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C HAPTER 21. P REPARATION EN VUE DE LA LIBERATION

Dans le document L ES DROITS DE L ’ HOMME (Page 136-139)

OBJECTIF

L’objectif du présent chapitre consiste à souligner qu’il convient de préparer les détenus à leur réintégration dans la société et de leur apporter un soutien social adéquat lorsqu’ils seront libérés.

PRINCIPES ESSENTIELS

Dès le début de la condamnation, il faut tenir compte de l’avenir du détenu après sa libération et l’aider à assurer sa réintégration future dans la société.

Toutes les administrations et les services responsables de la réintégration des détenus dans la société doivent veiller à ce que chacun d’eux dispose des moyens et des ressources nécessaires pour subvenir à ses besoins immédiatement après sa libération.

REFERENCE AUX INSTRUMENTS INTERNATIONAUX

D’après le principes 10 des Principes fondamentaux pour le traitement des détenus :

Avec la participation et l’aide de la collectivité et des institutions sociales et en tenant dûment compte des intérêts des victimes, il faut instaurer un climat favorable à la réinsertion de l’ancien détenu dans la société dans les meilleures conditions possibles.

L’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus comporte les exi-gences suivantes

80. Il faut tenir compte, dès le début de la condamnation, de l’avenir du détenu après sa libération.

Celui-ci doit être encouragé à maintenir ou à établir des relations avec des personnes ou des organismes de l’extérieur qui puissent favoriser les intérêts de sa famille ainsi que sa propre réadaptation sociale.

81. (1) Les services et organismes, officiels ou non, qui aident les détenus libérés à retrouver leur place dans la société doivent, dans la mesure du possible, procurer aux détenus libérés les documents et pièces d’identité nécessaires, leur assurer un logement, du travail, des vêtements convenables et appropriés au climat et à la saison, ainsi que les moyens nécessaires pour arriver à destination et pour subsister pendant la période qui suit immédiatement la libération.

2) Les représentants agréés de ces organismes doivent avoir accès à l’établissement et auprès des détenus. Leur avis

sur les projets de reclassement d’un détenu doit être demandé dès le début de la condamnation.

3) Il est désirable que l’activité de ces organismes soit autant que possible centralisée ou coordonnée, afin qu’on puisse assurer la meilleure utilisation de leurs efforts.

IMPLICATIONS

Les détenus sont incarcérés pour subir une peine de privation de liberté d’une certaine durée. La plupart reviendront au sein de la communauté, une fois leur peine purgée.

Une tâche importante du personnel pénitentiaire consiste à préparer les détenus à vivre dans le cadre de la loi après leur libération.

Dans la plupart des systèmes pénitentiaires, la majorité des détenus purgent des peines courtes et reviennent assez rapidement dans la communauté. Les autorités pénitenti-aires sont tentées de privilégier les besoins des détenus qui arrivent au terme de longues peines et de négliger ceux des courtes peines ; si tel est le cas, ces derniers risquent ef-fectivement de revenir régulièrement en prison.

Il faut prendre des dispositions spéciales pour préparer la libération des détenus qui ont purgé de très longues peines et dont les structures de soutien au sein de la commu-nauté ont probablement disparu ou ont été détruites.

Le personnel ne peut travailler isolément. Il doit encourager les organisations gouverne-mentales et non gouvernegouverne-mentales, qui travaillent avec d’anciens délinquants à l’in-térieur de la communauté, à venir rencontrer les détenus à l’inl’in-térieur de la prison et à établir des relations avec eux avant leur libération.

RECOMMANDATIONS PRATIQUES

Le personnel de la prison doit encourager les détenus à changer leur comportement et les aider à adopter un style de vie différent après leur libération.

Les détenus bénéficieront d’un programme de préparation en vue de la libération.

Celui-ci peut consister notamment à les aider à renforcer leur confiance en eux-mêmes, à développer leur amour-propre et à leur conférer le sens des responsabilités. Un programme de ce type peut également les aider à trouver un emploi ou un logement à leur sortie de prison. Ces programmes seront d’autant plus importants que les détenus auront été incarcérés longtemps.

Des programmes spécifiques, conçus pour les délinquants sexuels, ou encore les programmes de formation et techniques de maîtrise de la colère à l’intention des délinquants violents, peuvent aider amplement les détenus à devenir plus respectueux des lois à leur sortie de prison.

D’autres programmes peuvent être axés sur des habitudes fréquemment associées à la criminalité, par exemple l’abus de boisson ou la dépendance au jeu ou encore la toxicomanie. Parfois, quand ces programmes existent d’ores et déjà à l’intérieur de la communauté, leur introduction dans les prisons est possible.

Les détenus doivent être sensibilisés au fait que la perspective de la libération risque de préoccuper la communauté en général et leurs anciennes victimes en particulier.

Les institutions qui aident les chômeurs et les sans-abri pourraient participer aux programmes de préparation à la libération conçus pour les détenus. Il pourrait s’agir notamment de services de probation et de services sociaux, de groupes religieux et de différentes organisations non gouvernementales.

Certains détenus, notamment ceux qui ont purgé de longues peines, ou ceux qui sont encore considéré comme un danger pour le public, peuvent faire l’objet d’une libération conditionnelle ou sur parole. Autrement dit, ils seront alors soumis à une surveillance formelle à l’extérieur de la prison.

THEMES DE REFLEXION

Quels sont les principaux problèmes auxquels un détenu se trouve vraisemblablement confronté immédiatement après sa libération?

Quels seraient les éléments essentiels d’un programme de préparation à la mise en lib-erté conçu pour les détenus ayant purgé des peines de 2 à 5 ans?

Réfléchissez à la façon dont les associations communautaires pourraient contribuer à préparer les détenus en vue de leur mise en liberté.

Dans certains pays, le personnel des prisons ou les travailleurs sociaux se rendent dans la communauté dont le détenu est issu afin d’examiner les implications de son retour.

Quels sont les avantages et les inconvénients de la participation de la communauté à ce type de démarche?

Dans certains cas, il est peut-être impossible à un détenu de revenir dans sa commu-nauté d’origine après sa mise en liberté. Que doit-on faire en pareille circonstance?

ETUDES DE CAS

1. La prison a un programme bien au point d’aide aux détenus qui ont été incarcérés pendant de nombreuses années, afin de les préparer à leur mise en liberté.

Toutefois, la plupart des détenus purgent de courtes peines. Ils ne reçoivent aucune préparation à leur mise en liberté, étant donné qu’ils n’ont pas été incarcérés assez longtemps. Nombre d’entre eux risquent de figurer parmi les récidivistes qui multi-plient les séjours en prison. Que peut-on faire pendant le court laps de temps de leur incarcération afin de les préparer à mener une existence respectueuse de la loi?

2. Une personne a commis une infraction grave qui a bouleversé la communauté dont elle est originaire. Elle est sur le point de terminer les cinq années de réclusion aux-quelles elle a été condamnée. Une fois mise en liberté, elle souhaite revenir dans sa famille, dans la même petite communauté. Le directeur de la prison demande à une personne des services sociaux d’aller rencontrer les représentants de la communauté afin d’examiner les dispositions à adopter. Quels sont les principaux aspects à pren-dre en compte?

S E C T I O N 7

CONTACTS DES

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