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b) L’analyse comme analuein

réclamée par Derrida au niveau de l’écriture et des textes. Sans doute s’agit-il pour lui de penser une chance au cœur de cette déréliction. Endurer cette solitude, dans une infraternité sans réconciliation possible constitue une chance de faire rempart à la violence contenue dans tout discours phonocentriste, logocentrique, ceux d’une certaine philosophie. Or, cela passe par l’exigence de faire reddition, en rendant les armes de la raison. En effet, le logos au service de la raison, sert les lois de l’intelligence et de l’analyse et ce faisant, il suppose des enjeux de domination et de violence, de rendre raison.

b) L’analyse comme analuein

En effet dans toute analyse se cachent des intentions archéologiques et

phylolihtiques, et cela jusqu’au cœur des enjeux de la psychanalyse, qui est évidemment

loin de faire exception dans cette tendance. C’est ce que Derrida pointe dans la suite du texte Résistances, En avertissement, Derrida précise que le but de ces trois essais est de faire ressortir la logique d’un singulier accouplement. D’une part, s’interroger sur la tendance de notre temps, tendance croissante, à faire résistance à la psychanalyse - une fois que celle-ci a été assimilée et domestiquée -, à lui résister de façon subtile et raffinée, par une dénégation inventive ou arrogante. Pourtant, ce premier motif n’est pas retenu par Derrida, qui lui préfère, d’autre part, une seconde interrogation : pourquoi la psychanalyse a-t-elle tendance à résister à elle-même, résistance qui en somme serait tout aussi inventive que la première ? Nous retrouvons un des aspects fondamentaux du rapport de Derrida avec la psychanalyse : la lire avec une résistance amicale, c’est-à-dire avec vigilance et acuité. La renvoyer à elle-même, d’abord, afin de découvrir les processus auto-immunitaire dont elle est parcourue, processus consistant à se protéger en multipliant les défenses, en se parant d’une intention téléologique, de thérapeutique notamment.

En effet, l’auto-immunité se définit selon Derrida, comme cette étrange logique illogique par laquelle une entité peut se détruire spontanément et de façon autonome par cela même qui en elle la destinait à se protéger et à s’immuniser contre l’intrusion agressive. En nous avertissant qu’« une autre résistance, d’autre part, s’est peut-être installée dès l’origine, comme processus auto-immunitaire, au cœur de la psychanalyse,

et déjà dès le concept freudien de la ”résistance-à-l’analyse446”. » Derrida veut penser un « porter secours malgré elle » à la psychanalyse447 . Ce qui constitue peut-être, précise-t-il, une donne de notre temps. Il faut donc découvrir cette tendance mortifère contenue dans la psychanalyse, tendance opérant par une résistance à la psychanalyse elle-même et de là, pouvoir la faire advenir à elle-même. La faire advenir à elle-même, en lui faisant faire résistance à ses propres processus auto-immunitaires, en la portant au-delà. Car au sein même du processus de l’analyse, il y a une profonde ambiguïté à l’œuvre. Si Freud ne cesse de repérer l’omphalos, c’est-à-dire l’idée que quelque chose résiste à l’interprétation, il n’empêche qu’il s’agit toujours pour lui de se rendre maître des puissances psychiques. Freud le dit très explicitement ainsi : « à la question de savoir si l’on peut faire déboucher tous les rêves sur une interprétation, il faut répondre par la négative. On ne saurait oublier que lors du travail d’interprétation on a contre soi les puissances psychiques responsables de la défiguration onirique. C’est donc en fin de compte une question de rapport de force qui décide si avec son intérêt intellectuel, son aptitude, ses connaissances psychologiques et la pratique acquise dans l’interprétation du rêve on peut montrer aux résistances intérieures qu’on est le maître448 [nous

soulignons]. » Dénonçant les rapports de force à l’œuvre dans le travail herméneutique, Freud est lui-même aux prises avec ses propres contradictions : reconnaître son impuissance et néanmoins demeurer le maître. Autrement dit, il serait partagé entre faire reddition ou continuer à réclamer la maîtrise et la souveraineté contre les puissances psychiques résistantes.

