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tribuent de manière inter-dépendante (certaines caractéristiques covarient), plutôt

qu'indépendante, à la transformation globale de la structure.

Il y

aurait donc une certaine dépen-dance des 'parties' du visage entre elles, et avec la structure crânienne sous-jacente. Les systèmes de constructions de visages schématiques, comme

Photofit

ou

Identikit,

sont inadaptés dans la mesure où

ils

postulent, comme hypothèse de base, I'indépendance des éléments de visages entre eux.

L information

qui est extraite

d'un

visage, et qui forme la base de nos 'codes structuraux' de visages, reflète peut-être les contraintes internes de ces formes. Si les variations du visage peuvent être décrites formellement à I'aide

d'un

nombre relativement resteint de paramètres globaux,

il

se

peut que I'encodage des

visages

que nous percevons s'effectue en

fonction

de ces paramètres

(Bruce,

1938). Une série de travaux sur la perception du vieillissement a

Évélé

la nature mathé-matique des transformations de

la forme du

crâne de

I'enfant à I'adultel4

(Shaw,

Mclntyre

et

Mace,

1974; Pittenger, et

al.,

1915a).

Les

auteurs utilisèrent

un profil

standard

qu'ils

transfor-maient selon une fonction mathématique donnée15, et observèrent que le rang de l'âge perçu du

visage transformé

correspondait précisement

à leurs prédictions

(Pittenger

et

Shaw, 1975b).

I)àge,comme

ses indices, apparaît comme un attribut important dans la reconnaissance des visa-ges (Shepherd, Davies et

Ellis,

1981a). De nombreux travaux ont porté sur la perception de l'âge,

relatif

ou absolu, et

I'utilisation

de catégories d'âge par des enfants, illustrant une utilisation pré-coce

d'indices

faciaux liés à

l'âge

(Edwards, 1984). De jeunes enfants

(trois

ans) parviennent à classer des photographies d'adultes en catégories

'parents'et

'grands parents', et des

photogra-phies d'enfants en

catégories

'bébés', 'petits

garçons

et filles' et 'grands

garçons

et filles'

(Edwards, 1984).

A

quatre ans,

ils

parviennent à classer par âge croissant des séries de photogra-phies d'hommes et de femmes (Jones et

Smith,

1984).

A partir

de

dix

ans, on observe une nette amélioration de la perception de

l'âge

absolu (Pittenger, et

al.,I975b),

qui est peut-être en partie

lié

au

fait qu'ils

maitrisent la numération.

Il

est toujours délicat d'estimer I'importance du rôle de

la taille

relative des

stimuli

dans ces travaux, plus particulièrement ceux sur les jeunes enfants.

Cependant,

il

semblerait que des indices faciaux spécifiques furent utilisés; dans les travaux de Jones et aI. (1,984), les enfants de quatre ans interrogés sur les indices utilisés, citèrent la couleur des cheveux, la présence ou I'absence de pilosité faciale,les rides et des catégorisations prototypi-ques tels que 'grand-mère' (Kogan, Stephens et Shelton, 1961; Shepherd, et

aI., I98Ia;

Jones, e/

aI.,

1984), Les travaux sur les adultes montrent que la quantité et la couleur des cheveux sont des 14. Lapression cardioidale simule les effet de croissance osseuse sur la forme de

la

tête' Ces changements

pr"nn.nt place durant les premiers 20 ans de vie, et très peu ensuite. Cette transformation s'applique éga-lement sur des modèles de visages en 3 dimensions (Mark, et al., 1983; Bruce, et al., 1989; Bruce et Young,1998).

15. Ils fuient les premiers à appliquer les travaux de D'Arcy Thompson (1917) au problème de la perception des visages. Nous reviendrons plus en détails sur la formulation mathématique de ces transformation dans

"Contributions de la biométrie" à la page 95.

Page 49

2.

I

Contributions de la psychologie

dimensions importantes dans I'estimation de l'âge (Shepherd, et a1.,1981a; Shepherd,

l9g9). La taille et la forme

de certains traits

du

visage

lui

donnent une apparence

jugée

comme

plus

ou moins

'infantile'

("babyish"). La variation de la

taille

des yeux, la longueur des traits, et la

posi-tion

relative (verticale) des traits dans le visage, changent la perception de

l'âge

et de I'attirance des

stimuli (McArthur

et Apatow, 1983-84; Berry et Mc

Arthur,

19g5).

