Les prises de vues ont
duré
12jours
(du 7 au 19 septembre 1993). La région dans laquelle nous nous sommes rendu est leNiokholo,
qui se trouve au sud-est du pays, à 30km
au nord-ouest deKédougou. Nous avons échantillonné six villages Malinké: Tenkoto, Bantata,
Batranké, Banyomba,Tikankaly
et Baraboye(voir la
Figure 3-4).La
populationMalinké
étudiéevit
dans une douzaine de villages repartis dans les collines du Niokholo, et est essentiellement endogame.Des échanges ont
lieu
avec les groupes avoisinants, comme les Fulanis ou les Bediks, ou d'autresMalinké
vivant lelong
de la Gambie.La
sociétéMalinké
est composée de clans patrilinéaires et exogames. Chaque clan occupe une ou plusieurs consessions(un 'carré') du village
et possède son chef. Le chef duvillage
possède relativement peu d'autorité.Il
esr leprincipal
intermédiaireIIL Matériel et Méthodes
entre le
village
etl'administration. La
société est structurée en classes d'âge, etI'autorité
revientaux
hommesd'une
classeparticulière
(les bantabatiguis,ou
chefs dela
place),qui
contrôlent toute la vie sociale, politique et religieuse du village.Figure 3.4 : Carte du Sénégal avec un agrandissement de la région de Kédougou. Les villages visités s'appellent Tenkoto, Bantata, Folonkoto (ne se trouve pas sur la carte, car il s'agit d'un nouveau village), Batranke, Baraboye, Tikankaly et Banyomba.
Nous étions accompagné de Sekhou Camara qui nous a servi de guide et d'interprète durant notre séjour dans les villages. Les
Malinké
pratiquent une culture extensive par rotation de sorgho,riz,
mais,fonio
et d'arachide. Le mois de septembre constitue lafin
de'l'hivernage',
et la plupart desindividus
sont dispersés sur les différents champs du village. Nous arrivions en pleine récolte du maïs. Les champsd'un village
peuvent en être relativement éloignés, obligeant les gens à vivre sur place, ou à'déplacer'le
village vers un emplacement plus proche du lieu de travail. La plupart des habitants de Batranké vivent à Folonkoto56, à proximité immédiate de leurs champs. C'est là que nous avions établi notre base principale. Nous nous sommes rendus dans les différentsvilla-ges, parfois aux champs, à tour de rôle. Le chef du village était toujours averti à I'avance de notre
visite,
et s'arrangeaitpour
avertir les habitants des séances de photo que nous allions effectuer.Les séances de photos se déroulaient en général tôt le matin, ou en soirée; avant ou après la
jour-née de
travail
aux champs. Les prises du matin avaient I'avantage de s'effectuer dans de bonnes conditions d'éclairage et de température.La
lumière était douce, etI'air
ne contenait pas encore de poussière. Les habitants volontairesd'un
village se regroupaient par carré, et par classe d'âge, et se faisaient prendre en photo un par un. Chaque prise de vue se déroulait en deux temps: le sujet3.2 Acquisition des données
s'asseyait face à
I'objectif
à une distance d'environ 2,5 m et deux photographies étaient prises à deux expositions différentes, puis le sujet se tournait de 90 degrés sur sa droite, et deux autrespri-ses étaient effectuées. Laurent Excoffier, qui nous accompagnait et nous guidait, notait les noms, sexe, âge et apparentements des individus, ainsi que les numéros des prises de vues.