C’est ici que se joue le paradoxe de la psychanalyse : vouloir demeurer le maître c’est contredire le sens même de ce qu’avaient inauguré les découvertes freudiennes, à savoir déloger les tendances narcissiques, pour reconnaître que le moi n’est jamais maître en sa propre maison… Il y aurait donc à l’intérieur de la psychanalyse deux finalités : lever les résistances (opérer une déliaison) d’une part et d’autre part se résoudre à ne pas trouver de solution, à ne jamais être sujet souverain, à la tête du savoir, reconnaître qu’il y a coupure dans les fils du rêve qui laissent une cicatrice - comme la coupure du cordon ombilical, cicatrice comme nœud et contre laquelle l’analyse ne peut rien. Cependant et malgré cette tentation de Freud de parfois se résoudre à reconnaître sa propre impuissance à résoudre, il ne peut que continuer de

446 Jacques Derrida Résistances, de la psychanalyse, « Avertissement », Éditions Galilée, 1996, p. 9.

447 Ibid.

penser avec les concepts hérités de la métaphysique et de la philosophie, notamment ceux, téléologiques, qui réclament de faire lumière, de résoudre. Nous l’avons illustré avec l’idée selon laquelle Freud est sans cesse rattrapé par les dragons de l’origine, ainsi que par les finalités hippocratique et scientifique.

Or, Derrida fait ici un pas de plus en montrant que ce n’est pas seulement dans les outils conceptuels que Freud est enfermé dans la métaphysique, mais aussi et surtout en l’intention même de ce qu’est une analyse, de ce qu’est la psychanalyse. Elle est, tout comme la philosophie, menacée par le fantasme de faire lumière, de rendre raison, d’arraisonner, de progresser, d’extirper, de faire abstraction. Voilà ses démons, ses forces démoniques à l’œuvre, ses mécanismes mortifères, ses dénégations, ses processus auto-immunitaires. Pour montrer comment cela opère, il est à noter comme le fait Derrida, que seul le français dit aussi facilement « analyse » pour psychanalyse. « L’histoire de cette formation idiomatique mériterait d’être interrogée pour elle-même449 », précise Derrida. Procéder à cette analyse de ce qu’est une analyse puis l’analyse, tel est ici le travail de Derrida dans ce texte Résistances. Pour ce faire, il montre d’abord que la psychanalyse n’a pas inventé le concept d’analyse. Ce concept est hérité par Freud et il est hérité en dehors d’une unité du concept. C’est dans la langue grecque que se trouvent les deux motifs présidant à une double finalité au cœur même de tout processus d’analyse. En effet, dans le terme grec analuein, sont présentes les deux idées suivantes : d’une part, le motif archéologique ou anagogique tel qu’il se marque dans le mouvement en ana (remontée récurrente vers le principiel, le plus originaire, le plus simple, le plus élémentaire ou le détail indécomposable) ; et d’autre part, le motif nommé par Derrida lythique, lythologique ou phylolythique marqué dans la lysis , à savoir décomposition, déliaison, dénouement, délivrance, solution, dissolution ou absolution et du même coup, achèvement final. Or, ces deux mouvements renvoient aux deux motifs traditionnels de la métaphysique, puisqu’ils sont d’abord contenus dans la philosophie, dans cet esprit des Lumières, dont le souci est précisément de rendre raison du sens (d’arraisonner) en posant des questions d’origine, puis de là, trouver l’élémentaire, en décomposant, en dérivant. Ces deux motifs traditionnels de toute analyse sont donc d’une part archéologiques et d’autre part eschatologiques. Or, Derrida précise que ce mouvement eschatologique se comprend « comme si l’analyse portait la mort extrême et le dernier mot, de même que le motif archéologique en vue de l’originaire se tournerait