En résumé, les changements en relation à l'âge peuvent se classer en deux groupes:

(l)

change-ments de forme, qui interviennent lors de la croissance, ou lors de gain ou de perte de poids, et (2) changements des caractéristiques de surface, comme

la

texture et

la

coloration de

la

peau et des cheveux. Sur une période de temps de 10 à 20 ans, ces changements sont relativement subtiles, et

difficiles

à décrire chez des individus adultes. Cependant,la vision humaine est sensible aux deux types de changements lors de la perception et de la décision de

l'âge d'un

visage (Bruce, et aI.,

1998).

De récents travaux en psychologie font appel à des techniques d'informatique graphique pour ten-ter

d'identifier

la nature et I'importance de

I'information

impliquée dans les processus de

percep-tion visuelle.

Expérimentalement,

les

différentes sources

d'information sont

dissimulées, ou accentuées, ou certains indices conflictuels

y

sont ajoutés pour perturber les processus de

percep-tion. Burt et Penett

(1995)

ont

examiné les contributions respectives de

la forme

générale du visage, et celles de la couleur et de la texture de la surface du visage dans la perception de l'âge de visages adultes. Ils ont constitué un échantillon d'images de visages d'hommes entre 20 et 54 ans, regroupés en 7 classes d'âge de 5 ans. Les performances des sujets interrogés étaient relativement bonnes

lorsqu'il

s'agissait de déterminer l'âge de ces images originales.

Le

visage composite de chaque classe d'âge fut ensuite généré par des techniques de "morphing" . Liàge perçu des visages composite était de I'ordre de la classe d'âge des visages qui les composaient, bien que l'âge appa-rent

ait

été systématiquement perçu comme plus jeune que

la

moyenne des âges de

la

classe en questionl6. En examinant les différences entre images composites de classe voisines, les auteurs ont proposé une définition empirique des changements faciaux associés à l'âge basée sur des

dif-férences de forme, de couleur et de texture. Cela leur permit de générer ensuite des images de visage modifiées - des caricatures - comportant une exaggération dans la forme ou dans la

compo-sition

en couleur,

qui

changeait

l'âge

perçu des images composites ou individuelles.

L

efficacité des transformations n'est pas la même pour toutes les classes d'âges. La méthode est plus efficace pour les visages de 27 ans que pour ceux de 40 ou 5 1 ans. Une des raisons est que les visages plus jeunes tendent à posséder une surface de peau plus uniforme, qui rend les indices superposés plus visibles; ensuite, les transformations sont peut-être moins efficaces sur des visages plus âgés car le

16. Il s'agit probablement d'un artefact de la technique utilisée pour générer les images composites En effet, les rides et la texture de la peau semblent 'adoucies'par le processus de superposition.

II. Reconnaissance et Perception des Visages

processus

de vieillissement n'est

probablement pas linéaire.

La

manipulation des couleurs, en plus de la forme, d'images en deux dimensions, permet

d'agir

sur de

I'information

appartenant à

la troisième dimension: les ombres. En effet, les ombres sont définies par I'intensité de lumière à chaque

point, et

contiennent

par

conséquent de

I'information

sur

la

troisième dimension de la forme. Cette technique est utilisée pour modifier l'âge perçu d'un

individu

dans de nombreux sec-teurs pratique, comme le marketing ou la recherche de personnes disparues.

2.1,7,2 Le

sexe

Nous sommes remarquablement performants

lorsqu'il

s'agit de décider du sexe

d'un

visagelT

.Le

visage est une des caractéristiques principales du dimorphisme sexuel de notre espèce.

Enlow

a

décrit

en

détail

les différences physiques entre les hommes

et

les femmes au niveau

du

visage

(Enlow,

I9S2). Une des mesures

qui

diffèrent entre les femmes et les hommes est la

taille

de la tête: les hommes tendent à posséder en moyenne une tête plus volumineuse que les femmes. Mais en situation expérimentale, où la

taille

des visages est standardisée, les performances ne décrois-sent pas. Curieusement,

il n'y

a que très peu de travaux portant sur

I'identification

des traits du visage servant à différencier des individus des deux sexes.

Il

semblerait que les caractères sexuels secondaires ne soient pas les seuls facteurs impliqués; des jeunes adultes ont pu différencier entre

eux

des nourrissons

de moins d'un

an

d'âge

(Hildebrandt

et Fitzgerald,

1971; Hildebrandt et

Fitzgerald,

1979). Sur neufs variables utilisées pour examiner les critères

de 'féminité',

seules deux contribuaient significativement à

la

variance:

la

largeur du visage aux niveau des joues, et

I'attirance. Les

auteurs concluèrent que les stéréotypes sexuels (d'apparence physique)

s'appli-quent même dans

le

cas de la perception de visages de nourrissons. Les visages 'prototypiques' des deux sexes à caractères dimorphiques exagérés sont

jugés

attirants (beauté,

motivation),

et associés

à des

stéréotypes

(sexuels) d'attributs de

personnalités.

