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En résumé, aucune des hypothèses présentées n'est confirmée par les résultats expérimentaux dis

ponibles. La nature indirecte du contact inter-racial pose des problèmes dans l'interprétation des résultats, et jusqu'à ce jour, ces types de travaux ne disposent pas d'une base théorique clairement définie pour expliquer les effets observés. De même, il n'existe pas de base théorique clairement définie pour expliquer les mécanismes par lesquels le contact améliorerait la reconnaissance de visages d'autres populations ou ethnies.

Le modèle théorique d'encodage de visage ('espace de visages', décrit à la page 37) proposé par Valentine et al. (1991b; 1991a) semble fournir un début d'explication au phénomène de recon­

naissance différentielle interethnique et à l'hypothèse de contact (Valentine, et al., 1995). Les visages perçus seraient encodés et stockés dans un espace multidimensionnel selon leurs attributs physionomiques (un peu comme les vecteurs propres d'une analyse en composantes principales (Jolliffe, 1986)). Si des visages d'appartenances ethniques différentes sont représentés dans le même espace multidimensionnel, les tendances centrales (ou moyennes) des visages d'origine différente ne seront pas localisées au même endroit de l'espace (voir Figure 2-6). Certaines dimensions (variables) seront différentes entre les populations de visages considérées, et représen­

teront peut-être les caractères qui permettent de les différencier. Si l'expérience en visages d'un

individu s'est essentiellement portée sur des visages de sa propre population, les dimensions de

son espace multidimensionnels seront optimisés pour la distinction des visages de cette même

population, et ne seront pas nécessairement pertinents pour la description des visages d'origine

différente. Une explication similaire à celle de l'effet des visages 'distincts' pourrait s'appliquer

II. Reconnaissance et Perception des Visages

aux visages

d'origine

différente (Valentine, et

al.,1995). Le

manque

d'exposition

à des visages

d'origine

différente de

la

sienne, pourrait résulter en un stockage plus dense de ces visages dans I'espace multidimensionnel,

car les

dimensions

qui

décrivent

la variation

chez ces visages ne seraient pas utilisées,

ou

très peu. Cette densité accrue

pourrait

rendre

la

reconnaissance des visage

d'origine

différente plus sensible à des erreurs de voisinage, semblables à celles observée avec les visage

'typiques'de

sa propre population.

iiii'

..1

a

Figure 2-6

:

Représentation de la distribution de visages de même origine et d'origine différente

encodés dans I'espace de visages. Les tendances centrales des deux échantillons sont différentes pour les dimensions représentées. La tendance centrale (ou moyenne) des visages de sa propre population est localisée à I'origine, alors que les visages de I'autre population sont regroupés de manière plus dense. (selon Valentine, et a|.,1992)'

Il n'y

a pas que

I'identification

du visage

qui

est

difficile

avec des visages

d'une

autre origine, mais également

la

détermination

du

sexe. Les observations de

O'Toole

(1996) suggèrent

qu'il

existerait de subtiles variations des caractéristiques entre les visages d'homme et de femme entre différents groupes ethniques, et qu'un apprentissage serait peut-être nécessaire à la perception et à la reconnaissance de ces différences.

HilL et al. (1995) présentent des résultats expérimentaux où la forme du visage en trois dimensions

joue

un rôle important dans la classification ethnique des visages d'européens et de japonais., en

plus de la couleur de la peau. Les auteurs ont utilisé une technique de numérisation des visages en trois dimensions, similaire à celle présentée plus haut, sauf qu'elle enregistre également la couleur de chaque point saisi. Chaque visage peut ainsi être décrit par un vecteur de points de repères en 3

dimensions, et

un

vecteur de couleurs.

La

reconstruction du visage se

fait

par superposition du vecteur de couleur sur les coordonnées de points. Cette technique permet d'associer des formes et des couleurs disjointes, comme la surface moyenne d'un visage d'homme avec le vecteur de cou-leur moyen

d'un

visage de femme, ou la surface d'un européen avec les couleurs d'un visage

afri-Page 59

2.1 Contributiotts de la psychologie

cain. Quatres visages par sexe des deux populations furent numérisés selon cete technique. Les performances globales de reconnaissances du sexe basé sur la forme 3-D uniquement (sans

infor-mation de couleur) étaient moins bonnes que celles rapportées par Bruce (1993) avec une techni-que

similaite

(72Vo contre 94Vo), mais son échantillon ne comportait pas de visages d'origines ethniques différentes. Ces résultats sont consistants avec ceux de

O'Toole

(1996)

qui

montrent une moins bonne reconnaissance du sexe de visages d'autres populations. Les performances de reconnaissance

de I'origine

ethnique basées uniquement

sur les formes 3-D,

atteignent 88Vo

d'identification

correctes. Lorsque seule

I'information

de couleur est présentée, le sexe est correc-tement reconnu à 97Vo et

I'origine

ethnique à 90Vo. Les performances élevées pour

le

sexe sont certainement biaisées par la présence d'indices faciaux relatifs au sexe, comme

la pilosité

de la barbe ou les sourcils épilés, par exemple. Remarquons que

I'information

de couleur contient des indications spaciale dans les

jeux

d'ombres. En conséquence,

il

est

difficile

de déterminer la part de la couleur et la part de la forme dans la reconnaissance, même si les vecteurs de couleur sont présentés couchés dans un plan. Les performances de reconnaissance sur des associations incor-rectes (forme

3-D d'un

homme avec le vecteur de couleurs d'une femme, p.ex.) sont différentes:

la détermination du sexe semble dominée par des indices de couleur, quelque soit

I'orientation;

la couleur est

plus

souvent correctement identifiée que

la forme (voir Figure2-7). La forme

3-D jouerait un rôle plus important dans la reconnaissance de

I'origine

ethnique. En effet, le pourcen-tages

d'identification

correctes basées sur la forme augmente du simple au double avec la rotation de la tête de face vers le

profile

(c'est de face que

I'information

3-D est la plus

difficile

à

f]

Couteur et forme consistenles

Q

Couleuret forme inconsistentes

Figure 2'7 : Représentation des résultats de Hill et at, (1995) sur I'importance relative de la couleur et de la forme dans la perception du sexe et de l'origine ethnique d'un visage.

II. Reconnaissance et Perceptiott des Visages

Les

phénomènes de perception, de reconnaissance

et

de mémorisation de

l'âge, du

sexe

et

de

I'origine

ethnique à partir

d'un

visage, possèdent de nombreuses caractéristiques communes, liées à la structure même du visage, et de son évolution. Un visage perçu comme

'féminin'et

les carac-téristiques

d'un

'visage-enfant' partagent certaines propriétés. Perrett

et

RowlanA

(p. 1I7

de Bruce, et

aL,1998)

ont modifié par traitement d'image le portrait de Mary, Queen of Scots, afin de rendre son apparence plus féminine, ou masculine. L'image est transformée de manière à la rap-procher de la configuration moyenne

d'un

visage féminin ou masculin (Rowland, et a1.,1995).

il

est frappant de constater à quel point la version 'féminisée' apparait considérablement plus jeune que

l'original ou

que

la version'masculinisée'.

Ces associations de caractéristiques physiques contribuent certainement à l'établissement de stéréotypes sociaux qui sont attribués aux visages.

Figure

2-8:

Exernples de photographies composites créées par Galton (1878; 1883). La section supérieure illustre des composites de personnalités (Alexandre Le Grand), ou d'apparentement (deux soeurs, ou six membres d'une famille). Les sections du millieu et du bas représentent des composites liés à la santé, la maladie, la criminalité, et la tuberculose ("consuntption").

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