ainsi que le partage de

certaines normes et référentiels parmi eux, notamment en termes de niveau d’exi-gence individuelle au travail11. Or les auteurs soulignent le fait que ces éléments facilitent les relations entre les chercheurs-entrepreneurs, qui sont à l’origine de la génération de connaissances nouvelles, et les investisseurs en capital-risque qui les financent.

Plus généralement, il est pertinent de postuler, conformément au cadre d’analyse des systèmes régionaux d’innovation, que compte tenu de l’importance des interac-tions entre différents types d’acteurs au sein de ces systèmes, en termes de capacité d’innovation de l’ensemble, le partage de normes et de référentiels communs par ces différents acteurs, ou autrement dit la cohésion du territoire, joue un rôle positif sur la capacité d’innovation territoriale. Ce résultat est cohérent avec la modé-lisation mise en lumière à l’échelle des groupes de travail, où les aspects cohésifs

11. Le niveau d’exigence individuelle au travail revêt en effet un aspect primordial pour les activités de recherche et d’innovation, où les efforts fournis par le chercheur sont en grande partie inobservables pour des investisseurs.

5.3. Capacité d’innovation et structure sociale des territoires

d’une structure sociale, associés à ses aspects sécants (capital social sécant-cohésif) constituent des facteurs explicatifs de la capacité d’innovation.

Et à cette échelle encore, il est important de souligner que plusieurs des travaux que nous avons cités au début de la section 5.3.1, ayant étudié la relation plus générale diversité culturelle - performance économique, ont mis en évidence un im-pact négatif de la première sur la seconde, justement du fait de ses effets néfastes en termes d’aspects cohésifs de la structure sociale. En effet, la diversité culturelle a été présentée comme néfaste pour des variables telles que la capacité à mettre en œuvre des politiques publiques et des biens publics qui satisfassent les besoins de la population (Alesina, Baqir, et Easterly, 1999; Easterly et Levine, 1997), l’in-tégration urbaine et le recours aux transports publics (Cutler, Glaeser, et Vigdor, 2008), ou encore le capital social cohésif (Putnam, 2007). Ces résultats permettent donc de postuler, comme au niveau des groupes de travail et des organisations, que la diversité culturelle a naturellement un effet néfaste sur la cohésion.

Cependant, comme pour les autres unités d’analyse, différents travaux suggèrent l’existence de variables modératrices de ces effets néfastes. Parmi eux, citons no-tamment ceux de R. Florida, qui s’est attaché à montrer empiriquement, à travers le concept de « classes créatives », que la capacité d’innovation d’un territoire est positivement corrélée au degré de tolérance et d’ouverture à la diversité culturelle qui la caractérise (Florida, 2002, 2007). L’argument invoqué par l’auteur est que les classes créatives, qui correspondent aux travailleurs relevant d’un ensemble de secteurs d’activités et de corps professionnels particulièrement enclins à la créati-vité, jouent un rôle primordial dans l’innovation et le dynamisme économique d’un territoire. Or l’auteur s’attache à montrer que les travailleurs relevant des classes

créatives, se déplacent, s’installent, et demeurent principalement dans des

terri-toires présentant un degré élevé de tolérance / ouverture à la diversité culturelle. Malgré les nombreuses critiques adressées à ces travaux, notamment à propos des problèmes d’endogénéité qu’ils soulèvent (Shearmur, 2006; Storper et Scott, 2009), du faible (voire négatif) apport du concept de classe créative par rapport à celui de capital humain en tant que facteur explicatif de l’innovation des territoires (Bo-schma et Fritsch, 2009), ou encore de l’absence de prise en compte des mécanismes par lesquels se développe le capital humain au sein d’un territoire (Storper et Scott, 2009), ils suggèrent l’existence de facteurs contextuels liés à la tolérance et à l’ouverture à la différence qui influencent la relation diversité culturelle - capacité

d’innovation. Ce point est d’ailleurs confirmé par certains des travaux critiques que

nous venons d’évoquer (ex : Boschma et Fritsch, 2009).