vers la naissance450. » Cette précision est fondamentale dans le mesure où elle permet de comprendre en quoi la psychanalyse, parce qu’elle est désir d’analyse, fomente sa propre mort en tentant de délier par l’analyse ce qui la sous-tend, à savoir la résistance. Pour comprendre ce mécanisme auto-immunitaire auquel la psychanalyse est soumise – au même titre que toute analyse -, Derrida la confronte avec le processus de la résistance, lorsqu’elle prend une forme particulière : celle de compulsion de répétition. La compulsion de répétition, précise Derrida, est la résistance de l’inconscient tout court, c’est-à-dire la plus absolue, lorsque sont levées les résistances idéelle, conceptuelle ou philosophico-théorique. Or, précisément cette résistance qu’est la compulsion de répétition œuvre en tentant de délier, de retrouver l’origine, nous l’avons montré, elle tente de résoudre, de retrouver le même, le point-source du malaise. Et ce faisant, la compulsion de répétition porte le « mouvement de la dissolution qui pousse à la destruction, qui aime détruire en dissociant451 », précise Derrida. Et la psychanalyse - parce qu’elle-même tente de délier, d’analyser, de retrouver les processus de refoulements originaires, au-delà de ce qu’ils sont, en l’espèce même de ce qui fait résistance à cette déliaison -, est elle-même de structure et de vocation analytique, c’est-à-dire répétitive selon une compulsion mortifère.

La compulsion de répétition résiste à l’analyse sous la forme de la non-résistance : pour cette première raison qu’elle est elle-même de structure ou de vocation analytique. Et certains seraient tentés d’en inférer que la psychanalyse lui est homogène et que, théorie, clinique et institution psychanalytiques représentent la pulsion de mort ou la compulsion de répétition à l’œuvre. Et Derrida ajoute : il n’y aurait pas forcément de quoi s’en plaindre et cela permettrait de reconnaître entre l’analytique, le démonique et le thanatologique une affinité que Méphistophélès et Hegel nous suggéraient en début de séance452. Autrement dit selon Freud, pour lever la résistance à l’analyse, ce qu’il resterait à vaincre encore, c’est la compulsion de répétition. Or, cette compulsion de répétition ne peut que persister et signer, c’est-à-dire signer l’arrêt de mort – sous la forme de la pulsion de mort -, contenu en toute analyse. Chercher la solution, résoudre, résorber, liquider, éradiquer serait alors ce qui signe les processus mortifères inhérents à toute analyse, y compris et surtout en celle qui réunit illusion et déguisement - en forme de ruse de non- 450 Jacques Derrida, Résistances, de la psychanalyse, « Résistances », Éditions Galilée, 1996, p. 33. 451 Ibid., p. 37. 452 Ibid., p. 38.

résistance -, en celle qui se signe de ce nom même d’analyse : la psychanalyse. Ainsi, la psychanalyse elle-même, parce qu’elle est analyse et seulement pour cela, est par ses processus inconscients, vouée à des processus de destruction, alors même qu’elle se veut force de déliaison. C’est ce paradoxe que Derrida veut mettre à jour à l’adresse de la psychanalyse, afin de traquer ce qui en elle est encore sédimenté dans le carcan métaphysique. L’intention est amicale au sens derridien – nietzschéen – du terme, c’est-à-dire exigeante et rigoureuse, loin de la neutralité bienveillante. Une exigence que l’on pourrait aussi appliquer à soi-même : d’ailleurs Derrida soumet également la « déconstruction » à cette exigence, en la pensant, tout comme la psychanalyse, liée par ces nœuds de l’analyse. Du reste, il nous semble retrouver ici, à propos de la psychanalyse, ce que disait Derrida du moi. Un moi comme formation dont l’histoire se forme sur la tentative de résorber, de résoudre la divisibilité qui lui est inhérente, de la dénouer par le fantasme d’une consolidation identitaire, alors même que cette identité est introuvable ; la division du moi étant de ce fait incommensurable, irrésolue puisque l’unité du moi n’est jamais effective. La psychanalyse, par cela même qu’elle est analyse, est fragmentée, disséminée, rendant impossible une unité, un sens pensé à l’aune d’une identité fixe. Derrida le dit ainsi : « n’étant déterminée, si on peut dire, que dans l’adversité et par rapport à ce qui lui résiste, la psychanalyse ne se rassemblera jamais dans l’unité d’un concept ou d’une tâche. S’il n’y a pas une résistance, il n’y a pas la psychanalyse – qu’on l’entende ici comme système de normes théoriques ou comme charte des pratiques institutionnelles453. » Tout comme il y aurait en la psychanalyse le fantasme hérité du concept même d’analyse (fantasme d’une puissance à retrouver les origines et par là de résoudre les problèmes en éléments simples), il y aurait aussi le fantasme d’une unité de la psychanalyse. « Comme si même chez Freud déjà, elle ne se divisait assez pour rendre sa localisation et son identification plus que problématiques454. »