Il est difficile

d'évaluer

I'influence de facteurs de nature affective (émotionnels) sur les jugements prononcés par les sujets de ces différentes expériences.

La

plupart des questions posées par Ekman sur les éléments faciaux utilisés pour différencier un sexe de I'autre, restent toujours sans réponse. En particulier, la manière dont ces signes change-raient en vieilliss ant chez les adultes. On remarque que I'attirance physique ressentie décroit avec l'âge pour les femmes plus rapidement que pour les hommes (Mathes, Brennan et haugen, 1985).

Ce

déclin pourrait

concerner les caractéristiques faciales

'femme',

et moins les caractéristiques 'homme' (Shepherd, 1989).

Plus récemment,

Bwton et aI.

(1993) s'appliquèrent à collecter

un

grand nombre de mesures effectuées sur des images de face et de

profil

de jeunes adultes hommes (91) et femmes

(88)'

Ces

17. Les performances atteignent 9570 dedécisions correctes en situation expérimentale (Bruce, et al', 1998).

Page 5I

2.1 Contributions de la psychologie

mesures biométriques comportaient des mesures de taille (comme la longueur du nez ou la largeur de

I'oeil,

p.ex.) et des mesures de séparation entre éléments faciaux.

Ils

dérivèrent ensuite un cer-tain nombre de rapports à partir de ces mesures. Sur la base de 16 de ces mesures et de ces rap-ports, les auteurs étaient capable de classer correctement les images de leur échantillon selon leur sexe à 94Vo.Parmi les mesures utilisées, on distingue l'épaisseur des sourcils (plus épais chez les hommes) ou la distance des yeux aux sourcils (plus grande chezles femmes, plus particulièrement

si

elles

s'épilent), et

des mesures plus complexes

en 3-D

comme

la

protubérance

du

nez, par exemple. Le jeu de mesures compilé par les auteurs s'applique donc bien à

l'échantillon

dont elles sont issues, mais les performances

n'ont

malheureusement pas été testée sur des

jeux

de données différents, plus particulièrement des visages d'autres cultures et ethnies, par exemple.

Non

seule-ment la pilosité faciale varie entre ethnies ou populations, mais certaines coutumes culturelles ne se retrouvent pas

d'une

population à

I'autre

(comme

l'épilation,

par exemple). Les caractéristi-ques de forme, ou de protubérance osseuse en revanche ont plus de chance de pouvoir s'appliquer à des échantillon

d'origine

diverses. Nous reviendrons sur ce sujet en examinant

le

concept de beauté et d'attirance

d'un

visage au point 2.I.7.4.3 à la page 63.

Une

autre approche

fut

employée par des chercheurs

d'UCLA, et

consiste

à

calculer

la

forme moyenne en

trois

dimensions

d'un

visage de femme et

d'un

visage d'homme à

partir

de visages numérisés au laser, et de soustraires les surfaces obtenues I'une à I'autre pour ensuite examiner les différences (Bruce, et

al.,

1993). Les hommes posséderaient un nez plus protubérant, et un

men-ton

et une machoire plus larges que les femmes. Ces dernières tendraient à bénéficier de joues légèrement plus protubérantes, et d'une couche de peau plus importante au niveau du menton. Le visage moyen des femmes est plus proche du prototype du visage-enfant décrit au point précédent que ne l'est celui des hommes: leurs nez etmentonsont plus petits, et leurs yeux apparaissent plus grands.

Il

résulte de ces observations que deux types

d'information

sont utilisés pour déterminer

le

sexe

d'un

visage: une

information

locale (épaisseur des sourcils, texture de la peau, pilosité, p. ex.), et

une information globale (les formes en 3-D). Les

performances

de

reconnaissance chutent lorsqu'un type

d'information

est absent des images présentées: uniquement la forme 3-D, avec les yeux fermés, les cheveux masqués par un bonnet, sans information de couleur, de texture, ou de pilosité, p. ex. (Bruce, et a1.,1993). Culturellement, on retrouve dans les techniques de maquillage et les différentes modes cosmétiques,l'exagération de certains indices en vue d'accentuer la fémi-nité d'un visage. Epilation des sourcils, renforcement des pommettes, soulignement des yeux, etc.

Cependant,

il

ne

faut

perdre de vue

la

diversité humaine des formes et des couleurs et l'aspect

multidimentionnel du

problème,

I'observateur peut percevoir une femme comme très fémi-nine, malgré une forte structure osseuse, ou d'autres attributs considérés comme 'masculinisant'.

II. Reconnaissance et Perceptiott des Visages

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