Ainsi, dans notre modélisation, la corrélation empirique mise en lumière par ces travaux peut être interprétée de la manière suivante : pour un niveau de diver-sité culturelle donné, les territoires les plus ouverts à la diverdiver-sité bénéficient d’un avantage en termes de capacité d’innovation car ils parviennent à transformer leur

diversité culturelle en portée externe tout en préservant la cohésion, en fédérant la population autour de l’idée de tolérance / ouverture à la diversité. Ajoutons donc l’hypothèse suivante :

Hypothèse 20. A l’échelle d’un territoire(-industrie), la perception partagée de

la valeur économique des différences culturelles est une variable modératrice de l’effet négatif (elle amoindrit cet effet) de la diversité culturelle sur la cohésion du territoire(-industrie).

Plusieurs autres travaux soulignent l’importance du capital social cohésif à l’échelle territoriale, et plus particulièrement à l’échelle des territoires-industries (Saxe-nian, 1996; Lawson et Lorenz, 1999; Suire et Vicente, 2008). Cet argument prend sa source dans les travaux séminaux d’A. Marshall sur les districts industriels (Marshall, 1919). En effet, comme nous l’avons déjà souligné au cours de la sec-tion 5.1, la spécificité de ce type d’unité sociale tient dans l’existence d’un réseau d’interactions sociales particulièrement développé et cohésif entre les acteurs du territoire-industrie correspondant. Différents travaux plus récents se sont attachés à préciser les caractéristiques de telles structures sociales particulièrement favo-rables à l’émergence d’innovation.

Dans une analyse comparative devenue emblématique de ce type de recherche, A. Saxenian montre par exemple que les trajectoires spectaculairement opposées qu’ont connues les deux districts industriels de la Silicon Valley12 et de la Route

12813 aux Etats-Unis au cours des années 1980, trouvent leur principale explica-tion dans les différences qui les caractérisaient en termes de nature et de struc-ture d’interactions sociales. L’auteure montre en effet que si ces deux districts de l’industrie des semi-conducteurs étaient florissants au début des années 1980, la

Silicon Valley a connu au cours de cette décennie, un essor fulgurant tandis que la Route 128 a décliné progressivement. Or la structure sociale du district Californien

était caractérisée par l’existence de nombreuses petites firmes très connectées entre elles, tandis que le district du Massachussetts était à l’inverse composé de quelques très grandes entreprises très intégrées et très peu connectées entre elles. Saxenian s’attache ainsi à montrer dans quelle mesure ces différences de structures sociales sont à l’origine des fortunes respectives de ces territoires-industries. Elle insiste notamment sur l’importance des nombreuses relations inter-organisationnelles, et sur l’aspect très décentralisé de la structure sociale de la Silicon Valley dans son succès économique.

12. Territoire californien situé au sud de San Francisco 13. Territoire de la région de Boston dans le Massachussetts

5.3. Capacité d’innovation et structure sociale des territoires

Notons que le rôle de la décentralisation des interactions entre acteurs régio-naux a été également souligné par T. Pihkala, V. Harmaakorpi et S. Pekkari-nen comme facteur explicatif de la capacité des régions à dépasser leur inertie socio-institutionnelle, ou autrement dit, dans leur capacité d’innovation (Pihkala, Harmaakorpi, et Pekkarinen, 2007). Ce point fait échos à l’hypothèse 15 que nous avons mis en lumière au niveau organisationnel, qui postule l’importance d’inci-tations individuelles, pour chaque membre de l’organisation, au développement durable de l’ensemble. En effet, le caractère décentralisé de la structure sociale d’un territoire(-industrie) favorise non-seulement le dépassement de l’inertie socio-institutionnelle, mais permet également, de prémunir les acteurs contre les postures hégémoniques qui peuvent caractériser une structure très centralisée.