Or, n’est-ce pas précisément dans cette division, qui constitue l’idée princeps d’une résistance de Derrida aux enjeux de la psychanalyse, que se trouve la chance de la psychanalyse ? N’est-ce pas d’ailleurs à entendre cette chance que la lecture de Freud par Derrida tente de conduire la psychanalyse, afin qu’elle puisse se rêver elle-même en sa pluralité ? Car dire que la psychanalyse est elle-même soumise à une division, à une

453 Jacques Derrida, Résistances, de la psychanalyse, « Résistances », Éditions Galilée, 1996, p. 34.

disjonction, une incapacité à se rassembler dans une unité et une identité, ne consiste-t-il pas à la provoquer, à la brusquer, mais en vue de la faire vaciller, de l’emporter vers la chance d’autres horizons, vers un ailleurs, une chance comme tragédie, pour reprendre une fois encore l’expression de Derrida455 ? Exactement comme lorsque dans La scène de l’écriture, Derrida considère la quantité d’excitation neuronale dans le processus de

frayage – processus de résistance, donc - comme une tuchè et une mnémè en même temps. Une chance notamment que la mémoire ne soit jamais répétition comme retour vers le même, puisque se remémorer consiste à transcrire, modifier, réinscrire. Ainsi, désirer, illusoirement, que l’analyse puisse retrouver l’origine ne serait-ce pas alors rater cette chance de la tragédie, cette chance de l’ombilic irréductible, d’une résistance à tout dévoiler, « re-tricotant » continûment un déguisement, pour continuer à recouvrir ?

Nous ne pourrions pas entendre cette idée de processus mortifères inclus dans la voix analytique de la psychanalyse, si nous ne pouvions la comprendre dans tout ce que la pensée derridienne contient de questionnements autour des sédimentations de la métaphysique. En effet, affirmer que la psychanalyse est à elle-même sa propre menace, n’est soutenable qu’à entendre ce que Derrida en dit ensuite, à savoir comment cela lui permet de penser une issue par la voie de secours de la « déconstruction », pourtant elle-même assujettie à ce « drame interminable de l’analyse456. » Autrement dit, il semble que nous devions entendre cette incapacité de l’analyse à résoudre, à se terminer comme ce qui impulse, au-delà du mouvement déjà repéré et sortant la psychanalyse d’une mauvaise paralysie, ce qui permettrait de rêver à des portes de sorties457 ? Derrida veut, pour ce faire, commencer en quelque sorte par lui-même : analyser ses propres résistances à l’analyse et cela non seulement par rapport au concept analytique (psychanalytique) de l’analyse, mais aussi par rapport au concept philosophique (analytique ou dialectique) de l’analyse458. Nous retrouvons ici, l’idée selon laquelle c’est

455 Jacques Derrida, Résistances, de la psychanalyse, « Résistances », Éditions Galilée, 1996, p. 35.

456 Ibid., 43.

457 À plusieurs reprises dans « Résistances », Jacques Derrida utilise le verbe « rêver », nous avons déjà évoqué l’emploi spécifique de ce verbe ci-dessus : « pourquoi ai-je toujours rêvé de résistance ? » se demande-t-il à la page 14. Ici il affirme « rêver » de portes de sorties pour l’analyse. Nous verrons à la fin de notre travail comment est annoncée là, une langue du rêve, seule apte à espérer un sens qui ne soit plus logique, mais aporétique.