Il
se placait dans I'axe de la prise de vue deprofil,
afin de corriger I'orientation deI'individu lorsqu'il
se tour-nait' Sekhou Camara était présent et traduisait nos requôtes et questions. Une fois le groupe passé, ses membres posaient ensemble, ou séparément, pour des photographies Polaroidqu'ils
empor-taient.Le dispositif
expérimentalutilisé
estillustré
dans les Figures 3-5 et 3-6. Nous avonsutilisé
un appareil de photoNikon
F4(Nikkor
85mm/2.8) munid'un
flashNikon
SB-24,le
tour monté surun
trépied.Les individus
étaient assis devant unetoile
de couleuruniforme sur laquelle
était accrochée une mire de couleur (Kodak@ standard). Deux photographies de faces et deprofil
(gau-che) étaient effectuées.Lexposition
dela
deuxième prise de vuedifférait par -I/2IL
dela
pre-mière. La pellicule employée était de I'Ektachrome EB-100 100ASA
(émulsion positive). Lejeu
de piles du flash était remplacé tous les 10 films, afin de garantir un temps de rechargeminimum
et un éclairage constant. Chaquefilm
était numéroté, daté et conservé dans sa boîte originale dans une enveloppe étanche en plomb.Fond de couleur
unilorme Mire de couleurs
sqjet assis Rotation du sq1et
pour la prise de profil
Photo de face
Figure 3'5 : Dispositif expérimental utilisé pour les prises de vues au Sénégal oriental 2,5 m
III. Matériel et Méthocles
Figure 3-6
:
Dispositif expérimental utilisé pour les prises de vue au Sénégal (ici au village deBaraboye).
3.2.6 Numérisation
desprises de vue
3.2.6.1,Echantillon
de GenèveLes
films
négatifs couleur furent développés par le Laboratoire Stutz (Genève). Les visages furent choisis àpartir
des planches contact standards. Un tirage 9x
13 cm couleurfut
exécuté pour cha-que visage sélectionné. Les tirages furent ensuite numérisés individuellement à une résolution de 300 dpi par un scanner couleurHowteko
ScanMasterII,
piloté par le logiciel Adobe Photoshoptu (version2.0)
sur un Apple@ Macintosh@IIfx. Un total
de53
visagesd'homme
de face furent sélectionnés et numérisés.Le choix
s'effectua sur la base del'âge
et deI'origine
du sujet, ainsi que de la qualité en termes de pose et d'exposition de la photographie. Les sujets qui présentaient une rotation ou un basculement de la tête trop important ne furent pas retenu.3.2.6.2 Echantillon du
SénégalLes
films
positifs couleur furent développés par le laboratoire Stutz (Genève). Les visages furent choisis directement àpartir
des diapositives.Un total
de98
visages d'hommes de face, furent sélectionnés surla
même base que les visages del'échantillon
de Genève.Les
images furent numérisées parle
procédé PhotoCD
Systemru de Kodak@ et sauvegardées surCD-ROM' Neuf CD-ROM
furent pressés, classant lesindividus
selon leur classe d'âge etleur
sexe. Ce procédéPagc 129
3.2 Acquisition des données
numérise chaque image à cinq résolutions différentes57. La résolution no 4 (1536
x
1024) fut choi-sie pour la saisie des coordonnées de points. Elle représente un bon compromis entre le niveau de détailqu'elle
offre et lataille
de I'image (env 2.3Mo).
Ce système est avantageux pour deux rai-sons: les images numérisées sont de bonne qualité, et les différentes résolutions disponibles peu-ventservir
différents buts. Ensuite, les images sont livrées surleur
propre support(CD-ROM)
économisant ainsi passablement d'espace disque. Cependant,il
est nécessaire que les photogra-phies soient correctement cadrées, caril
n'est pas possible de ne numériser deI'image.
De plus, unCD-ROM
ne peut contenir que 100 images différentes, I'espace étant occupé par les multiples copies de chaque image.Un
autre inconvénient estla faible
vitesse d'accèsd'un lecteur CD-ROM:
suivantles
performancesdu
système employé, les images peuvent mettre relativement longtemps à se charger. Mais la rapidité avec laquelle ce type de technologie évolue laisse présa-ger que la vitesse d'accès ne sera pas un problème pour longtempssS. Les images furent préparées avec le logiciel Adobe Photoshoprv (version 3.0.1) sur un AppleO Macintosho Quadra 700, avant d'être utilisées pour la saisie.3.2.7 Saisie des coordonnées
despoints de repère
L'acquisition des coordonnées des points de repère s'est effectuée grâce à un programme de saisie à
l'écran
de coordonnées de points développé dans ce but: L.S.D: a Lanclmark Sampling Device (Roessli, 1993).Le
principe consiste à afficher une image à l'écran, à pointerle
curseur sur unpoint à
mesurer,et à
enfoncerle
bouton dela
sourispour
validerla
mesure; les coordonnées< x; y