Par ailleurs, l’importance cruciale de la richesse des liens inter-organisationnelles est confirmée par d’autres travaux s’étant attachés à souligner le primat de celles-ci par rapport à la simple proximité géographique des organisations, pour expliquer leur capacité d’innovation et leur succès économique (Dalla Pria et Vicente, 2006; Suire et Vicente, 2008; Lawson et Lorenz, 1999). Ainsi, à travers une comparaison de cette même Silicon Valley et du district Parisien du « Silicon Sentier », Y. Dalla Pria et J. Vicente montrent que malgré des similitudes en termes de label14, d’ac-tivité15, et d’atomicité / décentralisation de l’offre16, la différence de trajectoire entre ces deux districts de la « net-économie » est principalement imputable à la faiblesse des liens inter-organisationnelles qui caractérisait le second (Dalla Pria et Vicente, 2006). Ainsi, si la Silicon Valley est parvenue à résister à l’éclatement de la bulle spéculative sur les NTIC17 au début des années 2000, le Silicon Sentier a, quant à lui, décliné aussi rapidement qu’il est apparu à la suite de cette crise. Les auteurs expliquent que cette faiblesse des interactions est principalement due à une trop grande « proximité cognitive » (Nooteboom, Van Haverbeke, Duysters, Gil-sing, et Van den Oord, 2007) entre les entreprises du Silicon Sentier. En effet une trop grand homogénéité de connaissances et de culture organisationnelle (assimilée à la « proximité cognitive ») entre des firmes d’un même district, engendre non seulement de moindres bénéfices associés à la coopération inter-organisationnelle en termes de connaissances (Nooteboom, Van Haverbeke, Duysters, Gilsing, et

14. Le terme « Silicon Sentier », largement relayé par les médias, a été choisi en référence explicite à celui de « Silicon Valley ».

15. Tout comme les entreprises de la Silicon Valley, celles du Silicon Sentier ont une activité en lien avec la « net-économie ». Plus précisément leurs activité tournent autour du e-commerce, des médias en ligne, des moteurs de recherche, etc. Les auteurs les désignent comme des « info-médiaires » (Dalla Pria et Vicente, 2006, p.294)

16. Près de 300 start-ups ont été créées dans le quartier du Sentier en l’espace de 3 ans, à la fin des années 1990

17. Beaucoup d’entreprises ont alors entrepris des reconversions dans les biotechnologies ou les nanotechnologies.

Van den Oord, 2007)18, mais également une intensité concurrentielle plus élevée entre firmes, laquelle constitue une source majeure de désincitation à ce type de coopération (Suire et Vicente, 2008). Dès lors, malgré la proximité géographique et le caractère décentralisé du territoire-industrie, la capacité d’innovation est limitée par un déficit de coopération inter-organisationnelle et par le manque d’hétérogé-néité cognitive entre firmes. On retrouve bien ici les éléments mis en lumière à l’échelle organisationnelle au chapitre 4, à propos de l’importance de la diversité des partenariats d’une organisation pour sa capacité d’innovation (hypothèse 12). Au regard de ces éléments, nous proposons les hypothèses suivantes :

Hypothèse 21. A l’échelle d’un territoire-industrie, l’existence pour chacun des

acteurs d’incitations individuelles au développement durable du territoire-industrie est associée positivement à son niveau de cohésion.

Hypothèse 22. A l’échelle d’un territoire-industrie, l’existence d’une structure

d’interaction sociale fortement connectée et faiblement centralisée est positivement associée au niveau de cohésion du territoire-industrie.

Hypothèse 23. A l’échelle d’un territoire-industrie, l’hétérogénéité cognitive entre

firmes est positivement associée au niveau de cohésion et de portée externe du territoire-industrie, ou autrement dit, à son capital social sécant-cohésif.