458 Commencer par analyser ses propres résistances, Derrida le dit dans une sorte de déni : « je ne vais pas vous raconter d’histoire, ni surtout comment j’aurai héroïquement résisté à l’analyse et plus radicalement à l’analyse freudienne de l’analyse. » Et il ajoute : « cela fait une démarche dont je concède

à l’adresse de la philosophie que Derrida effectue tout ce travail de déconstruction de la psychanalyse. Ici en l’occurrence, le concept de résistance, introuvable, in-identifiable, incapable de se rassembler, de s’unifier, et qui par ricochet rend le concept de la psychanalyse impossible, vient dire également qu’il n’existe pas une seule philosophie – héritée de la métaphysique - et que c’est en cette chance d’une tragédie à ne jamais pouvoir faire Un que se trouve la chance de la pensée. D’ailleurs, Derrida parle de la chance de pluraliser le terme même de résistance en le proposant au pluriel : résistances. Ainsi, c’est sans doute parce que la psychanalyse met à jour les processus de compulsion de répétition, c’est-à-dire un « goût de mort en poste restante », un impossible à délier, que Derrida, lui-même aux prises avec ces impossibles inhérents à l’analyse, travaille à partir, autour, aux alentours des apports freudiens. Il le dit de façon rhétorique : « alors je me demande pourquoi mon explication avec l’analyse en général et la psychanalyse en particulier a toujours eu, mais ce n’est pas original, ce goût de mort en poste restante qui m’a poussé à rôder sans fin, en compagnie de quelques autres, dans les parages de Au-delà du principe de plaisir459. »

Rappelons que toute analyse appelle donc un double motif : anagogique et

lythique ou autrement dit, archéologique et eschatologique. Mais en plus, toute analyse, -

autant lorsqu’elle se pense en philosophie dans la tradition des Lumières, que lorsqu’elle se définit comme l’analyse des résistances en la psychanalyse, contient un double-bind. Un double-bind c’est-à-dire une tension, une double contrainte - même si Derrida discute cette traduction afin de l’extraire de l’héritage de Bateson –, double-bind donc, entre deux nécessités : celle du désir d’analyse, comme désir de défaire une composition, de retrouver une simplicité primitive, une déliaison ; qu’il faudrait immédiatement associer à une autre loi, celle de la suspension de la raison, de la question du sens, parce qu’il y a toujours restance à l’analyse du fait même de la résistance. Or, c’est en ce point précis, en cette tension, cet impossible pourrait-on dire de lier ces deux nécessités, que se trouve la chance d’extirper la psychanalyse, et avec elle toute analyse, de ces héritages métaphysiques. Car cette tension insoluble ouvre la possibilité de penser un inachèvement de l’analyse. Cet inachèvement et cet impossible sont alors ce qu’il convient d’endurer. C’est là que se profile la chance d’aller au-delà, c’est-à-dire de penser la psychanalyse autrement, et avec elle toute analyse. L’endurance ou la passion de qu’elle est aussi bizarre qu’une quasi-auto-analyse manquée. » In Jacques Derrida Résistances de la

psychanalyse, Article « Résistances », Éditions Galilée, 1996, p. 40.

l’irrésolution, c’est en effet ce à quoi nous invite Jacques Derrida pour penser l’analyse autrement.

c) Résister à la téléologie

Il convient de se rendre au-delà de la place où Freud se tient encore, à savoir dans cette charnière entre, d’une part se résoudre à « laisser un passage dans l’ombre, parce qu’on remarque lors de l’interprétation qu’à cet endroit commence une pelote de pensées du rêve qu’on n’arrive pas à démêler460 », le nombril du rêve, l’endroit où est posé le non connu, là où les pensées du rêve auxquelles on accède par l’interprétation « doivent de manière tout à fait générale rester sans achèvement » ; et d’autre part, se