18. Notons que Nooteboom et al. mettent en lumière l’existence d’une « relation en U » entre la distance cognitive qui séparent deux firmes, et leur performance innovante. Autrement dit, il existe un seuil de proximité cognitive en dessous duquel celle-ci amoindrit le bénéfice en termes génération de connaissances nouvelles et d’innovation, et au-dessus duquel la trop grande distance cognitive rend difficile la collaboration et amoindrit donc également les bénéfices potentiels. Dans le cas de firmes faisant partie d’un même territoire-industrie, le risque de trop grande distance cognitive apparait moins prégnant que celui de trop grande proximité cognitive, compte tenu du fait que les entreprises exerce leur activité dans le même secteur et dans le même cadre culturel local.

5.4. Synthèse pour l’échelle territoriale

5.4 Synthèse pour l’échelle territoriale

Au cours de ce chapitre, nous nous sommes tout d’abord attachés à identifier les spécificités de l’unité sociale « territoire » par rapport aux unités sociales « or-ganisation » et « groupe de travail ». Nous avons ainsi noté que, contrairement aux deux dernières, les territoires sont constitués d’une multitude d’acteurs indi-viduels et collectifs en interaction les uns avec les autres, ayant des objectifs et finalités différents – et parfois divergents – et ne mettant pas nécessairement en œuvre des actions collectives. Nous avons donc proposé qu’un territoire consiste

en un ensemble d’acteurs hétérogènes, dont les interactions économiques, sociales et politiques présentent un certain nombre de spécificités dues à la proximité géo-graphique qui les caractérise, ainsi qu’aux institutions spécifiques qui régissent ces interactions.

Par ailleurs, nous avons souligné le rôle crucial des territoires-industrie, pour le développement durable des territoires. Nous avons défini ceux-ci comme un

en-semble d’organisations exerçant leur activité dans une même industrie, dont les interactions économiques, sociales et politiques présentent un certain nombre de spécificités dues à la proximité géographique qui les caractérise, ainsi qu’aux insti-tutions spécifiques qui régissent ces interactions.

Par la suite, nous nous sommes attachés à préciser la notion de capacité

d’innova-tion des territoires. Pour ce faire, nous avons effectué une revue à travers différents

pans de la littérature économiques qui traitent de l’innovation, de ses conséquences et de ses antécédents.

Ainsi, nous avons vu dans un premier temps, à travers les théories de la croissance

endogène, que les investissements en R&D agrégés à l’échelle des territoires, ainsi

que le stock de capital humain disponible sur un territoire, ont été identifiés par cette littérature comme des déterminants cruciaux de l’innovation régionale. Puis nous avons noté que les théories évolutionnistes accordent, quand à elles, un rôle central aux innovations dans le développement économique des industries et des économies, car elles sont à la base de la dynamique concurrentielle, désignée dès lors comme concurrence Schumpétérienne. Nous avons introduit par la suite, avec la géographie de l’innovation, le rôle fondamental de la proximité géographique dans les phénomènes d’externalité de connaissances, et par suite, dans la génération d’innovations. L’approche par les systèmes régionaux d’innovation (SRI), issue du croisement des théories évolutionnistes et de la géographie de l’innovation, a alors été présentée comme un cadre d’analyse particulièrement intéressant pour notre étude, du fait de l’importance qu’elle accorde aux interactions qui existent entre les différents types d’acteurs territoriaux et aux institutions visant à structurer ces interactions, pour expliquer la capacité d’innovation d’un territoire. Nous avons noté également, avec la littérature sur le développement durable, que certaines

in-novations potentiellement bénéfiques pour celui-ci, sont initialement inadaptées au marché, et ont de grandes chances d’être précocement balayées par celui-ci en l’ab-sence de mécanismes institutionnels permettant de les protéger ou de les stimuler. Compte tenu de la finalité durable que nous avons choisi d’attribuer à la capa-cité d’innovation, nous avons donc souligné le fait que la capacapa-cité des institutions à protéger / stimuler les innovations répondant à des problématiques collectives territoriales constitue un aspect à part entière de la capacité d’innovation des territoires.

Au terme de cette revue, nous avons donc pu définir la capacité d’innovation d’un territoire ou d’un territoire-industrie comme la propension moyenne des

ac-teurs qui y sont implantés à générer et implémenter de manière récurrente des connaissances (relatives à des produits, des procédés de production, des modes de distribution ou des formes d’organisation) qui soient (1) nouvelles à l’échelle d’un ensemble géographique plus vaste, (2) porteuses de valeur pour d’autres acteurs sur le territoire(-industrie) et à l’extérieur du territoire(-industrie), et qui (3) contri-buent à répondre à des problématiques collectives du territoire.

Nous nous sommes ensuite penchés sur les déterminants de cette capacité d’inno-vation, relatifs à la structure sociale des territoire(-industrie).

Concernant la diversité culturelle tout d’abord, nous avons ainsi signalé l’exis-tence de nombreux travaux, aux résultats très hétérogènes, à propos la relation

diversité culturelle - performance économique. Nous avons ajouté que différents

travaux ayant étudié plus spécifiquement la relation diversité culturelle -

innova-tion régionale mettent en évidence de manière plus stable, un impact positif de

la première sur la seconde. Nous avons cependant souligné un certain nombre de facteurs contextuels communs à tous les cadres empiriques ayant mis en lumière ce type de résultats. En particulier nous avons signalé qu’ils évaluent tous la diversité culturelle à partir d’un sous-échantillon de population constitué de travailleurs très qualifiés, occupant des postes à responsabilités, ou à minima, déjà intégrés sur le marché du travail. Ce type de contexte ne permet donc pas d’observer les mécanismes par lesquels les individus relevant de minorités culturelles parviennent – ou ne parviennent pas – à accéder à ce type de position, ou autrement dit, on n’observe pas, dans ce type de contexte, la transformation de la diversité culturelle en portée externe.

Par ailleurs, nous avons souligné que la littérature révèle également un effet néfaste de la diversité culturelle sur la cohésion des structures sociales territoriales, qui influence positivement quant à elle la capacité d’innovation territoriale.

Enfin, nous avons souligné le fait que certaines caractéristiques structurelles et cog-nitives de la structure sociale d’un territoire-industrie, sont particulièrement béné-fique à sa capacité d’innovation. Notamment, il ressort qu’un territoire-industrie caractérisé par une structure sociale fortement connectée et faiblement

centrali-5.4. Synthèse pour l’échelle territoriale

sée, ainsi que par des entreprises présentant un niveau élevé de diversité cognitive, possède un avantage en termes de capacité d’innovation.

Ces différents éléments permettent donc de confirmer à l’échelle territoriale, la pertinence de notre modélisation de la relation structure sociale - capacité

d’in-novation.(cf. figure 5.1). En particulier, nous pouvons confirmer la pertinence de

l’hypothèse 7 à l’échelle des territoires et des territoires-industrie, et nous pouvons étendre la portée de l’hypothèse 3 de la manière suivante :

Hypothèse. 3c : Les aspects sécants du capital social d’un territoire(-industrie)

ont un impact positif sur la capacité d’innovation de celui-ci lorsqu’ils sont com-plémentaires aux aspects cohésif du capital social de ce territoire(-industrie).

Ce faisant, cette modélisation nous permet également de répondre à nos questions de recherche n°2 et n°3 (volet territorial) en infirmant l’existence d’un impact direct et systématique de la diversité culturelle sur la capacité d’innovation territoriale, et en proposant au contraire l’existence d’une relation indirecte entre ces deux variables, intermédiée par le capital social sécant-cohésif.

***

Au terme de cette partie théorique, nous proposons deux documents de synthèse additionnels, visant à compléter les schémas de synthèse proposés dans les figures 3.5, 4.2, 5.1. La figure 5.2 reprend l’ensemble des définitions que nous avons établies au cours des chapitres 2 à 5 dans un tableau unique. La figure 5.3 quant à elle, donne à voir, à partir de la représentation graphique d’un réseau réel comportant plusieurs milliers d’acteurs, différentes définitions et concepts auxquels nous avons eu recours au cours de cette partie.